Une petite histoire de la psyché
280 pages
Français

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Une petite histoire de la psyché , livre ebook

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280 pages
Français

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Description

Dans cet ouvrage argumenté et cliniquement documenté, déroulant une conception personnelle de l'évolution psychique, l'auteur nous conduit dans un voyage à travers l'évolution et les diverses manifestations de la psyché humaine. Il s'appuie d'une part, sur l'expérience de sa clinique psychanalytique et, d'autre part, sur une sensibilité artistique et sur des connaissances poétiques vastes et éclairantes. L'appel au poète éclaire de nombreux concepts psychanalytiques et donne une dimension supplémentaire à de très nombreux référents théoriques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2015
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336395258
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection fondée par Philippe Brenot et dirigée par Joël Bernat
Psycho – logiques
Collection fondée par Philippe Brenot et dirigée par Joël Bernat
Sans exclusives ni frontières, les logiques président au fonctionnement psychique comme à la vie relationnelle. Toutes les pratiques, toutes les écoles ont leur place dans Psycho – logiques.

Déjà parus

Jean GODEBSKI, Tout ce que tu fais pour la personne sans la personne, tu le fais contre la personne, Vers une redéfinition de la fonction paternelle , 2015.
Michel DAVID, Soigner les méchants, Ethique du soin psychiatrique en milieu pénitentiaire , 2015.
Roland BRUNNER & Luce JANIN-DEVILLARS, Le coaching clinique psychanalytique , 2015.
Florence LAFINE, Du sensoriel au sens social. Naissance de la pertinence et de la normativité sociale chez le bébé , 2015.
Cécile CHARRIER, Réflexions pour une thérapeutique de la violence. Violence et Créativité , 2015.
Riadh BEN REJEB (dir.), Le rituel. De l’anthropologie à la clinique , 2015.
Radu CLIT, Le travail institutionnel en milieu psychiatrique et de l’enfance inadaptée , 2015.
Jean Michel PÉCARD, Essai de psychologie analytique , 2015.
Sébastien PONNOU, Lacan et l’éducation. Manifeste pour une clinique lacanienne de l’éducation , 2014.
Sophia DUCCESCHI-JUDES, Portrait de folies ordinaires. Petit guide de psychopathologie pour tous , 2014.
Anna CURIR, Les processus psychologiques de la découverte scientifique, L’harmonieuse complexité du monde , 2014.
Jean-Pierre LEGROS, Stratium, Une théorie de la personne , 2014.
Aurélie CAPOBIANCO (dir.), Peut-on parler au téléphone ? Stratégies cliniques pour entendre au bout du fil , 2014.
Christel DEMEY, Stimuler le cerveau de l’enfant , 2013.
Titre
Jean-Claude G UILLAUME





Une petite histoire de la psyché

ou quelques reflets de l’âme dans le miroir de l’inconscient
Copyright


























© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-74536-7
CHAPITRE 1 : Le souffle a-t-il une image ?
Quand, au prix de leur nature aérienne et éphémère, les mots se figent dans l’écriture, qu’en est-il de la perte infligée par le gain de cette parcelle d’éternité ?
Pourtant…
« Même le plus friable
des mots
a des racines dans le soleil… » 1
2 Devenus barques sans voiles, désormais inutiles, sur la blanche mer de la page, ils restent pour nous source de sens, gouvernés par le désir de dire.
Prenons cette voie, en respectant ses formes et ses détours et tentons de raconter une histoire.
Une petite histoire de la Psyché… Psyché : du grec psukhé : l’âme.
Personnification de l’âme humaine nous dit, lapidaire, le Larousse dans une édition de 1970, mais aussi sorte de miroir, reflet du visage, sans doute, mais pas uniquement… Ne dit-on pas que les yeux sont la fenêtre de l’âme ?
Le dictionnaire Robert, dans une édition plus récente, propose une autre formule, plus précise : ensemble des phénomènes psychiques considérés comme formant l’unité personnelle.
Il est vrai que non personnifiée, dépouillée de toute enveloppe charnelle, cette âme humaine, ou cet esprit, ne se laisse guère saisir dans une rassurante matérialité, même si, d’aventure, on en cherche le poids.
Winnicott 3 , dans « Nature humaine », nous renvoie cette question en écho : quid de la psyché, de l’esprit, de l’âme, troublante incertitude quand il est question de cerner cette essence de l’humain, abstraite, immatérielle, qui le fait sujet pensant d’un espace interne tissé de conscience et d’inconscience.
« La psyché fait donc une unité fondamentale avec le corps, à la fois dans son rapport avec les fonctions des tissus, des organes, du cerveau, et dans sa façon de s’entrelacer avec le corps en établissant de nouvelles relations, dans le fantasme et l’esprit, dans le conscient et l’inconscient ».
Plaçons l’esprit du coté de l’outil, de l’émergence d’une capacité intellectuelle, témoin permanent de l’état évolutif de la psyché. Quant à l’âme, éthérée mais paradoxalement alourdie par ses connotations spirituelles et mystiques, capable de quitter le corps ou d’y revenir, elle augure d’un lien complexe entre dehors et dedans, entre visible et invisible. Ce « détachement » qui la caractérise a pourtant pour corollaire la matérialité du corps, soudain offerte quand il se voit déserté par le souffle de « l’anima ».
« Âme es-tu feu ? 4
Dans le réveil brillant du matin
Le poids de la terre t’étouffe
Jeune flamme dardée vertement
Au fier combat contre la matière
La chair est lasse lourde… »
D’où notre besoin, sans doute, de transformer le monde qui nous entoure, animal ou végétal, animé ou inanimé, afin de l’intégrer dans notre Panthéon anthropomorphe. Incessante oscillation entre le concret et l’abstrait, le palpable et l’impalpable, la présence et l’absence.
Les philosophes antiques s’interrogeaient déjà sur la nature de l’âme : Platon la percevait de nature divine, appartenant au monde des idées, hôte momentané d’un corps, capable de la piéger dans une contemplation de soi, de ne plus l’entendre, tel Narcisse absorbé par son image et devenu sourd aux appels d’Echo.
Aristote s’éloigne de ce système dualiste, donnant au corps et à l’âme une substance commune.
Pour Plotin, une interaction s’organise entre l’âme, instrument du corps et le corps, instrument de l’âme… Plus ou moins séparée du corps par le mouvement de l’esprit, où se nichait-elle donc auparavant ? La philosophie antique, avant même le développement du christianisme, nous montre la vivacité de cette question, inchangée à travers les siècles… En symétrie d’un repli exclusif sur l’image corporelle, la mise en abîme d’une spiritualité exclusivement tournée sur elle-même, la dilue dans une virtualité devenue sans limites, faute de contenant.
Comment tisser, entre ces variantes, une trame narrative, une histoire de ce curieux sentiment d’être, que nous tentons de saisir dans le filet des mots et du sens.
Psyché rapproche l’âme et l’image, le corps et le reflet, interrogeant cette oscillation insistante entre deux pôles qui marque de façon récurrente notre pensée occidentale, articulée sur la base d’une conception dualiste exclusive.
Sans doute peut-on voir, dans cette hésitation entre concret et abstrait, entre la chose et sa représentation, les vestiges de notre premier contact avec le sein maternel, monde complet à lui seul pour le nourrisson, encore mal différencié, lieu permanent de projection, d’introjection, premier « miroir » où se reflète, dans le regard de la mère, le sentiment d’être soi. Ainsi l’univers se reconstruit à notre image, reflet inversé en quelque sorte, le singe se trouve assigné à gérer notre malice, le renard la ruse et le poète se demande si les objets inanimés ne possèdent pas aussi cette âme si précieuse pour affirmer notre unicité. Comment donner corps à une histoire, se jouant entre l’enfant, ses parents, les soignants et le monde, et articulant tous ces paradoxes ?
Ainsi, attribuer le statut de personne à cette entité volatile et instable peut prendre sens, à condition bien sûr de contourner le piège du narcissisme, de la contemplation, confondant la beauté de l’âme en tant qu’émanation valorisée de la sublimation et la beauté externe de l’image reflétée : « Miroir, mon beau miroir… » témoignant bien, dans le conte, de ce redoutable écueil.
Multiplions donc les angles d’approche, supposant que toute association, qu’il s’agisse d’un mythe, d’un conte, d’une vignette clinique, d’un poème, d’une théorie, nous propose une forme ou une esquisse digne d’attention … D’ailleurs, Psyché a déjà son histoire, contée par Apulée, dans Les Métamorphoses : belle parmi les belles, Psyché trouble Eros lui-même qui, missionné par sa mère Aphrodite pour la tourner en dérision,

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