Utopie réaliste
194 pages
Français

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Utopie réaliste , livre ebook

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Description

Nous vivons une profonde régression historique qui ne tient ni à la masse d'exclus dans nos cités, ni à la dégradation planétaire de la biosphère, mais davantage à la perte du sens de l'utopie. S'appuyant sur des expériences alternatives qui dessinent un autre chemin politique, l'auteur débouche sur une nouvelle définition de l'économie sociale qui met l'accent sur la dimension politique de l'expérience coopérative.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 novembre 2012
Nombre de lectures 54
EAN13 9782296988507
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Nouvelles Etudes Anthropologiques
Collection dirigée par Patrick Baudry

Une libre association d’universitaires et de chercheurs entend promouvoir de Nouvelles Etudes Anthropologiques . En privilégiant dans une perspective novatrice et transversale les objets oubliés, les choses insolites, les réalités énigmatiques, les univers parallèles, les « Nouvelles Etudes Anthropologiques » interrogeront surtout la Vie, la Mort, la Survie sous toutes leurs formes, le Temps avec ses mémoires et ses imaginaires, la Corporéité dans ses aspects fantasmatiques et ritualisés, le Surnaturel, y compris dans ses croyances et ses témoignages les plus extraordinaires. Sans renoncer aux principes de la rationalité, les « Nouvelles Etudes Anthropologiques » chercheront à développer un nouvel esprit scientifique en explorant la pluralité des mondes, les états frontières, les dimensions cachées.

Dernières parutions

Lamine NDIAYE, Mort et thérapie en Afrique. Enjeux, représentations et symboles , 2012.
Dominique TROUCHE, Les mises en scène de l’histoire , 2010.
Clarissa DA COSTA MOREIRA, Ville et devenir , 2009.
Guy-Noël PASQUET, L’oubli en éducation. Une condition à l’assimilation , 2009.
Martine COTIN, Scripturalité. Ecritures et pratiques culturelles , 2009.
Lamine NDIAYE, Parenté et mort chez les Wolofs , 2009.
Alain ANCIAUX, Ethno-anthropologie du karaoké , 2009.
Claude FINTZ (Coordonné par), Les imaginaires du corps en mutation , 2008.
Henri-Pierre JEUDY, Maria Claudia GALERA et Nobuhiko OGAWA, L’effet transculturel , 2007.
Serge CHAUMIER, Réflexions sur les arts de la rue , 2007.
Patrick BAUDRY, La place des morts , 2006.
Alain MONS, Paysage d’images , 2006.
Lydie PEARL, Que veut la foule ? , 2005.
Thilda K. MOUBAYED, La danse, conscience du vivant , 2005.
Titre
Jacques Prades






L’utopie réaliste

Le renouveau
de l’expérience coopérative
Du même auteur
1992, (sous la direction de) La technoscience, les fractures des discours , Éditions L’Harmattan, collection « Logiques sociales ».
1995, La création destructrice : l’économique, la technique et le social , Éditions L’Harmattan.
1997, (sous la direction de) Bernard Charbonneau, une vie entière à dénoncer la grande imposture , Éditions Érès, collection « Socio-Économie ».
2001, L’homo economicus et la déraison scientifique , Éditions L’Harmattan, collection « Nouvelles Études anthropologiques ».
2005, (avec B. Costa-Prades) L’économie solidaire, prendre sa vie en main , Éditions Milan, collection « les Essentiels » (réédition 2008).
2006, Compter sur ses propres forces, initiatives solidaires et entreprises sociales , Éditions de l’Aube, collection « Monde en cours »
2012, Résister au capitalisme : Tous en coopératives ! Éditions Le Vent se lève ! collection « Ô rage »

En couverture :
« banc sur la falaise de Zumaia »
(province de Gipuzkoa, Euskadi, Pays basque du Sud, Espagne)
Photographe : Michel Jambon (copyright-2009)
http://micheljambon.info
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98850-7
EAN : 9782296988507
Remerciements

Je remercie
Geneviève Azam,
Mireille Bruyère,
Marius Chevallier,
Josette Combes,
François Fall
et Stéphane Hénin
pour leurs lectures attentives.
Françoise Valon
a poussé la gentillesse
jusqu’à faire un commentaire
ligne par ligne du manuscrit.
INTRODUCTION
L’économie sociale, née au XIX e siècle, recouvre des activités économiques définies par leurs statuts juridiques (associations, mutuelles et coopératives), alors que l’économie solidaire, née au début des années soixante-dix, est définie par des pratiques socio-économiques. L’économie sociale et l’économie solidaire occupent une partie de l’activité économique et sont des champs de réflexions qui constituent, au sein des questions sociales, des terrains exceptionnels. Cette exception tient à trois raisons. La première est qu’elles offrent des réponses à la fois ponctuelles et empiriques (les coopératives de logement au regard de la question de l’exclusion sociale par le logement) et anthropologiques (la place de l’économie dans la société ou bien la revendication de la propriété collective). La deuxième raison est qu’elles ne sont ni des modèles, au sens d’une représentation simplifiée de l’économie, ni des idéaux types, au sens d’un archétype sociologique inatteignable. Du coup, ces « expériences », au sens « historisé » et « territorialisé » du terme, ne sont totalement couvertes ni par la science économique, ni par la sociologie, ni par le droit, ni par la philosophie. Si le domaine a peine à trouver des relais dans le monde académique, si tant est qu’on ne le réduise pas à une affaire de gestion d’entreprises, cette faiblesse apparente devient une force qui permet de transgresser les séparations académiques. La troisième raison est que ces expériences ont fait la preuve qu’elles ne sont ni quantitativement microscopiques (voir Mondragon et Trente dans la deuxième partie de ce travail), ni anciennes (voir Ardelaine, Ambiance-Bois plus bas), ni marginales tant elles reçoivent un nouvel écho au sud et à l’est.
Ces trois raisons soulignent la spécificité de ces expériences : elles ne sont ni des entreprises lucratives dont le mobile est la recherche du gain, ni des initiatives solidaires qui ne sont pas des structures économiques. Ce sont des « entreprises sociales » qui s’inscrivent sur un terrain économique surplombé par une dimension politique, dont la particularité est de mêler des faits positifs à un ordre normatif. Reste bien sûr à préciser ce que nous appelons « la dimension politique », que nous aborderons dans la deuxième partie de ce travail.
Si on s’accorde sur le potentiel de ce domaine d’activité, alors pourquoi les initiatives d’économie sociale et d’économie solidaire en France restent-elles marginales ? Pourquoi a-t-on la conviction que toutes les crises, et particulièrement la crise financière actuelle, leur donnent raison sans qu’elles en tirent le moindre avantage ? Pourquoi ces problématiques ne balaient-elles pas les théories libérales ? Pourquoi sommes-nous attentifs aux expériences de Mondragon au Pays basque espagnol ou de Trente en Italie ? Quelles sont les conditions qui permettraient en France de tirer des enseignements de ces expériences ? Pourquoi la mutation des pays de l’Est ne passe-t-elle pas par les outils mobilisés par l’économie sociale ? Pourquoi les pays du Sud ne s’approprient-ils pas massivement ces expériences qu’ils ont du reste contribué à façonner ?
Jamais autant qu’aujourd’hui, des demandes souterraines, venues de toutes parts, n’ont frappé à la porte d’un domaine d’activité qui se manifeste principalement par son incapacité à répondre à ces attentes . Ce silence induit un malaise que ne parvient pas à dépasser l’hypocrisie de l’expression « économie sociale ET solidaire », qui conduit à sortir par le bas de ce débat, en feignant de ne rien entendre des désaccords de ces deux sous-familles.

Les arguments avancés dans le milieu de l’économie sociale pour expliquer cette situation sont faux. Tout d’abord, malgré ce qui est dit, le champ concerné, quantitativement faible (environ 10 % du PIB français 1 ), est obscur et sans forte progression quantitative. Comme on n’a pas affaire à une classification par secteur, comme l’agriculture ou l’industrie, ce qui pourrait être une force, à condition qu’on puisse déceler une cohérence entre les différentes activités, devient une faiblesse. Le tableau français de l’économie sociale et de l’économie solidaire est obscur. On mélange des coopératives laitières de l’Ouest avec des coopératives autogestionnaires (comme Cravirola), le Crédit agricole avec La Banca Etica, des régies de quartier 2 avec la fédération Léo Lagrange. On pourrait se contenter de noter les nombreuses intersections des deux familles, lorsque, par exemple, la fondation Macif finance presque exclusivement des initiatives d’économie solidaire. Mais plutôt que de se satisfaire de fin

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