Vers un mouvement social urbain poétique ?
131 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Vers un mouvement social urbain poétique ? , livre ebook

131 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

En étudiant le cas des Poètes en Construction de Nezahualcoyolt (México), cet ouvrage propose une réflexion sur la potentialité de création d'un "mouvement social urbain poétique" qui se développe dans les "quartiers d'origine spontanée". Cette étude analyse la création d'un mouvement social urbain poétique à Mexico. Prise dans une histoire sociale, la poétique urbaine évolue en se mêlant d'une dimension politique et artistique rebelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2010
Nombre de lectures 165
EAN13 9782296696273
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vers un mouvement social
urbain poétique ?
Christy (Chryssanthi) P ETROPOULOU


Vers un mouvement social
urbain poétique ?

Une étude à México


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-11453-1
EAN : 978229609114531

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Remerciements
Après onze ans de réflexions sur les mouvements sociaux urbains, il est difficile de trouver les mots pour remercier tous ceux qui ont contribué à la création de cette étude.

Avant tout, je veux remercier les habitants de la ville Nezahualcóyotl et les Poètes en Construction qui m’ont reçu dans leur groupe entre 1996-1997 à la Colonia las Maravillas et m’ont enseigné la poésie en action ; plus particulièrement, Porfirio Garcia, Kuitlahuak Macias, Julio Vulcano, Miguel Pineda, Juana Vazquez, Rosa-Maria Aldana, Ricardo Medrano, Raymundo Colin, Filadelfo Sandoval et surtout le peintre muraliste Alfredo Arcos.

Ce texte n’aurait pas vu le jour sans l’importante contribution de Simon Borja, ses corrections et ses conseils judicieux et sans l’amicale collaboration d’Isabelle Brocard qui a relu le texte.

Je veux aussi remercier le mouvement des Zapatistes qui m’a incité à penser d’une autre manière la poétique des mouvements sociaux actuels, et bien sûr, les poètes que j’ai rencontrés dans le « premier Forum Indigène » à San Christobal de las Casas et pendant les moments historiques des « dialogues » de San André, au Chiapas, au mois de janvier 1996.

Un grand merci aux nombreuses personnes qui m’ont aidé à mieux comprendre les mouvements sociaux urbains et la problématique urbaine de México : entre autres, les professeurs Pedro Moctezuma, Andres Bareda, César Cisneros, Daniel Hiernaux et les membres des groupes participant aux mouvements sociaux urbains de México, Jaime Reyo de la UPREZ, Fernando de la Escuela de Santo Domingo-Coyoacan, Carlos du mouvement de Tepoztlan, Super Barrio de l ’Asamblea de Barrios – Patria Nueva, Maria du mouvement Fransisco Villa, le groupe de FZLN de Iztapalapa, les mouvements sociaux de México, d’Atenco et d’Oaxaca et de nombreux autres.

Un grand merci au groupe d’information alternative sur l’Amérique Latine Alana , ainsi qu’aux étudiants et aux professeurs de l’École d’Aménagement de l’Université Aristote de Thessalonique (Veria) qui cherchent encore la poésie dans leur vie.

Je les remercie tous comme je remercie toute personne qui va lire ce petit texte.
Introduction
Dans cette étude, nous proposons une réflexion sur la potentialité de création d’un mouvement social urbain poétique dans les « quartiers d’origine spontanée ». Cette réflexion est enrichie par l’étude des positions et pratiques des Poètes en Construction de la « ville Nezahualcóyotl » (autrement dit Netzahualcóyotl ou Cuidad Neza ) une municipalité située à la Région Métropolitaine de México.

Pour comprendre cette relation, nous adoptons la définition des « arts de la rue » plutôt que celle « d’art dans la rue » (d’après Chaudoir, 2000) et par prolongement, nous préférons dire « arts du quartier » plutôt qu’« arts dans le quartier » pour signifier aussi que la rue et le quartier ne sont pas de simples décors contingents pour les actions de ce groupe, mais « des polarités grâce auxquelles et par lesquelles se fonde ce mouvement spécifique » (Borja, 2008).

Dans une première approche, nous partons d’une problématique concernant la ville et nous nous dirigeons vers une autre concernant l’art de la rue : nous cherchons à comprendre l’influence de « la poétique de la ville » sur les Poètes en Construction. Dans une seconde approche, nous partons d’une problématique concernant l’art de la rue pour arriver à une autre concernant la ville.

Adoptant alors un point de vue sociologique plus large (Castels, 1983/1986), ces deux niveaux nous permettront de saisir les relations établies entre les habitants de ces quartiers et ce groupe. Si ce dernier participe en effet à la génération d’un mouvement social poétique à México, nous chercherons alors à établir si l’empreinte laissée dans la « mémoire collective » (Galeano, 2004) par le contexte présent et passé des mouvements sociaux urbains et culturels, joue un rôle dans les relations qui s’établissent avec les habitants de Nezahualcóyotl.

Les méthodes utilisées pour cette étude reposent sur des analyses effectuées à partir d’observations participantes dévoilées et d’entretiens semi-directifs couplés à l’étude de textes écrits par et/ou pour ce groupe. Nous avons participé aux activités de celui-ci entre 1996 et 1997 et nous avons suivi à distance cette activité durant sept ans (1997-2004).

Parallèlement, nous avons étudié les changements urbains touchant la ville de México et plus particulièrement la municipalité de Nezahualcóyotl, ainsi que d’autres qui regroupent de nombreux quartiers d’origine spontanée (Petropoulou, 2003) et nous avons effectué une recherche sur les mouvements sociaux urbains de México (Petropoulou, 2006).

Finalement, nous avons effectué des recherches aléatoires dans des journaux (300 titres de journaux tirés au hasard dans les journaux Exelsior, Uno Mas Uno, Reforma et La Jornada entre 1985 et 2005) concernant la présentation de la municipalité et la construction de l’image transmise au public.

Les lieux visités de la région métropolitaine de Mexico et les limites du District Fédéral (ville de México) et des autres municipalités sont présentés sur la carte No 1 (à la fin du texte). Sur cette carte, concernant seulement les espaces urbanisés de la métropole, nous observons que la municipalité de Nezahualcóyotl est l’une des plus étendues de la région métropolitaine.

L’évolution urbaine et la position spatiale de la municipalité Nezahualcóyotl est présentée à la carte No 2 , où nous observons que cette ville auto-construite est relativement récente mais déjà assez ancienne par rapport à d’autres situées vers la limite de la métropole.

Les cartes No 3 a et b montrent que la municipalité Nezahualcóyotl présente des pourcentages assez élevés de logements indépendants (> 60%) et de logements aux toits précaires (> 20%) par rapport à l’ensemble de l’aire métropolitaine de México. Mais ses pourcentages sont beaucoup plus élevés dans les municipalités proches, situées vers les espaces périurbains (Los Reyes La Paz, Iztapaluca, Chimaluacan, Chalco et autres).

L’absence de végétation (> 90%) et les fortes densités d’habitations aux toits plats et très réfléchissants (> 80%) caractérisent aussi la région (cartes No 4 a et b).

Sur les cartes No 5 a et b et 6 a et b , nous observons que la municipalité Nezahualcóyotl est classée parmi les régions présentant les plus forts pourcentages d’ouvriers (> 30%), de familles aux revenus moyens à faibles, et qu’elle n’abrite presque pas de familles aux revenus très élevés (supérieures à cinq salaires minimum) et très bas (inférieures à un salaire minimum). D’après Petropoulou (2003), elle est aussi très densément construite. Cette dernière observation est aussi constatée sur les photographies aériennes et les images satellites de la région, qui montrent le processus de densification de la région. Ainsi, nous pouvons voir la position de la municipalité Nezahualcóyotl sur des photographies aériennes digitales prise par l’Institut de Géographie de l’UNAM en 1996 à la fin du texte ( images No 1 et No2 ).
Chapitre 1 1. La ville en lutte et la poétique née dans les
quartiers d’origine spontanée
Dans cette partie, nous partons d’une problématique concernant la ville afin d’aborder une problématique touchant l’art de la rue. Nous définirons les « quartiers d’origine spontanée », puis nous discuterons de leur caractère socio-économique pour arriver à y cerner les différentes positions-parties prenantes dans la naissance d’une « culture de résistance » dite de « mouvements sociaux urbains ».

Inspiré de l’idée de S

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents