Ville-Evrard
502 pages
Français

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Ville-Evrard , livre ebook

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Description

Au moment où la société s'interroge sur la place qu'elle doit accorder au malade mental, cet ouvrage retrace plus d'un siècle d'histoire de l'un des plus importants hôpitaux psychiatriques. De l'enfermement à la sectorisation, le lecteur est invité à suivre l'évolution de cette structure humaine et sociale ouverte en 1868.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2008
Nombre de lectures 280
EAN13 9782336262314
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ville-Évrard
Murs, destins et histoire d'un hôpital psychiatrique

André Roumieux
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Avant-propos Première partie
Préhistoire de l’asile d’aliénés Pussin, « l’ami sincère de l’humanité » Le domaine du Général
Deuxième partie
L’asile d’aliénés « Un train de fous... » Les aliénés riches et les aliénés pauvres La première exposition de travaux d’aliénés La laïcisation de l’asile Mes aïeuls dans les murs On braconne aussi à Ville-Évrard Les aliénés au travail La liberté recouvrée Mais qui sont ces personnes accueillies en fanfare ? Hervé, frère de Guy Marandon de Montyel, un aliéniste de progrès La vie asilaire à la veille du XXème siècle Développement de l’assistance aux aliénés Première incursion du cinématographe à Ville-Évrard Le camarade Théo Manifestations du personnel La séparation de l’Église et de l’État « Ce petit Auvergnat qui voulait tout changer » Des hommes debout Où il est suggéré de construire une Arche de Noé Camille Claudel ou « la statuaire brisée » La Guerre 14-18 Chronique d’après-guerre Au secours, les rats ont envahi Ville-Évrard ! Un aller simple ou le transfert collectif d’aliénés L’exploitation agricole Le Front populaire Revendications et inquiétudes
Troisième partie
La guerre La nuit de l’Occupation Une longue attente Le malade du 7 « Ami, entends-tu... » Les hommes libres fêtent la victoire Ils arrivent de Dachau, Bucllenwald, Auschwitz...
Quatrième partie
Le CTRS, Centre de traitement et de réadaptation sociale La création artistique à l’hôpital psychiatrique Une visiteuse de marque Le Tremplin Dans les autres services médicaux Enseignement et humanisme « Infirmier psy » Les arbres, les petits oiseaux, les blés mûrs et le colon amoureux de la caissière La renommée internationale du CTRS À l’ombre des murs démolis Blancheville Le docteur Sivadon nous quitte Les droits des malades mentaux Vous dites : un cercle culturel à Ville-Évrard ? La dure réalité quotidienne Mai 68 « En civil » La prise de parole des « infirmiers psy » Une des dernières fêtes des moissons
Cinquième partie
Un monde nouveau Nous sortons des murs : la ville nous accueille Les blés ne mûriront plus à Ville-Évrard Aujourd’hui Mémoire et histoire : entre oubli et transmission En guise de conclusion, le rêve d’un vieux monsieur
Bibliographie Remerciements
Ouvrages du même auteur : - Je travaille à l’asile d’aliénés, Éditions Champ libre, 1974. - La tisane et la camisole : trente ans de psychiatrie publique, Jean-Claude Lattès, 1981. - Artaud et l’asile : au-delà des murs, la mémoire, Séguier, 1996. - L’Abbé Pierre et les compagnons d’Emmaüs, Presses du Châtelet, 2004.
En co-auteur : - L’Affaire Dreyfus de A à Z, Flammarion, 1994. - Le Gouffre de Padirac : la magie de la goutte d’eau, Fil d’Ariane Éditeur, 1999.
Éditions établies et présentées par André Roumieux : - Auguste Scheurer-Kestner, Mémoires d’un sénateur dreyfusard, Bueb et Reumaux, 1988. - Max Jacob, L’amitié : lettres à Charles Goldblatt, Le Castor Astral, 1994. - Jean Dubuffet, La ponte de la langouste, Le Castor Astral, 1995.
© L’HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296056695
EAN : 9782296056695
Avant-propos
Depuis quelques années, lors des journées du patrimoine, on peut visiter l’hôpital psychiatrique public de Ville-Évrard, en Seine-Saint-Denis, au même titre que l’on visite l’Élysée, la Chambre des députés, l’Hôtel de Lassay ou le château de Versailles.
Donc, si vous lecteur, vous préférez à ces prestigieux édifices parisiens cet ancien asile d’aliénés, il vous suffit, ces jours-là, de vous présenter devant le bâtiment administratif ; un employé vous accueillera et vous proposera une visite guidée de l’établissement.

Après avoir connu un effectif de plus de deux mille malades, le Centre Hospitalier Spécialisé de Ville-Évrard en compte en 2006 à peine quatre cent cinquante intra-muros, grâce au travail et aux structures extra-hospitaliers. Des pavillons sont désaffectés ; certains services ont été délocalisés dans la cité faisant partie de leur secteur. Dans le même temps, les divers corps de métiers (cordonnier, tailleur...) ont progressivement disparu. Quant à l’importante ferme de plus de 200 hectares, elle n’existe plus en tant que telle. Aujourd’hui, ses vastes bâtiments, dont certains datent du XVIIIème siècle, tous vides, sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques.
On parle de reconversion d’une partie du site de Ville-Évrard.
Nous vivons là une situation historique.

Longtemps entouré de hauts murs, l’hôpital psychiatrique a été, dès sa création en 1868, fermé à tout regard extérieur.
La situation a évolué. Depuis 1986, de nombreuses personnes sont venues à la Serhep 1 , soit pour prendre connaissance de l’histoire de l’établissement et souvent le visiter, soit pour y conduire des travaux de recherches, soit pour des expositions ou manifestations culturelles.
Par ailleurs, la compagnie théâtrale Le théâtre de la Ville-Évrard se produit au pavillon Bretagne. Alors que le groupe théâtral Vertical détour donne ses spectacles aux anciennes cuisines de l’établissement.
Enfin, pendant plusieurs années, « un soir de fin d’été » 2 , sous un chapiteau dressé pour la circonstance dans le parc de Ville-Évrard et à l’intérieur duquel prenait place un nombreux public, étaient organisées par La Nuit de Vïlle - Évrard 3 , des soirées conférences-spectacles.
Malgré cette réelle ouverture sur l’extérieur, l’hôpital psychiatrique public reste dans une certaine mesure toujours « cet univers obscur pour le commun des mortels » 4  ; il continue en ce début du XXIème siècle d’intriguer et de susciter diverses interrogations concernant son histoire, son fonctionnement et son devenir.
Les pages qui suivent vont tenter de répondre à certaines de ces interrogations.

Je tiens cependant à préciser que ce n’est pas là un travail exhaustif. C’est le regard que porte un ancien infirmier psychiatrique sur l’histoire d’un établissement psychiatrique public, Ville-Évrard, où il a travaillé pendant trente-six ans (de 1951 à 1987).
Cette part de subjectivité revendiquée peut être source d’approximations, parfois même d’erreurs ou d’oublis. En ce cas, je sollicite l’indulgence du lecteur averti,
Je veux enfin dire que c’est avec un réel bonheur empreint souvent d’une profonde émotion que j’ai reconstitué, de mon écriture d’autodidacte, cette monographie dont la rédaction, depuis de nombreuses années, me préoccupait tout particulièrement.
Première partie

Neuilly-sur-Marne au XVIIIème siècle, avec le domaine agricole de Ville-Évrard.
Préhistoire de l’asile d’aliénés 5
Le jour se lève sur ce coin d’Îlc-dc-Francc. Un manant, une houe sur l’épaule, se rend sur son lopin de terre situé non loin de la rivière Marne 6 . Il marche d’un pas vaillant lorsque soudain apparaît là-bas, au détour du sentier, un cavalier qui vient à sa rencontre. C’est le noble franc Eberhardus Evrardus. Arrivé à sa hauteur, l’homme à la houe sur l’épaule salue respectueusement son maître qui le salue à son tour et poursuit son chemin vers un ensemble agricole dont il est propriétaire, lequel comprend des chaumières et des étables, le tout protégé par un mur d’enceinte.

Le premier document connu concernant Ville-Évrard 7 est la condamnation à mort d’un certain Adam de Ville-Évrard, vers les années 1170 8 .
Par ailleurs un parchemin signé du sceau de Guillaume de Ville-Évrard, en sa qualité de soldat, mentionne une somme qui constitue certainement le montant de ses gages pour quelques expéditions militaires « Signé en l’an du Seigneur 1267, le vendredi le plus proche après la fête de la chaire de Saint-Pierre ». Alors que le premier acte notari

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