Violence, religion et dialogue interculturel
277 pages
Français

Violence, religion et dialogue interculturel , livre ebook

277 pages
Français

Description

En choisissant d'encourager la compréhension entre l'Europe et les pays marqués par l'empreinte de l'Islam, les auteurs de cet ouvrage se fixent pour tâche de soumettre à un examen critique les généralisations et points de vue simplificateurs. Un dialogue interculturel exige que les uns et les autres sachent les modifier grâce à l'apport de connaissances nouvelles et les reformuler en développant des perspectives susceptibles de faire avancer la question.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2010
Nombre de lectures 281
EAN13 9782296262713
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait








VIOLENCE, RELIGION
ET DIALOGUE INTERCULTUREL

Perspectives euroméditerranéennes

Collection Perspectives transculturelles
dirigée par J. Poulain, H.J. Sandkühler et F.Triki

La réduction de la mondialisation à la globalisation
économique ne fait pas justice au développement des diverses
cultures du monde. Ce développement ne saurait en effet être
réduit à ce que désire en faire le Fonds Monétaire International :
une affaire négociable en termes purement économiques. Il
exige un véritable dialogue interculturel qui ne se contente pas
de laisser cohabiter les cultures comme des traditions fermées,
qui ne désirent s’affirmer qu’aux dépens des autres. Ce dialogue
doit pouvoir faire appel aux formes les plus évoluées et les plus
réfléchies des diverses cultures qui constituent le patrimoine
mondial.
Cette collection entend participer à ce dialogue en
mobilisant tout le potentiel critique des sciences humaines et
des philosophies contemporaines pour dégager ce qu’il y a de
véritablement universel dans ces différentes cultures, pour
mettre en lumière ce qui résiste en elles à la critique mutuelle
qu’elles exercent les unes à l’égard des autres, et pour valider ce
que découvre l’expérimentation mutuelle inédite qui se propage
ainsi.
L’universalisation effective qu’elles parviennent à
effectuer d’elles-mêmes doit pouvoir distinguer ses propres
résultats des effets polémiques de la guerre des cultures, de
cette guerre qu’engendre le désir qu’a chacune d’étendre son
hégémonie sur les autres. Elle ne forge un être humain capable
d’intégrer en lui leurs multiples richesses qu’en laissant advenir
à la parole cette auto-critique transculturelle, par laquelle
advient à l’existence le monde commun auquel elles aspirent.

Déjà parus

Jacques Poulain, Hans-Georg Sandkuhler, Fathi Triki, Pour une
démocratie transculturelle, 2010.
Jacques Poulain, Hans-Georg Sandkuhler, Fathi Triki, L'agir
philosophique dans le dialogue transculturel, 2006.
Elfie Poulain, Approche pragmatique de la littérature, 2006.
Jean-Claude Jugon, Petite enfance et maternité au Japon, 2002.



Sous la direction de
Jacques POULAIN
Fathi TRIKI
Christoph WULF


VIOLENCE, RELIGION
ET DIALOGUE INTERCULTUREL

Perspectives euroméditerranéennes



















































© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12504-9
EAN : 9782296125049










REMERCIEMENTS


Tous nos remerciements vont à la Fondation Anna Lindh Fondation
Euro-méditerranéenne pour le Dialogue interculturel et à la
Commission allemande pour l’UNESCO qui ont rendu possible la
rencontre entre les participants à ce volume ainsi que la publication de
ce volume.










































Avant-propos

par Roland Bernecker



On a pu lire dans Le Monde en date du 8 avril 2006 que
l’Eglise orthodoxe russe avait présenté, lors de son huitième concile
qui s’est tenu dans un monastère de Moscou, une « Déclaration sur les
droits et la dignité de l’homme » qui s’oppose formellement à
l’individualisme tel qu’il s’inscrit dans la conception occidentale et
libérale des droits de l’homme. Le correctif apporté nous intéresse à
trois titres. Premièrement : on y critique l’individualisme des droits
fondamentaux ayant valeur universelle, codifiés par les Nations Unies.
Deuxièmement, cette critique s’exprime au nom d’une religion qui
propose un système de valeurs concurrentes auxquelles il est attribué
une validité supérieure à celle des droits codifiés par les Nations
Unies. Enfin, ce processus doit manifestement se lire dans le cadre de
son contexte politique national.
Comme le souligne à juste titre Marie Jégo dans Le Monde,
l’Eglise orthodoxe russe suit dans sa position l’exemple du Président
russe ainsi que celui des plus réticents vis-à-vis des ONG étrangères
qui attirent l’attention sur la violation des droits de l’homme en
Russie. L’Eglise orthodoxe, grande bénéficiaire du renouveau de
patriotisme en Russie, s’incline devant le président en exercice tout en
marquant son territoire propre. Or, est-ce bien un hasard si, ce même 8
mai 2006, Monseigneur Poupard signale dans les colonnes du Figaro
Magazine « la confusion hélas très largement répandue entre le
christianisme et la culture occidentale » (p. 34) ? Le Cardinal Poupard
considère que c’est là une erreur aussi grave que d’assimiler l’Islam au
fondamentalisme. Dans ce cas également, il apparaît qu’au nom de la
religion chrétienne, on tienne à marquer ses distances par rapport aux
valeurs libérales de l’occident.
Il est évident que la diffusion globale du modèle urbain d’une
civilisation fortement marquée par l’empreinte occidentale entraîne du
même coup une renaissance des différences culturelles. Il y a une
dizaine d’années, le « Rapport mondial de l’Unesco » intitulé «Notre
diversité créatrice » et publié par un groupe de recherches entourant
7 Javier Perez de Cuellar caractérisait ceci comme le « narcissisme des
petites différences ». Aujourd’hui, le phénomène s’est aggravé au
point de faire figure de révolte fondamentale, à plusieurs foyers,
affirmant résolument son existence sur les plans culturels, religieux et
politiques à la fois. La dimension économique et culturelle de la
globalisation, le rétrécissement relatif de la planète terre en termes
spatiaux et temporels, l’interdépendance des dynamiques pertinentes
d’un continent à l’autre, sont trois facteurs dont l’histoire remonte au
début des temps modernes ou plus loin encore. Et pourtant, c’est bien
la fin de la guerre froide qui a rendu possible un retour des identités,
réalité pour laquelle, il n’y avait guère eu d’espace dans la sémiotique
de l’après-guerre.
Sommes-nous aujourd’hui les témoins d’un conflit entre,
d’une part, un universalisme hégémonique de caractère occidental (lié
à la globalisation) et d’autre part, une pluralité de cultures et de
convictions en révolte contre la globalisation. Nous ne nous arrêterons
pas à cette interprétation superficielle qui méconnaît le fond du
problème.
Retenons en revanche que la pluralité culturelle est devenue
un item essentiel sur l’agenda politique global. On ne peut pas dire, il
est vrai, qu’à partir de 1998, les Etats occidentaux qui voyaient leur
propre diversité culturelle menacée par les efforts de libéralisation de
la World Trade Organisation (fondée en 1995), aient mené l’affaire
tambour battant. Mais la réaction de l’Unesco intervint dès 2001
quand le Forum des Nations Unies (que l’on peut considérer comme
un système d’alerte précoce d’une grande efficacité en matière de
coopération culturelle) répondit par la promulgation d’une
« Déclaration universelle sur la diversité culturelle » à quelques-uns
des principaux défis adressés par la libéralisation économique à la
diversité culturelle mondiale. Cet excellent texte ne répondait
cependant pas aux exigences d’une grande majorité des
Etatsmembres de l’Unesco. La problématique abordée parut assez grave
pour que soit créé un appareil contraignant sur le plan du droit
international qui serait en mesure de définir l’objectif politique de la
diversité culturelle et d’inscrire dans la législation les dispositifs et les
mesures à mettre en place afin de les garantir.
Au cours des pourparlers qui accompagnèrent l’élaboration de
« l’Accord de l’Unesco sur la protection et l’encouragement de la
8 di

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