Violences dans le couple
175 pages
Français

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Violences dans le couple , livre ebook

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Description

Les violences dans le couple sont enfin mises en lumière sur la scène nationale. Ces violences conjugales se sont affirmées dans les paroles recueillies auprès de quelques 800 hommes, punis ou en voie de l'être pour ce délit. C'est en les accompagnant dans les groupes de paroles psychothérapeutiques, à l'AVAC à Toulouse depuis 2002, que nous les prenons aux mots. Aux maux aussi. Cet éclairage spécifique de la violence dans le couple, à partir des paroles d'hommes qui en arrivent à ce délit, est une contribution positive indispensable dans la "lutte contre les violences faites aux femmes".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 février 2020
Nombre de lectures 18
EAN13 9782336893822
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Maryse Pervanchon






V IOLENCES DANS LE COUPLE

Groupes de paroles d’hommes et thérapie
Copyright
Du même auteur :

DU MONDE DE LA VOITURE AU MONDE SOCIAL
Conduire et se conduire
Collection Logiques Sociales. L’Harmattan 1999.

ENTRE AIMER ET HAÏR
Paroles d’hommes pris dans les violences conjugales
in : REVUE de la gendarmerie nationale. Dossier . JUIN 2019 N°265.

QUAND DIRE C’EST ÊTRE
Parler en proverbes dans les groupes de parole pour des hommes auteurs de violences en couple
in : Violences conjugales et famille Sous la direction de Roland Coutanceau et Muriel Salmona . Chapitre 18. DUNOD 2016 .











Publié avec l’approbation et l’autorisation de l’AVAC :
Association Vivre Autrement ses Conflits



© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89382-2
Dédicace


À l’AVAC, Association Vivre Autrement ses Conflits à Toulouse, à chacune de ses participantes et à chacun de ses participants qui estiment pertinent et efficace de s’attacher à recevoir des femmes et des hommes dont les violences familiales et/ou conjugales, qu’elles soient subies ou agies, sont des composantes essentielles du lien social.
À Marie-Jacques Bidan, qui depuis 2002 a su imposer et faire vivre à l’AVAC, ces groupes de paroles à but et effet psychothérapeutiques, pour des hommes en prise avec des violences en couple.
À tous nos locuteurs, ils se reconnaîtront, qui ont entrepris d’analyser et de comprendre leurs actes violents dans nos groupes de paroles, et qui réussissent à se contrôler et à communiquer dans une vie de couple.





À Marc & À Lipp pour leur soutien chaleureux.
Exergue


« La parole n’est pas seulement riche des idées, elle recouvre et assume toutes les orientations, les visées, les désirs, les disciplines personnelles à l’état naissant. … Une parole fait souvent plus et mieux qu’un outil ou qu’une arme pour la prise de possession du réel. … Le langage authentique intervient dans une situation donnée, comme un moment de cette situation, ou comme une réaction à cette situation. Il a pour fonction de maintenir ou de rétablir l’équilibre, d’assurer l’insertion de la personne dans le monde, de réaliser la communication . »

Georges Gusdorf, La Parole
AVANT-PROPOS
« C’est quand un moustique se pose sur tes couilles que tu comprends qu’on ne peut pas régler tous les problèmes par la violence ».
Réappropriation d’un adage japonais par un locuteur en groupe de paroles 1
COMMENT ABORDER CE THÈME DES VIOLENCES DANS LE COUPLE ?
C’est sur ce thème de la violence, mais particulièrement de cette violence encore taboue dans nos sociétés, la violence dans le couple, que nous déroulerons cette écriture.
Comment, sur ce thème confidentiel, arriver à pénétrer dans la sphère de l’intimité du couple pour analyser, comprendre et aboutir à faire cesser les violences sur l’autre ?
Par la parole.
L’observation directe de ces violences, par la méthode classique en sciences humaines du journal d’observation sur un terrain, étant ici absolument hors de propos, notre postulat est que la parole des ‘auteurs’, avec ses modalités expressives et descriptives, ses énoncés et ses énonciations, est une « voix d’accès » directe à ce territoire privé. Précisons dès maintenant que ce sont exclusivement ici des auteurs hommes qui vont parler de leurs violences sur leurs compagnes. Leurs paroles concernent aussi bien sûr leurs compagnes et parfois ils relatent, mot pour mot, les paroles qu’elles-mêmes sont supposées avoir prononcées.
Notre première interrogation fut celle-ci : comment faire parler des paroles ? Autrement dit que peuvent avoir à raconter 2000 pages informatisées qui, pendant plus de 18 ans, recueillent in vivo les paroles elles-mêmes posées et écoutées dans des groupes, à propos de trajectoires d’hommes en prise avec des violences conjugales ? Nous devons ajouter : sans aucune interprétation médicale ou psychiatrique, sans aucun jugement de valeur, mais forcément avec le tri de celle qui prend ces, ses, notes, avec l’objectif de comprendre ce que peut signifier être violent dans un couple.
Les paroles rassemblées qui constituent un « pouvoir dire » s’insèrent pour nous dans la capacité de nos locuteurs d’un « pouvoir faire » qui s’inscrit dans le cadre de la signification de la notion d’être : « je suis ». Il s’agit donc d’accéder par la parole à la transposition du pouvoir faire des choses quand on les énonce, et au pouvoir se reconnaître soi-même en le disant.
COMMENT CONNAÎTRE L’EXPÉRIENCE D’AUTRUI ?
Nous estimons que l’écoute et la compréhension de l’énoncé, c’est-à-dire des mots et de leur articulation dans les phrases prononcées, ainsi que l’analyse de l’énonciation, c’est-à-dire des circonstances de la communication et des particularités de la situation, sont des sources directes de la connaissance personnelle d’autrui.
Par l’extériorité de la voix mise en paroles : L’ÉNONCÉ.
– La parole par la mise en phrases sert à la fois pour communiquer, et tout autant pour se dire. Ce que j’énonce, la parole qui sort de moi me permet de confirmer et de continuer ma pensée. Mais la succession organisée des mots peut aussi se transformer en une arme terrible, pour attraper le réel et l’imaginaire de chacun de nos locuteurs qui connaissent et utilisent sa force violente. Nos paroles créent , induisent et laissent s’exprimer nos manières d’être. Nos paroles, avec les mots pour les dire, sont une réalité humaine incontournable et indispensable de nos prises de conscience, de nos manifestations d’intention et de nos prises de décision, mais aussi de nos mises en œuvre de l’action.
Il est convenu, et la preuve en est faite, d’affirmer que nous sommes les seuls êtres vivants ayant réussi à dépasser l’unique expression des simples gestes vocaux, entremêlés et indétachables des émotions et des besoins vitaux, par un usage complexe, structuré et socialement partagé de la parole dans les langues que nous connaissons.
« Avec ma compagne, la parole ne peut pas être posée. Elle ne veut pas parler. Je peux respecter cela mais c’est difficile. Je l’ai secouée pour parler ».
Nous avons aussi une autre raison d’insister sur la multiplicité fonctionnelle et l’efficacité de cet outil qu’est la parole.
– La parole est l’outil principal dans les accompagnements à visée et à effet psychothérapeutiques que nous proposons dans nos groupes de paroles. C’est une tautologie qui frôle la banalité, mais pour les hommes qui s’y expriment cette compréhension de moi – et de l’autre – par la parole et par l’écoute en groupe est pour chacun d’entre eux une découverte, et donc une aventure. C’est vraiment au sens premier de ce mot ‘aventure’ que nos locuteurs vivent ces groupes : c’est-à-dire une expérience qui comporte des risques, de la nouveauté imprévue, et à laquelle ils accordent une valeur humaine et un certain plaisir.
« Les paroles ne le sont que par moi. Le langage n’est pas ailleurs, c’est « moi » le langage et c’est « toi » le langage. Mon comprendre outrepasse nécessairement ce que je comprends. » insiste avec pertinence G-A Goldschmidt. 2
Par l’écoute attentive et la description analytique des espaces et des modalités d’expression des discours : L’ÉNONCIATION.
– Sous ce terme, nous entendons d’abord la mise en situation des propos. Il s’agit donc de l’entourage social et physique des locuteurs, de l’identité des interlocuteurs, des événements qui les ont amenés dans nos groupes, et bien sûr des modalités de leurs échanges de paroles dans le cadre de notre association. L’alchimie de la co-animation de groupes, nos postures d’accompagnement, prennent corps et font sens également dans leurs modes énonciatifs.
– Sous ce terme d’énonciation nous entendons et retenons aussi leurs aphorismes et autres modalités proverbiales, ainsi que les formes de leurs émotions. Nous sommes très attentifs aux nuances, aux expressions, aux tournures, aux accents et aux formules de la culture d’enfance et à ce que nous remarquons de leurs modalités expressives. Leurs formes énonciatives, qui par exemple leur permettent d’éviter de se constituer comme les sujets de leurs paroles quand cette implication est trop difficile, sont remarquablement pertinentes. Nous retenons le sens de leurs passages de l’ironie au rire et aux larmes, et parfois aussi leur impulsivité, leurs gestes, les mouvements des corps, comme des traits pertinents de situations, et d’émotions, qui modulent l’énonciation.
« Si on me parle mal je monte, et mal ça veut d

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