Hygiène des villes - Atmosphère, voie publique
80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Hygiène des villes - Atmosphère, voie publique , livre ebook

-

80 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Situation géographique des villes au point de vue sanitaire. — Pendant longtemps en France, comme dans tous les autres pays d’ailleurs, on a considéré la ville comme moins salubre que la campagne. Il est vrai que les statistiques confirmaient cette idée, mais aujourd’hui des faits bien établis montrent qu’il y a parité due à ce que, durant ces dernières années, beaucoup de villes se sont assainies alors que peu de choses, à ce point de vue, a été fait dans les campagnes.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 6
EAN13 9782346080175
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
M. Bousquet
Hygiène des villes
Atmosphère, voie publique
AVANT-PROPOS
Il est reconnu que l’hygiène individuelle est illusoire si des mesures de prophylaxie générale n’assurent pas à la ville elle-même et à ses environs, de bonnes conditions hygiéniques. Or, comment veut-on qu’une ville puisse être salubre, si ses voies ne sont pas bien orientées, si elles ne sont pas suffisamment larges pour que le soleil et la lumière puissent s’y répandre à flots et l’air s’y renouveler fréquemment ; si l’eau n’est pas fournie en abondance aussi bien pour les lavages que pour les besoins ménagers ; si enfin l’évacuation immédiate des ordures et des déchets de la vie n’y est pas assurée par un bon service de voirie et par un réseau parfait d’égouts.
On ne peut nier que, depuis quelques années, des efforts sont faits par nos municipalités — bien en retard sur celles de l’étranger — en vue d’assurer la salubrité de leur cité ; mais on souhaiterait cependant qu’elles abordent et réalisent ce côté hygiénique avec autant d’ardeur et de dépenses qu’elles en mettent lorsqu’il s’agit d’augmenter le côté esthétique. La loi sur la protection de la santé publique du 15 février 1902 ne doit pas être, ou plutôt, ne doit plus être un vain mot ; l’hygiène urbaine peut et doit en tirer un large profit. Il ne suffit pas à une ville de posséder un règlement assez rigoureux concernant la salubrité des habitations, il faut qu’elle ait aussi un bon règlement d’hygiène générale et surtout qu’elle veille à son application. Les travaux de voirie ne doivent pas être exécutés d’une façon parcimonieuse, les égouts être construits trop rudimentairement, l’usage de l’eau potable limité. Les municipalités se doivent d’étudier leurs projets d’assainissement le plus largement possible et pour une très longue période de temps ; les sacrifices faits dans ce sens seront grandement récupérés par l’économie des existences et l’utilisation des forces humaines ainsi protégées et épargnées.
Certes, si l’on fait un retour en arrière, on a, depuis le milieu du XIX e siècle, réalisé de notables progrès dans le domaine de la salubrité des villes, et l’habitant de nos villes modernes ne se sentirait pas à l’aise dans celles du Moyen Age et même dans celles de la fin du XVII e siècle. Le temps n’est plus des villes enserrées dans leur ceinture de remparts et de fossés, des rues non pavées, servant de canalisation aux eaux pluviales et ménagères, vrais cloaques qui, pour comble, n’avaient aucun éclairage la nuit. Oui, des progrès ont été accomplis grâce surtout aux recherches et aux belles découvertes des Pasteur, des Berthelot, des Roux et de tant d’autres savants, mais il ne faut pas se faire d’illusions, ce qui est fait n’est rien ou presque rien en comparaison de ce qui reste à faire pour la sauvegarde de la santé publique.
L’hygiène des villes est un problème dont L’importance demande la plus sérieuse attention parce que les solutions des divers facteurs qui concourent à cet ensemble hygiénique comportent avec elles les plus graves conséquences, il convient dès lors, pour les villes, de n’en point confier l’étude, totale ou partielle, au premier agent municipal venu. Le directeur de la technique sanitaire d’une ville, que ce soit un ingénieur ou un architecte, doit être familiarisé avec l’hygiène ; il lui sera alors facile de seconder intelligemment et utilement le directeur du Bureau municipal d’Hygiène. C’est à la connaissance des principes les plus essentiels de l’hygiène urbaine et à l’intention des ingénieurs ou architectes-voyers, conducteurs des ponts et chaussées, agents-voyers, inspecteurs d’assainissement, maires et adjoints délégués aux travaux et à l’hygiène, que nous avons rédigé ce premier volume traitant de l’atmosphère des villes et de la voie publique, réservant les questions de l’alimentation en eau potable et des égouts pour un second. Nous avons fait cette rédaction dans le même esprit pratique que nous avons mis à notre précédent volume, l’Hygiène de l’habitation.

Juin 1912.
M. BOUSQUET, architecte, Membre de la Section d’Hygiène urbaine et rurale du Musée Social.
ATMOSPHÈRE
Situation géographique des villes au point de vue sanitaire. — Pendant longtemps en France, comme dans tous les autres pays d’ailleurs, on a considéré la ville comme moins salubre que la campagne. Il est vrai que les statistiques confirmaient cette idée, mais aujourd’hui des faits bien établis montrent qu’il y a parité due à ce que, durant ces dernières années, beaucoup de villes se sont assainies alors que peu de choses, à ce point de vue, a été fait dans les campagnes. Si, en 1890, le Dr Lagneau indiquait, pour notre pays, une mortalité de 244 par 10 000 habitants pour le milieu urbain et 208 pour le milieu rural, en 1912, on ne notait plus que 191 pour le premier et 197 pour le second.
Cette mortalité est encore trop forte et il appartient aux pouvoirs publics de faire tout pour qu’elle s’abaisse davantage en rappelant notamment aux villes qu’il existe une loi, celle du 15 février 1902 sur la santé publique, les mettant dans l’obligation, dès que la mortalité est supérieure à la moyenne admise, en ce moment 193 par 10 000 habitants, de procéder à tous travaux d’adduction d’eau pure et d’assainissement, ou de compléter, améliorer ces services s’ils existent déjà afin que le taux de la mortalité soit abaissé. Il est pénible de constater que certaines villes, dont quelques-unes grandes et riches par elles-mêmes ou situées dans des régions très riches, n’ont encore rien fait, ou peu, pour diminuer leur taux de mortalité bien supérieur à ce chiffre de 193, ainsi Fougères (251), Avignon (244), Cherbourg (238), Toulouse (237), Armentières (235), Lons-le-Saulnier et Alençon (232), Aix-en-Provence (229), Soissons (227), Besançon et Lille (223), St-Étienne (222), Reims (220), Limoges (219), etc.
Les causes d’insalubrité d’une ville sont des plus complexes, les unes sont d’ordre physique, les autres, d’ordre moral. C’est par l’étude des premières, c’est-à-dire l’emplacement, l’altitude, la constitution du sol, l’hydrologie, le régime des vents, etc., que l’on doit, en premier lieu, commencer quand on veut examiner la salubrité ou l’insalubrité d’une ville. Le D r Fonssagrives, dans son ouvrage classique, divise les aggloméralions en villes de plaine, villes de vallée, villes maritimes, villes fluviatiles, villes lacustres et villes palustres.
Les villes de plaine, lesquelles reposent sur un sol peu élevé au-dessus du niveau de la mer, en un pays plat et à une assez grande distance de cours d’eau importants, jouissent, en général, de conditions hygiéniques favorables pourvu, toutefois, que le sol y soit disposé de telle sorte que les eaux ne puissent y stagner. Les villes de vallée, du fait qu’elles sont situées dans des passages plus ou moins étroits, ne peuvent recevoir que très imparfaitement les rayons solaires et, dès lors, plus la vallée sera étroite et profonde, plus elle sera insalubre. Les villes maritimes placées sur des mers offrant de grandes variations de niveau, sont plus malsaines que celles qui sont au bord des mers n’ayant pas de marée, à moins que la disposition du port ne soit un obstacle à l’aménagement convenable du régime des égouts ; le mouvement de l’eau occasionne un apport considérable de matières organiques qui en se décomposant sur le rivage, empoisonnent l’atmosphère. A l’égard des villes fluviatiles, la présence du fleuve est pour elles une cause de salubrité, parce qu’il crée, dans le sens du courant, un déplacement d’air correspondant à une cheminée d’appel et qu’il constitue de ce fait un agent de ventilation des plus énergiques ; il est aussi une ressource précieuse pour l’approvisionnement communal, du moins aussi longtemps que le développement de la ville ne devient pas disproportionné aux dimensions du fleuve qui la traverse. Toutefois, on conçoit que si le fleuve est converti en égout par toutes les déjections et immondices d’une po

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents