Mémoire sur la culture du pêcher
118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Mémoire sur la culture du pêcher , livre ebook

118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Avant de parler de la taille et des opérations qui s’y rattachent, je dois faire observer qu’il est impossible de bien tailler, et de donner à un arbre les soins de culture qu’il exige, si l’on ne connaît pas son mode de végétation en particulier et en général la marche de la sève dans les arbres. Nous allons donc nous occuper d’abord de ces deux objets.La végétation du pêcher a dans sa marche quatre périodes bien marquées et qu’il est essentiel de connaître.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 0
EAN13 9782346057078
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Charles-Austrégésile Bengy de Puyvallée
Mémoire sur la culture du pêcher
DISCOURS PRÉLIMINAIRE
Sur le Jardinage, et en particulier sur la culture du Pêcher dans le département du Cher

MESSIEURS,
Le pied de l’homme fume la terre, dit un ancien proverbe, et jamais vérité ne fut-mieux que celle-ci appuyée sur l’expérience. Dans tous les pays où les riches propriétaires résident dans leurs domaines, le sol qu’ils habitent devient bientôt l’objet de leurs affections ; les économies de fortune que le luxe dévore si promptement dans les cités se répandent sur cette même terre qui les a produites et qu’elles rendent plus productive encore ; dans ces contrées les améliorations se multiplient, l’agriculture développe toutes ses ressources et la terre change de face ; mais s’il est vrai que la présence seule du propriétaire dans ces champs devient pour ceux-ci une source féconde de prospérité, comment méconnaître que tout ce qui peut l’attirer et le fixer dans ses foyers champêtres présente un but d’utilité réelle ? Cependant, pour remplir ce but important, les riches produits de la terre ne suffisent pas ; il faut encore au cœur de l’homme des délassements, des jouissances, des plaisirs, et le sage auteur de la nature qui connaît ses besoins a mis dans la culture des champs tout ce qui peut les satisfaire.
En effet, Messieurs, l’agriculture n’est pas toujours entourée de ronces et d’épines. Si elle ne parlait jamais que de travaux pénibles, de soins assidus et gênants, de calculs sévères d’économie, elle lasserait la patience de l’homme ; et comme elle attend tout de sa présence, elle emprunte, pour lui plaire, tout ce que la nature offre d’agréable et d’imposant. Dans ces riants tableaux qu’elle nous présente, dans ces dons de Flore et de Pomone qu’elle étale devant nous, un spéculateur avide peut ne voir que des faveurs frivoles. Pour nous, reconnaissons-y les vues sages de la nature qui appelle l’homme au milieu des champs, qui l’attire au travail par la jouissance. Pour elle, sans doute, le plaisir n’est qu’un moyen, mais un moyen précieux qui s’ennoblit à ses yeux, qui doit s’ennoblir aux nôtres de toute l’importance de la fin à laquelle il se rapporte.
Ces réflexions, Messieurs, vous ont déjà souvent fait regretter de voir négliger, autant qu’elles le sont dans notre département, certaines parties de l’agriculture qui unissent l’agréable à l’utile, et en première ligne, dans vos pensées comme dans vos regrets, je placerai celle des jardins. Sans doute, nous voyons, dans les environs des villes surtout, prospérer cette culture des gros légumes, aussi facile qu’elle est productive ; mais si nous voulons sortir du cercle étroit qu’elle nous présente, si nous désirons joindre aux produits de nécessité ceux d’agrément, alors les ressources diminuent ; elles deviennent plus rares pour celui qui demande un jardinier fleuriste ; elles sont presque nulles pour la taille des arbres. Frappés de la pénurie qu’offre à cet égard le département, vous vous êtes demandé plus d’une fois, dans vos séances, comment vous pourriez remplir cette lacune fâcheuse.
Deux moyens se sont présentés à votre esprit : le premier consisterait à envoyer à Fromont, ou dans tout autre endroit des environs de Paris, un ou plusieurs jeunes gens dont vous paieriez l’éducation jardinière. Ces jeunes gens, formés sous des maîtres instruits, reviendraient ensuite propager dans le département les saines doctrines de culture qu’ils auraient puisées à des sources pures ; mais ce moyen vous a présenté pour inconvénient la lenteur des résultats et l’incertitude du retour des jeunes gens qui, trouvant dans les environs de Paris des placements plus faciles et plus avantageux, iraient porter ailleurs le fruit des dépenses que vous auriez faites pour leur instruction.
Le second moyen, plus expéditif que le premier, consisterait à faire venir à Bourges, et à y fixer par un établissement lucratif, un jardinier habile qui pourrait de suite y former un grand nombre d’élèves. Cet autre moyen vous a paru plus difficile dans son exécution, parce que les ouvriers instruits sont rarement dans le cas de s’expatrier.
Ces deux moyens d’ailleurs sont nécessairement subordonnés à une dépense que vous avez jugée inconciliable avec les faibles ressources pécuniaires allouées à notre Société. Vous avez donc renoncé à des projets qui vous avaient flattés ; mais, en les ajournant, vous avez conservé les regrets qui les avaient fait naître.
Dans cet état de choses, j’ai pensé que vous regarderiez comme utiles tous les renseignements qui pourraient préparer les voies à la vérité et éclaircir d’avance des questions intéressantes qui restent encore parmi nous couvertes d’un voile épais. Parmi ces objets divers, je choisis aujourd’hui la culture du pêcher, qui m’a paru fixer particulièrement votre sollicitude et vos regrets.
Le pêcher est, sans contredit, la plus belle production de nos jardins : son bois coloré de pourpre et d’un vert tendre ; sa fleur, un des plus beaux ornements du printemps ; son feuillage qui contraste si agréablement avec l’éclat de ses fruits ; ses fruits surtout, dont la couleur brillante, le parfum délicieux et le suc exquis charment tout à la fois la vue, l’odorat et le goût ; tout dans cet arbre admirable attire l’attention et les soins du propriétaire, tout éveille les désirs du consommateur. Doué, plus qu’aucun des arbres de nos vergers, d’un principe de vie étonnant, il se reproduit avec une prodigieuse fécondité sous la serpe du jardinier ; sa culture, qui est une jouissance continuelle, est à la portée de tous ; elle rentre dans le domaine de la petite propriété autant au moins que dans celui des propriétaires riches. Comme objet de spéculation, elle offre un débit assuré, et quoique nous ne soyons plus au temps des Girardot, où un petit enclos suffisait pour faire une fortune considérable, les spéculateurs peuvent se convaincre de la certitude du succès en remarquant que les pèches se vendent aussi cher, et souvent plus cher qu’à Paris même 1 .
Avec tant d’avantages certains, on se demande comment il se fait que la culture du pêcher soit aussi négligée qu’elle l’est parmi nous. Non seulement elle n’est l’objet d’aucune spéculation dans les environs des villes, mais, parmi le grand nombre de propriétaires qui habitent leurs campagnes, qui même soignent ou au moins surveillent avec plaisir la culture de leurs jardins, il en est très-peu qui donnent à celle du pêcher une attention suivie, et presque partout nous ne voyons sur les espaliers que des arbres écourtés, dégarnis, couverts de chancres et de plaies, et dont la végétation appauvrie offre, dès les premières années, toute la décrépitude d’une vieillesse anticipée, tristes avortons où la nature méconnaît le beau présent qu’elle nous a fait. Mais, pendant que nous nous plaignons de la courte durée de la vie du pêcher, on en voit dans les environs de Paris qui, à 80 ans, présentent encore, dans leurs branches, dans leur feuillage et dans l’abondance de leurs fruits, toute la vigueur du premier âge ; pendant que nous les plantons encore à 10 et 12 pieds de distance, nous en voyons ailleurs qui garnissent une étendue de 30 et 40 pieds ; pendant enfin que nous déplorons amèrement l’extrême difficulté de la taille du pêcher, et que nous le regardons comme l’arbre le plus rebelle aux efforts de la science, nous entendons les jardiniers de la nouvelle école nous assurer qu’après la vigne, le pêcher est, de tous les arbres, le plus facile à diriger ; et comme cette assertion repose sur des faits dont chacun peut se convaincre, il est évident que notre ignorance seule est la cause du peu de succès que nous obtenons, comme le défaut de succès devient à son tour la cause de l’insouciance que nous portons à une culture singulièrement favorisée dans notre département par la nature du sol et la température de l’air. C’est donc, je crois, rendre service aux propriétaires et aux jardiniers du département, de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents