Mille ans d astronomie et de géophysique
130 pages
Français

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Mille ans d'astronomie et de géophysique , livre ebook

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Description


Collection : Acteurs de la Science

Le ciel et la terre sont observés depuis la plus haute antiquité. Ne disposant pas d'instruments de mesure appropriés, les hommes proposent des explications incluant l'action divine ou s'en affranchissant. D'Aristote (IVe siècle avant J.-C.) jusqu'à Isidore de Séville (VIe-VIIe siècles après J.-C.), les auteurs grec, latin, médiéval ont compilé et décrit les connaissances de leur temps sur les astres, les phénomènes atmosphériques et géophysiques en tentant de démythifier le monde qui les entoure. Ce livre illustre aussi le difficile processus de naissance de la connaissance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2015
Nombre de lectures 3
EAN13 9782336365442
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Acteurs de la Science
Acteurs de la Science
Fondée par Richard Moreau,
professeur honoraire à l’Université de Paris XII
Dirigée par Claude Brezinski,
professeur émérite à l’Université de Lille


La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science.
Dernières parutions
Charles BLONDEL, La psychanalyse , 2014.
Philippe LHERMINIER, La valeur de l’espèce. La biodiversité en questions , 2014.
Roger TEYSSOU, Freud, le médecin imaginaire… d’un malade imaginé , 2014.
Robert LOCQUENEUX, Sur la nature du feu aux siècles classiques. Réflexions des physiciens & des chimistes , 2014.
Roger TEYSSOU, Une histoire de la circulation du sang, Harvey, Riolan et les autres, Des hommes de cœur, presque tous… , 2014
Karl Landsteiner. L’homme des groupes sanguins , édition revue et augmentée , 2013.
Jean-Pierre Aymard, Karl Landsteiner. L’homme des groupes sanguins , édition revue et augmentée , 2013.
Michel Gaudichon, L’homme quelque part entre deux infinis, 2013.
Roger Teyssou, Paul Sollier contre Sigmund Freud. L’hystérie démaquillée, 2013.
Gérard Braganti, Histoire singulière d’un chercheur de campagne. L’invention de l’exploration cardiaque moderne par Louis Desliens, vétérinaire , 2013.
Jean Louis, Mémoires d’un enfant de Colbert , 2012.
Elie Volf , Michel-Eugène Chevreul (1786-1889). Un savant doyen des étudiants de France. Des corps gras et de la chandelle à la perception des couleurs, 2012.
Roger Teyssou, Gabriel Andral, pionnier de l’hématologie. La médecine dans le sang , 2012.
Yvon Michel-Briand, Aspects de la résistance bactérienne aux antibiotiques , 2012.
Titre
Pierre de Felice








MILLE ANS D’ASTRONOMIE ET DE GEOPHYSIQUE

D’Aristote au Haut Moyen Age















L’Harmattan
Copyright

























© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN : 978-2-336-71555-1
Introduction
Le but de ce petit livre est d’évaluer comment les connaissances en astronomie et en sciences de la terre ont évolué depuis l’Antiquité grecque jusqu’au Haut Moyen-âge, en passant par l’Antiquité romaine. Je m’appuierai plus particulièrement sur Aristote (384-322 av. JC), Pline l’Ancien (23 ou 24-79) et Isidore de Séville (environ 570-636), c’est-à-dire sur le premier ouvrage encyclopédique de l’Antiquité grecque et sur le premier ouvrage de ce genre dans le monde chrétien (environ un siècle avant l’invasion de l’Espagne par les Arabes), en passant par l’ouvrage scientifique le plus complet du monde romain.
Je me sers du Traité du Ciel (350 av. JC), des Météorologiques (334 av. JC) ainsi que de la Lettre à Alexandre (peut-être entre 330 et 327 av. JC) et des Problèmes (date incertaine), d’Aristote. L’authenticité de ces deux derniers ouvrages est contestée. J’utilise le Livre II de l’ Histoire Naturelle (peut-être achevée en 73) de Pline et le Traité de la Nature (vers 612) d’Isidore de Séville, ainsi que des livres III et XIII des Etymologies de cet évêque, nettement postérieurs. Je ne m’interdis pas non plus de citer ce que des prédécesseurs ou des élèves des auteurs antiques ont pu écrire.
Je compare entre elles les connaissances qu’ils ont rapportées et tente parfois, à la lumière de ce que nous croyons savoir aujourd’hui, d’expliquer telle de leurs observations ou de leurs déductions.
J’insiste sur « croyons savoir » car à bien des époques on a cru savoir que le monde tournait autour de la terre immobile, et les explications de Claude Ptolémée (~100~170) rendaient exactement compte du mouvement observé des planètes. L’héliocentrisme affirmé par Héraclide du Pont (~388~310 av. JC), soutenu par Aristarque de Samos (~310~230 av. JC), connu mais réfuté par Archimède (~287-212 av. JC), envisagé par Sénèque (probablement 2 ou 4 av. JC-65), fut oublié jusqu’à Copernic (1473-1543). Les lois de Kepler (1571-1630), complétées par l’hypothèse de la gravitation de Newton (1643-1727) ont pleinement satisfait les astronomes, même si LeVerrier (1811-1877) ne réussit pas à expliquer les anomalies de la révolution* de Mercure (précession du périhélie* supérieure à celle que prédisait la mécanique newtonienne), et qu’il ait fallu attendre Poincaré (1854-1912) puis Einstein (1879-1955) et sa relativité généralisée, pour le faire. Qui sait si dans cent, dix-mille ou un million d’années les hommes, s’il en existe encore, n’auront pas une conception de l’univers bien différente de la nôtre.
Aristote est fort connu dans l’Occident chrétien depuis que St Thomas d’Aquin (1225-1274) a tenté de réconcilier ses idées avec la tradition chrétienne en affirmant que la raison est complémentaire de la foi. Il ne sera pas question, dans ce livre, de s’intéresser à la pensée spéculative et critique, base de toute science, du fondateur du Lycée, ni non plus au dogmatisme que la scolastique lui a injustement attribué, mais de tenter de décrire sa conception du monde réel, basée sur ses observations, celles de ses devanciers et sa logique.
Pline l’Ancien est moins connu qu’Aristote. Sa carrière militaire lui fit parcourir une grande partie de l’Empire Romain et notamment la Germanie, la Gaule, l’Espagne et l’Afrique du Nord. Son esprit curieux de tout et sa générosité causèrent sa perte lorsque, commandant la flotte de Misène, il tenta d’approcher Pompéi par la mer pendant l’éruption du Vésuve, pour observer de près le phénomène et porter secours à des amis. Son Histoire Naturelle ( Naturalis Historia ) fut l’ouvrage de référence de beaucoup d’élèves pendant de nombreux siècles. Rabelais (entre 1483 et 1494-1553) le cite fréquemment, sans toutefois le nommer et, au 18 ème siècle Buffon (1707-1788) écrivait : « Pline a voulu tout embrasser, […] il savait tout ce qu’on pouvait savoir de son temps ».
Isidore de Séville est moins connu encore que Pline l’Ancien. Il était originaire d’une famille grecque de Carthagène, port du sud-est de l’Espagne. Il succéda à son frère Léandre comme évêque de Séville. Il était le beau-frère du roi wisigoth d’Andalousie Sisebut. Ce jeune monarque se piquait de beau savoir et, répondant à Isidore qui lui avait envoyé son De Natura Rerum , trouvait le temps, durant les guerres qu’il faisait à ses voisins du nord de l’Espagne, de mettre en vers latins la description des diverses phases de l’éclipse de lune. Isidore dit avoir rassemblé toute la connaissance de son époque pour plaire à son royal parent et combattre le paganisme toujours renaissant. Son frère, qui fut son précepteur, avait rapporté plusieurs manuscrits d’un voyage qu’il avait fait à Byzance et dont Isidore a dû profiter. Celui-ci prend grand soin d’avertir son lecteur qu’il n’ajoute rien à ce qu’il trouve chez les auteurs qu’il a consultés. Il répugne, comme la chrétienté médiévale, à faire œuvre individuelle ou originale ainsi que le remarque S. Gouguenheim dans Aristote au Mont Saint-Michel . Son œuvre, qui s’appuie principalement sur les connaissances romaines et celles des pères de l’église, servit de base à la science monastique. Son Traité de la Nature ( De Natura Rerum ), souvent appelé Le Livre des Roues , car les figures y ont presque toutes la forme d’un disque, a inspiré plusieurs auteurs au Moyen-âge, par exemple Raban Maur (~780-856), disciple d’Alcuin (~730-804), principal artisan de la renaissance carolingienne, dont l’ouvrage De Universo s’appuie aussi sur Pline. Avant la fin du 8 ème siècle l’ouvrage d’Isidore avait atteint la France, l’Angleterre, l’Irlande, l’Allemagne, l’Autr

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