Fraternité Matin du 13/05/2025 , magazine presse
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Français
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Mardi 13 mai 2025 / N° 18 110 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa Cedeao : 450 Fcfa France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
L’éditorialAdama KONÉ d’ Thiam, les chemins de sa vie politique lors qu’il était en pleine célébration de la date anni-versaire du décès de Bob Marley, le 11 mai dernier, la nouvelle de l’abandon « en plein vol » de Tidjane Thiam de la présidence du Parti démocratique de Côte la pAlus vieille organisation politique du pays. Hier, la décision d’Ivoire (Pdci-Rda) a refroidi la ferveur de ce militant de issue de la réunion du bureau politique d’urgence du Pdci lui a redonné un relatif espoir. Le président Thiam fait vivre à ses partisans toutes les sensations d’un scénario mal structuré. Suite page 5
Africa Ceo Forum /Nouveau partenariat État-secteur privé, transformation structurelle...
Les solutions du Président Ouattara
Le Chef de l’État ouvre la 12e édition en présence de plusieurs Présidents
Des Chefs d’État prônent le renforcement de l’intégration africaine
L’Ocde et la Banque mondiale réaffirment leur appui à la Côte d’Ivoire
PHOTO : PRÉSIDENCE
Invest in Côte d’Ivoire :Le Cepici et le Groupe Duval scellent un partenariat Pp. 2 à 6 Commémoration de la traite négrière Pdci-Rda Un congrès Françoise Remarck et des prévu Antillais en pèlerinage demain à Kanga Nianzé P. 14 P. 7
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Nation
Mardi 13 mai 2025
Africa Ceo forum 2025 Alassane Ouattara propose des solutions pour garantir l’avenir du continent
Le Président de la République, Alassane Ouattara, a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture de la 12e édition
de l’Africa Ceo forum qui se tient les 12 et 13 mai, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, à Cocody.
près le Rwanda en 2024, la Côte d’Ivoire abrite, pour la cin-quième fois, l’Africa deAdialogue et d’échanges Ceo forum, plateforme entre les secteurs public et privé du continent. Une initia-tive du groupe Jeune Afrique. Cette 12e édition qui se tient les 12 et 13 mai, au Sofitel Abidjan hôtel Ivoire à Cocody, a pour thème : « Un nouveau pacte entre gouvernants et secteur privé ». La rencontre enregistre plus de 2 000 participants. Au rang desquels plusieurs Chefs d’État et de gouvernement africains : Paul Kagamé, Président du Rwanda ; Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud ; Bassirou Diomaye Fall, Président du Sénégal et Mohamed Chekh El-Ghazouani, Président de la Mauritanie. Tiémoko Mey-liet Koné, vice-Président de la Côte d’Ivoire, était éga-Plusieurs Chefs d’État et de gouvernement ont rehaussé l’évènement par leur présence.(PHOTOS : HONORÉ BOSSON) lement présent. De même que plusieurs Ceo et autres renforcement des échanges Pour le Président de la Répu- potentiel, avec une jeunesse est maîtrisée et devrait se sta- en pleine croissance », a-t-il décideurs publics venus des intra-africains, à travers la blique, l’Afrique doit renforcer véritablement accro à l’in- biliser autour de 3% en 2025, souligné. Précisant que tout quatre coins du monde. poursuite des efforts de trans- la transformation structurelle telligence artificielle. Nous bien en deçà de la moyenne cela ne peut évoluer qu’avec La cérémonie d’ouverture a formation des produits et des de son économie. Et cela devons tout faire pour l’en- régionale. « Notre résilience un secteur privé dynamique. été présidée par le Président matières premières. « Nous doit reposer sur des priorités courager à s’investir davan- est renforcée par la diversi- C’est pourquoi la Côte d’Ivoire de la République, Alassane devons faire plus de progrès. concrètes. Le continent doit tage dans ce secteur », a-t-il fication de notre économie, a fait le choix de mettre le pri-Ouattara. Il a saisi l’occasion La Zlecaf a bien démarré, également disposer d’un capi- insisté. portée par le dynamisme des vé en pole position, dans la pour partager sa vision sur mais les résultats sont encore tal humain compétitif, garantir Le Chef de l’État a, par ailleurs, secteurs agricoles. La Côte plupart des secteurs, en lui l’avenir du continent. faibles. Nous devons aussi sa souveraineté alimentaire et indiqué que la Côte d’Ivoire, d’Ivoire est le 1er producteur consacrant la majeure par-En effet, pour le Chef de l’Etat construire un nouvel équilibre énergétique, industrialiser ses malgré le contexte mondial mondial de cacao, avec 40 % tie des investissements. La ivoirien, il est possible d’aug-fondé sur des engagements chaînes de valeur, accélérer incertain, fait preuve de ré- de la production mondiale et Côte d’Ivoire, affirme-t-il, a menter la part des économies réciproques entre pays afri- le développement des éner- silience et poursuit une dy- le 1er producteur d’anacarde. un cadre macro-économique africaines dans la création cains, une vision partagée gies renouvelables et maî- namique de croissance forte Nous venons également de solide, reposant sur de nom-de valeur au niveau mondial. du développement et une triser l’intelligence artificielle et soutenue, établie à 6% en découvrir des gisements im- breux investissements dans Mais pour atteindre cet objec-confiance renforcée », a-t-il et la technologie numérique. 2024 et projetée à 6,25% en portants de pétrole et de gaz. le secteur privé. tif, dira-t-il, les dirigeants afri-déclaré. « L’Afrique a beaucoup de 2025. L’ination, a-t-il ajouté, L’économie extractive est CASIMIR DJEZOU cains doivent œuvrer pour le De nombreux Chefs d’État reçus par le Président Ouattara n marge de la 12ᵉ édi- sation, il est précisé qu’elle systèmes éducatifs efficaces à tion de l’Africa Ceo Fo- œuvre à la mise en place de la lutte contre l’évasion fiscale rum, le Président de la politiques meilleures pour une internationale, l’Ocde consti-E République, Alassane vie meilleure. Son objectif est tue un forum et un centre de Ouattara, a reçu en au- de promouvoir des politiques connaissances uniques. dience plusieurs de ses homo- publiques favorisant la pros- Le Président Ouattara s’est logues présents à cet impor- périté, l’égalité des chances également entretenu avec tant rendez-vous économique. et le bien-être pour tous. Forte Makhtar Diop, directeur gé-Ainsi, après la cérémonie de 60 ans d’expérience et de néral de la Société financière d’ouverture, il s’est entretenu connaissances, l’Ocde pré- internationale (Sfi). Ce dernier avec Cyril Ramaphosa, Pré- pare le monde de demain en a indiqué qu’ils ont fait un tour sident de l’Afrique du Sud; travaillant en étroite collabora- d’horizon des relations entre Mohamed Ould El Ghazouani, tion avec les pouvoirs publics, le groupe de la Banque mon-Président de la Mauritanie et les acteurs économiques et diale et la Côte d’Ivoire. Il a Paul Kagame, Président du sociaux ainsi qu’avec les re- souligné que la Côte d’Ivoire Rwanda. La coopération bi- présentants de la société ci- est l’un des grands parte-latérale ainsi que des sujets vile et les citoyens. naires du groupe. Il a fait le d’intérêt commun ont meublé Elle établit des normes inter- point sur le dialogue au sein leurs échanges. nationales et propose des so- de la Banque mondiale, no-Outre ces Chefs d’État, le lutions fondées sur des don- tamment la volonté de décen-Président Ouattara a égale- nées factuelles pour répondre traliser les équipes de la Sfi. ment accordé une audience à aux défis contemporains. La question des logements Mathias Cormann, secrétaire De l’amélioration des per- sociaux a aussi été abordée. général de l’Organisation de formances économiques au La Côte d’Ivoire bénéficiera du coopération et de développe- renforcement des politiques soutien de cette institution. ment économiques (Ocde). de lutte contre le changement ETIENNE ABOUADiverses questions ont été abordées, au cours des audiences, par le Président Alassane Ouattara et ses hôtes. Sur le site de cette organi- climatique, de la promotion de
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Des Chefs d’État africains appellent au renforcement de l’intégration africaine ers une Afrique puis- privé, la locomotive du dé-sante, quelle inté- veloppement. Pour lui, le gration économique, secteur privé ne pourra pas V politique et commer- assurer son rôle, si les Etats ciale ? ». C’est le ne font pas des réformes thème du panel présidentielnécessaires à cet effet. auquel ont pris part, hier, Pour le vice-Président, les Présidents rwandaisTiémoko Meyliet Koné, ce Paul Kagame, sud-afri-qu’il faut rechercher, c’est cain, Cyril Ramaphosa, la bonne gouvernance. Il a mauritanien Mohamedsouligné que les besoins du Chekh El-Ghazouani, et lesecteur privé sont multiples vice-Président ivoirien, Tié-et multiformes. moko Meyliet Koné. Pour y faire face, il propose Les échanges, qui ont duréun dialogue franc et perma-une trentaine de minutes, nent entre secteurs public ont permis aux participants et privé. de proposer leurs solutions «Si la gouvernance est pour une Afrique plus inet que le secteur- bonne tégrée. Pour le Président privé se retrouve, les per-rwandais, les dirigeantsformances seront obligatoi-africains doivent déïnirrement bonnes et cela peut Le panel présidentiel a permis aux Chefs d’Etat africains de proposer des solutions pour le renforcement de l’intégration sur le continent. leurs priorités et parlerpermettre d’aller le plus loin d’une même voix. Il estimepossible dans les résultats africaine et se propulser fonctionnelle.Pour le Président mauri-Il a en outre appelé au bon que l’Afrique devrait s’aiderrecherchés », a-t-il lancé. vers le développement duC’est à cette conditionvoisinage entre les Etatstanien, les Etats africains elle-même, avant d’appeler CASIMIR DJEZOUcontinent ».qu’elle pourra se dévelop-africains. doivent faire du secteur à la contribution des parties Dans le même sens, leIl a proposé aussiper ». extérieures. « En Afrique, Président sud-africain, Cyle secteur privé soit- que nous avons de la vision et ril Ramaphosa, a appelé perçu par les dirigeants les ressources. Nous de-vons être capables de nous les dirigeants africains àcomme un partenaire deDe nouvelles pistes pour de meilleurs résultats prôner l’unité du continent. conïance du secteur pu-parler franchement, avoir « L’Afrique a besoin d’uneblic. Les deux secteurs une prise de conscience union forte, cohérente etdoivent travailler ensemble.
La Sfi va renforcer sa présence en Afrique
Makhtar Diop, directeur général de la Société ïnancière internationale (Sï).
a Société ïnancière in-ternationale (Sï) compte renforcer ses investis-sements en Afrique, au anLnées. L’information a été cours des prochaines livrée, hier, à l’Africa Ceo Fo-rum, par son directeur géné-ral, Makhtar Diop. En effet, a-t-il souligné, la Sï, principale institution de développement axée sur le secteur privé, à travers sa stratégie ‘’Sï 2030’’, a décidé d’augmenter son engage-ment sur le continent. Cette stratégie, dira-t-il, vise à accroître son ïnancement du secteur privé sur le conti-nent, mobiliser massivement des capitaux régionaux et in-ternationaux et surtout créer, chaque année, des centaines de milliers d’emplois, en par-ticulier pour les jeunes et les
femmes. Mais, précise-t-il, pour le réussir, il faut des fondations solides, des in-frastructures modernes, des politiques publiques cohé-rentes, un climat d’investisse-ment stable, une capacité à mobiliser les parts nationales et les capitaux étrangers. «Les entreprises africaines sont surendettées et ne disposent pas de capitaux propres. Il est de notre devoir et de notre rôle, à la Sï, de les aider à renforcer leurs capi-taux propres », a-t-il déclaré. Ajoutant que son institution va mobiliser, pour l’année 2025, plus de 60 milliards de dollars (18 030 000 000 000 FCfa), à travers le monde dont 13 milliards (7 681 444 589 000 FCfa) pour l’Afrique. Il a aussi appelé les dirigeants africains à un pacte qui permettra un
dialogue continental entre le secteur privé et le secteur pu-blic. «Un pacte qui permettra de créer des chaînes de va-leur robustes qui permettront d’intégrer nos économies, un pacte qui permettra de créer de la valeur et la richesse si nécessaire, pour la création d’emplois, un pacte d’enga-gement, de transparence et de résultat... », a-t-il insisté. Il a, en outre, exhorté les di-rigeants africains à investir dans la jeunesse et à valo-riser ses talents. Mais aussi à transformer les richesses naturelles. Car, dira-t-il, le continent ne peut plus se contenter d’exporter des res-sources brutes. Il doit bâtir des valeurs locales robustes, compétitives, créatrices d’emplois. « La Zone de libre-échange continentale afri-caine (Zlecaf) nous offre un cadre d’échange unique pour y parvenir. Mais nous ne pou-vons plus perdre de temps. En transformant nos matières premières chez nous, nous renforcerons notre place dans le commerce mondial et inscrirons notre dévelop-pement dans la durée », a-t-il insisté. Il a, en outre, appelé les gouvernements à créer un environnement propice à l’in-vestissement, un climat des affaires attractif, une chaîne de valeur régionale intégrée, un dialogue public-privé efï-cace et constant. « L’Asie l’a prouvé. L’Afrique peut le faire », a-t-il lancé
C.DJEZOU
Les panelistes ont ébauché des pistes de solutions pour une synergie d’actions entre les sec-teurs privé et public.(PHOTO : ABDOULAYE COULIBALY.
ew Deal public-pri-vé peut-il rebattre les cartes au proït ceNntre du panel d’ouverture du continent ? ». Ce thème était, hier, au de la 12e édition d’Africa Ceo Forum, le plus grand ras-semblement économique du continent. Il réunit, chaque année, de hauts dirigeants africains, des investisseurs mondiaux et des chefs de gouverne-ment. Les panélistes, Amir Ben Yahmed, Ceo de Jeune Afrique Média Group; Christel Heydemann, Ceo de Orange; Ethiopis Tafara, vice-pré-sident régional Afrique Ifc et Edha Nahdi, directeur géné-ral d’Amson Group Compa-gny ont proposé des solu-tions pour structurer un «New Deal» entre les États africains et le secteur privé aïn d’accé-lérer le développement. Ouvrant la balle de propo-sitions, Amir Ben Yahmed a fortement exhorté les gouver-nants à s’appuyer davantage sur le secteur privé. D’autant plus que les investisseurs
présents à ce forum opèrent dans divers secteurs, no-tamment l’autosufïsance alimentaire, le numérique et l’industrie. Des domaines qui contribuent fortement au développement économique de l’Afrique. À l’en croire, ce «New Deal» doit reposer es-sentiellement sur trois axes : des États plus efïcaces, plus ambitieux, avec des po-litiques beaucoup plus fortes; l’amélioration de la gouver-nance et l’accélération de la mise en œuvre de la Zlecaf. Il a déploré que cette oppor-tunité ne soit pas encore une réalité. «La Zlecaf a com-mencé en 2019, avec 15% des échanges communau-taires. Six ans après, nous sommes à 17% », a-t-il laissé entendre. De son côté, Chris-tel Heydemann a estimé qu’il est important de connaître le potentiel du continent afri-cain. Cela, aïn de détecter des talents qui sont reconnus dans le domaine de l’innova-tion technologique. Pour elle, le continent « doit avoir un hub technologique, aïn de
permettre aux investisseurs d’investir en Afrique ». Ethiopis Tafara, pour sa part, a noté que le développement du continent n’aura un sens que si les secteurs privé et public sont en synergie. « Si le secteur privé continue d’in-vestir dans l’économie, il faut que ses projets aient un im-pact positif sur le secteur pu-blic », a-t-il insisté, non sans inviter les gouvernants à ac-compagner les entrepreneurs locaux pour avoir de vrais champions nationaux. Quant à Edha Nahdi, il a lan-cé un appel aux dirigeants africains, les invitant à ac-croître davantage leurs res-ponsabilités envers les en-treprises aïn d’atteindre leur souveraineté. Pour ce faire, selon lui, l’Afrique doit re-penser l’articulation entre les gouvernements et les entre-prises. Précisant que la réus-site de l’innovation ïnancière, l’industrialisation et la moder-nisation passent par des par-tenariats efïcaces et solides.
EMELINE P. AMANGOUA
