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Fraternité Matin du 21/05/2025 , magazine presse

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Français

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2025

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Date de parution

21 mai 2025

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

7 Mo

Mercredi 21 mai 2025 / N° 18 117 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa  Cedeao : 450 Fcfa  France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES
Fonction publique L’heure du bilan et des perspectivesP. 8
Rhdp /Patrick Achi nommé à la tête du congrès
“ Je mesure pleinement l’ampleur de la tâche ” P. 3
re Ivoire tech Forum / 1 édition P. 12
Kalil Konaté engage les jeunes
V-9751/CSP/D/25
Renforcement de la bonne gouvernance
Les 7 recommandations du Cesec P. 2
Prix Félix Houphouët-Boigny pour la paix
Jean-Noël Loucou
(Sg de la Fondation)
fait la genèse Pp. 4-5
NSIA Finance OnlineLa bourse àportée de main. Découvrez notre plateforme en ligne avec de nombreuses fonctionnalités :passez vos ordres 24H/24,gérez votre portefeuille titres,accédez à votre carnet d’ordres de bourse. Rendez-vous sur :www.nsia-finance-online.com +225 27 20 20 06 53 nsiafinance.com
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Politique
Lutte contre la corruption et l’enrichissement ilicite
Mercredi 21 mai 2025
Les recommandations du Cesec pour renforcer la bonne gouvernance
Réunis en plénière, les conseillers du Cesec ont planché, hier, sur une préoccupation d’actualité.
Sous la conduite du président Aka Aouélé, les conseillers ont adopté un avis sur la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.(PHOTOS:DR)
es membres du Conseil économique, social, environnemen-L tal et culturel (Cesec), avec à leur tête le pré-sident Eugène Aka Aouélé, se sont réunis, hier, en plé-nière, autour de la problé-matique « Enrichissement illicite : nouveau mode du capitalisme ou illusion d’optique ? » Au terme des échanges, forts enrichis-sants, les conseillers ont fait sept recommandations majeures. Les deux premières portent sur le cadre juridique « à travers le regroupement des textes applicables en
la matière, en un corpus unique sur le modèle d’un code » et sur les capacités institutionnelles, en termes de lutte contre la corruption. Pour les conseillers, cela passe, entre autres, par la mise en place d’un Conseil national de lutte contre la corruption, la création d’un secrétariat national à la lutte contre la corruption ainsi que l’élaboration d’un rapport annuel portant sur l’état de la lutte contre le fléau. Autre recommanda-tion qui porte aussi sur le renforcement est celle qui évoque la coopération judi-ciaire, compte tenu surtout
de l’aspect transfrontalier du nombre de crimes éco-nomiques. Par ailleurs, par souci de transparence, le Cesec de-mande un accès à l’infor-mation publique. A travers, notamment l’organisation de conférences publiques, de cadres et plateformes d’échanges citoyens et in-teractifs. En outre, les conseillers souhaitent vivement un ac-croissement des partena-riats bilatéraux et multina-tionaux, ayant pour objectif de renforcer les capacités du personnel qui participe activement à la lutte contre
la corruption. Pour les membres du Ce-sec, pour barrer la route à la corruption et renforcer la bonne gouvernance, il convient de faire aussi la promotion tous azimuts des modèles d’intégrité en terre ivoirienne. En renforçant, naturellement, les sanc-tions contre les pratiques qui tournent le dos aux ac-tions exemplaires. Enn, pour le Cesec, il faudra songer à mettre en pratique, « le modèle de société déni par l’Étude nationale prospective Côte d’Ivoire 2040. Cette étude, il faut le rappeler, prône
l’avènement de « l’Ivoirien nouveau ». A noter qu’à l’unanimité des membres présents, cet avis a été adopté par acclamation. Dans ses propos liminaires, le président du Cesec a souligné l’importance que requièrent les plénières.Car il s’agit de « moment qui autorise l’un des exercices les plus aboutis de la mis-sion consultative qui fonde l’existence même du Cesec », a souligné Aka Aouélé, en précisant que de par ces avis et recommandations, l’institution joue un rôle ma-jeur « dans l’éclairage de la décision publique ».
A propos de la thématique, le président Aka Aouélé a afrmé qu’il s’inscrit dans la volonté du Cesec d’attirer l’attention des pouvoirs pu-blics dans l’optique de pro-céder au renforcement des instruments de bonne gou-vernance. Par conséquent, de participer efcacement à la lutte contre la corruption.Surtout que, a-t-il souli-gné en outre, la corruption ou l’enrichissement illicite constitue une des vraies barrières au développe-ment socioéconomique des nations affectées
MARCEL APPENA
Des auditeurs de l’Ena à l’école de la bonne gestion l’initiative des au- ments d’alors. Aujourd’hui, crétaire générale de l’Ena. diteurs de Master c’est un impératif », a-t-il C’est pour cette raison deAl’École nationale d’admi- tant pour les futurs admi-scrutée à travers des indi- professionnel en insisté. qu’elle a salué la tenue de Gouvernance des Selon lui, la gouvernance cette conférence considé-politiques publiques est une science mesurable, rée comme un jalon impor-nistration (Ena), une confé- cateurs rigoureux établis nistrateurs publics formés rence sur le thème « Bonne par des agences interna- dans le cadre du master gouvernance et attractivité tionales. « Les rapports de co-porté avec l’Université des investissements en Transparency International Alassane Ouattara. Elle a Côte d’Ivoire » s’est tenue ou de la Banque mondiale rappelé que « la gouver-au sein de ladite école. font trembler les dirigeants. nance publique vertueuse Prononcée par Oumar Doh Ils influencent directement est aujourd’hui un levier Diamouténé, secrétaire gé- les décisions des investis- stratégique pour bâtir un néral de la Haute autorité seurs étrangers », a afrmé climat des affaires attractif pour la bonne gouvernance Oumar Diamouténé. et durable ». (Habg), la conférence a Pour qui aucun investisseur Tout en invitant les audi-permis d’exposer les en- sérieux ne s’engage dans teurs à saisir cette occasion jeux cruciaux du lien entre un pays sans mécanismes pour renforcer au mieux bonne gouvernance et at- efcaces contre la corrup- leurs capacités sur le sujet, tractivité des investisse- tion, le blanchiment de ca- elle a tenu à préciser que la ments. pitaux ou l’absence d’équité rencontre académique ve-Dans un exposé, le haut judiciaire. nait réafrmer la nécessité fonctionnaire a rappelé que Cette analyse de l’expert, pour la Côte d’Ivoire de pla-Oumar Doh Diamouténé, secrétaire général de la Haute autorité pour la bonne gouvernance (Habg) « sans gouvernance, on ne qui totalise une trentaine cer la bonne gouvernance et Aline Koné, secrétaire générale de l’Ena, lors de la conférence. peut rien réussir », citant d’années d’expérience au cœur de toute stratégie l’échec des politiques de dans ce domaine, a été par- de développement. 1980 soutenues par les ins- faute d’ancrage dans une solide. « Ce n’était pas une développement des années tagée par Aline Koné, se-HERVE ADOU titutions de Bretton Woods, culture de gouvernance priorité pour les gouverne-
Mercredi 21 mai 2025
Politique
Rhdp : Après sa nomination à la tête du congrès
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Patrick Achi : « En cette année électorale, je mesure pleinement l’ampleur de la tâche »
Après le choix des dates du congrès, on sait désormais qui sera l’illustre personnalité politique choisie pour diriger ce grand événement du parti au pouvoir. atrick Achi, haut cadre tant du plus grand parti de du RassemblementCôte d’Ivoire, symbole vi-des houphouétistesvant d’une nation plurielle P pour la démocratie etet moderne », a-t-il fait re-la paix (Rhdp), a été marquer. nommé pour diriger les tra-Il a, par ailleurs, appelé vaux du congrès de cetteà l’union et à la solidarité formation politique prévu des militants, des cadres les 20 et 21 juin, au Parc et des élus pour relever des expositions d’Abidjan, ce nouveau dé, gage de dans la commune de Port-la victoire de son parti à la Bouët.présidentielle d’octobre pro-L’information est ofciellechain. « Sous son impulsion et circule sur le site Internet et avec vous tous, chers de cette formation politique. élus, cadres et militants du « Patrick Achi nommé pré-Rhdp, nous ferons de ce sident du 2e congrès du congrès des 21 et 22 juin, Rhdp, prévu les 21 et 22un succès collectif, le sym-juin 2025 », peut-on lire sur bole de nos progrès natio-le portail ofciel de ce partinaux et le point de départ politique. C’est quasimentde la victoire de notre grand à un mois de cette ren-parti en octobre prochain ». contre qu’a été prise cette Patrick Achi totalise, au-importance décision. Ce,jourd’hui, une grande expé-au terme d’une réunion durience dans la gestion des présidium du Rhdp, le lun- affaires de l’Etat. di 20 mai, à son siège à laActuel ministre d’Etat et Après sa nommination à la tête du congrès Patrick Achi a tradui sa reconnaissance au premier rsponsable du Rhdp. rue Lepic (Abidjan-Cocody). conseiller spécial à la Pré-sidence de la République, Composé d’une vingtaine l’homme politique est aussi de membres, le présidium, Défense et sécurité / Réinsertion après la retraite président du conseil régio-il faut le rappeler, est un nal de La Mé. Il a égale-des organes centraux de ment été Premier ministre la formation politique des ivoirien, ministre d’Etat Des opportunités présentées aux militaires de Korhogode la République de Côte Houphouétistes. « Avec une immense erté, j’ai d’Ivoire, ministre des In-appris ma désignation en frastructures économiques. qualité de président du 2e Au sein du Rhdp, dans le congrès de notre grand par-cadre de la restructuration ti, le Rhdp. Je veux adres-de ce parti, effective depuis ser mes remerciements les l’année dernière, Patrick plus sincères à celui qui Achi a été nommé coor-guide le destin de notre na-dinateur principal du Ras-tion, a œuvré comme nul semblement des houphoué-autre pour sa reconstruc-tistes pour la démocratie et tion et son rayonnement, le la paix dans sa région na-Président de la République, tale, La Mé. SEM. Alassane Ouattara En 2020, au cours de la », a indiqué Patrick Achi campagne présidentielle, pour traduire sa gratitude Patrick Achi avait été dési-au premier responsable du gné directeur national de Rhdp, en remerciant aussi campagne chargé du projet le vice-Président, le Pre-de société de la campagne mier ministre et l’ensemble du candidat du Rhdp, Alas-des membres du gouverne-sane Ouattara.En sa qualité Les Journées carrières du Barm ont mobilisé les responsables de l’administration locale et militaire de la région du Poro. ment. de président du congrès, Dans sa déclaration, le pré-Patrick Achi sera épaulé par ls sont bien nombreux ces le militaire et le gendarme à la reconversion serontl’Agence emploi- jeunes et sident du 2e congrès du deux autres hauts cadres militaires et gendarmesen n de carrière «. sufsamment aguerris pour la Fonction publique », a-t-il Rhdp assure qu’il prend du Rhdp : le ministre Ame-retraités en quête d’occu- Au cours de la cérémo-renchéri.être plus que compétitifs sur la pleine mesure du travail dé Kof Kouakou, président Ila ministre Mariatou Koné, pations saines et viables.nie d’ouverture, Anzianle marché du travail.Ces journées se sont arti-qui l’attend. «En cette an-du comité d’organisation et A leur intention, spéci- Kouadja, conseiller tech-culées autour de plusieursPour sa part, le colonel née électorale importante quement pour ceux qui seaxes dont des panels thé-nique du ministre d’Etat, Aké-Danho, chef du Barm, pour tous les Ivoiriens, je présidente du comité scien-trouvent dans la région duministre de la Défense qu’ilmatiques, des visites dea situé le contexte de la mesure pleinement l’am-tique. Poro, le Bureau d’accompa-représentait, a indiqué querencontre. « Sachez qu’ellestands. Plusieurs autorités pleur de la tâche qui sera MARCEL APPENA gnement à la reconversion«ces journées carrières ré-a pour objectif majeur de administratives et militaires la nôtre comme représen-des militaires (Barm) a or- pondent à un double objec- présenter à tous les mili- y ont pris part. il s’agit no-ganisé, le 14 mai dernier, la tif : celui de favoriser unetaires et gendarmes en ntamment de Kouassi Detto troisième édition des Jour-meilleure compréhension de carrière les opportunitésMarcellin, sous-préfet de Les félicitations de Cissé Bacongo nées carrières. du projet de reconversiond’insertion professionnelleKorhogo, représentant le Ces journées qui ont lieupour une possible reconver-par les militaires d’une part préfet de la région du Poroes préparatifs s’inten-ment désigné Président après celles de Daloa etsient pour un congrès du 2ᵉ Congrès ordinaire du; et, d’autre part, présenter sion », a-t-il souligné et du département de Ko- Bouaké se sont déroulées les différentes opportunités« C’est aussi et surtout unrhogo. On historique du RHDP, notait aussi la RHDP, prévu les 21 et 22 L sur deux jours et ont mobili- d’insertion professionnelle cadre d’échanges entredigne du plus grand juin 2025 à Abidjan.présence du colonel Yaké sé, à Korhogo, plus de 120qui s’offrent aux militairesCharles, commandant de lales potentiels candidats à parti de Côte d’Ivoire !Cap sur la victoire, cap sur militaires et gendarmes au après la retraite ».1re région militaire, repré-la reconversion et les par- Félicitations au Ministrel’unité ! Foyer du Soldat, dans l’en- Il a, en outre, assuré qu’avec tenaires techniques et - sentant le chef d’état-major d’État Patrick Achi, Conseil-CISSÉ IBRAHIMA BACONGO, ceinte du 4e bataillon. Le le soutien du Barm et de nanciers du Barm que sont général des armées. ler Spécial du PrésidentSECRÉTAIRE EXÉCUTIF DU thème a porté sur « la re-ses partenaires techniquesl’Anader, l’Agefop, l’Inie, laM. APPENAde la République, brillam-RHDP conversion, 2e chance pouret nanciers, les candidats Pfs-Côte d’Ivoire, le Fidra,info sercom
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Politique
Mercredi 21 mai 2025
Prix Félix Houphouët-Boigny-Unesco pour la Recherche de la paix Le regard de Jean-Noël Loucou... En marge de la remise du Prix Félix Houphouët-Boigny Unesco pour la recherche de la paix, le secrétaire général de la Fondation FHB de Yamoussoukro fait la genèse de ce prix et de son rayonnement. INTRODUCTIONeuropéennes, ainsi que desisraélo-palestinienne (ICIPP)soient pas fondés uniquement Félix Houphouët-Boigny quisur la force mais prennent en exemples d’hommes de paix. et l’Organisation de libération a dirigé la Côte d’Ivoire deFélix Houphouët-Boigny a éla-considération les paramètres de la Palestine (OLP) Il était 1960 à 1993, est un des chefsboré sa vision de paix en s’ins- humains et sociaux qui les en contact permanent avec les d’État du XXe siècle qui a lais- pirant d’abord de sa culture sous-tendent. » (Allocution pro- présidents américains, Kenne-sé dans les faits et dans l’his- akan-baoulé. La paix est ren- noncée le 5 juin 1985). dy, Johnson, Nixon, Carter, toire le souvenir d’avoir été due dans la langue baoulé par «Nous le répétons avec force : Reagan, et Bush ; les chefs l’un des plus actifs artisans de le mot aladjé qui est polysé-nous entendons respecter lesd’État arabes, notamment Sa-paix. La création du Prix Fé-date, Boumediene, Bourguibadroits de l’homme et faire tout mique, signiant tout à la fois, lix Houphouët-Boigny pour labien-être, bonheur, justice, ce qui est possible pour qu’ils ; les dirigeants israéliens, Ben recherche de la paix en 1989 tranquillité, santé et prospérité.s’exercent de plus en plus lar- Gourion, Golda Meir, Rabin, par une résolution adoptée àgement et librement, en Côte Elle se conjugue avec la justice Beghin, Shamir et Peres ; et le er l’unanimité des États membres et la prospérité partagée. Elle d’Ivoire. » (Discours du 1oc-leader palestinien Arafat. Cette de l’UNESCO est un hommage correspond à ce que le Norvé- tobre 1990). diplomatie active mais discrète rendu à un homme qui a fait du gien Johan Galtung qualie de Le développement humain lui aurait valu le Prix Nobel de la dialogue et de la recherche dePaix en 1975, si des opposantsétait au cœur de son projet de paix positive, qui est non seu- la paix, les fondements de sa lement « l’absence de guerresociété, axé sur la réalisationivoiriens n’avaient pas mené philosophie politique.ou de conflit, mais aussi un état du bien commun ayant pour une contre campagne auprès « Le Prix se propose d’honorer d’équité, de justice et de déve- nalité l’homme. Il récuse « le de l’académie suédoise en les personnes vivantes, institu- loppement ». faux dilemme du choix entre le montant en épingle la préten-tions ou organismes publics ou Une autre source d’inspira- développement économique etdue dictature du parti unique privés en activité ayant contri-tion est la culture chrétiennele développement social… fai- et les affaires du Sanwi et du bué de manière signicative à que le futur président ivoirien sant de l’homme en dénitive Guébié, qui s’avéra payante. la promotion, à la recherche, à découvre lors de sa scolari- à la fois le moyen et la n der- Sur les questions africaines, la sauvegarde ou au maintienté au Groupe scolaire centralnière de ce développement ».Houphouët-Boigny fut une des de la paix dans le respect de laLa Côte d’Ivoire d’Hou- de Bingerville. Il reçoit le bap- chevilles ouvrières de la créa-Charte des Nations Unies et de tême chrétien le 22 avril 1917 phouët-Boigny a ratié tous les tion en 1963 de l’Organisation l’Acte constitutif de l’UNESCO et prend le prénom de Fé- instruments juridiques relatifs de l’Unité Africaine (OUA). Il » (Article 1 des statuts du Prix). lix. Selon son témoignage, il aux droits de l’homme et inté- œuvra pour la résolution des Sur la paix, Félix Hou- prend alors l’engagement de la gré dans sa loi fondamentale conflits en Afrique de l’Ouest : phouët-Boigny t cette dé- non-violence et du respect deles déclarations des droits deainsi du règlement du conten-claration après sa première la vie humaine. « J’ai la haine l’homme et la déclaration uni- tieux territorial entre le Niger et élection à la présidence de lade la haine et je désapprouve verselle de 1948. Elle a adhéré le Dahomey à propos de l’île de République ivoirienne, le 30 toute violence dans les rap- aux organismes du système Lété en 1965 ; ainsi de la réso-novembre 1960 : ports humains » (Discours à fois que j’avais le bonheur de sous-jacentes aux nalités de des Nations Unies et souscrit lution du conflit frontalier entre «Aujourd’hui, c’est moi qui, Man, le 26 janvier 1960). Il le le rencontrer : « La paix, je la construction de l’État-nation à toutes les bonnes pratiquesle Mali et le Burkina à propos pour la première fois, vais de- rappelle encore en 1967 : l’ai chérie, à Sikasso, chez le ivoirien. La paix et le dialoguepour la recherche de la paix.de la bande de terre frontalière mander de m’aider à honorer « C’est à l’âge de dix ans que chef redoutable Babemba ; la seront les deux valeurs essen- Sur la solidarité entre les de l’Agacher en 1985-1986. un titre pour le plus grand bien nanti déjà des pouvoirs de chef paix, je l’ai préservée contre letielles de sa pratique politique. peuples et les nations, FélixPour les guerres civiles au Li-de notre jeune Etat : celui si de canton et me faisant bapti- conquérant Samory ; la paix, jeLe dialogue répond à une Houphouët-Boigny déclaraitberia et en Sierra Leone, il fut envié et si accablant à la fois ser, j’ai pris l’engagement de l’ai réalisée avec les Français. double préoccupation, éthiqueau centre du processus diplo-lors de sa conférence sur le de messager de la paix. C’est ne jamais accepter qu’un seul La lutte que vous menez pouret politique. La préoccupationmatique de 1990 à 1992, endialogue avec l’Afrique du Sud, désormais le but de ma vie. Le sacrice, celui, au besoin, de le bonheur de l’homme ivoi-éthique ressortit à la nécessitérecevant les différents prota-le 28 avril 1971. chemin du bonheur et de la fra- ma personne pour un meilleur rien, pour sa dignité, sa erté, de convaincre pour instaurer «Nous sommes tous solidaires gonistes à Yamoussoukro et à ternité passe nécessairement devenir de mes frères. J’ai juré pour son intérêt général, je te le consensus en privilégiant la du même destin, du destin de Genève. En Afrique australe, par la paix. Criez avec moi et de ne jamais mettre à mort un demande, mon cher ls de la non-violence. La préoccupa- l’Afrique et si nous pouvons il proposa en 1971 le dialogue contribuez de toute votre âme être humain ; jamais je ne ferai mener de façon pacique. Dieu tion politique vise à désamor- mener de front la lutte pour la avec le régime d’apartheid, tout à réaliser la paix. Paix en Côtecouler le sang ivoirien, je l’aiaidant, quelles que soient lescer les conflits sociaux par la paix à l’intérieur de nos pays, en soutenant l’African National d’Ivoire, Paix en Afrique, Paix déjà dit et je le réafrme. C’est difcultés, si vous avez la paix,la paix entre nos pays, la paixrecherche du consensus réso- Congress (ANC) par des aides dans le monde ». un acte de foi sacré et invio- non pas dans la bouche, maisentre nos pays et le reste dulutoire et la réconciliation. multiformes à l’organisation et La paix fut la quête perma- lable ». au cœur, si toute votre âme «Dans la recherche de la paix, monde, alors nous aurons servi à ses dirigeants. Sa démarche nente de Félix Houphouët-Boi-en est imprégnée, Dieu fera afrme Houphouët-Boigny, de l’Afrique. » privilégiant le dialogue entre gny qui se t le champion de(Interview accordé auque toutes les difcultés se- la vraie paix, de la paix juste et la minorité blanche et la majo-la non-violence et du dialoguequotidien Fraternité-Matin,ront vaincues ; un jour, la Côte durable, on ne doit pas hésiterII.L’action pour la paixrité noire a, en n de compte, pour le triomphe de la paix.le 15 mai 1967)d’Ivoire retrouvera sa dignité, un seul instant à recourir, avec Elle se réalise de plusieurs fa- triomphé. Cette quête a guidé sa pratiqueLa politique africaine d’Hou-çons : l’action diplomatique, la obstination, au dialogue. » sa erté». De son compagnonnage politique et son œuvre de dé- avec les communistes, Félix paix civile, la paix religieuse, le phouët-Boigny a servi sa vision veloppement.Houphouët-Boigny retiendra(Discours prononcé à Ko-Les conditions de l’instaura-de l’unité africaine et d’un pa-paix économique. Nous précisons ici la concep- l’exigence de justice sociale.rhogo, le 7 mai 1965)tion d’une paix durableL’action diplomatique nafricanisme solidaire qu’il a tion de la paix et l’action pour Humaniste, il rejettera les mé- Son professeur à l’École de Les conditions de l’instauration Elle se fonde sur la recherche expérimenté d’abord dans son la paix mise en œuvre par Fé- thodes et les pratiques com- Médecine de Dakar, le profes- d’une paix durable reposent surde la paix, le recours à la né-pays en accueillant des millions lix Houphouët-Boigny pendantd’Africains et en leur conférantquatre exigences principales : gociation comme seul moyen munistes pour exhorter à la seur Aristide Le Dantec lui ap- ses trois décennies à la tête tolérance.- La promotion et la sauve-prit que « vivre, c’est se donner de résoudre tous les différendsles mêmes droits qu’à ses de la Côte d’Ivoire. Nous exa- Enn des personnalités ivoi-aux autres. »garde des droits de l’homme, entre États. compatriotes (y compris le droit minerons la conception de la riennes et étrangères ont Il apprit également de - Le développement humain, Une intense activité diplo- de vote), ensuite aux Afrodes-paix dans un premier temps. contribué à façonner la vision l’exemple de la tolérance reli-- Le soutien à la loi internatio-matique a permis au premier cendants. A l’occasion du pre-Puis nous montrerons com- de paix houphouëtienne. On gieuse du président américainnale et aux organisations inter-mier Sommet entre Africainsprésident ivoirien de faire des ment cette conception s’est peut citer, selon le témoi-George Washington, planteur nationales,et Africains-Américains, tenu àmédiations, des conciliations traduite par une culture et deset premier président de songnage de l’intéressé lui-même -La solidarité entre les peuplesAbidjan du 17 au 19 avril 1991,dans la résolution des conflits, infrastructures de paix, ainsi: d’abord sa grande tante, Ya- pays comme lui, de l’Indienet les nations.notamment en Afrique, auHouphouët-Boigny proposera que par une action multiforme mousso, éponyme de Yamous- Mahamat Gandhi pour sonLes différents déclarations dedouble nationalité aux Afri-Moyen-Orient. la pour la paix.combat non-violent pour l’indé-soukro qui t son éducation et Félix Houphouët-Boigny per-Dr Ghoulem Berrah, son cains-Américains. « Nos frères qui lui inculqua la générosité et pendance de son pays.mettent d’éclairer tous ces africains-américains en terreconseiller diplomatique pour I.La conception de la paix del’altruisme, ainsi que les vertus Toutes ces sources d’inspirationpoints.le Moyen-Orient, a révélé le d’Afrique, seront de la même Félix Houphouet-Boignyde la non-violence et du dia- nationalité que nous, avec lesrôle important joué par Félix «Nous avons la même vision ont permis à Houphouët-Boi- Elle peut s’appréhender aulogue pour résoudre les diffé-Houphouët-Boigny dans le rè- mêmes droits et les mêmes de-gny de forger sa vision de paix du monde pour la recherche travers de sa vision de paix etrends.et des valeurs qui la fondent.de la paix par le dialogue, lavoirs », déclara-t-il.glement du conflit israélo-pa- des conditions de l’instauration Le patriarche des Sénoufo, Ce sont les valeurs de liberté, défense des droits de l’homme lestinien. (Un rêve pour la paix d’une paix durable. Péléforo Gbon Coulibaly qu’il de dignité et de justice qui ontet de sa dignité, la lutte contre: 2018). Houphouët était pourLa paix civile considérait comme un père sous-tendu la lutte d’émanci- les fléaux de la misère, de la l’établissement d’un État pa-Félix Houphouët-Boigny a su La vision de paixspirituel, conforta son engage-préserver la paix civile en dépitlestinien indépendant et viable. maladie et de l’ignorance, l’éta- pation du joug colonial ; les va- Elle résulte de ses sources ment pour la paix.leurs de dialogue, de tolérance,blissement de rapports nan- Il initia un dialogue entre le des tentatives de déstabilisa-d’inspiration, africaines et «Il n’a cessé de me dire chaquede solidarité et de paix qui sontciers et économiques qui neConseil israélien pour la paixtion comme la grave crise po-
Mercredi 21 mai 2025
litique qualiée de « complots contre la sûreté de l’État » en 1963, les tentatives de séces-sion du Sanwi en 1959, du Guébié en 1970, ainsi que les coups d’État avortés de 1973, 1980 et 1990. La crise du Sanwi est née de la tentative de sécession de la ré-gion du Sanwi dans le Sud-Est, qui s’érige en principauté en 1959 et refuse de faire partie de la jeune République de Côte d’Ivoire. Elle couvre les années 1959-1966 et s’achève en 1973 avec le retour des sécession-nistes refugiés au Ghana. Elle n’a pas entraîné 2000 morts comme le font accroire certains écrits. On retrouve un mode de résolution de conflit que le PDCI-RDA, parti alors au pou-voir, allait appliquer aux crises. Traitement judiciaire des pro-tagonistes, amnistie, libération des condamnés, cérémonie de réconciliation. Ainsi un premier procès a lieu le 17 février 1960 et un second procès en appel le 20 avril 1960 qui conrme les jugements du premier procès. Le roi du Sanwi et ses codéte-nus sont libérés et amnistiés, le 4 décembre 1961. Une fête dite « des cœurs et de l’unité » scellera les 19 et 20 septembre 1981 à Yamoussoukro, la ré-conciliation avec les popula-tions du Sanwi. La crise dite « des complots contre la sûreté de l’Etat » est une crise politique du parti unique. Elle dure quatre ans de 1963 à 1967. Les premiers prisonniers sont libérés dès 1965, les derniers le seront en 1967. On a déploré un mort, en la personne d’Ernest Boka, président démissionnaire de la Cour suprême, et aucune exécution capitale, malgré les condamnations à mort des chefs présumés des complots.Les prisonniers seront réha-bilités, dédommagés pour la plupart. Une deuxième tentative de sécession a lieu en 1970 avec Kragbé Gnagbé, fondateur d’un parti politique mort-né, le Parti nationaliste éburnéen (PANA) en pays Guébié, can-ton à la charnière des pays Guébié et Dida dans le Centre-Ouest. Il prend les armes avec ses partisans et annonce, en octobre 1970, la création d’un nouvel État baptisé Eburnie avec Gagnoa pour capitale. L’armée réprime les insurgés qui avaient non seulement pris les armes contre la République, mais aussi massacré d’autres citoyens qui avaient pour seul tort de n’être pas de la région bété. Le chiffre de 4000 morts serinés à l’envi par certains auteurs relève de l’intoxica-tion et de la polémique politi-cienne. Le bilan s’élève à 150 tués (Guébié et non-Guébié). Les insurgés ont été jugés en bonne et due forme, condam-nés, puis amnistiés. Des jeunes ofciers ivoiriens conduits par le capitaine Sio Koulalou tentent un coup d’État en 1973 qui échoue. Ils sont jugés, condamnés et radiés de l’armée. D’autres tentatives avortées ont lieu en 1980 et 1990. A chaque fois, le pouvoir a géré ces crises avec mesure et les protagonistes ont été li-bérés rapidement et réintégrés dans l’armée ou réinsérés dans la vie civile.
La réinstauration du multipar-tisme en 1990 se traduit par une rupture politique, mais aus-si par des contestations et des crises, notamment celle liée à la répression des étudiants de la cité de Yopougon par l’armée en 1991 et de la manifestation de l’opposition le 18 février 1992 avec l’arrestation des principaux leaders de l’opposi-tion et des organisations de la société civile. Ils seront empri-sonnés pendant six mois, puis amnistiés.
La paix religieuse Félix Houphouët-Boigny accor-da une grande importance au fait religieux qui donnait une dimension transcendantale à son action politique. Il incita ses concitoyens à faire de la paix une seconde religion. Il sut mettre en œuvre un réel œcu-ménisme qui s’enracinait dans l’héritage spirituel et religieux des Ivoiriens. La paix religieuse qu’il sut bâtir se fondait sur une laïcité raisonnée, la tolérance religieuse et le dialogue inter-religieux. La politique de laïcité se fonde sur l’héritage historique légué par la colonisation française, avec la loi de 1905 de sépara-tion des Églises et de l’État qui assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes. La constitution du 3 novembre 1960 consacre en son article 2, la liberté de conscience et de religion, ain-si que la neutralité de l’État à l’égard de toutes religions et de tous les cultes. Cette politique de laïcité, mal-gré ses biais, a permis une re-connaissance du religieux, et évité « une guerre des religions ». Inspirée du modèle français, elle n’en prenait pas moins en compte le contexte sociolo-gique ivoirien. Pour Houphouët « toutes les religions viennent du même tronc animiste, un tronc de to-lérance ». La philosophie de la religion fondée sur la tolé-rance, la fraternité spirituelle
Politique
résolution des diverses crises qui jalonnèrent la vie de la jeune nation ivoirienne. Ils in-tervinrent ainsi dans les grèves récurrentes des élèves et étu-diants, et des ouvriers. Avec le rétablissement du pluralisme politique en 1990, ils jouèrent la carte de l’apaisement dans les tensions sociales et politiques. Même si certains prirent parti en appuyant les associations estudiantines et syndicales, les partis politiques nouvellement créés.
La paix économique La paix est inséparable d’un développement économique qui permet de réduire les iné-galités sociales et régionales et d’assurer la cohésion sociale et l’unité nationale. La paix, c’est l’économie et l’économie, c’est la paix. L’une permet de conduire un déve-loppement économique du-rable ; l’autre, par la prospérité partagée, concoure à l’enraci-nement de la paix. La croissance économique était en moyenne de 7%. On a même parlé de « miracle ivoi-rien » pour qualier cette crois-sance exceptionnelle. Un développement agricole re-marquable, des infrastructures économiques de qualité, de grandes opérations pour le dé-veloppement régional comme l’aménagement de la vallée du Bandama (AVB) dans le centre et celui du sud-ouest (ARSO), une politique de redistribution sociale par un social hardi ont contribué à cette paix écono-mique.
III.- La culture et les infrastructures de paix Avant la dénition de la culture de la paix qui sera faite lors d’un congrès international or-ganisé en 1989 par l’UNESCO à Yamoussoukro, Félix Hou-phouët-Boigny l’avait déjà ins-tauré par sa pratique politique. Il a fait du dialogue une pratique pour la résolution pacique des conflits ; et il a enseigné à son
Pour Félix Houphouët-Boigny, la paix
est un comportement, une conduite
morale. Et il faut une pédagogie
de la paix pour une transformation
progressive et continue des attitudes,
des valeurs, des comportements
tant individuels que collectifs.
et l’œcuménisme réunit tous les croyants ivoiriens qui se doivent de respecter les di-verses voies qu’ils empruntent pour parvenir à Dieu. La paix religieuse permit la consolidation des relations entre les religions, le dialogue interreligieux, la médiation dans les crises. Les chrétiens et les musulmans qui représentent les deux-tiers des croyants ivoiriens eurent des relations apaisées. Les rencontres interreligieuses concoururent au dialogue dans la pluralité et le partage. Félix Houphouët-Boigny eut recours aux religieux dans la
peuple la non-violence, la tolé-rance et la solidarité. Les journées nationales du dia-logue, instituées en 1969 furent une sorte d’états généraux à l’ivoirienne pour poser les pro-blèmes de la nation et proposer des solutions. Elles expliquent la relative bénignité des affron-tements dans notre pays sous le parti unique. Elles furent une sorte de préguration des « conférences nationales » qui rent florès en Afrique noire avec l’instauration du multipar-tisme. Pour Félix Houphouët-Boigny, la paix est un comportement, une conduite morale. Et il faut
une pédagogie de la paix pour une transformation progressive et continue des attitudes, des valeurs, des comportements tant individuels que collectifs. «La paix, ce n’est pas un mot, c’est un comportement ». Elle ne peut donc être effective sans une transformation des conduites tant individuelles que collectives. Et seul un com-portement de paix permet de résoudre les conflits autrement que par les moyens de l’agres-sivité et de la violence. La pensée houphouëtienne est en cela similaire aux traditions de sagesse, qu’elles soient reli-gieuses ou non, qui enseignent les valeurs pour un monde de paix.
« Ces valeurs comprennent : -le respect de toute forme de vie et le droit à une vie de di-gnité -la préférence pour le dialogue plutôt que pour la violence -la compassion et l’attention aux autres -la solidarité et l’hospitalité -la véracité et la sincérité -la paix et l’harmonie -la justice et l’équité -la préférence pour le bien commun plutôt que pour l’inté-rêt particulier ».
Les édiïces religieux Ils sont l’expression religieuse de l’idéal de paix de Félix Hou-phouët-Boigny. Dès 1964, il prit la décision de construire trois grands édices religieux destinés aux trois principaux cultes, catholique, musulman et protestant, le long de la fu-ture « Voie de la fraternité », à Abidjan. Il justia cette déci-sion par « l’importance de la foi dans une nation jeune qui veut se construire dans la paix et avancer dans le sens du progrès dans un monde où les crises deviennent de plus en plus nombreuses, de plus en plus difciles ». Le président ivoirien t construire des édices reli-gieux, sur sa cassette person-nelle ou sur fonds publics. Les édices les plus célèbres, vé-ritables joyaux architecturaux, sont la mosquée de la Riviera Golf, la cathédrale Saint-Paul à Abidjan-Plateau, et la basilique Notre-Dame de la Paix (consa-crée en 1990 par le Pape Jean-Paul II), à Yamoussoukro.  Ces édices, traits d’union entre ciel et terre, ont contribué imperceptiblement mais inexo-rablement au maintien de la paix dans notre pays.
La Fondation Félix Hou-phouët-Boigny pour la recherche de la paix Créée le 10 novembre 1973 comme institut de recherches politiques et historiques, la Fondation est depuis 1997 un centre international pour la re-cherche de la paix, associée à l’UNESCO. Houphouët déclarait à ce pro-pos : «Je réserve la Fondation qui porte mon nom à la recherche pour la paix. Je veux que vous lui donniez une dimension, non pas ivoirienne, à la mesure de ma modeste personne ; soyez plus ambitieux comme nous l’avons été en 1944, en 1945, en 1946, quand nous avons créé le RDA. Donnez-lui une
dimension internationale ! De-mandez à tous ces chercheurs, appelez même des prix Nobel de la paix, qu’ils viennent se réunir ici pour rechercher les moyens de parvenir à la paix. Nous n’avons pas de mé-dailles à distribuer, de titres à donner. Nous voulons que, sérieusement, on indique aux décideurs de la guerre et de la paix, de détruire la citadelle de méance qui rend impossible toute solution de paix. »
(Intervention au Colloque international sur l’histoire du RDA, Yamoussoukro, le 23 octobre 1986) Cette orientation nouvelle dé-termine une nouvelle organisa-tion de la fondation. Un siège ultramoderne est construit à Yamoussoukro, de 1977 à 1987 et mis en service en 1989, en même temps que la tenue d’un congrès interna-tional sur « La paix dans l’es-prit des hommes », à l’issue duquel les participants venus du monde entier élaborent le concept de « culture de paix » et proposent la création du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. La Fondation est une institution privée à vocation internationale reconnue d’utilité publique et associée à l’UNESCO. Elle a pour objectifs : - Contribuer à la recherche, à la sauvegarde, au maintien et à la promotion de la paix en Afrique et dans le monde, dans l’esprit de l’Acte constitutif de l’UNES-CO et de la Charte des Nations Unies ; - Être un centre de réflexion et de recherche sur la paix et contribuer à une meilleure connaissance de l’histoire des peuples africains et de leur lutte pour la liberté et la justice ; - Être un lieu d’échanges, de dialogue, de conciliation et de fraternité humaine. La Fondation mène la réflexion théorique sur la paix, forme à la citoyenneté, à la démocratie et à la culture de la paix. Elle a lancé plusieurs initiatives pour la promotion de la culture de la paix.La plus embléma-tique est son soutien au Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix décerné par l’UNESCO aux personnes vivantes, aux institutions ou or-ganismes publics ou privés en activité. La Fondation a abrité les négo-ciations de paix pour la résolu-tion des conflits au Liberia et en Sierra-Leone, en 1995 et 1996. Elle avait le statut d’observa-teur lors des rencontres entre les protagonistes de la crise ivoirienne de 2002 à 2011. Elle a participé aux activités de sen-sibilisation et de formation à la paix de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONU-CI) de 2004 à 2017. Le Réseau des fondations et instituts de recherche pour la promotion de la culture de la paix en Afrique (REFICA) dont la Fondation assure le Secré-tariat permanent, permet de coordonner les recherches et les initiatives pour la culture de la paix.
CONCLUSIONPendant trois décennies, la culture de la paix était l’em-blème de la spécicité ivoi-
5 rienne. Parce que le Président Félix Houphouët-Boigny, dans sa grande sagesse, avait fait de la paix, la plus haute aspiration humaine, et l’avait enseignée à son peuple. Il avait su préser-ver les équilibres fragiles d’un pays compliqué, en réduisant les causes de la violence que sont notamment l’ignorance, la pauvreté et l’exclusion.
Il légua à son peuple la paix.Ce legs sera hélas remis en cause dès sa disparition. Divi-sions, mutineries, coups d’État, rébellion. Bref, trente années de tribulations, de larmes et de sangs. La culture de la violence a été substituée à la culture de la paix. Sont remises en cause les valeurs de paix comme le respect des droits de l’homme, le respect du droit et de la dé-mocratie qui sont pour beau-coup dans le caractère apaisé d’une société. Le Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara s’est attelé, depuis sa prise de fonction en 2011, à ramener la paix, à promouvoir la réconciliation nationale. Par-ticipe de ce dessein la création de diverses structures pour assurer la réconciliation natio-nale et renforcer la cohésion sociale, comme la Commission Dialogue, Vérité et Réconcilia-tion (CDVR), la Commission Nationale Pour la Réconci-liation et l’Indemnisation Des Victimes (CONARIV), le Pro-gramme National de Cohésion Sociale (PNCS) et des minis-tères dédiés. Pour sortir dénitivement de ces années de crise, Les Ivoi-riens doivent adopter de nou-velles attitudes, de nouveaux comportements qui permettent de promouvoir les valeurs de la culture de la paix. Ils doivent également tirer toutes les le-çons de ce passé de crise par un devoir d’inventaire, un de-voir de repentance et un devoir de mémoire. La cérémonie solennelle de remise du Prix Félix Hou-phouët-Boigny-UNESCO pour la recherche de la paix leur offre une nouvelle occasion de se rassembler dans l’unité et la paix.La paix, la démocra-tie et le développement for-ment, selon le mot de Federico Mayor, un triangle interactif que nous devons nous efforcer de construire jour après jour. Dénissant les conditions de la paix à l’intérieur de chaque État africain, le Président Félix Houphouët-Boigny déclarait en 1971 : « Cette paix doit reposer sur la justice, la tolérance, le dialogue permanent, le respect de la personnalité humaine, le respect des libertés, le dépas-sement des tribus, des que-relles de générations, toutes choses de nature à consolider l’unité nationale, la stabilité po-litique, préalable à tout déve-loppement harmonieux. » Puissions-nous tous nous ap-proprier ces paroles fortes du Sage de Yamoussoukro qui gardent toute leur actualité. Par JEAN-NOËL LOUCOU Professeur d’histoire contemporaine Secrétaire général de la Fondation Félix Hou-phouët-Boigny pour la re-cherche de la paix
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