Fraternité Matin n°16914 - du lundi 10 mai 2021
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Fraternité Matin n°16914 - du lundi 10 mai 2021 , magazine presse

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Date de parution 10 mai 2021
Langue Français
Poids de l'ouvrage 13 Mo

Extrait

Centenaire du Rotary en Afrique Marie-Irène Richmond Ahoua distinguée P. 9 Lundi 10 mai 2021 / N° 16 913 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALES Célébration de la Nuit du Destin Le Président Ouattara appelle au PP. 4-5 renforcement du dialogue interreligieux Jobst von Kirchmann, Interview exclusive ambassadeur de l’Union européenne en Côte d’Ivoire Comment nous allons aider la Côte d’Ivoire PP. 2-3 Musique Campus Ambiance (Groupe zouglou du Burkina Faso) “ Le zouglou, Adduction d’eau potable à Ziplignan et Didia (Bayota) Le gouvernement met inc’est l’âme P. 11 au calvaire des populationsP. 14 du peuple ”
pr sit
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I nterview
Lundi 10 mai 2021
Jobst von Kirchmann,ambassadeur de l’Union européenne en Côte d’Ivoire:
« Nous allons mettre l’accent sur le secteur privé pour accroître nos investissements et aider la Côte d’Ivoire »
L’Union européenne et la Côte d’Ivoire célèbrent 60 ans de leur coopération cette année. Jobst von Kirchmann, ambassadeur
de l’Ue en Côte d’Ivoire, fait le point sur ces relations et partage son espoir quant au développement de ce pays.
Soixante ans de coopéra-tion entre l’Union euro-péenne et la Côte d’Ivoire, que de chemin parcouru ! Quels sont vos sentiments au regard de ce parcours ? Un sentiment de joie devant une relation qui est inscrite dans l’histoire de nos insti-tutions et États respectifs : l’Union européenne, qui a été initiée avec la Déclaration Schuman du 9 mai 1950, et la Côte d’Ivoire, qui a obtenu son indépendance le 7 août 1960. J’ai aussi un sentiment de fierté devant la permanence de notre relation malgré les crises. Aujourd’hui, ce sont en quelque sorte nos noces de diamant, la célébration d’un partenariat durable ayant accompagné les différentes étapes de la construction de la Côte d’Ivoire qui, de son côté, a toujours considéré l’Union européenne comme un partenaire stratégique. Les premières actions, dès 1961, étaient d’ailleurs for-tement orientées vers la construction – au sens des infrastructures, des services de base dont Félix Hou-phouët-Boigny voulait doter le pays. Cela s’est traduit, durant des années, par des programmes de construction d’écoles, de collèges et de lycées. Par exemple, nous sommes fiers d’avoir aidé à construire le lycée Sainte-Ma-rie d’Abidjan, qui a formé des générations de femmes bril-lantes en Côte d’Ivoire, mais aussi des centaines d’écoles primaires villageoises. À côté de l’éducation, un autre secteur important fut la santé, avec la construction et la réhabilitation de nombreux centres de santé communau-taire, de CHR et de CHU. L’Union européenne a aussi accompagné de nombreux « Plans élargis de vaccination » des gouvernements ivoiriens successifs, qui épargnèrent à des millions d’enfants les ma-ladies infantiles.
L’Union européenne a surtout boosté l’économie ivoirienne, dans tous les secteurs... Dans l’agriculture, qui s’est très tôt révélée comme la grande force du jeune État, je peux dire que toutes les grandes filières ont vu l’in-tervention de l’Union euro-péenne. Le binôme central café-cacao bien évidemment, mais aussi le coton, la ba-
nane, l’ananas, les man-gues, le palmier à huile, l’hé-véa, ainsi que les cultures vivrières importantes pour les Ivoiriens comme le manioc, le riz et le maraichage de lé-gumes. Et pour accompagner tout cela, des infrastructures importantes ont été financées telles que le quai fruitier au port d’Abidjan, ou le ranch de la Marahoué à Séguéla, pour le développement de l’éle-vage en Côte d’Ivoire. Dans les infrastructures en général, l’Union européenne a financé des milliers de ki-
lomètres de pistes et routes pour relier les Ivoiriens entre eux et avec leurs voisins de la sous-région mais aussi pour désenclaver l’intérieur du pays. Plus récemment nous avons accompagné le gouverne-ment avec la construction des châteaux d’eau, des bornes fontaines et mais aussi des lignes électriques et bien d’autres équipements dans des milliers de villes et vil-lages, ayant permis de fournir un meilleur service aux Ivoi-riennes et aux Ivoiriens.
Comment cette coopé-ration a-t-elle évolué ces vingt dernières années, notamment après 2002 ? Durant la crise socio-poli-tique qu’a traversée la Côte d’Ivoire, l’Union européenne s’est attachée à demeurer un partenaire fiable et fidèle jusqu’à ce que le pays ait surmonté les obstacles. Cela s’est traduit notamment par un soutien aux grandes fi-lières agricoles telles que le coton, par exemple, au mo-ment où la crise ruinait les opérateurs cotonniers et où
...Enîn, l’Union européenne attache une grande impor-tance à la durabilité de ces projets. Le but de tout î-nancement est de permettre à nos partenaires de les poursuivre d’une manière autonome après la în du înancement. Ceci implique l’utilisation d’une main d’œuvre ivoirienne et sa formation qui permet une continuation des projets sans créer de dépendance.
il fallait soutenir les produc-teurs restés avec de lourds impayés. Nous sommes très fiers aujourd’hui de voir cette filière progresser année après année et attirer, de nouveau, les investisseurs. Ensuite, au fil de l’évolu-tion des traités et de la poli-tique extérieure de l’Union européenne, la relation de coopération a évolué. Nous sommes devenus, depuis le traité de Lisbonne en 2009, une Délégation de l’Union européenne avec un rôle plus politique, qui nous amène à discuter de tous les sujets importants, non plus en tant qu’organisation internationale mais comme un partenaire bilatéral. En 60 ans, nous sommes donc passés d’une relation fondée essentielle-ment sur l’aide au dévelop-pement, dans un sens Nord-Sud, à un partenariat d’égal à égal, qui revêt aussi une di-mension plus politique. Pour les années à venir, avec la signature d’un nouvel accord entre l’Union européenne et l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, cette dimension ne fera que se renforcer et je m’en réjouis, aussi bien pour l’Union européenne que pour (PHOTO : DR) la Côte d’Ivoire : nous par-tageons non seulement les mêmes valeurs, mais aussi les mêmes intérêts.
En quoi vos projets dif-fèrent-ils de ceux înancés par d’autres pays? L’appui de « Team Europe » en Côte d’Ivoire, composé de l’Union européenne, de ses États membres et de la Banque européenne d’Investissement, représente actuellement un portefeuille de 2700 milliards de FCFA. Deux tiers de ce por-tefeuille sont des dons, condi-tionnés par l’atteinte d’objectifs quantifiables définis d’un com-mun accord, car nous voulons éviter un surendettement de nos partenaires. La deuxième caractéristique importante est que tous nos projets reposent sur des va-leurs communes partagées avec la Côte d’Ivoire. Pour ne citer qu’un exemple, l’Union européenne accorde une grande importance à la pro-tection de l’environnement et aux énergies renouvelables, ce qui se traduit par son « Green Deal », son « Pacte vert ». Cette priorité se tra-duira dans notre coopération avec la Côte d’Ivoire, où nous
allons financer la première centrale solaire à Boundiali, qui fournira de l’électricité à plus de 150 000 personnes, tout en respectant l’environ-nement. Enfin, l’Union européenne at-tache une grande importance à la durabilité de ces projets. Le but de tout financement est de permettre à nos parte-naires de les poursuivre d’une manière autonome après la fin du financement. Ceci implique l’utilisation d’une main d’œuvre ivoirienne et sa formation qui permet une continuation des projets sans créer de dépendance.
En tant qu’ambassadeur de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, quelle place occupe la diplomatie commerciale et écono-mique dans votre agenda à Abidjan ? L’Union européenne a bâti sa réussite, et notamment la paix durable entre des nations qui s’étaient durement affron-tées, sur la densification des échanges commerciaux et économiques. Cela vaut aussi dans ses relations extérieures : plus les relations entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire seront denses et multiformes et plus nous aurons des op-portunités pour développer et conduire des projets mu-tuellement bénéfiques. C’est pourquoi nous accordons une importance croissante à la diplomatie économique et commerciale, car nous consi-dérons que le secteur privé a aussi vocation à jouer le rôle de moteur dans le développe-ment des États. Nous avons la chance de pouvoir nous appuyer pour cela sur notre Chambre de commerce, Euro-cham, qui est particulièrement dynamique, mais aussi sur les chambres de commerces des États membres.
Alors, comment se portent les échanges commerciaux entre les États membres de l’Union européenne et la République de Côte d’Ivoire ? Quels sont les secteurs les plus en vue et à combien s’élèvent aujourd’hui les investisse-ments, tant publics que pri-vés, de l’Union européenne en Côte d’Ivoire ? L’Union européenne étant largement le premier parte-naire commercial de la Côte d’Ivoire, je peux dire que ces échanges se portent bien !
Lundi 10 mai 2021
Plus de 40% des exporta-tions de la Côte d’Ivoire sont achetées par l’Union euro-péenne qui, de son côté, four-nit 32,5% des produits impor-tés par le pays. Il y a parfois des gens qui me demandent pourquoi je compte tous les pays de l’Union européenne ensemble si on parle de com-merce. La réponse est simple : parce que nous avons un marché unique, qui est d’ail-leurs le plus grand marché économique au monde. Une fois qu’un produit est entré sur notre marché, il peut cir-culer librement. Pour la Côte d’Ivoire, qui exporte essen-tiellement des produits agri-coles, les points d’entrée principaux sur notre marché sont les ports d’Amsterdam et de Rotterdam aux Pays-Bas. De là, les produits vont dans d’autres pays de l’Union européenne pour la transfor-mation et la consommation. C’est donc logique qu’on regarde le commerce pour l’ensemble des États faisant partie de l’Union européenne et cela explique aussi pour-quoi l’Union européenne a une compétence exclusive pour conclure des accords de commerce. En termes d’investissements, l’Union européenne pèse pour plus de 60% des inves-tissements directs étrangers en Côte d’Ivoire, soit 5,5 mil-liards d’euros. Ensemble avec notre chambre de commerce Eurocham, nous allons mettre l’accent sur le secteur privé et notamment sur le climat des affaires pour accroître les investissements des entre-prises européennes et aider la Côte d’Ivoire à déployer son potentiel en la matière.
Où en êtes-vous avec l’Accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne et la Côte d’Ivoire ? La Côte d’Ivoire tire un grand avantage de l’accord de par-tenariat économique (APE). Cet accord permet notam-ment à tous les produits ivoi-riens, dont les productions phares du pays telles que le cacao, le thon et la banane, d’accéder au marché euro-péen en franchise de droits de douane et sans quotas et ce depuis la signature en 2008. L’Union européenne à elle seule absorbe 68% du cacao ivoirien et presque 100% de la production ivoirienne de thon, par exemple. Cela a permis à la Côte d’Ivoire de gagner des places en tant que fournis-seur de l’Union européenne et à garder un fort excédent d’environ 1,5 milliard d’eu-ros. La Côte d’Ivoire a aussi été le premier pays d’Afrique de l’Ouest à appliquer la ré-ciprocité, avec une libérali-sation progressive des droits de douane pour les produits issus de l’Union européenne. Entre 2010 et 2020, les ex-portations ivoiriennes vers l’UE sont passées de 3 mil-liards d’euros à 4,2 milliards
d’euros. Les importations de la Côte d’Ivoire depuis l’UE sont passées de 1,6 mil-liard à 2,8 milliards d’euros. Nous constatons donc une forte croissance dans nos échanges et je suis sûr que cette tendance s’amplifiera dans les années à venir.
Le cacao ivoirien est ex-porté à 68% vers les pays de l’Union européenne. Le gouvernement ivoirien est en train d’élaborer un Livre blanc pour la durabilité du cacao et vous lancez une « Team Europe Initiative » sur ce sujet. En quoi consiste-t-elle ? Les consommateurs euro-péens ont changé. Ils sou-haitent aujourd’hui consom-mer des produits issus d’une production durable pour s’as-surer que leur consommation n’a pas d’effets néfastes, que ce soit près de chez eux ou à l’autre bout de la planète. Dans le même temps, une des plus grandes priorités de l’Union européenne est la préservation de notre pla-nète. La Côte d’Ivoire partage les mêmes ambitions et en tant que le plus grand pro-ducteur mondial de cacao, elle s’est lancée, depuis un certain temps, dans la pré-servation des forêts, la lutte contre le travail des enfants et la pauvreté des planteurs pour obtenir une production de cacao durable. L’Union européenne achète l’essentiel de la production ivoirienne de cacao, et la Côte d’Ivoire est son premier fournisseur. Nous sommes donc, Côte d’Ivoire et Ue, dans une relation de dépen-dance mutuelle, que nous as-sumons parfaitement et que nous voulons voir perdurer. Donc, lorsque le gouverne-ment ivoirien a choisi, pour répondre à toutes ces me-
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naces, de se lancer dans un processus d’analyse et de ré-daction d’un Livre Blanc sur la production durable de cacao, nous avons manifesté notre souhait de nous impliquer. Et c’est ainsi que, ensemble avec les États membres de l’Union européenne et notre Banque, la Banque euro-péenne d’investissement, nous sommes en train d’éla-borerune « Team Europe Ini-tiative » autour de la produc-tion durable de cacao qui nous permettra, dans les années à venir, de mobiliser des moyens financiers importants ainsi que des compétences techniques issues de toute l’Europe pour
Permettez-moi tout d’abord de préciser un point impor-tant : il ne s’agit pas de dis-positions législatives visant à interdire une quelconque ex-portation. Nous n’en avons ni le pouvoir ni la volonté et nos partenaires sont souverains. Il s’agit en revanche d’un pro-jet de réglementation euro-péenne qui vise à écarter les produits contribuant à la défo-restation et qui oblige le sec-teur privé à être attentif aux conditions de production de ce qui est commercialisé sur le marché unique de l’Union européenne. Il est important de souligner que cette règle-mentation va avoir un impact
tous les cas, la Côte d’Ivoire est active dans la lutte contre la déforestation ainsi que contre le travail des enfants et la pauvreté. Nous voulons donc la même chose et je suis certain que la production du-rable de cacao pourra repré-senter un avantage commer-cial pour la Côte d’Ivoire dans les années à venir. Toute notre ambition est d’accompagner la transformation du modèle de production vers plus de durabilité afin que l’accès au marché européen – qui reste le plus rémunérateur – lui reste garanti.
Quels sont les grands projets que la Délégation de l’Union européenne et ses entités partenaires comptent înancer ces prochaines années en Côte d’Ivoire ? Nous avons commencé cette année la programmation de notre coopération au déve-loppement pour les années à venir. Le but est de trouver des orientations communes avec la partie ivoirienne qui fassent vivre notre partena-(PHOTO : DR) riat. Il est peut-être encore un peu tôt pour parler de grands projets mais je peux toutefois vous dire que notre accompa-gnement pourrait porter par-ticulièrement sur trois axes : la durabilité de la production de cacao, dont je viens d’ex-pliquer la raison d’être, la transition vers une économie produisant moins d’émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter les effets du chan-gement climatique, et la paix et la stabilité, sans lesquelles il n’y a pas de développement économique et d’investisse-ment possible. Vous noterez que ces trois grands axes d’intervention sur lesquels
Tout au début de la crise Covid, en mars 2020, nous avons été
les premiers à mettre en place un appui en urgence, grâce à
une « caravane de la solidarité » organisée avec les Fondations
Magic System et Didier Drogba, ainsi que d’autres partenaires,
dont des entreprises européennes. Elle a aidé des familles vul-
nérables du grand Abidjan à faire face aux conséquences du
couvre-feu et de la fermeture de certains commerces.
participer à l’ambitieux projet que s’est donné le gouverne-ment ivoirien.
Certains disent qu’une ré-glementation européenne pourrait interdire l’expor-tation du cacao qui ne respecterait pas certains critères. Ne pensez-vous pas que cela constitue une vraie menace dans les re-lations commerciales entre les pays africains produc-teurs de cacao et ceux de l’Union européenne ?
autant sur les pays de l’Union européenne eux-mêmes que sur leurs partenaires interna-tionaux. Par ailleurs, la régle-mentation européenne, qui est toujours en cours d’élabo-ration, ne vise pas spécifique-ment un produit ou une région du monde. Elle concerne tous les produits dont la culture provoque de la déforestation. Cette législation n’étant pas encore adoptée, il est encore un peu tôt pour se pronon-cer sur ses effets mais il est nécessaire d’anticiper. Dans
nous travaillons sont en ligne avec le Plan National de Développement de la Côte d’Ivoire qui vient d’être révi-sé et que le Premier ministre nous a récemment présenté.
A l’instar des autres pays, la Côte d’Ivoire subit les conséquences de la crise sanitaire liée à la Covid-19. Quel est l’appui de l’Union européenne à la riposte contre la Covid-19 en Côte d’Ivoire ? L’appui de l’Union eu-
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ropéenne, de ses États membres et de la Banque eu-ropéenne d’investissement, réunis en « Team Europe », se décline sur plusieurs volets. Tout au début de la crise Covid, en mars 2020, nous avons été les premiers à mettre en place un appui en urgence, grâce à une « caravane de la solidarité » or-ganisée avec les fondations Magic System et Didier Dro-gba ainsi que d’autres parte-naires, dont des entreprises européennes. Elle a aidé des familles vulnérables du grand Abidjan à faire face aux conséquences du couvre-feu et de la fermeture de certains commerces. Ensuite, la Team Europe a mobilisé 150 milliards de FCFA, notamment pour sou-tenir les fonds mis en place par le gouvernement pour ap-puyer les PME et les grandes entreprises. Des fonds de projets de l’UE et de ses États membres ont également été redirigés vers la lutte contre la Covid. Enfin, sur le plan sa-nitaire, grâce au mécanisme Covax auquel ils contribuent à hauteur de 2,47 milliards d’euros, l’Union européenne et ses États membres ont per-mis à la Côte d’Ivoire de rece-voir plus de 500 000 doses de vaccin contre la Covid-19.
Vous mentionniez que l’Union Européenne est un partenaire économique, commercial, qui accom-pagne la Côte d’Ivoire dans son développement, mais aussi un partenaire politique. Quel regard portez-vous sur les événe-ments des derniers mois, notamment les dernières élections ? En tant que partenaire éco-nomique et commercial, nous avons un intérêt natu-rel dans la stabilité du pays. En tant que diplomates, nous sommes des observateurs de la politique ivoirienne et nous parlons à tout le monde. L’atmosphère qui a entouré les législatives a été très po-sitive, après plusieurs mois de tensions. C’est le résultat d’un dialogue, d’abord entre le Président Ouattara et le Président Bédié, puis entre le gouvernement et les par-tis politiques. Un dialogue entre Ivoiriens, qui s’étend aujourd’hui aux partisans de Laurent Gbagbo, ce qui, à mon avis, va dans le bon sens. On est passé d’une am-biance de tension à une situa-tion où tout le monde cherche à s’accorder sur des règles communes du jeu. J’espère, et je crois, que cet état d’es-prit constructif va perdurer et permettra à la Côte d’Ivoire de rester « la patrie de la vraie fraternité », un pays ouvert sur le monde, qui pourra réaliser son immense potentiel pour peser encore plus sur la scène régionale et mondiale RÉALISÉE PARGERMAINE BONI ETDAVID YA
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N ation
Célébration de la Nuit du destin
Lundi 10 mai 2021
Le Président Ouattara appelle au renforcement du dialogue interreligieux
Le Chef de l’État a pris part à la célébration de la Nuit du destin à la grande mosquée de la Rivera Golf. mane s’inscrit dansde ce que son action se situe-la vision de paix du Chefra dans le droit fil des sentiers de l’Étatouverts par ses prédéces-seurs. « Je voudrais, pour ma Pour sa part, le Cheick Al part, vous assurer que notre Aïma, Ousmane Diakité, a action à la tête du Cosim va exprimé les félicitations des’inscrire totalement dans la la communauté musulmanecontinuité de leur vision, In-au Président de la Répu-ch’Allah, qu’Allah nous y aide blique pour les performances», s’est-il engagé. Le Cheick économiques que la CôteOusmane Diakité a profité d’Ivoire a enregistrées sous de l’occasion pour féliciter sa direction, mais aussi et les musulmans et non-mu-surtout son engagement en sulmans qui ont œuvré en-faveur de la cohésion sociale. semble - en contribuant fi-« Nous voulons vous expri-nancièrement - à l’avènement mer notre admiration pour de la chaîne de télévision votre engagement de faireislamique, Al-Bayane. Il les de la Côte d’Ivoire un paysa aussi invités à rester mobi-incontournable en Afrique et lisés pour soutenir la chaîne qui compte sur l’échiquier infois que cela sera né-- chaque ternational. cessaire. C’est une fierté pour la CôtePar ailleurs, les imams ont d’Ivoire. Qu’Allah vous asà la lecture intégrale- procédé siste, Inch’Allah ! », a-t-il in-du Saint Coran avec une ré-diqué à l’endroit du Président citation, par l’Imam Abouba-de la République. Et l’imamcar Coulibaly de la mosquée Ousmane de poursuivre : « d’Aghien, des bénédictions Nous voulons encourager d’usage qui l’accompagnent. à poser des actes en faveurL’imam de la grande mos-de la paix, de la consolida-quée de Niangon, Ali Ouat-tion de l’unité nationale ettara, a aussi adressé des de la cohésion sociale ». En supplications à Dieu, afin que outre, le guide de la commu- le pays soit arrosé de pluies e Le Chef de l’État (4 à partir de la droite) a sollicité l’aide des imams pour le renforcement de la paix.(PHOTO : JOSÉPHINE KOUADIO nauté musulmane a salué les salutaires pour le bon fonc-largesses du Chef de l’Exé- tionnement des barrages hy-mais aussi à l’endroit de leurs cutif à l’endroit de toutes lesdroélectrique et les activités e Président de la Répu- rage dans la consolidationfoi et de droiture, fidèle com-blique, Alassane Ouatta-de l’unité de la communautépagnon des regrettés guides familles.communautés religieuses du agricoles musulmane de notre pays etqui l’ont précédé à ce poste, ra, a sollicité le 8 mai àpays. Il a également rassuré L au renforcement du dialogue grâce à sa connaissance par-la grande mosquée de laLa communauté musul-le Président de la RépubliqueABOUBAKAR BAMBA Rivera Golf, les prières interreligieux », a indiqué le faite de la communauté dont il des imams en faveur du ren-Gal Vagondo Diomandé. Lea la charge, saura poursuivre forcement de la paix et deministre de l’Intérieur a éga-avec détermination l’œuvre • Kandia Camara exhorte à prier pour la cohésion la cohésion sociale en Côte lement indiqué que tout ende promotion d’un islam sans d’Ivoire. C’est la trame de sonadressant ses félicitations extrémisme, de tolérance, de message lu par le ministre de au nouveau guide de la com- paix entamée par ses illustres sociale en Côte d’Ivoire l’Intérieur et de la Sécurité, le munauté musulmane, l’imamprédécesseurs », a déclaré le Général Vagondo Dioman- Ousmane Diakité, le Pré-Gal Vagondo Diomandé. LeC’est au cours de cette nuit dé, qui a porté sa parole au sident de la République resteministre de l’Intérieur et de laque le Saint Coran a été ré-cours de la cérémonie. « Le convaincu qu’il saura mener Sécurité n’a pas manqué devélé au Prophète de l’Islam Chef de l’État adresse autransmettre les prières que leà bien la mission qui lui est Muhammad. C’est donc une Conseil supérieur des imams,Chef de l’État a formulées àconfiée par ses pairs. « Le nuit d’adoration, de prière, de des mosquées et des affaires Président de la Républiquel’intention des imams Boikarybénédiction, de pardon mais islamiques (Cosim), sesreste convaincu que l’imamFofana et Mamadou Traoré,aussi une nuit de regret », vœux de succès et l’encoupour le repos de leurs âmes,Diakité, homme de - Ousmane a-t-elle rappelé, demandant ainsi au Tout-puissant Allah d’exaucer toutes les prières qui ont été faites au cours • Pr Yahya Karamoko : « Allah interdit de cette nuit. En effet, la nuit équivaut à « 1000 mois d’ado-au musulman de colporter des rumeurs » ration ». L’imam Ibrahim Taho a également invité les fidèles musulmans à prier pour les ors de la célébration est de nuire à des personnes souligner la réprobation de autorités ivoiriennes pour une de la Nuit du destin, physiques ou morales. Il a cette pratique en Islam. Le Côte d’Ivoire unie et prospère, c’est au Pr Yahya Kaplusieurs passages conférencier est allé plus loin- évoqué mais surtout à cultiver les va-Ldans lesquels Dieu avertit lesaut le lieu de prière, pour commémorer la Nuit du destin.Il a en outre demandé aux ramoko, virologue, en- coraniques qui mentionnent en citant les versets 10 et 11 Les îdèles musulmans de la commune d’Abobo ont pris d’as-leurs de pardon et de partage. seignant-chercheur àl’interdiction faite au musulla sourate 68 (La plume)- de l’Université Nangui Abrogouaman de colporter de fausses autorités municipales de faire et imam de la mosquée du informations et des rumeursprophète Mahomet : « 10. a communauté musul- semble du pays à prier pour en sorte que les chantiers ou-campus de Cocody, qu’a été sans les vérifier au préalable. Et n’obéis à aucun grand ju-mane d’Abobo a comPrésident de la République,- le verts par l’ex-maire, Hamed confiée la tâche de faire une « C’est la prudence qui est reur, méprisable, 11. grand mémoré Laylat al-QadrAlassane Ouattara, le Pre-Bakayoko, puissent s’ache-communication sur le thème:recommandée. Notre respongrand colporteur- diffamateur, L ou Nuit du destin, aumier ministre Patrick Achi et ver. A noter que la cérémonie ‘’La rumeur et ses conséest engagée», a-t-il- sabilité de médisance,». Sa commu-stade situé derrière lel’ensemble des membres du officielle s’est déroulée à la quences : la position de l’Is-martelé. Pr Yahya Karamoa été saluée par le- nication centre des impôts. La ministregouvernement mais aussi et grande mosquée de la Rivie-lam’’. Le conférencier s’estPrésident de la République,ko a cité le premier verset d’État, ministre des Affairessurtout de prier pour la paix ra-Golf, en présence du Chef appuyé sur le rôle central de la sourate 104 (Les ca- dans la mesure où elle contri-étrangères, de l’Intégrationet la cohésion sociale en Côte de l’État Alassane Ouattara que les réseaux sociaux, à lomniateurs) à travers lequel bue au renforcement de la africaine et de la Diaspora,d’Ivoire. Kandia Camara a et de plusieurs membres du travers Internet, jouent dansDieu met en garde contre lacohésion sociale. Kandia Camara, a invité lesindiqué que la nuit du destin gouvernement la naissance et la propaga-« Malheur à toutcalomnie - musulmans de la commune est extrêmement importante tion des rumeurs dont le but calomniateur acerbe » - pourA. BAMBA d’Abobo et ceux de l’en-pour le fidèle musulman. « FRANCK YEO
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