Fraternité Matin n°17252 - du mardi 28 juin 2022
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Fraternité Matin n°17252 - du mardi 28 juin 2022 , magazine presse

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Date de parution 28 juin 2022
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Annuaire statistique de l’état civil 2021
Les divorces et les naissances PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALESen hausse Mardi 28 juin 2022 / N° 17 252 www.fratmat.info / FratMat Mobile #129# (orangeCi) Prix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € P. 8 Production d’énergie La Côte d’Ivoire se dote d’une nouvelle turbine 180eW à gaz de M P. 12 Interview 2partie /Assemblée nationale Adama Bictogo :L’adoption des lois va obéir aux attentes des populations Pp. 2-3
PHOTO : SÉBASTIEN KOUASSI Le Premier ministre Patrick Achi a inauguré, hier, le cycle ouvert de la centrale thermique d’Azito 4
Rhdp /Élection dans les structures
de base dans l’Indenié
Roger Adom appelle à
l’union et la solidarité P. 4
10 ans du Compendium
descompétences féminines La Guinée et le Congo-Brazzaville séduits par le modèle ivoirien Pp. 10-11
Réconciliation nationale :“ Je peux assurer que Ouattara, Bédié et Gbagbo se parlent ”
PHOTO : BOSSON HONORÉ
2
Interview
Mardi 28 juin 2022
Réconciliation nationale Adama Bictogo :peux assurer“ Aujourd’hui, je que Ouattara, Bédié et Gbagbo se parlent ”
Dans cette deuxième et dernière partie de l’interview exclusive, le président élu de l’Assemblée nationale exprime sa foi que
les leaders politiques sont tous engagés dans le renforcement de la cohésion sociale, dans le seul intérêt de la Côte d’Ivoire.
Dans la foulée, vous avez promis d’œuvrer à l’amé-lioration du cadre de vie des travailleurs, la réno-vation des bâtiments de l’Assemblée nationale. Dis-posez-vous de moyens né-cessaires pour la mise en œuvre de ces projets ?L’amélioration du cadre de vie des députés et du personnel de l’Assemblée nationale me paraît essentielle. Je trouve anormal que le député ne se rende à l’Assemblée qu’en plénière ou en commission. Or normalement, l’Assem-blée, c’est le bureau du dé-puté. Ce n’est pas normal qu’un député fasse ses réu-nions dans des cadres autres que le parlement. Il faut que le député soit animé en per-manence par le besoin de se rendre à l’Assemblée. L’inté-rêt de se rendre à l’Assem-blée doit être lié à un confort. Il faut créer des commodités qui encouragent le député à venir travailler à l’Assemblée. On doit être content de partir le matin de chez soi pour son lieu de travail. Nous allons analyser, éva-luer et voir comment trouver les moyens pour commencer les travaux pour permettre à chaque député d’avoir un bu-reau. Ce dont je suis sûr, c’est que d’ici décembre, vous le constaterez, l’amélioration et les commodités dont on a besoin pour avoir une Assem-blée forte, dynamique, seront en place.
Votre nouvelle fonction de président de l’Assemblée nationale est-elle compa-tible avec celle de directeur exécutif du Rhdp ? Je ne vois pas d’incompatibi-lité à être président de l’As-semblée nationale et à diriger le parti au pouvoir. Ce n’est inscrit nulle part. Il peut se poser en revanche la ques-tion de ma disponibilité à être opérationnel ou pas. Mais c’est un débat interne et la décision est à l’appréciation du président du parti, Son Ex-cellence Monsieur Alassane Ouattara.
Vous rêvez d’une Assem-blée nationale forte au service du peuple. Pen-
sez-vous que cela soit pos-sible ? J’ai envie de vous retourner la question. Pourquoi cela ne serait-il pas possible ? Le Président de la République travaille bien pour la Côte d’Ivoire, le gouvernement travaille également pour la Côte d’Ivoire, je n’ai jamais vu sur les nombreux travaux réalisés qu’il a été écrit Rhdp. C’est pareil pour l’Assemblée nationale. Nous allons veiller à ce que l’adoption des lois qui nous parviennent obéisse aux attentes de nos popula-tions. Les missions parlemen-taires doivent être habitées d’une objectivité solide à l’ef-fet de renseigner et d’informer l’Exécutif sur la réalité des faits. Si on considère, comme c’est le cas dans certains pays, qu’il y a des dysfonc-tionnements, on peut envoyer une mission parlementaire et saisir l’Exécutif. C’est une fa-çon d’accompagner l’Exécutif sur certains points. Et c’est également une façon d’aider le peuple. Imaginez-vous, un Ivoirien qui habite dans n’importe quelle contrée de la Côte d’Ivoire, et qui y subit une situation qui met en pé-ril sa vie ou son bien-être et qu’il ne peut pas toujours se faire entendre. Ce sont les députés qui devront porter sa voix, envoyer des missions parlementaires et interpeller l’Exécutif sur sa situation. Je pense que nous serons ain-si à la hauteur des attentes des populations en les ins-crivant au cœur de nos prio-rités. C’est pourquoi, nous devons tous, autant que nous sommes, transcender nos sensibilités politiques. C’est ce dont a besoin le peuple de Côte d’Ivoire.
Après votre élection, vous avez effectué un voyage dans les villes de Séguéla et de Korhogo pour vous incliner sur les tombes d’Amadou Gon Coulibaly, Hamed Bakayoko et Ama-dou Soumahoro. Quelle est la symbolique de ces visites ? Je suis allé m’incliner sur les tombes de mes frères. Je voudrais vous faire noter que depuis 1994, année où notre marche a débuté, nous
ne nous sommes plus quittés jusqu’à ce que Dieu les rap-pelle à lui. Nous sommes des frères et le Président Alas-sane Ouattara a bâti autour de lui une vraie famille. Nos rapports ont toujours été ceux qui lient des frères. C’était donc pour moi un devoir de mémoire et de reconnais-sance, surtout envers Ama-dou Gon Coulibaly de qui j’étais très proche. C’était un grand-frère et un ami. Et nous avons partagé cette vie poli-tique dans l’esprit d’une vraie
famille. Les enfants d’Amadou Gon Coulibaly m’appellent papa. Et comme je l’ai dit à Séguéla, Amadou Soumahoro avant de s’en aller, un jour alors que nous étions avec son ls, m’a dit que son ls est aussi le mien. C’est dire qu’autour du Président Alassane Ouat-tara, nous avons toujours eu une vraie vie de famille. Et donc pour moi, c’était im-portant, mille fois important qu’avant le début de mes ac-tivités en tant que président
de l’Assemblée nationale, que j’aille m’incliner sur la tombe de mes frères. Au-de-là du devoir de mémoire, c’est l’expression d’une dou-leur encore vive, parce que perdre trois frères de cette dimension, après avoir par-couru ensemble toute la Côte d’Ivoire pendant trente ans, après avoir vécu tant de combats ensemble, et après avoir mené une vie de famille ensemble aux côtés du Pré-sident Alassane Ouattara, on ne s’en remet jamais. Cette
démarche obéissait non seu-lement au devoir de mémoire mais surtout dire à leurs épouses et leurs enfants et à l’ensemble de leurs familles que, modestement mais hu-mainement, je suis là pour eux. Et également dire aux familles que la mémoire des défunts demeure en nous et qu’on ne les oubliera jamais. C’était important, car ce sont des actes qui, de mon point de vue, apaisent. On a cette tendance regrettable de vite oublier ceux qui partent, alors que pour ce qu’ils ont été et pour tout ce qu’ils ont accom-pli, leurs mémoires doivent demeurer. Cela d’autant plus que ce sont des hommes qui ont servi la nation, ont été au service d’un homme, d’un président qui aujourd’hui lui-même, dirige la Côte d’Ivoire avec brio.
Vous avez fait le tour des institutions sœurs de l’As-semblée nationale. A quoi répond cette démarche ? J’ai été surpris de noter que nos institutions n’ont pas une plateforme de rencontre. Moi, je me suis inscrit dans la tra-dition consacrée qui veut que lorsqu’on arrive nouvellement dans un endroit, la première action qu’on doit mener, est d’aller faire ses civilités aux voisins. Cela fait partie des bons usages. C’est d’abord dans cette dynamique que je suis donc allé à la rencontre des présidents d’institutions. Deuxièmement, je me suis imprégné du fonctionnement de chacune des institutions (PHOTO: BOSSON HONORÉ) que j’ai visitées. Et j’ai pu constater l’interdépendance de certaines institutions entre elles, notamment la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, la Cour de cassation, le Conseil consti-tutionnel, etc. Le constat que j’en ai tiré est que toutes ces institutions sont interdépen-dantes. Quand vous prenez la Cour des comptes par exemple, c’est une institution de contrôle externe en charge de s’assurer de la conformi-té de l’exécution du budget tel que voté à l’Assemblée nationale. Cela signie que pour voter la prochaine loi de nances, l’Assemblée natio-nale reçoit d’abord le rapport
Mardi 28 juin 2022
de la Cour des comptes pour s’assurer de la conformité de la mise en œuvre du bud-get voté l’année précédente. Donc naturellement, une re-lation étroite doit s’instaurer entre la Cour des comptes et l’Assemblée nationale. De la même manière que l’Inspection générale d’État, qui a un rôle d’auditeur in-terne, s’assure de la bonne exécution du budget comme en entreprise privée. L’As-semblée nationale peut, devant une situation d’in-compréhension ou d’une mauvaise exécution de bud-get, saisir le Président de la République à l’effet d’instruire l’Inspection générale d’État pour mieux comprendre une situation qui sévit dans une société publique. L’Assem-blée peut en faire autant. Il y a donc forcément une relation. Pour un avis consultatif, nous pouvons, sur des dossiers économiques d’intérêt public, saisir le Conseil économique à l’effet de nous produire quelques analyses sur un sujet concernant l’économie culturelle ou environnemen-tale. Le Sénat, c’est la Chambre haute, donc nous avons une relation institutionnelle consti-tutionnelle qui s’impose à nous. La Cour de cassation, le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel sont en charge de l’application des textes et des lois que nous votons. C’est donc bon qu’il y ait cette relation pour que dans l’application des textes, nous soyons rassurés que l’esprit et la lettre aient été pris en compte. Il me paraissait logique et important qu’en tant qu’ins-titutions, nous ayons des échanges. Pendant mes vi-sites, j’ai noté qu’il y avait un décit de communication entre nos différentes institu-tions. J’ai donc proposé aux différentes institutions que nous puissions instaurer une plateforme de rencontres tous les quatre mois, donc trois fois dans l’année.
Charles Blé Goudé a ré-cemment reçu son passe-port pour rentrer en Côte d’Ivoire. Comment avez-vous accueilli cette nou-velle ? Pensez-vous que sa présence en terre ivoi-rienne participera-t-elle à la réconciliation nationale ? D’abord, le passeport est un titre de transport. Pour moi, la remise de son passeport à Blé Goudé est un acte ad-ministratif et chaque Ivoirien peut avoir son passeport quand il le désire. Le cas de Charles Blé Goudé, tout le monde en parle parce qu’il a été un acteur de la crise de
Interview
Le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo a été reçu juste après son élection, par le Président Ouattara.(PHOTO: BOSSON HONORÉ)
2010. Il n’est pas en train de sortir d’un restaurant pour re-venir dans son pays. Il y a eu quand même ce jugement de la Cpi, c’est donc normal que la presse en fasse écho.
Que dites-vous de son re-tour ? De son retour, je ne peux pas m’exprimer sur le coup, parce que je n’ai jamais connu ni le mécanisme ni les modalités des conditions de retour des différents exilés. Pour moi, après l’obtention de son passeport, libre à
gager dans une voie sans en connaître les tenants et les aboutissants. Mais j’apprécie qu’il ait reçu son passeport.
Un député a dit qu’il compte déposer une pro-position de loi sur la limi-tation d’âge à l’élection présidentielle de 2025. Quel est votre avis sur la question ? Moi, je n’ai pas d’avis à donner. J’attends de rece-voir cette proposition de loi. Pour l’heure, je n’ai pas en-core reçu de courrier ou de
politique, c’était un sujet qui avait été évoqué, mais il n’a pas été retenu lors de ces discussions. Le Ppa-Ci, représenté à ce dialogue par Prof. Armand Ouégnin, a rejeté cette question. Le Pdci-Rda, représenté par Niamkey Kof, en a fait pa-reil. Le Rhdp, représenté par moi-même, s’est aligné sur la Constitution. Dès lors, je pense que le point de vue relatif à la limite d’âge est connu et partagé par les trois grands partis. Je n’ai donc pas de position personnelle
Ce dont je suis sûr, c’est que d’ici décembre, vous le constaterez, l’amélioration et les commodités dont on a besoin pour avoir une Assemblée forte, dynamique, seront en place.
lui maintenant de décider de rentrer en Côte d’Ivoire quand il veut. Il a peut-être connaissance des conditions de son retour, c’est à lui d’ap-précier. Je ne veux pas m’en-
proposition de loi faisant état de ce qu’un député aborde-rait le problème de limitation d’âge. En tout état de cause, je voudrais simplement rap-peler que lors du dialogue
à donner.
On parle toujours de ré-conciliation. A votre avis, la Côte d’Ivoire n’est-elle pas encore réconciliée ? Si vous suivez mes interven-
tions, je parle de renforcement de la cohésion sociale. On aurait parlé de réconciliation, si l’on ne pouvait s’asseoir ensemble. Or aujourd’hui, même si les Présidents Alas-sane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo ne se sont pas afchés à la télé-vision pour nous dire qu’ils se parlent, je peux vous assurer qu’ils se parlent. Nous, leurs premiers lieutenants, nous nous parlons. Les popula-tions ne sont pas toujours en train de barrer des routes ou de se bagarrer. Loin de là. Il y a une vie normale en Côte d’Ivoire.On n’empêche pas Pierre ou Paul de vaquer à ses occupations ni de s’ex-primer. Il y a une liberté de mouvement sur l’ensemble du pays. Pendant le dialogue politique, tous les sujets ont été mis sur la table des dis-cussions. Et là, je pense vrai-ment que l’opposition et le parti au pouvoir ont pu s’ex-primer et s’accorder sur l’es-sentiel. Et parfois, on s’est rendu compte qu’il y a plus de rumeurs que de réalité. Lorsqu’on a fait le point avec ceux qui sont chargés de la question des exilés, on s’est rendu compte qu’ils avaient une peur sans justication pour revenir au pays. On s’est fait peur et on n’a pas avancé comme on le sou-haitait. Nous sortons d’une crise profonde, donc on ne peut avoir une cohésion so-
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ciale totale. La réconciliation est une dynamique, un pro-cessus. Il y a eu des étapes qui ont été franchies. Nous avons besoin de renforcer cette cohésion ; de rompre dénitivement avec la chaîne des méances pour que la chaîne de conance, de so-lidarité, s’installe. Laquelle chaîne doit s’exprimer à tra-vers toutes les composantes de la République. La récon-ciliation n’est pas unilatérale. Le renforcement de la co-hésion sociale se fera avec l’acceptation des différences. Mais surtout avec la volonté afchée de part et d’autre sur la base du principe de concession, du donner et du recevoir, pour que notre patrie soit plus forte an que l’on puisse se rassembler autour d’un idéal : l’amour pour notre patrie. Je crois que la seule chose qui doit nous interpeller tous, c’est la Côte d’Ivoire dans sa diver-sité culturelle, religieuse, eth-nique et régionale. Je crois avec conviction en cette Côte d’Ivoire. Je voudrais que l’Assemblée nationale soit le moteur du renforce-ment de cette Côte d’Ivoire fraternelle que nous appe-lons de tous nos vœux.
RÉALISÉE PAR AMÉDÉE ASSI, GERMAINE BONI, ÉTIENNE ABOUA ET KANATÉ MAMADOU
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