Fraternité Matin N° 17528 - du vendredi 2 juin 2023
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Fraternité Matin N° 17528 - du vendredi 2 juin 2023 , magazine presse

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Date de parution 02 juin 2023
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Immatriculation des véhicules Les plaques PREMIER QUOTIDIEN IVOIRIEN D’INFORMATIONS GÉNÉRALESchangent P. 9 Vendredi 2 juin 2023 / N° 17 528 www.fratmat.infoPrix: 300 Fcfa • Cedeao : 450 Fcfa • France: 1,70 € Dérapages dans les émissions télé
Tiémoko Meyliet Koné à la Haca :
“ Des solutions devront
être trouvées ” P. 4 PHOTO : BOSSON HONORÉ Dossier /Cinéma ivoirienForte pluie sur Abidjan, hier L’imprimerie de Fraternité Le Grand écranPp.2-3 Matin sous les eaux P. 17 monte d’un cran
PHOTO : SÉBASTIEN KOUASSI Contentieux sur la liste électorale provisoire Pp. 5-6 Comment le Rhdp et le Fpi s’organisent  Le Pdci-Rda et le Ppa-CI demandent une rallonge du délaiPourquoi les centres sont vides
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Dossier
Vendredi 2 juin 2023
Cinéma ivoirien Le Grand écran monte d’un cran
Aprèsavoirconnuleurâged’ordanslesdécennies1970et1980,lesécransgéantssesontassombrisaveclafermeturede
nombreuses salles au début des années 2000. Aujourd’hui, et cela depuis un peu moins de 10 ans, le 7e art a retrouvé ses
lettres de noblesse avec des enseignes et un public qui ne boude ni son plaisir ni son loisir.
l y avait foule devant l’en- aisés fréquentaient les ci-trée du cinéma Majestic à némas de quartier tels que Cocody en ce début de soi- «Dialogue» , «Liberté», «Sa-Iproduction américaine, euro- générations de cinéphilesrée du 25 avril. Et ce n’est guidiba», «Boissy», « Roxy» pas pour voir une superbePlusieurset bien d’autres. péenne ou même asiatique.évoquent ces salles my-Les spectateurs ont réponduthiques comme un Éden dans présent à l’avant-première dulequel ils ont vécu de grands film «Marabout chéri» pro- moments d’émotion grâce à duit par Kadhy Touré et Luis leurs acteurs préférés. Avec Marques. la fermeture de ces salles de Paquets de pop-corn danscinéma au début des années une main et boisson gazeuse 2000, la capitale abidjanaise dans l’autre, le tout-Abidjan ne comptait que deux salles, culturel s’est donné ren- l’une à Abidjan Sud et l’autre dez-vous au Sofitel Abidjan à Abidjan Nord (Primavera et Hôtel Ivoire pour prendreSococé). En ouvrant en 2015, part à l’événement. Aux pre-et simultanément 6 salles de miers rangs, on compte Fran-cinéma sur 4 sites, le groupe çoise Remarck, ministre de laMajestic Cinéma a remis inci-Culture et de la Francophonie demment à l’affiche un nou-et son collègue, Adama Ka-veau moyen de se divertir. mara, en charge de l’Emploi Avec des commodités et un et de la Protection sociale.confort qui n’ont rien à envier Mais aussi des membresLes 6 salles ouvertes en 2015 qui allient commodités et confort n’ont rien à envier à celles des pays occidentaux.à ceux de leurs consœurs eu-du corps diplomatique, des ropéennes. Si on est bien loin des mil-années.ressants que les autres», se clenche immanquablement hommes de médias ainsi queImages en haute définition ou lions de tickets vendus pourréjouit-elle. un Ismaël Salahou, cadre dans flot de souvenirs enthou-le gotha du cinéma ivoirien. en 3D et toute une panoplie des productions en Europe une entreprise de la place,siastes. C’est dans ces en-Autre date, même lieu et d’accessoires pour conquérir ou aux États-Unis d’Amé- se rend en moyenne deuxSalles obscuresdroits que les Abidjanais même effervescence : le 13 la jeune génération et attirer rique, dans le contexte ivoi-fois par mois au cinéma enbranchés se rendaient pour janvier, c’était l’avant-pre-la classe moyenne. rien, ce taux de fréquentationcompagnie de son épouse.voir les blockbusters améri-Cinémas «Les studios», «Le mière du film «Dans la peauEn plus de la réouverture des peut être jugé satisfaisant eucains ou films à gros budget,Paris» ‘’L’Ivoire», « Plaza»... «J’aime les films bien tour- d’un caïd» du réalisateur salles de cinéma, l’État a mis égard à la morosité d’antan.nés, les intrigues, et il fautdont la sortie s’accompagnepour les cinéphiles des an- ivoirien Owell Brown qui a en place des mécanismes En pleine semaine, mais sur-reconnaître que ces derniers nées 1980 et 1990, la simpled’une importante campagne agité le box-office. Et dispu- de financement pour faciliter tout les week-ends en famille,temps, les cinéastes ivoiriensévocation de ces noms dé-publicitaire quand les moins té l’affluence aux grandes la réalisation des films. Les entre amis ou seul, il est defont un travail formidable», productions occidentales. plus en plus courant de voiraffirme-t-il. Même son de clo-En seulement huit semaines de longues files d’attente de che chez Dame Dazié qui, d’exploitation, ce film qui a cinéphiles devant la poignée une fois tous les mois, em-Vers un Babiwood ? réuni une belle brochette de de salles de cinéma quemène ses enfants au cinéma. comédiens reconnus sur le compte la ville d’Abidjan. «C’est désormais inscrit dans plan international, mais éga-ême si chaque an-un potentiel énorme, avec met le cinéma à leur portée. L’engouement que suscitenotre agenda, les enfants née, les cinéastesl’émergence d’une classe Avec un ordinateur et une lement de nouveaux talents les productions ivoiriennes apprécient ce loisir et il y a ivoiriens font vi- moyenne capable d’allercaméra, il est possible de émergents et prometteurs, a auprès du grand public est tous les mois de nouveaux brer les cinéphiles au cinéma régulièrement et faire un film et d’en assurer groMlà encore, le problème derentabilité des films. Pour sses productions ciné- enregistré 20 mille entrées. bien visible depuis quelquesfilms les uns tout aussi inté-avec une dizaine de assurer conséquemment la le montage. Mais, il se pose, matographiques et plusieursmoi, la solution passe par lamanque de salles pour dif-dizaines de séries télévi-création de salles de cinéma.fuser les contenus. Pour My-sées, on est loin, très loin, Pour une population de près riam Sidibé, l’enthousiasme des deux mille films produits de 30 millions d’habitants,autour du cinéma ivoirien tous les ans au Nigeria. Mal-on compte à peine 10 salles.s’explique, en partie, par l’ou-gré le récent dynamisme duC’est regrettable», clameverture de plusieurs salles secteur du cinéma ivoirien,Touré Karamoko. L’autre dif- obscures. «Les cinéastes on ne peut pas parler, à pro- ficulté, c’est l’accès au finan- produisent des films pour que prement dit, d’industrie ciné- cement. Si l’État, à traversle public puisse les voir sur le matographique. De l’avis dele Fonsic, apporte son aide,grand écran». Et d’ajouter : nombreux critiques du 7ecet appui demeure encore«Si les gens se rendent de art, «le secteur est embryon-en deçà des attentes et desplus en plus au cinéma, c’est naire». enjeux. Mais cela n’empêche sans doute parce qu’ils ont Tous les acteurs sont una-pourtant pas certains jeunescompris qu’on ne ressent nimes pour dire que la pre- de se lancer dans l’art ciné- pas la même émotion lors-mière difficulté, c’est d’abord matographique. La nouvelle qu’on regarde un film au ci-le manque de diffuseurs, qu’ilgénération de cinéastes a néma que sur son poste de s’agisse de la télévision ou compris qu’il faut aussi re- télévision. C’est une expé-des salles de cinéma. «Tant courir aux prêts bancaires, àrience inégalable et un grand que sur le plan local, on n’est l’aide de mécènes et/ou au moment d’émotion collective. pas capable de s’assurer un financement d’organismesOn devrait donc créer plus de marché, il sera difficile de pré- internationaux. D’autres pro- salles». tendre conquérir les autres duisent avec les moyens du marchés. La Côte d’Ivoire a bord, la technologie actuelleM. SANOGO De plus en plus, les îlms produits par les cinéastes ivoiriens mobilisent le grand public.
Vendredi 2 juin 2023
cinéastes peuvent présen-ter leurs projets à l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire. Lesquels font l’objet d’une évaluation avant d’être soumis au Fonds de soutien à l’industrie cinématogra-phique (Fonsic) qui subven-tionne les réalisateurs à hau-teur de 30 % au maximum du budget total de leurs films. Ainsi, des productions tellesque « Braquage à l’africaine», «La nuit des rois», «Bienve-nue au Gondwana» ou des téléfilms comme «Sicobois 2», « Ma grande famille» et bien d’autres encore ont pu bénéficier d’une subvention de l’État.
Des productions de qualité
Selon les chiffres de 2022, ce sont plus de 200 mille per-sonnes qui se sont rendues dans les salles de cinéma. Contre 75 mille la première année d’ouverture desdites salles. Pour Youssouf Touré, jeune cadre dans la finance, la qualité des productions cinématographiques ivoi-riennes incite à aller voir les films. «Depuis 4 ans, j’ai vu l’ensemble des films ivoiriens projetés sur le grand écran. Et mon constat est qu’ils n’ont pas grand-chose à envier aux
grandes productions améri-caines. Il y a de la qualité». Film après film, les réalisa-teurs ivoiriens et les acteurs transmettent des expériences visuelles et auditives touchant aux rêves, espoirs, plaisirs,vérités humaines et aux tra-gédies communes et univer-selles. À tel point que la nou-velle génération de cinéastes ivoiriens a su adapter ses films aux standards internatio-naux et asseoir la réputation de la Côte d’Ivoire en matière de cinéma à d’importants ren-dez-vous internationaux.
Les téléfilms crèvent l’écran
Si chaque année, on ne compte qu’une petite dizaine de grandes productions ciné-matographiques, au niveau des téléfilms, il faut multiplier ce nombre par 10 ou 20. Les séries télévisées concentrent l’essentiel de la production audiovisuelle du pays. «Ma grande famille», « Les coups de la vie», « Invisibles», «Ca-cao» «Un homme à marier», « Isabelle», etc., ces séries télévisées ivoiriennes pas-sionnent au-delà des fron-tières du pays. De l’humour, des intrigues bien ficelées,des histoires d’amour compli-quées... ces ingrédients font
Dossier
Chaque année, depuis une décennie...
recette et attirent les chaînes internationales. Tant et si bien qu’en deux décennies, Abidjan est devenue un hub
De l’ombre à la lumière partir de 1980, le cinéma ivoirien seRoger Gnoan M’Bala remporte le même prix metà bouger. Le succès économiqueavec «Au nom du Christ». Récemment, en des années 1970 s’accompagne d’un 2021, «La nuit des rois» réalisé par le Fran-A bouillonnement intellectuel, d’uneco-Ivoirien Philippe Lacôte a été présélec-créativité débordante qui touche éga- tionné aux Oscars. En 2017, Kadhy Touré lement le 7e art. Le théâtre qui a pignon sur a reçu le Prix du meilleur long métrage au rue offre aux cinéastes des acteurs pétrisFespaco pour le film «L’interprète». Ils sont de talent. Tant et si bien que lorsque Fa- nombreux, les acteurs et réalisateurs à avoir dika Kramo-Lanciné sort son film «Djéli»glané des récompenses prestigieuses. Hya-en 1981, il obtient le Grand prix Étalon duOwell Brown,cinthe Hounsou, Alex Obrou, Yennenga au Fespaco, l’équivalent africain Franck Vléhi et tant d’autres admirables du Festival de Cannes. Et 12 ans plus tard,réalisateurs ivoiriens ont fait de leurs films de grandes attractions au cours des festivals et de l’actualité cinémato-graphique africaine. Cette nouvelle vague est en fait le ressac des pé-riodes glorieuses du cinéma made in Côte d’Ivoire. La production ivoi-rienne est très diversifiée : comédiesautour d’amours contrariées, drames sombres, films d’action, thriller... Et les thèmes abordés entrent en ré-sonance avec les aspirations du pu-blic, développant et établissant, par ricochet, un dialogue avec toutes les couches de la société. « C’est le talent qui manque le moins. Mais sans ressources financières et sans infrastructures, on ne peut pas produire beaucoup de films à l’instar du Nigeria qui occupe le deuxième rang mondial en matière de produc-tion cinématographique», affirme l’acteur Clément Fodio. L’état de santé du cinéma ivoirien a souvent été tributaire de l’ambiance générale qui règne dans le pays. C’est pour-quoi si les films prospèrent en temps de paix, c’est beaucoup moins le cas en temps de crise où les gens dé-tournent leurs regards des écrans.
M. SANOGO
de séries à succès. Certains réalisateurs préfèrent porter leurs choix sur les téléfilms car ils sont beaucoup plus fa-ciles à produire et moins oné-reux que les productions du grand écran. Pour Touré Ka-ramoko, directeur de Tsk stu-dio, entreprise de production cinématographique, c’est le manque de salles de cinéma qui a poussé les producteurs à s’orienter davantage vers les séries télévisées. « Du point de vue de la rentabilité, les films qui sont faits pour le grand écran rapportent plus d’argent que les téléfilms. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous militons pour qu’il y ait beaucoup plus de salles à Abidjan. Pour une métropole comme Abidjan, il n’est pas concevable qu’on ait moins de 10 salles de ci-néma. Si on se fie aux chiffres qu’enregistrent les films ivoi-riens, on peut affirmer sans
risque de se tromper que la demande est importante. Plus il y aura de salles de cinéma de proximité, mieux les acteurs du secteur se porteront, et on pourra alors prétendre à une industrie ci-nématographique ivoirienne. Voyez-vous, en 5 ou 8 ans, les Ivoiriens ont produit plus de films qu’en 3 décennies. C’est dire que lorsque l’envi-ronnement est favorable, les productions suivent», fait-il remarquer. Si Fadika Kramo-Lanciné, Roger Gnoan M’Bala, Henri Duparc et tant d’autres ad-mirables réalisateurs ont pu produire des films tels que «Djéli», «Au nom du Christ», «Bal poussière»... et porter le cinéma ivoirien sur des cimes, c’est parce qu’en plus du jeu de jeunes acteurs pé-tris de talent, il y avait des salles de cinéma où le pu-blic pouvait venir en nombre pour voir ces films. «Élèves,
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mes amis et moi cotisions pour aller voir les films au ci-néma, tous les samedis. La séance coûtait entre 100 et 250 francs», se souvient Jo-nas Kobenan, sexagénaire à la retraite. Et d’ajouter : «A l’époque, Abidjan comptait une quarantaine de cinémas de quartier et une centainedans tout le pays». Après son âge d’or dans les décennies 1970 à 1990, le ci-néma ivoirien a sombré dans une profonde léthargie. Les salles de cinéma ont fermé et sont devenues des lieux de culte ou des centres commer-ciaux. Ce qui a réduit les pro-ductions cinématographiques à une portion congrue. «À quoi bon faire des films s’il n’y a pas de salles pour les projeter ?», interroge Myriam Sidibé, jeune actrice et pro-ductrice de contenu web sur le cinéma.
MORIBA SANOGO
...les cinéastes ivoiriens produisent une dizaine de îlms aux stan-dards internationaux.
Quid de l’intérieur du pays ? e cinéma a longtempssont les villes de l’intérieurprochains mois, seront es-fait partie de la vie qui ont payé le plus lourd tri- sentiellement logées dans la quotidienne des po-Privant ainsiville d’Abidjan. but. «Il y a des jeunes gens L pulations des grandesles villes de l’intérieur de cede 20 à 30 ans qui n’ont villes de l’intérieur du jamais mis les pieds dansloisir fort agréable. pays. Au même titre que lesun cinéma. À notre temps,De façon épisodique, cer-matchs de football au stade,même issus de familles mo- tains producteurs organisent c’est au cinéma «Le Capinous allions voir les des séances de visionnage- destes, tole» que les gens de toutes films pour ouvrir notre imagi-les villesde leurs films dans les classes sociales se ren-de l’intérieur. «Nos jeunesnaire à d’autres horizons et contraient et tissaient desperspectives», confie-t-il. n’ont d’autres loisirs que de liens», raconte avec nostal-Selon de nombreusesse retrouver dans les bis-gie Loukou Kouadio Wilfried, sources, plusieurs inves-trots», déplore M. Lokou. Et habitant de Bouaké. Le pas- tisseurs nationaux et inter-pourtant, les villes de l’in-sage à l’analogie, l’arrivée nationaux s’apprêteraient àtérieur qui se développent des chaînes câblées et les ouvrir une dizaine de sallespourraient être une piste crises politico-militaires suc- de cinéma ultra modernes pour accroître la rentabilité cessives ont eu raison desen Côte d’Ivoire. Ces salles, des films. M. SANOGO salles de cinéma. Mais ce qui devraient ouvrir dans les
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