GO Magazine n°822 du 24 au 30 juin 2020
24 pages
Français

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GO Magazine n°822 du 24 au 30 juin 2020 , magazine presse

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Date de parution 24 juin 2020
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Extrait

2
e sais pertinemment pourquoi mes enfants et moi souffrons autant. Je sais que la colère de Dieu s’abat sur J nous pour des fautes dont nous n’étions pas vraiment responsables. Je sais que les malédictions sur nous font effets…
J’ai été mariée pendant 35 ans à Solo, mon amour de jeunesse. Solo était ce qu’on appelle dans le jargon ivoirien un grouilleur, c’est-à-dire un débrouillard, mais aussi un arnaqueur de pre-mière classe. Nous nous sommes mariés lorsque j’avais 19 ans. Je portais déjà la grossesse de mon fils Sékou. Mes parents ont exigé que Solo m’épouse après l’accouchement. C’était mon homme et nous étions très amoureux. Cepen-dant, contrairement à mes parents, je savais qu’il n’avait pas d’emploi. Il vivait du fruit d’ar-naques perpétrées sur d’honnêtes citoyens. Lorsqu’il réussissait un gros coup, il s’absentait au moins deux semaines pour éviter d’être pris. Il me remettait alors une forte somme d’argent pour les charges de la maison et pour mes be-soins personnels.
Chères lectrices, chers lecteurs, partagez vos émotions et vos expériences de la vie à travers cette rubrique. Contact : GO MAGAZINE “LES COUPS DE LA VIE”, 10 BP 399 ABIDJAN 10 /redaction@gomagazine.ci ou ap-me pelez directement M Ouattara Anzata au 07 93 56 36.
Notré famillé eŚ maudité
Nous avons eu trois enfants dont deux filles et un garçon. Ils étaient inscrits dans des établis-sements d’excellence. Ils avaient un chauffeur à eux. Mais ils ont toujours pensé que leur père était un operateur économique. C’est ce que nous leur avons dit. Lorsque nous étions sur le point d’être démasqués, nous déposions nos en-fants chez ma mère dans un quartier populaire. Là-bas, ils étaient en sécurité.
J’avais tellement honte de ce que nous faisions que je lui ai demandé d’arrêter. Surtout que nos enfants grandissaient. Solo m’a dit qu’il ne sa-al-De quoi « vait rien faire d’autre qu’arnaquer. », m’a-t-il répondu. Je re si j’arrête ? -nous viv lons ne voulais pas non plus sortir du confort qu’il m’offrait.
Puis une nuit, la police a mis la main sur lui, aux environs de 2h du matin. Pour une affaire de . vente de terrains à des Libanais, il y a quatre ans Solo avait empoché 60 millions. Il avait été tra-qué pendant quatre ans. Cette fois, il était tombé sur des durs à cuire. Il a été arrêté, ta-bassé et incarcéré. Son avocat n’a pas pu le sau-ver. Il a été condamné à trois ans de prison ferme. Je ne savais plus où mettre la tête. Car économiser, n’était pas mon fort.
Solo faisait pleurer des familles et emmenait d’autres à se suicider, tant il brisait leur rêve. Il vendait de faux terrains et immeubles aux gens, à 60, 80, voire 100 millions FCFA. Il disait que je lui portais chance, et j’en étais fière. Nos enfants grandissaient dans le mensonge et dans le dan-ger. J’en étais consciente. Cependant, j’aimais trop Solo pour me plaindre. Et la vie qu’il m’of-frait me convenait. Je risquais tous les jours ma vie et celles de mes trois enfants à ses côtés. Nous avons vécu six mois en France après une af-faire où Solo a arnaqué 100 000 000 francs à quelqu’un dans la vente d’un immeuble. L’acqué-reur n’ayant pas supporté la perte d’une si forte somme d’argent, a fait une crise d’Avc, il en est mort.
Solo n’a jamais voulu que je travaille. Il m’entre-tenait entièrement. Sa spécialité, c’était de se faire passer pour un agent immobilier. Il vendait des maisons et des terrains qui ne lui apparte-naient pas. Il falsifiait des documents pour é-convaincre ses victimes. Ainsi, il arrivait à les d pouiller avec la complicité de sa bande et moi aussi d’ailleurs. Il m’informait et me demandait de prier pour qu’il ne soit pas démasqué. Je le faisais avec foi, notre survie en dépendait. Nous avons souvent voyagé pour des vacances à l’étranger avec le fruit de son sale boulot. Ce qui était admirable avec lui, c’est qu’il n’avait pas d’autres intentions que de nous mettre dans de bonnes conditions.
Au bout de deux mois, la galère se faisait sentir. Nos enfants en France, commençaient à récla-mer de l’argent pour leurs charges et pour leurs ur frais de scolarité. Je n’osais pas leur dire que le père était en prison. L’argument qu’il était en mission ne prospérait plus. Solo est tombé très malade en prison. Il a été interné. Il est mort quelques jours après son admission à l’hôpital. Depuis qu’il a été bastonné, il n’était plus le même. Je me suis retrouvée veuve. Je n’avais plus les moyens de subvenir aux charges des en-fants. J’ai demandé qu’ils rentrent au pays. Sékou a eu un diplôme en finance, Yénie et Majo ont eu respectivement des diplômes de restau-ration et de gestion d’entreprise. Les enfants sa-vent désormais qui était leur père. Ils sont déçus. Ils m’accusent de l’y avoir encouragé.
Les exemples sont légion. Il y a, par exemple, le cas d’une retraitée qui a économisé toute sa vie pour acquérir une maison. Solo lui a vendu du vent à 80 000 000f. Elle ne s’en est jamais remise. A un moment donné, nous avons préféré laisser nos enfants en France. Nous ne voulions pas qu’ils découvrent le vrai visage de leur père. Sou-vent, il se faisait tabasser en pleine rue ou à la maison par ses victimes mécontentes ou encore par la police. Son avocat, un homme très in-fluent, le faisait libérer très vite. La prison n’avait plus aucun effet sur mon époux. Il en était un pensionnaire régulier. Toutefois, il avait les bras assez longs pour en sortir rapidement.
Cela fait cinq ans que mes enfants sont rentrés au pays après le décès de leur père. Rien ne va plus dans notre vie. Les actes de Solo nous sui-vent partout. Sékou n’a jamais pu intégrer une entreprise. Yénie est devenue arnaqueuse comme son père. Elle contracte des crédits à tout-va et elle disparaît. Si vous cherchez à com-prendre le sens de mythomane, Majo est là ! Elle ment comme elle respire. Tout le monde est una-nime sur le fait que mes enfants et moi payons pour les erreurs de Solo. Et nous subissons les malédictions proférées par les victimes de mon mari. Sommes-nous responsable de ses actes ? Assetou
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Par Nina Kra
Affairé dé pluié ! a saison des pluies est une période favora-ble aux câlins et aux nuits douillettes. Lter blottis, toute la nuit, l’un contre Pour les personnes mariées, c’est un super temps pour l’homme et la femme de res-l’autre. Quand il fait jour, on n’a même pas envie de quitter le lit tellement on s’y sent bien. Il faut s’armer de courage pour se ren-drOr, sur un autre plan, cette mêmee au travail. pluie qui fait tant de bien, peut être source de sagréments.
Nos maisons ont déjà commencé à ressentir les premiers signes. Les plafonds des maisons et même des appartements qui sont sans plafond (staffs) ont commencé à couler. Votre jolie mai-son coule de partout et vous êtes obligé de met-tre des bassines dans toutes les pièces pour recueillir l’eau.
Cen’est pas tout, les placards deviennent telle-ment humides qu’ils vous bousillent toutes vos affaires : vêtements, sacs à main, chaussures et documents importants. Sans compter que nos en-fants doivent braver ce temps pour les composi-tions aux examens à grand tirage. Mais tout ceci n’est rien quand on parle de mort.
Dans les années antérieures, nous avons enregis-tré d’importants dégâts matériels et de nom-breux décès à cause de grosses pluies qui se sont abattues sur le pays. Hélas ! La saison des pluies est une période dangereuse surtout pour les po-pulations vivant dans des zones dangereuses.
Pour cela, la Compagnie Ivoiriennes d’Electricité (Cie), entreprise citoyenne, a décidé de prendre letaureau par les cornes à travers une sensibili-sation dans plusieurs communes du District d’Abidjan. Sous la houlette de M. Amara Souma-horo, directeur de la sécurité au travail et cer-tains responsables de l’entreprise. A chacune des étapes, il a demandé de façon urgente aux rive-rains de déguerpir des zones sous les lignes de hautes tensions avant que le pire ne survienne. «Le danger ne prévient pas et quand il arrive, c’est la mort », a-t-il rappelé.
Des riverains, ignorants ou de mauvaise foi, ont ti des habitations, des commerces sous des lignes de hautes tensions de 90 000 et 225 000 volts en cette période de pluie. Leur vie est gra-vement menacée. Les chiffres font peur.
De2016 à 2020, l’on a enregistré à Abidjan 27 morts des suites des risques électriques. Ce n’est pas la Société d’Exploitation et de Développe-ment Aéroportuaire, Aéronautique et Météoro-logique (Sodexam) qui dira le contraire. La saison des pluies 2020, selon cette société, va s’intensifier et fera encore des dégâts si l’on n’anticipe pas sur les mesures de sécurité.
Le sinistre survenu à Anyama sous quartier Ka-fala ayant fait 14 morts et plusieurs blessés suite à un éboulement est un avant-gout. Les habitants de ce type de zones à risque sont ap-pelés à déguerpir des lieux, sous risques d’inondations ou d’effondrements de maisons. A bon entendeur…
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