Les  Cahiers  de  la Revue Défense Nationale - HORS-SÉRIE - JANVIER 2010 - Structurations stratégiques en Afrique
225 pages
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Les Cahiers de la Revue Défense Nationale - HORS-SÉRIE - JANVIER 2010 - Structurations stratégiques en Afrique , magazine presse

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Date de parution 01 janvier 2022
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Les Cahiers de la Revue Défense Nationale
Structurations stratégiques en Afrique
Jean-Louis Atangana Amougou, Yann Bedziguy, Pascal Chaigneau, Massaër Diallo, Jean Dufourcq, Emmanuel Dupuy, Amandine Gnanguênon, Pierre-Michel Joana, Étienne Liffran, Mame Gnilane Mbarga-Thomson, Mathieu Mérino, Jacques Norlain, Joseph Vincent Ntuda Ébodé, Ronan Porhel, Frédéric Ramel, Dominique Trinquand
ISSN - 1950-3253
Réalisé en partenariat avec l'enseignement militaire supérieur
Hors-série Janvier 2010 12e
Fondée en 1939
Les cahiers de la Revue Défense Nationale
Structurations stratégiques en Afrique
HORS-SÉRIE - JANVIER 2010
S O M M Introduction L’Afrique au prisme des structurations stratégiques Frédéric Ramel5
Structurations conflictuelles
L’Afrique face à des crises protéiformes Pascal Chaigneau Caractéristiques des systèmes de conflits aux frontières de la République démocratique du Congo et du Soudan Amandine Gnanguênon Francophonie et piraterie maritime dans le golfe de Guinée Joseph Vincent Ntuda Ébodé La régionalisation des conflits en Afrique de l’Ouest Mame Gnilane Mbarga-Thomson
8 15
24 37
Structuration continentale Structuration de l’Afrique et de l’Europe : 46 ressemblance ou influence ? Étienne Liffran e Le panafricanisme au XXI siècle : 56 racines, enjeux et perspectives Massaër Diallo Francophonie et résolution des conflits en Afrique 93 Jean-Louis Atangana Amougou Coopération d’armement et formation militaire : 109 quelles ouvertures pour l’Afrique ? Emmanuel Dupuy
 A I R E À propos de la politique militaire française 120 en Afrique Jacques Norlain À propos de la réforme des systèmes de sécurité 132 en Afrique Pierre-Michel Joana
Structurations sous-régionales
Rapport de synthèse sur les organisations sous-140 régionales du groupe « Études africaines » du Cerem Étienne Liffran L’architecture de sécurité en Afrique de l’Ouest : 153 la Cedeao Dominique Trinquand Les défis de l’intégration régionale dans la 159 communauté économique et monétaire d’Afrique centrale Yann Bedziguy L’East African Community: instrument 177 de recomposition durable des relations en Afrique orientale Mathieu Mérino Communauté pour le développement de l’Afrique australe : intégration régionale polarisée et asymétrique189 Ronan Porhel
Postface
Intégration africaine : réflexion sur deux continents conjugués et sur leur interface Jean Dufourcq
Biographies et résumés
198
206
Dossier constitué avec le concours de l’EMS, notamment Héliette Ossant Mise en page : Hanh-Kieu Florence Nguyen
Revue Défense Nationale - www.defnat.com Imprimée par Bialec - Nancy
INTRODUCTION
L’Afrique au prisme des structurations stratégiques
Frédéric RAMEL
La régionalisation est un phénomène d’expression et d’intensité va-1 riables. Elle révèle des « pluriels irréguliers » . Bien qu’inégalement ré-parti sur la surface du globe, ce processus prend une nouvelle colora-tion, en particulier depuis la fin de la guerre froide. L’une des parti-2 cularités de ce néo-régionalisme – dont certains identifient les em-bryons avant 1989 – réside en l’incorporation d’une dimension sécu-ritaire. Comment se manifeste cette tendance sur le continent afri-cain ? Quelles formes revêt-elle ? Présente-t-elle une efficacité ? Le présent numéro spécial entend explorer cette régionalisation à partir d’un concept : celui de structuration stratégique. Il ne s’agit pas, ici, de renouveler l’approche « structurale » chère à plusieurs anthropo-logues bien connus. Autrement dit, l’objectif ne consiste pas à repé-rer uneface cachéedes choix politiques régionaux qui serait dissi-mulée dans les « structures » sous-jacentes des institutions créées. Mais plutôt de décrire et d’évaluer les relations d’interdépendance et de solidarité entre les différents acteurs du continent. Ces mises en
1 . Bertrand Badie,Un monde sans souveraineté, Paris, Fayard, 1999, p. 181. 2 . Mélanie Albaret, « Les formes régionales du multilatéralisme : entre incertitudes conceptuelles et pratiques ambiguës », dans Bertrand Badie, Guillaume Devin, dir.,Le multilatéralisme. Nouvelles formes de l’action internationale, Paris, La Découverte, 2007, pp. 41-56.
Les Cahiers de la Revue Défense Nationale
lien que nous qualifions de structuration stratégique sont déclinées à partir de trois perspectives complémentaires. La première partie examine lesstructurations conflictuelles en amont du processus de régionalisation institutionnelle. En effet, la structuration régionale se manifeste tout d’abord par l’émergence et l’escalade de la violence armée. Les contributions mettent en évidence le tissage des différents facteurs à l’échelle régionale que ce soit dans une démarche comparative (sous-régionale) ou bien plus monogra-phique. La deuxième partie oppose à ces structurations conflictuelles une structuration vertueuse à l’échelle continentale. Le développement du panafricanisme moderne et sa traduction institutionnelle pour-raient être des instruments adéquats en vue de gérer et résoudre les conflits. Cette tendance renvoie à l’africanisation de la sécurité et de la défense dans une perspective globale. Dans cette seconde partie, des acteurs extérieurs ne sont pas occultés, soit parce qu’ils exercent une force d’attraction en tant que modèle (processus de mimétisme institutionnel), soit parce qu’ils participent au renforcement des ca-pacités des acteurs africains eux-mêmes (processus de contribution stratégique). En ce qui concerne le second cas, il s’agit des disposi-tifs de coopération proposés par les États ou bien des organisations transrégionales comme l’Organisation internationale de la franco-phonie. La troisième partie identifie un troisièmeniveau de structuration, 3 celui à caractèresous-régionalne sont pas. Toutes les sous-régions parvenues à un degré comparable d’institutionnalisation, en particu-lier dans le champ de la gestion des conflits. Cette ultime partie ré-sulte de travaux menés dans le cadre du Centre d’études et de re-cherche de l’École Militaire (Cerem) durant l’année académique 2009-2010. Elle formule un principe de subsidiarité appliquée au continent africain dans le domaine de la sécurité et de la défense. Les analyses anglo-américaines sont, sur ce point particulier de la régionalisation, fort peu développées. Le numéro apporte ainsi une pierre importante à la réflexion.
3 . La réflexion exclutin situle cas de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Elle correspond, selon nous, à une autre zone stratégique dont la structuration est directement liée à l’Union européenne. Le numéro se focalise ainsi sur la zone sub-saharienne du continent.
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C’est ainsi une interprétation des enjeux stratégiques africains sur la base d’une structuration à multiniveaux qui est offerte aux lec-teurs de la revue. Elle s’insère dans un agenda de recherche qui ren-voie à « la quête de l’espace pertinent pour l’action stratégique ». L’idée-force qui la guide est celle de l’appropriation par les Afri-cains eux-mêmes de leur devenir stratégique. N’est-ce pas là, impli-citement, faire écho à une idée formulée elle, dans le domaine de la culture, par Amadou Hampâté Bâ ?
Frédéric RAMEL
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STRUCTURATIONS CONFLICTUELLES
L’Afrique face à des crises protéiformes
Pascal CHAIGNEAU
Alors que l’Afrique semble mieux résister à la crise économique et qu’elle diversifie ses partenaires, l’année 2010 s’ouvre néanmoins sur fond d’incertitudes au sud du Sahara.
CRISES POLITIQUES ET COHABITATIONS IMPOSSIBLES
LeKenya, en 2008, a créé la cohabitation la plus coûteuse et la plus ethnoclientéliste qui se conçoive. À la suite de la réélection contestée, le 27 décembre 2007, du Président Mwai Kibaki, le géant de l’Afrique de l’Est, jusqu’alors considéré comme un îlot de stabi-lité, a plongé dans une violence qui, en janvier et février 2008, a tourné à l’affrontement ethnique entre Kikuyus (ethnie du chef de l’État) et Luos (ethnie de son adversaire Raila Odinga). Après les massacres de Naivasha (au nord-ouest de la capitale) et de l’Ouest du pays, l’ex-secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, mandaté par l’Union africaine a négocié une sortie de crise alors que plus de 1 500 morts étaient dénombrés et que l’on estime à 300 000 le nom-bre des déplacés ayant fui les affrontements. Le 28 février, le prési-dent Kibaki et l’opposant Odinga signaient l’accord de gouverne-ment censé régler la crise.
Les Cahiers de la Revue Défense Nationale
Dans un régime présidentiel est ainsi créé le poste de Premier mi-nistre (non prévu par la Constitution). Depuis, s’est ouverte au Ke-nya une cohabitation politique baptisée « coalition », mais qui, de fait, ressemble étrangement à un partage ethnopolitique du pouvoir, des 42 portefeuilles ministériels et des fonctions jusqu’aux échelons les plus modestes de l’administration. Son coût est exorbitant pour le pays. Le précédent qu’il génère servira de contre-exemple pour tout opposant souhaitant, après contestation des élections, s’arroger une part du pouvoir. AuZimbabwe, à la veille de l’élection présidentielle, la situation politique se détériore. Le 27 juin 2008, trois mois après le premier tour, le président Robert Mugabe, se déclare réélu avec 90,2 % des suffrages exprimés. Seul en lice après le retrait de son rival Morgan Tsangirai (leaderdu « Mouvement pour un changement démocrati-que »), le vieil autocrate doit faire face à une crise interne et aux pressions internationales. Les quelque quinze millions de Zimbab-wéens sont confrontés à la misère, à l’effondrement de l’agriculture, à la démonétarisation du dollar zimbabwéen (10 000 % d’inflation en 2009 – record mondial – selon les experts). Par milliers, les Zim-babwéens quittent leur pays. En mai et juin 2008, ces émigrés seront victimes de violences xénophobes en Afrique du Sud ; violences nourries par un taux de chômage de plus de 40 % dans la population noire sud-africaine. Le 15 septembre 2008, la médiation de Pretoria permet d’aboutir à Harare à la signature d’un accord de gouverne-ment. Les 31 ministres sont placés sous un double contrôle. Le chef de l’État dirige le gouvernement tandis que Morgan Tsangirai, deve-nu Premier ministre, participe à l’élaboration des politiques. Les désaccords sur les nominations et sur les fonctions aboutissent au blocage du système. Tandis que le choléra s’ajoute à la crise écono-e mique, la France, lors de la commémoration du 60 anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, demande le départ de Robert Mugabe ; seule l’Afrique du Sud plaidant encore pour un gouvernement d’Union nationale qui, depuis lors dysfonctionne plus qu’il ne permet de gouverner. L’Afrique du Sud, géant du continent, traverse elle-même une crise politique révélatrice des tensions inter-nes au lendemain des élections de 2009. L’ANC a provoqué un semi-coup d’État constitutionnel en provoquant la démission du chef
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