cap eco 2017
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Description

DOSSIER LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE : INCONTOURNABLE Même si le sujet paraît complexe, les PME ne peuvent plus faire l’impasse car les jeunes ont besoin de partager des valeurs pour bien travailler.P.12 CAHIERDE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE LE TRIMESTRIEL DE L’ÉCONOMIE N°9 CAP’ÉCO écoVnoImiEeNNE Jeudi 19 octobre 2017 - N° 22.215 - Ne peut être vendu séparément - 86 Filière viticole Les crus de la Vienne reprennent des couleurs PORTRAIT Danielle Castan à la barre du Palais des congrèsP.10 JOBS ET RH Toutes les actualités sur le recrutementP.17 (Photo NR, Patrick Lavaud) 2 NUSMÉROO9I OCTMOBRE 0M17AIRE 2 édito LE GOÛT DES AUTRES ET CELUI DU TERROIR Les blessures laissées par la déroute de la Cave du Haut-Poitou sont loin d’être cicatrisées dans la Vienne. Aussi a-t-on tendance à regarder le verre à moitié vide lorsqu’il est question de la viticulture dans le département. Pas facile d’exister en Poitou entre les crus du Bordelais et les puissantes appellations du Val de Loire. Il est pourtant instructif de regarder le verre à moitié plein. Quelques 570 hectares du nord du département ne sont-ils pas classés en appellation Saumur ou Anjou ? Mieux ! C’est le patron du Domaine de l’Épinay, à Pouançay, qui préside la fédération Anjou-Saumur de la viticulture. Un peu plus au sud, entre plaine, val d’Envigne et vallée du Clain, d’autres domaines portent haut les couleurs du Haut-Poitou.

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Publié le 18 octobre 2017
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

DOSSIERLA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE : INCONTOURNABLE Même sî le sujet paraït complexe, les PME ne peuvent plus aîre l’împasse car les jeunes ont besoîn de partager des valeurs pour bîen travaîller.P.12
 CAHIER DE LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE
LE TRIMESTRIEL DE L’ÉCONOMIE N°9
CAP’ÉCO écoVnoImiEeNNE Jeudî 19 octobre 2017 - N° 22.215 - Ne peut être vendu séparément - 86
Filièreviticole Les crus de la Vîenne reprennent des couleurs
PORTRAIT Danîelle Castan à la barre du Palaîs des congrèsP.10
JOBS ET RH Toutes les actualîtés sur le recrutementP.17
(Photo NR, Patrîck Lavaud)
 2 NUSMÉROO9I OCTMOBRE 0M17AIRE 2
édito
LE GOÛT DES AUTRES ET CELUI DU TERROIR Les blessures laissées par la déroute de la Cave du HautPoitou sont loin d’être cicatrisées dans la Vienne. Aussi aton tendance à regarder le verre à moitié vide lorsqu’il est question de la viticulture dans le département. Pas facile d’exister en Poitou entre les crus du Bordelais et les puissantes appellations du Val de Loire. Il est pourtant instructif de regarder le verre à moitié plein. Quelques 570 hectares du nord du département ne sontils pas classés en appellation Saumur ou Anjou ? Mieux ! C’est le patron du Domaine de l’Épinay, à Pouançay, qui préside la fédération AnjouSaumur de la viticulture. Un peu plus au sud, entre plaine, val d’Envigne et vallée du Clain, d’autres domaines portent haut les couleurs du HautPoitou. À MarignyBrizay, Frédéric Brochet joue une autre carte et a su faire d’Ampelidae une marque internationale. L’enquête de ce numéro d’automne de Cap’éco explore ces vignobles poitevins avec plusieurs de ceux qui les font vivre. Elle braque les projecteurs sur des dynamiques qui gagnent à être connues, tout comme gagnent à l’être les terroirs qu’elles exaltent. Gagnantes, les stratégies de responsabilité sociétale des entreprises le sont également. Nous leur consacrons le dossier de ce cahier économique. Les chefs d’entreprises qui expliquent leur démarche de RSE dépeignent un monde qui change. Ce qui se traduit par un bouleversement des politiques de gestion des ressources humaines. Où il apparaît que pour grandir, réussir, recruter et fidéliser leurs salariés, les entreprises doivent« avoir des valeurs »qu’elles ont le devoir d’afficher... Et qu’elles se donnent de plus en plus les moyens de les mettre en application. Alain Defaye
NUMÉRO 09 I 19 OCTOBRE 2017
3 ACTUALITÉS
4 ENQUÊTE Filière viticole : la Vienne s’organise
10 PORTAIT Danielle Castan pilote le Palais des congrès
12 DOSSIER RSE : un enjeu pour l’entreprise
16 LA MACHINE À CAFÉ
17 JOBS
19 RESSOURCES HUMAINES
Textes :Vîncent Buche, Léa Pîcard. Photo de une: Patrîck Lavaud. Photos :NR-CP, Patrîck Lavaud, Shutterstock. Réalisation :Servîce des thématîques NR
La Nouvelle République du CentreOuest 1 ter rue du Moulîn-à-Vent BP 10119 - 86003 Poîtîers Cedex Tél. 05.49.60.36.36 Fax 05.49.60.36.60 Directeur de la publication président du Directoire Olîvîer Saînt-Crîcq Directeur de la rédaction Chrîstophe Hérîgault Rédacteur en chef Bruno Bécard
Responsable Thématiques Matthîeu Pays Régîe publîcîtaîre NR Communication Poîtîers : 05.49.62.68.16 CPPAP 0520 C 87037  ISSN 22606858 Imprimerie La Nouvelle République Tours
CentrePresse redactîon@centre-presse.r Directeur de la publication Olîvîer Saînt-Crîcq CPPAP 0520 C 86526  ISSN 11444134
CAP’ÉCOACTUALITÉS
ILS BOUGENT
IL RESTE
EN CHIFFRES
PASCAL BARRAT Directeur de Spyrax Sarco Didier Leborgne, emblématique directeur, a pris sa retraite fin juin. Il est remplacé par un cadre de l’usine, Pascal Barrat, 49 ans, ancien de l’en treprise Valéo, entré chez Spyrax en 2004.
JEANFRANÇOIS LAVRARD Président d’Entrepreneurs chrétiens Président du conseil de surveillance du groupe châtelleraudais MACC, fondé par son père, JeanFrançois Lavrard vient d’être appelé à la présidence des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens de PoitouCha rentes. Les EDC sont un mouvement œcuménique qui rassemble 3.200 dirigeants d’entreprises et réfléchit sur l’éthique du métier de dirigeant d’entreprise.
MICHEL CHÉRON Réélu à la Capeb Élu il y a un an président de la confé dération des artisans du bâtiment (Capeb) de la Vienne, en remplace ment de Pierre Vinet, Michel Ché ron, 58 ans, spécialiste de l’écohabi tat installé à Buxerolles, vient d’être réélu à la présidence. Le numéro 2 départemental de la Capeb est une femme, Sylvie Stadelmann.
91% L’étude réalîsée dans le cadre du nouveau Plan régîonal santé envîronnement (PRSE) montre un întérêt très marqué de la populatîon pour la santé envîronnement (91 % des répondants concernés), ort sur deux sujets : les pestîcîdes et la pollutîon des sols et de l’aîr.
50% La régîonNouvelle-Aquîtaîne comporte une métropole et vîngt-cînq communautés d’agglomératîon. Ces entîtés s’étendent sur envîron 20 % du terrîtoîre régîonal et accueîllent plus d’un habîtant sur deux.
5.000 C’est le nombre de bus appartenant à des entreprîses prîvées quî partîcîpent au servîce publîc du transport scolaîre en Nouvelle-Aquîtaîne. La régîon est compé-er tente en la matîère depuîs le 1 septembre. Aux PME et TPE quî se partagent ce marché essentîel pour leur survîe, le présîdent de régîon Alaîn Rousset vîent de promettre que les appels d’ofres contînueront à se aîre par lots. Il ne cache pas par aîlleurs qu’îl souhaîte voîr progressîvement les transports scolaîres recourîr à des moyens de propulsîon « propres » (gaz, électrî-cîté).
2,5% C’est la part du transport de marchandîses par le raîl en régîon Nouvelle-Aquîtaîne, le plus aîble de France. Les régîons rontalîères du nord, de l’est et du sud-est atteîgnent des taux de 15 à 25 %. La régîon Nouvelle-Aquîtaîne s’est portée volontaîre pour expérîmenter une taxe carbone sur les flux routîers de poîds lourds.
EN IMAGES
20,5 % La hausse de l’emploî întérîmaîre dans la Vîenne sur un an, en juîn. Soît 4.854 personnes. (Source Dîreccte)
600.000 C’est le nombre de vîsîteurs enregîstrés cet été au Futuroscope.
752 véhîcules îmmatrîculés pour la Vîenne en juîllet, dont 27 véhîcules hybrîdes et 22 électrîques.(S ource Dîreccte)
11 % La hausse des constructîons neuves dans la Vîenne, fin juîllet sur un an, soît 1.811 logements. (Source Dreal)
EN BREF LA CASSE AUGUSTIN VA ROUVRIR Véritable institution du nord Vienne la casse Augustin, à CoussaylesBois, l’une des plus importantes du département, a été en grande partie ravagée par un incendie en février. Mais les travaux de reconstruction vont bon train et l’activité pourrait reprendre avant la fin de l’année. C’est ce qu’espère en tout cas Guillaume Augustin, fils des fondateurs de cette casse qui fêtera, en 2019, son trentième anniversaire.
LA FERMETURE DE LA COOP D’INGRANDES CONFIRMÉE Annoncée dès 2012, la fermeture de l’entrepôt d’Ingrandes de la Coop Atlantique sera effective en février prochain. Quatrevingtdouze emplois (sans compter la cinquantaine d’intérimaires), vont disparaître. À cette heure, seuls douze reclassements sur les autres sites sont actés mais d’autres restent envisageables. La Coop de Saintes a décidé de se recentrer sur ses entrepôts de Saintes et de Condat (HauteVienne).
LES BELLES PERSPECTIVES DE DECHAUME En même temps qu’il annonçait le déménagement des transports Dechaume d’Oyré vers un site beaucoup plus important à IngrandessurVienne, leur PDG, Laurent Lemond, a laissé miroiter une forte croissance de l’effectif salarial. De 55 aujourd’hui, l’effectif pourrait grimper à 80 d’ici la fin de l’année, une centaine début 2019 et peutêtre 150 à l’horizon 20212022.
RADIOÉNERGIE CHANGE DE MAINS La petite usine châtelleraudaise (une trentaine de salariés) spécialisée dans les transformateurs en courant continu vient d’être cédée par Zodiac Aerospace au groupe d’électronique Asia Magnetic Winding. AMW, déjà propriétaire de l’usine Acime Technology, à SainteRadegonde, près de Chauvigny, dit avoir l’intention de recruter et d’investir, de façon à doubler son chiffre d’affaires (4 M € aujourd’hui) en trois à cinq ans.
NEXTALIM PASSE À LA PHASE ACTIVE L’entreprise pionnière dans l’élevage des larves de mouches – destinées à l’alimentation animale, mais aussi à l’industrie – va passer, incessamment, à la phase industrielle de son aventure, dans ses locaux de la zone République, à Poitiers. Elle est en train de parachever sa levée de fonds notamment auprès de Suez Ventures.
Le nouveau conseil d’administration, réuni fin septembre à Labège près de Toulouse.
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464 Le nombre de créatîons d’entreprîse « classîque » au premîer trîmestre, dans la Vîenne. (Source Dîreccte)
18.000 Le nombre de chômeurs en catégorîe A réérencés dans la Vîenne, fin août.
GROSSES INQUIÉTUDES POUR L’AÉROPORT
La Régîon a îndîqué au début de l’été qu’elle ne souhaîtaît pas s’engager pour un aéroport dont elle ne parvîent pas à îdentîfier la stratégîe. Lors de sa conérence de presse de rentrée, le présîdent Alaîn Rousset n’a même pas aît allusîon au sujet. La Régîon n’entrera donc pas, même symbolîquement, au syndîcat mîxte de l’aéroport, dont la gestîon opératîonnelle a été confiée au groupe Vîncî. L’aéroport poîtevîn ne dîspose plus que de deux lîaîsons régulîères : l’une vers Lyon avec la compagnîe Hop !, filîale d’Aîr France, subventîonnée, y comprîs par la régîon ; l’autre vers Londres, exploîtée par la compagnîe low cost Ryanaîr. Il pèse de plus en plus lourd sur les bras du Département, tandîs que la CCI a de longue date aît savoîr qu’elle souhaîteraît pouvoîr se retîrer du syndîcat.
AEROSPACE VALLEY RENOUVELLE SA GOUVERNANCE Aerospace Valley, pôle de compétîtîvîté rassemblant les acteurs de l’aéronautîque de Nouvelle-Aquîtaîne et d’Occîtanîe, vîent de porter à sa présîdence Yann Barbaux, dîrecteur de l’înnovatîon chez Aîrbus. Prenant en compte l’élargîssement des deux régîons d’orîgîne (Aquîtaîne et Mîdî-Pyrénées), le conseîl d’admînîstratîon a porté le nombre de ses membres à quarante-sept, încluant huît sîèges attrîbués aux nouveaux terrîtoîres. Sî plusîeurs des grandes entreprîses sîégeant au CA sont aussî présentes dans l’ex-Poîtou-Charentes (Dassault Avîatîon, Thalès…) aucune PME de l’ancîenne régîon n’y aît son entrée. Au seîn du collège « établîssements de ormatîon », on note l’arrîvée de l’ENSMA, maîs pas des unîversîtés de La Rochelle ou Poîtîers, absentes, à la dîférence de Lîmoges.
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Le vin dans la Vienne s’étend sur 1.500 ha, le plus souvent associé à d’autres productions agricoles. (Photo NR)
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
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ENQUÊTECAP’ÉCO
L’INESPÉRÉ RENOUVEAUDELAVIGNEDANSLAVIENNE
Les perspectives de la filière vitivinicole sont à nouveau encourageantes, quatre ans après la débandade de la Cave coopérative du HautPoitou.
PARVINCENT BUCHE
Coincée entre le masto donte bordelais et la pres L’ANA-tigieuse vallée de la Loire, la viticulture de la Vienne LYSE peut faire figure de Petit Poucet.Ce qui n’est pas synonyme, loin de là, de parent pauvre. Sur environ 1.500 ha, quelques dizaines d’exploitations viticoles, quelquefois exclusives, le plus souvent associées à d’autres productions agricoles, élaborent des vins de toutes catégories, du vin de pays aux appellations hautpoitou et saumur. Au passage, elles font vivre un nombre non négligeable d’exploitants et de salariés, employés tant à la récolte qu’à la vinification puis la mise en bouteilles. En 2013, pourtant, avec le dépôt de bilan de la Cave coopérative de Neu villedePoitou, on a pu craindre que le
vin dans la Vienne se réduise à peu de chose. Quatre ans plus tard, force est de constater que la filière s’est spectaculai rement réorganisée. Alors que naguère on entendait surtout parler d’arrachages, indépendants et grands groupes vini coles se sont mis en quête de nouvelles terres à planter ou replanter.
Saumurois : la Vienne tient le haut de la vigne Si la minuscule enclave de l’appellation saumur, au nord du Loudunais, ne repré sente que 35 producteurs et 570 ha sur neuf communes (côté DeuxSèvres, on bascule dans l’appellation anjou), les irréductibles viticulteurs de la Vienne ont à cœur de porter haut les couleurs de leur vignoble.« Autrefois,rappelle Laurent Menestreau, de Pouançay,la
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réputation des saumurs de la Vienne était telle que les négociants les payaient plus cher pour être sûrs d’en avoir. » Non contents de récolter régulièrement des médailles dans les concours agricoles, les producteurs de sau mur de la Vienne sont aussi en pointe dans les orga nisations professionnelles, à l’image d’Isabelle Suire (Berrie), présidente de l’AOC saumur blanc, et plus encore Laurent Menestreau, dont la carte de visite à rallonge mentionne : président de la Fédération AnjouSaumur des viticulteurs, viceprésident de la cave coopérative du saumur, de la Confédération des vignerons du Val de Loire, viceprésident de l’inter profession, membre du comité national de l’INAO… À la pointe des innovations en matière viticole (robots, guidage par satellite…), les viticulteurs du saumurois, singulièrement dans la Vienne, avancent
Ils se sentent étrangers en NouvelleAquitaine
PARO-LES DE …
à marche forcée vers une pratique culturale respec tueuse de l’environnement. Seule ombre au tableau : la poignée de producteurs ne se sentent pas plus chez eux en NouvelleAquitaine qu’ils ne l’étaient en PoitouCharentes :« Avec le changement de région, on n’a pas perdu grandchose, grince Laurent Menestreau.On n’a jamais eu une écoute particulière de la région, quelle qu’elle soit, ni du département non plus. »Quid d’un rapprochement avec le Bordelais ?« Je ne vois pas ce qu’on pourrait faire dans ce truclà. On n’a même pas été invités dans la Cité du vin à Bordeaux. »Informé de cette amer tume de ses administrés viticulteurs du grand nord, Alain Rousset, le président de la région, a promis de prendre contact avec Laurent Menestreau. Un bon point.
Hautpoitou : objectif Loire En chemin pour le Loudunais, Alain Rousset pourra faire étape par le vignoble du HautPoitou, avec ses 750 ha exploités (dont 186 en AOC depuis 2011) sur quarantesept communes. Depuis la catastrophe de 2013, le hautpoitou a bien rebondi pour retomber sur trois pattes. Les petits producteurs indépendants, qui jouissent d’une clientèle fidèle, sont solides mais ne sont plus que huit. Frédéric Brochet, luimême indépendant et fondateur de la marque Ampelidae a fondé une jolie entreprise, très présente à l’international avec ses « Vins de France » et offre des débouchés appré ciables à quelques dizaines d’apporteurs. D’autres enfin, une trentaine, ont choisi de travail ler avec le géant Grands Chais de France (GCF) et sa filiale ligérienne Lacheteau. Si GCF et ses ambi tions nationales peuvent susciter quelques craintes chez certains professionnels (pas tous), force est de constater que la création voici un an de Viti Poitou
« UNE FILIÈRE QUI COMPTE » Même si la viticulture ne pèse que d’un modeste poids dans l’économie agricole du département, le président de la chambre d’agriculture, Dominique Marchand, lui accorde toute l’attention qu’elle mérite : « C’est une filière qui compte, qui crée de la valeur ajoutée. Elle a connu un mauvais moment avec la disparition de l’opérateur principal qu’était la cave du HautPoitou. Un mauvais moment qui n’est pas terminé d’ailleurs sur le plan judiciaire. Mais il y a aujourd’hui des perspectives de développement pour les deux appellations du département. Le saumur se renouvelle bien, avec des jeunes qui reprennent et développent les exploitations. Le hautpoitou a aussi de belles perspectives, avec bien sûr Ampelidae qui a valorisé une marque, mais aussi avec le projet de Mirebeau où un chai a été ouvert l’an dernier. »
Prestations (présidée par Jeannot Quiau) a donné un sacré coup de fouet à la filière : un centre de vini fication créé de toutes pièces à Chouppes et des plantations de vigne qui redémarrent. Assurément, les viticulteurs de la Vienne, en dépit d’une récolte 2017 variable selon les terroirs, ont de quoi trinquer aujourd’hui à leur bonne santé.n
« NOUS SOMMES DES VINS DE LOIRE ! » Gilles Morgeau, de Beaumont, est le président du Syndicat du haut poitou. Pour lui, les mésaventures de la cave sont du passé : « On n’en parle plus ! Les anciens coopérateurs sont contents d’être des apporteurs pour Ampelidae ou pour Viti Poitou. Ils sont mieux payés qu’avec la cave. Les perspectives du hautpoitou sont tout à fait encourageantes. Il y a un manque de production pour faire face à la demande. Le vignoble peut donc s’accroître, surtout que la demande n’est pas que locale. Le hautpoitou blanc est apprécié hors de nos frontières, y compris aux USA. Nous avons beau être en NouvelleAquitaine, nous sommes des vins de Loire. Cela nous rend accessibles certains marchés. Nous avons pris notre temps mais nous allons rejoindre la Fédération viticole AnjouSaumur et, à travers elle, Interloire. »
Les vins d’appellation saumur, issus d’une vendange faite à la main, figurent parmi les meilleurs de la zone d’appellation contrôlée.. (Photo NR, Patrîck Lavaud)
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LE BIO PRÉFÉRABLE AUX VINS CONVENTIONNELS Propriétaire de l’hôtel restaurant des Orangeries, à Lussacles Châteaux, Olivia Gautier a fait du respect de l’environnement sa marque de fabrique. Rien d’étonnant à ce qu’on retrouve à sa carte des vins essentiellement issus de la culture bio. Parmi eux : Ampelidae et Les Terres blanches. « L’enjeu pour nous est de donner à goûter le terroir. On fait la part belle aux producteurs locaux, on les privilégie lorsque le client nous laisse le choix du vin. Au demeurant, la proximité nous facilite l’approvisionnement. Cela dit, le fait que nous appartenions désormais à la grande région NouvelleAquitaine change la donne. Le bordeaux appartient désormais à notre famille. Mais le bio est difficile à implanter en bordelais, contrairement aux vins de Loire. Tous nos clients qui s’intéressent à nos vins bio ne s’intéressent plus aux vins conventionnels. » NUMÉRO 09 I 19 OCTOBRE 2017
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La scîence du vîn et des afaîres
Frédéric Brochet a fait plus que se faire un nom dans la viticulture. Il a donné un nom au vin : Ampelidae. Et pèse aujourd’hui 4 millions de bouteilles vendues dans le monde.
Le vin dans la Vienne, c’est quelques dizaines de petits REPOR-producteurs et… Frédéric Brochet.Ce docteur en œnolo TAGEgie a créé, voici vingtdeux ans, à MarignyBrizay ce qui allait devenir un petit empire du vin autour notamment des marques Brochet, Alias, Armance B et surtout Ampelidae. « La famille avait gardé le souvenir de mon arrièregrandpère viticulteur, Clément Baillet, mais mon père n’avait plus qu’un petit bout de vigne de 49 ares et 15 centiares où il produisait juste pour lui et ses amis. »C’était peu, mais suffisant pour inoculer au jeune Frédéric la passion du vin. À 23 ans, toujours étudiant à Normale Sup, il crée son entreprise, commence à acheter ou à louer des vignes à droite et à gauche et, dès la première année, parvient à exporter vers la Belgique 70 % de sa production. L’esprit Frédéric Brochet est déjà là : on tourne le dos au hautpoitou, à la notoriété
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alors confidentielle, on crée une marque prestigieuse en visant résolument l’étranger. Presque un quart de siècle plus tard, l'homme possède en propre 90 ha de vignes bio, vinifie la production de dixsept four nisseurs (dont cinq en bio), a racheté voici trois ans la Cave coopérative de Neuville, moribonde, a mis un pied dans la restau ration, un autre tout récemment dans le vignoble de bourgueil… Frédéric Brochet, c’est aujourd’hui 30.000 hl de vin chaque année, soit l’équi valent de 4 millions de bouteilles, dont la moitié conditionnées et vendues en Suède (il y est numéro un pour le vin blanc) sous la marque « Vin de France » (un assem blage de vins sélectionnés), un million
sous ses marques et un autre vendu en vrac à Alliance Loire qui commercialise le vin sous l’appellation hautpoitou. C’est aussi trentecinq salariés permanents et un chiffre d’affaires de 7,4 millions d'euros. Le toujours jeune viticulteur, qui dit« espé rer pouvoir rester un enfant »,n’entend pas s’arrêter en si bon chemin :« Aujourd’hui, je suis devenu trop gros pour rester petit »,énonce Frédéric Brochet avec un sens aigu de la formule. Dernière trouvaille : les drones de surveillance du mildiou.« Il faut changer avec le monde »,considère ce révolutionnaire de la vigne qui ne s’est pas fait que des amis dans un monde de la viti culture réputé, à tort ou à raison, conser vateur.nV. B.
Frédéric Brochet est toujours à la recherche d’innovation pour faire avancer son entreprise. (Photo archîves NR, Patrîck Lavaud)
CAP’ÉCOENQUÊTE
Le plus Saumuroîs des Poîtevîns
Laurent Menestreau, vigneron à Pouançay, est le président de la fédération Anjou Saumur de la viticulture. La preuve que la Vienne n’est pas le parent pauvre de l’appellation.
Quand il part à Nantes tenter d’arracher à Bruno Retailleau, présidentdesPaysdelaLoire, POR-quelques aides directes à la viti TRAITculture, Laurent Menestreau est d’autant plus à l’aise qu’il sait par avance que ces aides éven tuelles… il n’en bénéficiera pas ! Patron du Domaine de l’Épinay à Pouançay, où il représente la quatrième génération de vignerons, le Poitevin Laurent Menestreau présente la particularité d’être le président de la Fédération AnjouSaumur de la viti culture, dont le gros des troupes est installé en MaineetLoire. Celui qui termine la première année de son second mandat, n’est pas peu fier d’avoir gagné la confiance de ses collègues de l’autre côté de la « frontière ». Des cama rades dont il souligne l’ouverture d’esprit et à qui il pardonne volontiers le jovial mais ironique« Salut la NouvelleAqui taine ! »qui l’accueille chaque fois qu’il
met les pieds à Saumur ou à Angers. Il est vrai que les producteurs de saumur de la Vienne, comme ceux d’anjou des Deux Sèvres, n’ont pas à rougir de leur travail ni de leur terroir :« Autrefois, les négociants payaient même un peu plus cher les vins de la Vienne pour être sûrs d’en avoir »,rappelle Laurent Menestreau, avant d’ajouter :« On n’est pas perçus comme les banlieusards de l’appellation ! » Lui qui cumule les postes de viceprési dents (Confédération des vignerons du Val de Loire, interprofession, cave coopérative Robert et Marcel) et est membre du Comité national de l’Inao (appellations d’origine) se montre très attaché à son métier de viti culteur (qui lui vaut régulièrement des médailles dans les salons agricoles) même
s’il exploite aussi 300 ha de céréales. Assisté de sa femme et de ses deux fils (chacun spécialisé dans l’une des deux productions), Laurent Menestreau se pose beaucoup de questions sur le devenir de son activité viticole qu’il entend intégrer progressivement à la filière bio :« On pra tique déjà le traitement bio de la vigne mais on a encore recours partiellement à l’en tretien chimique des sols. »Le passage au bio répondra à une attente des consom mateurs mais aussi à la volonté de ses fils, qu’il partage totalement :« L’évolution environnementale de l’agriculture, j’y crois fortement. »n
Domaîne de l’Epînay, Pouançay.
V. B.
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Laurent Menestreau, avec son fils Quentin qui s’occupe à ses côtés du vignoble et de la vinification. (Photo NR/CP)
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Des îmages à travaîller Chez ce caviste poitevin, les saumurs de la Vienne sont inconnus au bataillon. Quant au hautpoitou, Mickaël Huchet dit se battre contre une mauvaise image imméritée.
Mickaël Huchet travaille à la mise en avant des vins du HautPoitou.(Photo NR)
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Caviste indépendant à Poitiers, Mickaël Huchet joue volontiers les ambassadeurs des vins de son département. À condition tout de L’EX-même que les viticulteurs prennent la peine de se faire connaître. Côté saumur, c’est le zéro pointé.« Les saumurs de la Vienne ? Je ne sais pas PERTsi j’en ai jamais goûté ! »Le magasin de l’avenue du 8Mai se contente donc de proposer à sa clientèle des saumurs du MaineetLoire. Mickaël garde, dans le cadre du groupement d’indépendants Intercaves, toute latitude pour faire appel aussi à des producteurs locaux. Encore faudraitil qu’ils se fassent connaître… Côté hautpoitou, le jeune caviste se rattrape bien. Son choix s’est porté sur le Domaine de Villemont, à Mirebeau« qui figure au guide Hachette des vins ».Une excellente mai son, selon notre expert qui ne ménage pas ses efforts pour tenter de gommer une image souvent négative du hautpoitou :« J’en parle comme de n’importe quel autre vin. Mon but, c’est de vendre le travail du vigneron, de faire découvrir des crus. Je fais la même chose d’ailleurs pour la bière locale. Mais trop souvent dans la tête des gens, on n’est pas sur des grands vins. Or ce n’est pas vrai. » Mickaël Huchet met en avant le bon rapport qualitéprix des vins du hautpoitou, ceux qu’il vend en tout cas :« On a de tout dans le HautPoitou, comme en a de tout dans le Beaujolais »,reconnaît le caviste qui, de temps en autres, lors de ses soirées œnologiques, fait goûter en aveugle et en fin de dégustation un de ses hautpoitou à ses clients. Il affirme que les goûteurs se montrent généralement surpris, et en bien, quand ils découvrent l’étiquette du vin qu’ils viennent de boire.n
Intercaves, 55 avenue du 8Mai1945, Poitiers.
V. B.
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« Mîeux vaut peu connu que dénîgré »
Après neuf ans passés aux côtés de son père, Michaël Baudon a repris en 2013 l’exploitation familiale de hautpoitou, à MarignyBrizay.
G
Si Jacques Baudon reste bien présent dans les vignes, c’est désormais son fils Michaël MOI-qui, depuis 2013, règne offi NAGE ciellement sur les 22 ha de vignes,principalement situées à MarignyBrizay, sur les chais de vinification et sur la cave. Michaël, qui est allé compléter sa connais sance familiale de la vigne dans le Saumu rois puis dans le Bordelais, entend bien apporter sa touche personnelle aux vins du domaine (une moitié d’IGP ValdeLoire, une autre d’AOC HautPoitou) :« Le vin est à l’image du vigneron. Ça se ressent un peu. » Avec prudence, histoire de ne pas dérouter des clients dont certains achetaient déjà à son grandpère, Michaël renouvelle la pro duction, essaie de s’adresser à de nouveaux clients plus jeunes, plus désireux de nou veauté. Avec la même prudence, il avance sur les chemins escarpés de l’agriculture raisonnée :« Le bio, ce serait bien, mais c’est compliqué. J’expérimente les méthodes bio, sans revendiquer l’appellation, sur une par celle d’un hectare, histoire de me tenir prêt. »
Le domaine, où Michaël Baudon fait aussi office de commercial –« Je fais une dizaine de salons dans l’année ; il faut bien se mon trer »– commercialise 60 % de sa pro duction en vente directe, le reste via des cavistes, des restaurants, des distributeurs à l’exclusion des grandes surfaces.« C’est cette petite surface qui nous permet de com mercialiser directement notre production. Plus grand, ce ne serait pas possible. » Alors, s’il rachète des terrains, comme récemment 4 ha à Beaumont, c’est surtout pour répartir géographiquement sa vigne et limiter du même coup les risques liés aux intempéries. Le plus important pour Michaël comme pour la poignée de viti
culteurs indépendants qui subsistent en hautpoitou, c’est faire apprécier la qualité de leurs vins :« Les salons les meilleurs sont ceux où on n’est pas connus. Les gens qui nous découvrent apprécient nos vins. Ils n’ont pas les a priori négatifs qu’on rencon trait ici il y a encore quelques années. » Et quand on lui demande s’il n’est pas attris té de constater que le hautpoitou ne jouit encore que d’une faible notoriété, Michaël Baudon a cette formule définitive :« Mieux vaut être peu connu que dénigré ! »n
Domaine de la Rôtisserie, 35 rue de l’Habit d’Or, MarignyBrizay.
V. B.
Au domaine de la Rôtisserie, la troisième génération de viticulteurs est aux commandes. (Photo NR)
Le nouveau vîsage du vîn Grâce à une alliance avec une trentaine de viticulteurs, pour la plupart orphelins de la coopérative, les Grands Chais de France mettent les deux pieds (de vigne) dans le HautPoitou.
Denis Rolandeau et Jeannot Quiot : une alliance intelligente entre négociant et producteurs qui devrait relancer la viticulture locale. (Photo NR/CP)
Depuis un an, un nouvel acteur vient de s’inviter à la table des vignerons du HautPoitou.Son nom Lacheteau, autrement dit la filiale CON-ligérienne du mastodonte du négoce en vins, Les Grands Chais de France. Si, grâce au rachat de petits négociants en vins dont l’un était présent dans QUÊTEla Vienne depuis 1995, Lacheteau peut légitimement revendiquer un long compagnonnage avec la viticulture locale, c’est un pas de géant que l’entre prise a franchi en 2016, avec l’installation près de Mirebeau, d’un immense atelier de vinification, venu opportunément pallier la disparition de la cave coopérative de Neuville :« C’était le bon moment ! »,reconnaît Denis Rolandeau, œnologue chez Lacheteau, en charge du projet mirebalais. Force est de reconnaître que les Grands Chais ont mis les formes pour débarquer en Poi tou. L’outil construit à Chouppes est la propriété de Viti Poitou Prestations, une société dont Lacheteau est l’actionnaire minoritaire aux côtés d’une trentaine de producteurs qui sont aussi ses fournisseurs. Contraints de s’installer dans la zone d’appellation du hautpoitou s’ils souhaitaient pouvoir en produire, les Grands Chais exploitent pour la deuxième récolte un outil qui a coûté 1,5 million d’euros et permet aux viticulteurs de livrer leur raisin. Celuici y est pressé, le jus mis en cuve et élevé (pour l’appellation HautPoitou), puis mis en bouteilles sur un autre site. À l’heure actuelle, seule la moitié du hangar est occupée par des cuves mais il ne devrait pas tarder à être plein. Après quoi, on pourra songer à construire un deuxième, puis un troisième hangar. Car les ambitions des Grands Chais sont gigantesques :« Nous menons une réflexion pour relancer la viticulture dans le HautPoitou »,reconnaît Denis Rolandeau. Les Grands Chais, qui croient beaucoup en ce terroir, veulent du vin, beaucoup de vin, du hautpoitou mais aussi de l’IGP Val de Loire ou du vin de table ordinaire. Déjà plusieurs producteurs, nonactionnaires de Viti Poitou, ont rejoint leurs collègues comme apporteurs. Un peu partout, on se met à remplacer les vieilles vignes abandon nées par de jeunes ceps, à rechercher de nouvelles surfaces à cultiver.« Il y a un siècle, il y avait 25.000 ha de vignes dans le département »,rappelle Jeannot Quiot, président de Viti Poitou. Ce qui ouvre de belles perspectives.n V. B.
NUMÉRO 09 I 19 OCTOBRE 2017
BIO EXPRESS
> Maîtrise de sciences économiques et DESS de commerce extérieur. > Première expérience dans une agence de voyages comme accompagnatrice. > Arrive dans la Vienne comme attachée commerciale au Parc du Futuroscope. > 2000 : directrice du Palais des congrès.
À la tête d’une petite équipe de treize personnes, Danielle Castan se définit comme une patronne de TPE. Son combat actuel : lutter contre la concurrence jugée déloyale de structures publiques vivant largement des subventions.
(Photo NR Patrick Lavaud)
CAPÉCOALECTPUOARLTITRÉASIT
Petîte, Danîelle Castan voulaît être aventurîère
La directrice du Palais des congrès vit à cent à l’heure et reconnaît volontiers qu’elle peut être fatigante pour les autres.
PARVINCENT BUCHE
LE PO TR
Danielle Castan n’a qu’un point commun avec une femme ordinaire : elle ne veut pas qu’on révèle son âge que deux clics R-sur Google permettent pourtant de trouver sans difficulté !On ne s’étonnera donc pas de AITne voir, dans sa biographie express cidessous, apparaître la première date qu’avec son arrivée à la tête du Palais des Congrès du Futuroscope, voici dixsept ans. Pour le reste, on devra se contenter d’un certain flou. Curieusement, le premier élément biographique que lâche celle qui se définit comme« une patronne de TPE »(comprenez toute petite entreprise), c’est sa double nationalité. Danielle Castan est Française, a vécu toute son enfance à Paris, mais doit à un père disparu alors qu’elle était encore tout bébé d’avoir aussi la nationalité américaine.
« Je suis malheureuse si on ne me dérange pas. »
C’est donc en 2000, cinq ans après que le Palais des congrès, propriété du département de la Vienne, eut pris son indépendance du Parc du Futuroscope, que Danielle Castan a pris la tête de cette belle structure. Pour ce faire, elle n’a eu qu’à traverser un rondpoint, passant du Parc, où elle était attachée commerciale puis cadre, au Palais. Un bien petit voyage pour cette globetrotter qui passe ses loisirs à sillonner la planète. Une passion qui l’a contaminée alors qu’elle était accompagnatrice
137 C’est le nombre de manîestatîons accueîllîes en 2016 par le Palaîs des Congrès : congrès, salons et autres spectacles… Pour 2018, quatre-vîngt-cînq dates sont d’ores et déjà retenues.
de groupes pour une agence de voyages et ne l’a plus jamais quittée. Les vacances, pour elle, c’est du sport (du golf, du ski nautique, du fitness), du sport et encore du sport :« Je suis très fatigante pour les autres parce que je ne m’arrête jamais. Mon mari, ça l’épuise. D’ailleurs, de temps en temps, il préfère que je parte avec une copine. » Danielle Castan, adore les vacances et les voyages mais ne se sépare jamais de son smartphone. Elle reconnaît : « Je suis malheureuse si on ne me dérange pas. J’aime mieux partir en vacances avec mon smartphone et tout retrouver bien géré à mon retour. » L’été 2016, un client qui avait un peu oublié de régler les arrhes, élevées, dues pour réserver le Palais des congrès, a eu ainsi la surprise de recevoir en plein mois d’août depuis le Portugal où elle séjournait, un appel d’une Danielle Castan furibarde qui lui a indiqué poliment, mais fermement, que s’il ne s’arrangeait pas pour payer immédiatement, ses congressistes ne mettraient pas les pieds dans ce bâtiment qu’elle a un peu tendance à considérer comme son entreprise à elle. Toujours joignable, Danielle Castan en profite pour régler à sa guise ses horaires de présence. Il n’est pas rare qu’elle décide sur un coup de tête d’aller déjeuner vite fait à 200 km de Poitiers… puis de revenir au bureau. Il faut dire que Mme la directrice est aussi titulaire de deux brevets de pilote d’avion, plus un autre de pilote d’hélicoptère qui ne lui sert pas à grandchose. De tout temps, Danielle Castan a nourri une vocation d’aventurière qu’elle résume d’une phrase :« Quand j’étais petite, je voulais être Nicolas Hulot ».On n’est pas tout à fait sûr que quand l’actuel ministre de l’Écologie a commencé à faire de la télé Danielle Castan était encore une petite fille mais, chut !, on a promis de ne pas dire son âge.n
1.103 C’est le nombre de prîsmes (plaques de décoratîon en verre) que comptent les açades du bâtîment, œuvre de Denîs Lamîng, également archîtecte du Parc.
Objectif : remplir encore plus et plus longtemps
1111
En moyenne, le Palais des congrès est retenu en totalité ou en partie 170 jours par an, ce qui lui assure un chiffre d’affaires oscillant entre 3 et 4 millions d’euros. Danielle Castan voudrait faire toujours mieux, sachant qu’avec les périodes creuses que sont l’été et les fêtes de fin d’année, 230 jours constituent l’objectif ultime. Principal atout du Palais des Congrès du Futuroscope, qui au fil des ans s’est mis à vendre des packages complets incluant salles, restauration, hôtellerie, transports : il est l’un des rares en France à être entouré d’un aussi vaste parc hôtelier. La facilité d’accès par la route ou le train, le voisinage du parc de loisirs et la vocation scientifique et innovante de la technopole sont aussi d’importants facteurs d’attractivité. L’éloignement relatif de la ville constitue un handicap mais, surtout, la modestie des liaisons aériennes empêchent le Palais des congrès de nourrir de réelles ambitions de développement à l’international. Danielle Castan accepte volon tiers la saine concurrence que des sites comme Disney, le Club Méd ou encore Center Parcs lui font :« C’est un vrai marché concurrentiel où chacun va à la guerre avec les mêmes armes. »Mais elle n’a pas de mots assez durs sur les structures publiques qui cassent le marché à grands coups de subventions.
1.150 C’est le nombre de places dont dîspose le grand amphîthéâtre. S’y ajoutent les troîs cents places du moyen amphîthéâtre et les cent cînquante du petît.
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