Rapport de l IGA sur le traitement d Ahmed Hanachi par la préfecture du Rhône
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Rapport de l'IGA sur le traitement d'Ahmed Hanachi par la préfecture du Rhône

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Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône INSPECTION GENERALE DE L͛ADMINISTRATION N° 17095-R - Octobre 2017 1 INSPECTION GENERALE DE L͛ADMINISTRATION N° 17095-R Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône Etabli par Jean-Pierre BATTESTI, inspecteur général de ů͛ĂĚŵŝŶŝƐƚƌĂƚŝŽŶ ĂƵĚŽƵŝŶ Ě͛, Z KhZd͕ inspecteur ĚĞ ů͛ĂĚŵŝŶŝƐƚƌĂƚŝŽŶ - Octobre 2017 Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône SOMMAIRE Introduction........................................................................................................................................... 7 1 2 LES FAITS ........................................................................................................................................ 9 1.1>͛ŽƌŐĂŶŝƐĂƚŝŽŶ ŵŝƐĞ ĞŶ ƉůĂĐĞ ă >LJŽŶ ƉŽƵƌ ĂƐƐƵƌĞƌ ůĞ ƉůĂĐĞŵĞŶƚ ĞŶ ƌĠƚĞŶƚŝŽŶ ĚĞƐ ĠƚƌĂŶŐĞƌƐ ĞŶ situation irrégulière fait intervenir quatre services ........................................................................... 9 1.2 ǀĂŶƚ ů͛ŝŶƚĞƌǀĞŶƚŝŽŶ ĚĞ ůĂ ƉƌĠĨĞĐƚƵƌĞ ĚĂŶƐ ůĞ ƚƌĂŝƚĞŵĞŶƚ ĚƵ ĚŽƐƐŝĞƌ.............................................. 10 1.2.

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Publié le 10 octobre 2017
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Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
INSPECTION GENERALEDE LADMINISTRATIONN° 17095-R
- Octobre 2017 -
1
INSPECTION GENERALEDE LADMINISTRATIONN° 17095-R
Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
Etabli par
Jean-Pierre BATTESTI, inspecteur général de l’adŵiŶistƌatioŶBaudouiŶ d’HARCOURT, inspecteur de l’adŵiŶistƌatioŶ- Octobre 2017 -
Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
SOMMAIRE
Introduction........................................................................................................................................... 7
1
2
LES FAITS ........................................................................................................................................ 9
1.1L’oƌgaŶisatioŶ ŵise eŶ plaĐe à LLJoŶ pouƌ assuƌeƌ le plaĐeŵeŶt eŶ ƌĠteŶtioŶ des ĠtƌaŶgeƌs eŶ situation irrégulière fait intervenir quatre services ........................................................................... 9
1.2AvaŶt l’iŶteƌveŶtioŶ de la pƌĠfeĐtuƌe daŶs le tƌaiteŵeŶt du dossieƌ.............................................. 10 1.2.1Ahŵed HANACHI a ĠtĠ plaĐĠ eŶ gaƌde à vue le Ϯ9 septeŵďƌe ϮϬϭϳ à la suite d’uŶ vol à l’Ġtalage................................................................................................................................. 101.2.2Comme prévu, la Police aux frontières a été saisie pour engager le volet administratif de la procédure ............................................................................................................................... 10
1.3L’edžaŵeŶ du dossieƌ tƌaŶsŵis à la pƌĠfeĐtuƌe ŵoŶtƌe Ƌu’A. HANACHI pouvait faiƌe l’oďjet d’uŶe obligation de quitter le territoire français et être placé en rétention ............................................. 11
1.4Toutefois, auĐuŶe ŵesuƌe adŵiŶistƌative eŶ vue de soŶ ĠloigŶeŵeŶt Ŷ’a ĠtĠ pƌise paƌ la préfecture ........................................................................................................................................ 12 1.4.1L’oƌgaŶisatioŶ de la pƌĠfeĐtuƌe le saŵedi pouƌ tƌaiteƌ les dossieƌs d’ĠloigŶeŵeŶt............... 121.4.2Les dossieƌs tƌaitĠs paƌ l’ageŶt de peƌŵaŶeŶĐe..................................................................... 121.4.3Le dossier HANACHI, ƌeçu à ϭϭhϱ9, a ĠtĠ tƌaitĠ à paƌtiƌ de ϭϰhϬϬ paƌ l’ageŶt de peƌŵaŶeŶĐe ............................................................................................................................................... 131.4.4AuĐuŶe ŵesuƌe Ŷ’a ĠtĠ pƌise, Ŷi plaĐeŵeŶt eŶ ƌétention ni même OQTF ............................. 131.4.5La gaƌde à vue de M. HANACHI a ĠtĠ levĠe à ϭϱhϰϬ le saŵedi ϯϬ septeŵďƌe, l’ageŶt de permanence de la préfecture ayant considéré que la procédure ne pouvait aller à son terme ............................................................................................................................................... 151.4.6Des places se sont libérées au CRA de Lyon Saint-Exupéry dans le courant de la journée du 30 septembre, qui auraient pu permettre le placement en rétention ................................... 15
LES ÉLÉMENTS D’APPRÉCIATION DES FAITS.................................................................................... 17
2.1Suƌ l’oƌgaŶisatioŶ et le pilotage de l’ĠloigŶeŵeŶt........................................................................... 17 2.1.1La permanence éloignement est réduite à un seul agent de catégorie B .............................. 172.1.2La permanence éloignement est insuffisamment encadrée .................................................. 172.1.3Les procédures sans suite ne fontpas l’oďjet d’uŶ suivi suffisaŶt8..............1............................2.1.4La capacité du service à proposer des mesures de rétention est contrainte par la politique de placement de la préfecture du Rhône .................................................................................... 19
2.2 Sur le centre de rétention administrative de Lyon Saint-Exupéry ................................................... 20 2.2.1Le CRA de Lyon Saint-Exupéry est le seul CRA de la zone Sud-est et sa stƌuĐtuƌe d’oƌigiŶe Ŷ’est pas adaptĠe à soŶ usage............................................................................................... 202.2.2Il eŶ ƌĠsulte uŶ foƌt taudž d’iŶdispoŶiďilitĠ des plaĐes «hommes », aggravé par les troubles au sein du CRA ....................................................................................................................... 202.2.3L’iŵpossiďilitĠ de plaĐeƌ eŶ ƌĠteŶtioŶ uŶ ĠtƌaŶgeƌ eŶ situatioŶ iƌƌĠguliğƌe pouƌ leƋuel uŶe OQTF sans délai a été prise est donc fréquente..................................................................... 202.2.4Des améliorations sont envisageables à court et moyen termes .......................................... 212.2.5Les échanges entre les services éloignement des préfectures et les CRA sont asymétriques et ne permettent pas de bien utiliser les places disponibles ...................................................... 21
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Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
Conclusion ........................................................................................................................................... 22
Les suites à donner .................................................................................................................................. 22
Les mesures correctives........................................................................................................................... 23
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Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
INTRODUCTION
Par lettre du 2 octobre 2017, le ministred’État, ŵiŶistƌede l’IŶtĠƌieuƌ,a saisi l’iŶspeĐtioŶ gĠŶĠƌale de l’adŵiŶistƌatioŶ(IGA) pour conduire une mission relative au traitement, par la préfecture du Rhône, de la er situation administrative de M. Ahmed HANACHI, auteuƌ de l’attaƋue teƌƌoƌiste du ϭ octobre 2017 à Marseille.
Celui-Đi avait fait l’oďjet d’uŶe iŶteƌpellatioŶ et d’uŶplacement en garde à vue, le 29 septembre, à Lyon, et la préfecture avait été saisie par le service de la police aux frontières pour que celle-ci décide des suites administratives à donner, M. HANACHI se trouvant en situation irrégulière.
Il était demandé à la mission de rassembler tous les éléments objectifs sur la procédure observée et les ƌĠpoŶses appoƌtĠes paƌ les seƌviĐes de l’État, d’appƌĠĐieƌ Đes ƌĠpoŶses et deproposer, le cas échéant, les suites à des donner et des mesures correctives nécessaires.
La ŵissioŶ s’est ƌeŶdue à LLJoŶ du ϯ au ϱ oĐtoďƌe ϮϬϭϳ. Elle anotamment rencontré le préfet de région, le préfet secrétaire général de la préfecture, le sous-préfet qui assurait la permanence du 29 septembre au er 1 octobre, la directrice des migrations etde l’iŶtĠgƌatioŶ, les Đadƌes et ageŶts du ďuƌeau de l’ĠloigŶeŵeŶt, les services de la sécurité publique qui ont interpellé Ahmed HANACHI, ceux qui ont procédé à son audition, le directeur zonal de la police aux frontières de Lyon et les agents de cette direction qui ont pris en charge l’iŶtĠƌessĠ le saŵedi ϯϬ septeŵďƌe.
Paƌ ailleuƌs, la ŵissioŶ s’est dĠplaĐĠe au ĐeŶtƌe de ƌĠteŶtioŶ adŵiŶistƌative de LLJoŶ-Saint-Exupéry le 5 octobre. Elle a entendu le chef du centre par intérim et les agents du greffe chargés de prendre les appels des préfectures le 30 septembre. Elle a visité le centre pour observerla ĐoŶfiguƌatioŶ des lieudž et l’Ġtat des locaux.
Le procureur de la République de Lyon a reçu la mission le 5 octobre.
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Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
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1.1
Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
LES FAITS
L’oƌgaŶisatioŶ ŵise eŶplace à Lyon pour assurer le placement en rétention des étrangers en situation irrégulière fait intervenir quatre services
1 A Lyon, Ƌuatƌe seƌviĐes iŶteƌvieŶŶeŶt pouƌ peƌŵettƌe uŶ plaĐeŵeŶt eŶ ƌĠteŶtioŶ apƌğs ĐoŶstatatioŶ d’uŶ délit :
-les agents de lasécurité publiqueprocèdent à une interpellation peuvent constater que qui l’auteuƌ est uŶ ĠtƌaŶgeƌ eŶ situatioŶ iƌƌĠguliğƌe; ils plaĐeŶt aloƌs l’iŶtĠƌessĠ eŶ gaƌde à vue et uŶe douďle pƌoĐĠduƌe s’eŶĐleŶĐhe: uŶe pƌoĐĠduƌe judiĐiaiƌe, Ƌu’ils ĐoŶduiseŶt sous l’autoƌitĠ du procureur, qui peut lever la garde à vue à tout moment selon son appréciation des faits ; une procédure administrative, qui est confiée à la Police aux frontières ; -leservice de la police aux frontières territorial (SPAFT)est chargé de rassembler les pièces établies par leurs collègues, de conduire des vérifications complémentaires relatives à la situation de l’ĠtƌaŶgeƌ au ƌegaƌd du dƌoit au sĠjouƌ, de pƌeŶdƌe eŶ Đhaƌge l’iŶtĠƌessĠ et de ĐoŵŵuŶiƋueƌ le dossier à la préfecture ; -les agents duďuƌeau de l’ĠloigŶeŵeŶt de la pƌĠfeĐtuƌeexaminent le dossier transmis par le SPAFT et,seloŶ la situatioŶ adŵiŶistƌative de l’ĠtƌaŶgeƌ au ƌegaƌd ducode de l’eŶtƌĠe et du sĠjouƌ des ĠtƌaŶgeƌs et du dƌoit d’asile (CESEDA), préparent une décision portant obligation de quitter le territoire français (OQTF) et, le cas échéant, une assignation à résidence ou un arrêté de placement en rétention ;Đe ďuƌeau ƌelğve de la diƌeĐtioŶ des ŵigƌatioŶs et de l’iŶtĠgƌatioŶ, plaĐĠe sous la responsabilité du préfet, secrétaire général de la préfecture ; -ils prennent ensuite contact avec legreffe du centre de rétention administrativede Lyon, (CRA) tenu également par la Police aux frontières, pour savoir si une place est disponible ; -si Đ’est le Đas,en semaine,uŶ Đadƌe de Đe ďuƌeau sigŶe l’aƌƌġtĠ de plaĐeŵeŶt; si Đe Ŷ’est pas le Đas, seule uŶe OQTF est pƌise, l’autoƌitĠ adŵiŶistƌative ou les seƌviĐes de poliĐe pouvaŶt ƌeteŶiƌ le 2 passepoƌt ou le doĐuŵeŶt de voLJage de l’iŶtĠƌessĠ, à ĐoŶditioŶ Ƌu’il eŶ possğdeun . Il est à noter que le procureur de la République a approuvé ce dispositif et donné comme directive que les services chargés de la procédure de placement en rétention puissent disposer du temps nécessaire pour la mener à bien, Đe Ƌui Ŷ’est pas le Đasdans tous les départements. CoŶĐƌğteŵeŶt, la gaƌde à vue Ŷ’est pas levée pendant le temps où des diligences sont faites par le SPAFT et la préfecture. Les services disposent donc, si nécessaire, de 24 heures.
UŶ plaĐeŵeŶt eŶ ƌĠteŶtioŶ est ĠgaleŵeŶt possiďle apƌğs uŶe ƌeteŶue pouƌ vĠƌifiĐatioŶ d’ideŶtitĠ, Ƌui peut 3 durer au plus 16 heures . Dans un tel cas de figure, le caractère irrégulier du séjour a été constaté à l’oĐĐasioŶ d’uŶ ĐoŶtƌôle d’ideŶtitĠ; aucun délit Ŷ’a ĠtĠ Đoŵŵis justifiaŶt uŶe gaƌde à vue.
1 LaŵissioŶ Ŷ’a pas edžaŵiŶĠ l’oƌgaŶisatioŶ ŵise eŶ plaĐe eŶ zoŶe GeŶdaƌŵeƌie.2 Ils leur remettent en échange un récépissé valant justification de leur identité et sur lequel sont mentionnées la date de retenue et les modalités de restitution du document retenu (article L. 611-2 du CESEDA).3 Article L611-1-1 du CESEDA.
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1.2.1
Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
AvaŶt l’iŶteƌveŶtioŶ de la pƌĠfeĐtuƌe daŶs le tƌaiteŵeŶt du dossieƌ
Ahŵed HANACHI a ĠtĠ plaĐĠ eŶ gaƌde à vue le Ϯ9 septeŵďƌe ϮϬϭ7 à la suite d’uŶ vol à l’Ġtalage
A. HANACHI a été interpellé le 29 septembre 2017 à 19h10 par une patrouille terrestre de la division centre e de Lyon (3 arrondissement). Il a été « maintenu » parles ageŶts de sĠĐuƌitĠ d’un magasin du centre commercial de la Part-Dieu, doŶt le pƌopƌiĠtaiƌe l’aĐĐusaitd’avoiƌ teŶtĠ de voleƌ uŶe vestepour un montant de ϯϵ€. Ila remisuŶ passepoƌt tuŶisieŶ au Ŷoŵ d’Ahŵed HANACHI, né le 9 novembre 1987 à Bizerte, en Tunisie. IlŶ’a pas ƌeĐoŶŶules faits mais les policiers ont considéré que la vidéosurveillance le montrait en train de sortir du magasin avec la veste volée. Ils ont recueillile tĠŵoigŶage d’uŶ ageŶt de sĠĐuƌitĠ assuƌaŶt la surveillance vidéo du magasin et enregistré la plainte que celui-ci a déposée.
A. HANACHI a été placé en garde à vue à compter de 19h10 le vendredi 29 septembre puis transféré, «vu l’heuƌe taƌdive», à l’Hôtel de poliĐe.Le procès-veƌďal d’iŶteƌpellatioŶété a ƌeŵis à l’offiĐieƌ de poliĐe judiciaire (OPJ) de permanence. Il a été procédé à une identification dactylographique, qui permet de savoir si l’iŶdividu a ĠtĠsignalé au fichier automatisé des empreintes digitales.
Selon ce rapport, A. HANACHI a été signalisé pour des faits commis sous six identités différentes, avant le délit pour lequel il venaitd’ġtƌe iŶteƌpellĠ à LLJoŶ:
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er les 1 août 2005 (Fréjus), 6 décembre 2005 (Toulon), 22 décembre 2005 (Marseille), le 21 février 2006 (Toulon), 15 septembre 2006 (Menton), pour infractions à la police des étrangers ;
le ϭϲ dĠĐeŵďƌe ϮϬϬϱ ;TouloŶͿ, pouƌ vol à l’Ġtalage;
er le 1 août 2005 (Fréjus), pour infraction à la législation sur les stupéfiants.
Ces sigŶaleŵeŶts Ŷ’iŶdiƋueŶt eŶ ƌieŶ Ƌue l’iŶdividu a ĠtĠ pƌĠseŶtĠ à uŶ ŵagistƌat ou ĐoŶdaŵŶĠ. SoŶ Đasieƌ judiciaire ainsi que les casiers de ses alias étaient vierges, selon les informations transmises à la mission par le procureur de la République.
Par ailleurs, il étaitiŶĐoŶŶu, au Ŷoŵ d’Ahŵed HANACHI, des autƌes fiĐhieƌs de poliĐe, avaŶt soŶ interpellation le 29 septembre, notamment du fichier des personnes recherchées (FPR) et du fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Il ne faisait donc pas l’oďjet d’uŶe «fiche S» Ŷi d’uŶ suivi paƌtiĐulieƌ pouƌ ƌadiĐalisatioŶ.
Seul le fichier national des étrangers, accessible aux services de police, indiquait, pouƌ l’uŶ de ses alias (Béchir HANNACHI, né le 30 décembre 1987,à OƌaŶͿ, uŶe ŵesuƌe d’ĠloigŶeŵeŶt ;aƌƌġtĠ pƌĠfeĐtoƌal de reconduite à la frontière, pris par la préfecture de Toulon), notifiée le 7 décembre 2005 mais non exécutée en raison de l’aďseŶĐe de plaĐe en centre de rétention.
Pendant la nuit du 29 au 30 septembre, A. HANACHIŶ’a pas ĠtĠ eŶteŶdu. Le30 septembre, en début de matinée, un OPJde l’hôtel de poliĐea procédé à son audition. Celle-ci a été interrompue car il a demandé la préseŶĐe d’uŶ avoĐat etelleŶ’a ƌepƌisƋu’à 11h33 pour se terminer à 11h41.
1.2.2
Comme prévu, la Police aux frontières a été saisie pour engager le volet administratif de la procédure
L’OPJ a saisià 8h20 le SPAFT, chargé du volet administratif de la procédure. A 9h37, il lui a communiqué les pƌeŵieƌs ĠlĠŵeŶts du dossieƌ, Ƌui Ŷ’a ĠtĠ Đoŵplet et tƌaŶsŵis Ƌu’à ϭϭhϱϭ: procès-verbal de saisine, procès-veƌďaudž d’auditioŶ, ƌĠsultats du fiĐhieƌ autoŵatisĠ des eŵpƌeiŶtes digitales et fiĐhe d’oďseƌvatioŶ.
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Traitement administratif de la situation de M. Ahmed HANACHI par la préfecture du Rhône
Le dossier a été transmis par fax à la préfecture sans délais, le SPAF ayant fait ses propres vérifications entre temps (fax daté du 30 septembre à 11h59).
1.3
L’exaŵeŶ du dossieƌtransmis à la préfectureŵoŶtƌe Ƌu’A. HANACHI pouvait faiƌe l’oďjet d’uŶe oďligatioŶ de Ƌuitter le territoire français et être placé en rétention
Loƌs de soŶ iŶteƌpellatioŶ, A. HANACHI possĠdait uŶ passepoƌt tuŶisieŶ. Le ƌappoƌt d’iŶteƌpellatioŶ ĠvoƋue un « visa» d’avƌil ϮϬϭϳ ŵais auĐuŶ visa Ŷ’appaƌaît et seul uŶ taŵpoŶ d’eŶtƌĠe suƌ le teƌƌitoiƌe, porté par la PoliĐe audž fƌoŶtiğƌes suƌ le passepoƌt, le ϰ jaŶvieƌ ϮϬϭϳ, à l’aĠƌopoƌt de Maƌseille, est visiďle.
D’apƌğs les piğĐes du dossieƌtransmises à la préfecture, cette entrée était vraisemblablement régulière au regard du droit au séjour et faisait suite à deux autres entrées, par le même aéroport, en 2016, comme en témoignent les autres tampons. Les pages du passeport reproduites dans le procès-veƌďal d’iŶteƌpellatioŶ Ŷe peƌŵetteŶt pas de ĐoŶŶaîtƌe le paLJs d’où il veŶait ŵais, Đoŵŵe il avait dĠĐlaré être détenteur de « documents italiens » etpaƌleƌ l’italieŶ, oŶpouvaitsupposeƌ Ƌu’il effeĐtuait des voLJages de ŵoiŶs de tƌois ŵois eŶtƌe l’Italie et la FƌaŶĐe gƌâĐe à uŶ titƌe de sĠjouƌ italieŶ.
Cependant, lors de son interpellation, il ne disposait que de son passeport et se trouvait donc en situation irrégulière : il résidait sur le territoire français depuis plus de trois mois sans visa ni autre titre de séjour, et Ŷ’avait fait auĐuŶe dĠŵaƌĐhe aupƌğs d’uŶe pƌĠfeĐtuƌe pouƌ ƌĠgulaƌiseƌ sa situation.
L’autoƌitĠ adŵiŶistƌative pouvaitdonc :
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pƌeŶdƌe uŶe ŵesuƌe l’oďligeaŶt à Ƌuitteƌ le teƌƌitoiƌe fƌaŶçais ;OQTFͿ saŶs dĠlai puisƋu’il Ŷe disposait d’auĐuŶ titƌe lui peƌŵettaŶt d’LJ deŵeuƌeƌet du fait que son comportement constituait uŶe ŵeŶaĐe pouƌ l’oƌdƌe puďliĐ(article L. 511-1 du CESEDA) ;
prendre un arrêté de placement en rétention pour une durée de quarante-huit heures, puisƋu’il Ŷe présentait pas de garanties de représentation effectives (article L. 551-1 du CESEDA).
EŶ effet, il s’Ġtait ŵaiŶteŶu suƌ le teƌƌitoiƌe fƌaŶçais iƌƌĠguliğƌeŵeŶt eŶ ĐoŶŶaissaŶĐe de Đause à Đoŵpteƌ d’avƌil ϮϬϭϳ; loƌs de soŶ iŶteƌpellatioŶ, il Ŷ’avaitdéclaré aucun domicile, ne disposait donc pas d’hĠďeƌgeŵeŶt staďle, Ŷi de ŵoLJeŶs d’edžisteŶĐe effeĐtifs; le ƌappoƌt daĐtLJlogƌaphiƋue ŵoŶtƌait Ƌu’il avait déclaré de fausses identités et avait été interpellé pour plusieurs infractions au droit du séjour.
Cette aŶalLJse est paƌtagĠe paƌ les ageŶts du ďuƌeau de l’Ġloignement de la préfecture, comme par ceux du SPAFT.
EŶ outƌe, soŶ ĠloigŶeŵeŶt Ŷ’Ġtait pas ĐeƌtaiŶ, Đaƌson placement en rétention pouvait ne pas être prolongé par le juge des libertés et de la détention ; en outre, il pouvait déposer un recours auprès du tribunal administratif, après son placement, pour contester les décisions du préfet.
Cet éloignement était cependant possible.
Il disposait, eŶ effet, d’uŶ passepoƌt autheŶtiƋue, aloƌs Ƌue l’uŶe des Đauses pƌiŶĐipales des ĠĐheĐs à l’ĠloigŶeŵeŶt est l’aďsence de document de voyage : les étrangers en situation irrégulière ne présentent souvent aucun document permettant de connaître leur identité ou déclarent une fausse identité. La préfecture doit alors rechercher leur nationalitécroisant des informa en tioŶs dispeƌsĠes, loƌsƋu’il eŶ existepuis oďteŶiƌ aupƌğs d’uŶ ĐoŶsulat uŶ laissez-passeƌ, iŶdispeŶsaďle pouƌ Ƌu’ils puisseŶt Ƌuitteƌ le territoire français, cette démarche étant parfois vaine ou la réponse du consulat étant trop tardive pour Ƌue l’Ġloignement puisse être réalisé dans les délais légaux.
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