Echange et solidarité entre les générations Face aux logiques dominantes du marché, de la consommation, de la rentabilité économique, le risque existe que la possibilité de participer activement à la vie sociale et culturelle se trouve restreinte, voire interdite. Danger réel pour de nombreuses personnes âgées de se trouver exclues de la vie sociale, considéréesd’abord comme non rentables, inutiles, poids mort. Danger renforcé par le fait que notre société privilégie les aspects comptabilisables des transferts de richesses, qui vont principalement des actifs vers les inactifs, et néglige, voire même stérilise ou empêche les transferts non quantifiables qui vont ou pourraient aller dans l’autre sens. Ecolo considère depuis longtemps que cette fracture est à la fois artificielle, injuste et contre-productive. La mise à l’écart de pans entiers du corps social se fait au détriment de toute la société quis’ampute ainsi de savoirs et d’expériences irremplaçables. Il faut changer les attitudes, les pratiques, les politiques à tous les niveaux et dans tous les secteurs dans le but de valoriser l’énormepotentiel qui se trouve entre les mains des personnes plus âgées. Laréciprocité et la solidarité entre générations doivent être affirméeset encouragées de toutes les manières possibles au bénéfice de toute la société. Programme Elections 2003-2004 Aînés AVANCER EN AGE DANS LA DIGNITE 3 1. POUR UNE SOCIETE SOLIDAIRE 3 2. ...
Echange et solidarité entre les générations ace aux logiques dominantes du marché, de la consommation, de la rentabilité économique, le risque existe que la possibilité de articiper activement à la vie sociale et culturelle se trouve restreinte, voire interdite. Danger réel pour de nombreuses ersonnes âgées de se trouver exclues de la vie sociale, considérées dabord comme non rentables, inutiles, poids mort. Dange renforcé par le fait que notre société privilégie les aspects comptabilisables des transferts de richesses, qui von rincipalement des actifs vers les inactifs, et néglige, voire même térilise ou empêche les transferts non quantifiables qui vont ou ourraient aller dans lautre sens. colo considère depuis longtemps que cette fracture est à la fois artificielle, injuste et contre- roductive.La mise à lécart de pans entiers du corps social se fait au détriment de toute la société qui sampute ainsi de savoirs et dexpériences irremplaçables. l faut changer les attitudes, les pratiques, les politiques à tous les niveaux et dans tous les secteurs dans le but de valoriser lénorme otentiel qui se trouve entre les mains des personnes plus âgées. La réciprocité et la solidarité entre générations doivent être affirmées et encouragées de toutes les manières possibles au bénéfice de tout la société.
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AVANCER EN AGE DANS LA DIGNITE 1.POUR UNE SOCIETESOLIDAIRE2.ENTENDRE ET PRENDRE EN COMPTE LE PROJET DE VIE DE CHACUN3.PRENDRE EN COMPTE LE RESEAU FAMILIAL OU SOCIAL4.LOGEMENT ET HEBERGEMENT5.LACCESSIBILITE:UN DROIT POUR CHACUN6.COORDINATION,SIMPLIFICATION ET TRANSVERSALITE7.UNE VERITABLE PREOCCUPATION POLITIQUENOS LIGNES DE FORCES PROPOSITIONS1.TOUS EGAUX2.LE DROIT DE PARTICIPER3.LPROJET DE VIE AU CENTRE DES PREOCCUPATIONSA PERSONNE ET SON 4.NOUVEAUX BESOINS NOUVEAUX METIERS:ORGANISER LA RENCONTRE5.SE SENTIR CHEZ SOI6.DES POLITIQUES COORDONNEES ET TRANSVERSALES7.EGALITE FACE AUX DROITS SOCIAUX8.UNE ASSURANCE-AUTONOMIE POUR TOUS9.GERER LESTRANSITIONS10.LE PARTI DE LA BIENTRAITANCE11.UNE RECONNAISSANCE POUR LEPROCHEAIDANT12.ACCESSIBILITE ET MOBILITE:UN DROIT POUR TOUS
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Avancer en âge dans la dignité
1. Pour une société solidaire Vieillissement, personnes âgées, 3ème âge, seniors, aînés, nouveaux vieux expressions et périphrases se bousculent, traduisant la difficulté de cerner une tranche de population aux contours de plus en plus flous. Les statistiques peinent à définir et encadrer un phénomène mouvant, multiforme, couvrant des réalités culturelles, sociales, économiques tellement diverses. Dans une société où linsertion professionnelle, la fonction économique, le pouvoir dachat et le salaire tiennent encore souvent lieu de premiers référents, didentité sociale, le critère de la présence sur le marché de lemploi pourrait sembler déterminant. Cest vrai que, jusquil ny a pas si longtemps, lâge théorique de laccession à la retraite pouvait apparaître comme un critère simple et pertinent. La ligne de démarcation entre jeunes et vieux pouvait ainsi se superposer assez simplement à la frontière séparant actifs et non-actifs. Lallongement de lespérance de vie et les conséquences des bouleversements économiques sur les réalités de lemploi ont profondément changé ce schéma. Lespérance moyenne de vie a augmenté de 20 ans au 20ème Elle pourrait encore croître de 10 ans au cours du 21 siècle.ème. Les personnes de plus de 60 ans représentent un groupe dont le poids numérique dans la société ne cesse de croître, en même temps que la notion devieillissementse relativise : à 60 ans, la plupart des Belges ont encore des capacités intactes de participer à la vie sociale, culturelle, économique, et ont encore devant eux une période de vie parfois presque aussi longue quune carrière professionnelle normale. La grise révolution est, potentiellement du moins, largement positive. Dans nos sociétés, les gens vieillissent en meilleure santé quauparavant, et sont à même dapporter à la collectivité des richesses inestimables en matière dexpérience de vie, de solidarité, dentraide. Le vieillissement change de visage, et avoir aujourdhui plus de 65 ans est bien loin de signifier inactivité. De nouvelles formes de disponibilité, de nouveaux modes déchanges apparaissent à travers lesquels les aînés peuvent assumer un rôle essentiel au bénéfice de tous. De nouveaux espaces se créent ainsi pour le volontariat, la garde des plus jeunes, les activités culturelles ou sociales, la solidarité des aînésles plus jeunesvis-à-vis des aînésles plus âgés Face aux logiques dominantes du marché, de la consommation, de la rentabilité économique, le risque existe toutefois que la possibilité de participer activement à la vie sociale et culturelle se trouve empêchée ou restreinte. Danger réel pour de nombreuses personnes âgées de se trouver exclues du Ana Kofi mouvement social, considérées dabord comme nonlaolgnvéti,élaovéiauqltcracssoienemdet,elaidnomelémbseAsltanurangunEirentables,inutiles,poids mort. Danger renforcé parconsidérant comme une révolution mondiale le fait que notre société privilégie les aspectspositive. Il suggérait à tous les pays de combattre comptabilisables des transferts de richesses, qui vonttoutes les discriminations frappant les personnes principalement des actifs vers les inactifs, et néglige,âgées et dencourager une prise de responsabilité de voire même stérilise ou empêche les transferts nonla société civile face à cette évolution majeure. Il quantifiables qui vont ou pourraient aller dansstimuleslittaaplreaivnicyrséatmioenmbrdesalldieasnceNsatioennsvUuneiesdeàlautre sens. tousconstruire une société p les âges.our ECOLO considère depuis longtemps que cette fracture est à la fois artificielle, injuste et contre-productive. La mise à lécart de pans entiers du corps social se fait au détriment de toute la société qui sampute ainsi de savoirs et dexpériences irremplaçables.
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Cest pour cette raison quECOLO, dans son programme pour les élections législatives de juin 1999, mettait en avant déjà la nécessité dopérer des avancées concrètes vers une société intergénérationnelle, cest-à-dire une société où les conditions matérielles et sociales sont assurées de telle manière que chaque citoyen, quels que soient notamment son âge et son insertion professionnelle, puisse apporter sa contribution spécifique au devenir collectif à lintérieur de rapports harmonieux entre les différentes classes dâge. Il faut changer les attitudes, les pratiques, les politiques à tous les niveaux et dans tous les secteurs dans le but de valoriser lénorme potentiel qui se trouve entre les mains des personnes vieillissantes. La réciprocité et la solidarité entre générations doivent être affirmées et encouragées de toutes les manières possibles au bénéfice de toute la société. Certes, il est tout à fait normal que le vieillissement saccompagne, pour certains, dune diminution progressive des capacités dautonomie et dactivité. Le fait davancer en âge fait souvent apparaître des besoins nouveaux daide et dassistance, rendues nécessaires pour conserver une existence digne. Certes également, il est normal que des personnes âgées désirent spontanément, en fonction de leur histoire propre, de leur état de santé, de leur regard sur la vie, participer de manière moinsactive, et être davantage prises en charge et entourées. Certes enfin, il est indéniable que, pour certaines personnes, le vieillissement entraîne des troubles physiques, de la cognition, de la mémoire, du comportement, des troubles psychologiques qui peuvent aller jusquà la dépendance totale. Dans tous ces cas, la sociétépour tous les âges, solidaire, intergénérationnelle,que nous désirons doit pouvoir affirmer le droit dêtre pris en charge, assisté et aidé, partout où cest nécessaire, souhaité par la personne elle-même ou son entourage, dans les meilleures conditions matérielles, affectives et psychologiques possibles, et dans le respect de la dignité de chacun. Par ailleurs, une société solidaire, attentive à la dimension humaine du vieillissement, soucieuse de permettre à tous de trouver une place devrait, beaucoup plus quaujourdhui,donner du temps au temps. Trop souvent, le fait davancer en âge place devant des ruptures brutales auxquelles on na été préparé ni matériellement, ni psychologiquement. Des personnes se trouvent alors démunies,en perdition, isolées ou marginalisées, coupées de leurs attaches et de leurs réseaux sociaux, face à la fin de lactivité professionnelle, à la perte de mobilité, à la nécessité de quitter un logement devenu inadapté, au décès dun conjoint. Parce que le temps de la vie est un tout, parce quon ne peut réduire le sens dune existence humaine à la place occupée dans le système économique, la société devrait ménager des lieux, des moments, des méthodes où lon puisse vivre et apprendre à vivre la transition, glisser progressivement et sans heurts, sur les plans social, matériel, financier, psychologique entre les différentesLe 18 octobre 2001, à linitiative du ministre périodes dune vie.Thierry Detienne (Ecolo), un décret était voté par le parlement wallon Dans toutes ces questions liées au vieillissement, il- mettant laccent sur une meilleure protectio des résidents faut être attentif enfin au fait que les personnes âgées issues de limmigration sont souvent, plus encore des précisions dans la définition des- apportant que les autres, menacées de marginalisation etrésidences service afin de simplifier la vie des projets dhabitats groupés ou de co-propriétés disolement en raison dune plus grande fragilité le plaçant projet de vie rang des conditions au -sociale connaissance de la langue, (mauvaisedagéation disparition dun conjoint qui assurait le relais- rendant obligatoire la mise en place dun dintégration). Pour elles, plus encore que pour lesconseil de résidents autres, la préparation à la transition est capitale.
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2. Entendre et prendre en compte le projet de vie de chacun ECOLO, dès son entrée dans des majorités gouvernementales, et en particulier au moment de prendre la responsabilité des politiques sociales en Wallonie, sest trouvé face à la situationlourde des personnes âgées confrontées à la perte dautonomie, fréquemment partagées entre ladébrouille, pénible et aléatoire, lorsquelles désirent conserver leur cadre de vie et protéger leur autonomie, et ladépendance infantilisantelorsquelles acceptent leplacementinstitution ou quon les y contraint. Ce constat sest imposé commeen une priorité commandant des réformes urgentes allant dans le sens du respect de la personne et de sonprojet de vie. Le souci de rencontrer au mieux les besoins et les projets personnels de chacun doit être prioritaire, et mener à réorienter radicalement laction publique en matière daide, dassistance, daccompagnement des personnes âgées. A une logique rigide de procédures, de critères, de structures qui ne laisse guère despace entre précarité et dépendance, il est nécessaire de substituer une individualisation et une personnalisation des rapports entre personnes âgées et pouvoirs rLéaformmaejorcitoéncaerrcn-aennt-cliaelGaaraadntoipetédeuneReivmenpuosrtaanutexpublics, tant du point de vue de lévaluation des Personnes Agées (GRAPA), augmentanbesoins que de celui des réponses qui y sont sensiblement les moyens financiers garantis à tousapportées, quil sagisse daide matérielle ou les aînés, sans plus de distinction entre personnesfinancière, ou de tout autre dispositif de soutien, mariées et non mariées. A cette occasion, Ecolodaccompagnement ou dassistance. tenté par voie damendement de faire reconnaîtreune individualisation complète du droit à la pension,Laction et lintervention des pouvoirs publics indépendant de létat civil ou de la situatioavant tout être à lécoute, de ladoivent donc familiale. Des pénalisations injustes persistentmanière la plus fine et la plus personnalisée effectivement à lencontre des personnes âgées quipossible, des besoins et des projets des personnes. lceounrsstietunfeannttsu.nCceottuepldeéomuarscohnetnpraispeasseenuclhearsgoeipaLes réponses doivent être ouvertes, souples, desautrespartisdelamajorité.Ecolnautpeanspermettant une gamme doptions et de odémarches, autorisant des retours en arrièrerenoncé pour autant, et compte réintroduire cettepartout où cela est possible et souhaité. roposition à ses yeux essentielle en termes déquité sociale. Léquilibre doit être trouvé entre les réponses collectives, la prise en charge institutionnelle, lassistance lourde là où cest nécessaire et souhaité, et les réponses individualisées axées sur lautonomie et lépanouissement personnel. Dans tous les cas, même dans celui de laccueil en institution, il est essentiel dentendre et de respecter la parole de la personne âgée, lexpression de ses projets, sa dignité dêtre humain. 3. Prendre en compte le réseau familial ou social Comme tout autre individu, la personne âgée se trouve souvent, et heureusement, engagée dans un réseau de relations humaines. Dans bien des cas, ce réseau est un élément essentiel de la qualité de vie dune personne âgée.Dabord et évidemment parce quelle y trouve son équilibre affectif et le soutien psychologique, indispensables autant à une personne âgée quà tout autre être humain, de personnes avec qui parler, échanger, partager les choses agréables comme les choses difficiles.Ensuite parce que ce réseauprocheapporte souvent à ceux pour qui cela devient nécessaire une part de lassistance quotidienne permettant de continuer à vivre chez soi.Et lorsque lâge impose à certains une dépendance lourde, des proches sont souvent là en première ligne pour assumer laide et lassistance nécessaires. Il est important que ce rôle soit reconnu, quil en soit tenu compte dans la mise en uvre des dispositifs ou démarches daide, soutien, accompagnement ou assistance, et que les proches aidant reçoivent à leur tour le soutien de la société.
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4. Logement et hébergement Parmi les nombreux défis que soulève lallongement de la durée de vie, il en est un tout à fait essentiel à nos yeux : celui du logement. De très nombreuses personnes âgées se trouvent contraintes de renoncer à leur autonomie en raison dun habitat devenu inadapté aux contraintes imposées par le vieillissement, soit en fonction des caractéristiquesphysiquesde cet habitat, soit en raison de lisolement dans lequel elles y vivent. Il est essentiel de promouvoir et soutenir de nouvelles formes de conception du logement axées sur lévolution de lhabitat, sanurigioaterfnocau fil des périodes de la vie. Il est important également dencourager des formulesdhabitat groupé intergénérationneloù des personnes de toutes les générations vivent proches les unes des autres et collaborent, chacune dans la mesure de son expérience et de sa richesse personnelles, à la meilleure qualité de vie de tous. Il est nécessaire enfin de développer, à côté des institutions susceptibles daccueillir des résidents permanents, des structures plus souples permettantlhébergement temporaire, ou encore laccueil de jour ou laccueil de nuitafin de rencontrer de manière plus pertinente les besoins précis naissant des trajectoires singulières de chacun. 5. Laccessibilité : un droit pour chacun Dans trop de circonstances encore, des personnes âgées, comme des personnes handicapées dailleurs, sont matériellement empêchées ou retenues de participer à lactivité sociale, parce quun nombre important de lieux ou de bâtiments publics sont peu ou pas accessibles à ceux dont la mobilité est réduite. Insuffisance des transports en commun, inaccessibilité des véhicules et/ou des lieux dembarquement/débarquement, trottoirs trop élevés ou encombrés, notamment par le stationnement sauvage, portes trop étroites, absence dascenseurs, de sanitaires adaptés caractérisent encore trop souvent les espaces et moyens de déplacements publics. Un certain nombre de démarches significatives ont, de ce point de vue, été accomplies par les majorités arc-en-ciel, quil sagisse par exemple daccessibilité des gares et trains de la SNCB, de la définition de normes daccessibilité, ou dinformation au public en Région wallonne (indice Passe-Partout). Ce sont des points de départ dun mouvement quil faut impérativement amplifier et généraliser. Mais laccessibilité nest pas quune question dadaptations ou déquipements techniques et matériels. Quand bien même tous les obstacles physiques seraient aplanis, quand tous les lieux et bâtiments publics auraient été rendus accueillants pour tous les âges et toutes les conditions physiques (sans oublier les personnes aveugles ou malvoyantes, sourdes ou malentendantes, ayant des difficultés à sorienter), dautres obstacles importants entraveraient encore les possibilités de certains de sintégrer à la vie sociale ou culturelle. Obstacles financiers dabord. Vivre dans le dénuement, devoir faire face à des dépenses lourdes pour aménager la vie quotidienne (adaptations du logement, aides à domicile, frais médicaux importants, absence dassurances adéquates) condamne souvent à lisolement et au repli sur soi. Obstacles sociaux et culturels. Formation insuffisante, impression subjective de ne plusêtre dans le coup, peur du regard des autres, sentiment dêtreinutiledépression due à lisolement, la solitude sont autant de, raisons immatérielles de la mise à lécart de nombreuses personnes. Il ny a évidemment pas de réponse mécanique, évidente, rapide à ce type dobstacles. Il faut bien sûr tout mettre en uvre pour, à court terme, améliorer la situation : meilleure prise en charge des besoins matériels, suppression des restrictions fiscales injustifiées. Il faut surtout untravail culturelde longue haleine, qui commence dès le plus jeune âge, qui assure léducation à la solidarité, la préparation au 6
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vieillissement, lapprentissage du dialogue entre générations, qui encourage la transmission des savoirs, la collaboration entre tous les âges. Cest aujourdhui la responsabilité des pouvoirs publics de favoriser et de soutenir cetravail culturel. 6. Coordination, simplification et transversalité Dans notre paysage politique complexe, les compétences relatives aux personnes âgées (pensions, santé, sécurité sociale, gestion ou contrôle des institutions daccueil, gestion ou coordination de lassistance ou des soins à domicile) sont éclatées entre différents niveaux de pouvoir, différents ministères, différentes administrations. Très souvent, la recherche par la personne âgée ou son entourage des aides les plus appropriées à sa situation, lidentification de ses droits, la mise en uvre des procédures administratives sapparentent au parcours du combattant. Par ailleurs, de nombreux organismes, de nombreuses associations, publics ou privés, proposent aide, accompagnement ou assistance. Pour une part, leurs démarches mutuelles se recouvrent, se recoupent, entrent parfois en concurrence. Il est importantdalléger les procédures administratives, de les simplifier, dassouplir les conditions daccès aux aides publiquesde manière, une fois encore, à rencontrer de façon plus personnalisée les besoins particuliers de chacun. Il faut prolonger et amplifier les démarches mises en uvre par les majorités arc-en-ciel en créant une concertation permanenteentre gouvernements, ministres, cabinets et administrations concernés. Il faut enfin, pour éviter les pertes dénergie, la dispersion des efforts, les doubles emplois stériles, mais aussi, pour assurer que les besoins de tous puissent être rencontrés équitablement, sappuyer sur ce qui a pu déjà être développé par le ministre Thierry Detienne et son cabinet pour aboutir, dans la concertation et la collaboration, à uneoffre réellement coordonnée de services à domicile. 7. Une véritable préoccupation politique La modification profonde et durable de la pyramide des âges dans notre société, limportance considérable et toujours croissante de la proportion de personnes âgées entraînent dautres modifications tout aussi considérables et profondes dans lorganisation générale de la société, la répartition des ressources, la constitution et lutilisation des moyens et richesses de la collectivité, la mise en uvre de la solidarité Tout cela impose quune véritable gérontologique politique, transversale, impliquant affaires sociales, sécurité sociale, finances, culture, transports, coordonnant démarches fédérales, régionales, communautaires, se mette enfin en place. Lattention aux personnes âgées doit forcément devenir une préoccupation globale et coordonnée des pouvoirs publics, tant les questions posées touchent à tous les domaines de la vie en commun. Elles concernent notamment La dimension démocratique ex : comment assurer la participation des aînés à toutes les dimensions de la vie sociale, le respect de lexpression des désirs et opinions de chacun ? La dimension économique ex : comment dégager ou orienter les moyens financiers nécessaires à la rencontre des souhaits et besoins en matière dautonomie des personnes âgées ? La dimension culturelle ex : comment promouvoir une réelle accessibilité physique, psychologique, financière des lieux et événements culturels ? La prévention et la santé ex : comment assurer les services « soins de santé » adaptés à lexplosion du nombre de personnes âgées ? Comment donner à tous les meilleures chances de vieillir en bonne santé ?
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Lhabitat ex : comment développer des « manières de construire » qui tiennent compte du nombre croissant de personnes âgées ? Comment favoriser la cohabitation entre générations, entre personnes âgées elles-mêmes ? Lentourage ex : comment prendre en compte les problèmes spécifiques posés par le fait que de plus en plus de personnes âgées dépendantes sont pour une bonne part prises en charge par leur entourage ? Une politique gérontologique devra tenir compte notamment de ce que lexplosion démographique entraîne lapparition dun nombre considérable de nouveaux métiers pour rencontrer les demandes et besoins nouveaux quelle suscite, notamment dans les domaines de laccompagnement et des soins à domicile, de lassistance à lautonomie, des loisirs, études et apprentissages spécifiques, activités sportives Il y a un formidable défi à relever pour faire en sorte que ces nouveaux métiers soient attractifs, quils puissent être exercés dans des conditions sociales, financières et de statut intéressantes, quils soient valorisés dans la société, que lon puisse y accéder à travers des formations spécifiques, sérieuses, correctement encadrées, que lon y privilégie le travail pluridisciplinaire, en équipes, en réseaux, en collaborations multiples.
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Nos lignes de forces
Dans les domaines de laide, de lassistance, de laccompagnement ou de la prise en charge des personnes âgées, mettre en uvre uneapproche globale et coordonnée entre les différents niveaux de pouvoir et les différents acteurs, publics ou privés, concernés afin déviter les coupures brutales entre périodes de vie, la dispersion et léparpillement des interventions, les doubles emplois, les lourdeurs administratives Assurer, partout où cela est possible et souhaité,lautonomie et laccompagnement dans le cadre de vie. Assurer, lorsque cela est nécessaire, une prise en charge et/ou un accueil en institution respectueux de ladignité des personneset de leurprojet de vie. Pour rencontrer les besoins réels et les demandes, toujours singulières, rechercher la mise en uvre la plus personnalisée possible de laide, de laccompagnement ou de lassistance, en tenant compte dans tous les cas de latrajectoire personnelleet du projet de viede la personne concernée. Veiller en particulier à créer les conditions qui permettent des solutionstemporaires et réversiblesà des situations de crise ou de difficultés ponctuelles. Reconnaître le rôle essentiel joué très fréquemment parles proches de la personne âgéeen besoin dassistance, et valoriser cet apport sur les plans par exemple fiscal, de laménagement du statut professionnel ou de calcul des droits à la pension. Promouvoir desespaces de rencontre et de parolepermettant le maintien du lien social, la circulation de lexpérience et du savoir, la cohabitation des générations. Accorder une attention prioritaire à la problématique dela diversification, de ladaptation, de laccessibilité du logementau fil des années. Reconnaître comme un droit fondamental reconnu à tous la possibilité matérielle, culturelle, économiquedaccéder aux lieux, espaces, manifestationsouverts au public. Garantir aux nouveaux métiers pour rencontrer le vieillissement de la émergeants population et laugmentation des demandes et besoins qui en découlent, des conditions dexercice attirantes sur les plans humain et financier, et des filières de formation performantes.
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Propositions
1. Tous égaux Pro osition 1 : Déclarer ex licitement, dans les futures déclarations ouvernementales, lé alité des droits sociaux de tous les cito ens, et bannir toute discrimination arbitraire fondée notamment sur lâge. ►Elles devront notamment réaffirmer le droit des personnes âgées à exprimer leurs choix de vie et à voir ceux-ci respectés quels que soient les lieux et les structures dans lesquelles elles vivent. 2. Le droit de participer ►La vie ne sarrête pas avec lâge de la pension. Elle ne prend pas fin le jour où, par choix ou contrainte, on quitte lactivité professionnelle. Atteindre 60 ou 65 ans nest pas synonyme de devenirincapableouinutile. Le droit doit être reconnu aux personnes âgées de continuer à mettre leur intelligence, leur disponibilité, leur compétence au service de la société. Chacun bien sûr doit conserver le droit daccéder à la pension lorsquil atteint lâge et/ou quil remplit les conditions légales. Il est essentiel de sauvegarder ce socle de sécurité et de solidarité en le préservant notamment des pressions ultra-libérales allant dans le sens dun démantèlement du régime public des pensions. Ceci dit, Pro osition 2 : Permettreà chacun daména er, sil le souhaite, la fin de son activité rofessionnelle en réduisant ro ressivement son tem s de travail sans ue cela ait un im act né atif sur le montant de la ension. Ce montant devrait être a récié en tenant compte de lensemble de la carrière. Pro osition 3 : Garantir à tout cito en un montant de base uni ue de ension, uels ue soient son statut, son arcours rofessionnel et sa situation familiale. Ce montant de base serait alors complété et modulé en fonction de la carrière et des cotisations légales payées. Pro osition 4 : Eliminer toutes les discriminations (entre hommes et femmes, entre couples et isolés). ►Dans le cadre de la réforme du revenu garanti aux personnes âgées, les députés ECOLO à la Chambre avaient introduit une proposition dindividualisation du droit à la pension de manière à effacer linégalité entre hommes et femmes dune part, entre couples mariés et non mariés dautre part. Cette proposition na pas, sous cette législature, recueilli de majorité. Nous pensons quelle doit être réintroduite au nom dun principe déquité de manière à : respecter les choix de vie de chacun ; permettre à tous laccès à un revenu décent ; dans un système trop rigide qui les menacene pas enfermer les personnes concernées constamment dune perte de droits.
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3.
La personne et son projet de vie au centre des préoccupations ►personne âgée souhaite-t-elle être totalement autonome ? Demeurer dans son domicileLa adapté, ou changer de résidence ? Désire-t-elle être partiellement prise en charge ? Totalement ? Veut-elle entamer ou reprendre une formation ? Trouver une assistance ménagère à domicile ? Des moyens de se déplacer aisément ? Participer à une activité culturelle ? Militer bénévolement dans une ONG ? Partager son savoir ou son expérience avec des enfants ? De jeunes adultes ? Souhaite-t-elle pouvoir aider dautres personnes âgées ? Il nest pas habituel que ladministration se mette à lécoute de ladministré pour tenter dadapter au mieux son action aux caractéristiques personnelles, à la trajectoire de vie, aux souhaits et aux capacités de la personne. Cest bien là pourtant la révolution copernicienne quil est important de mener, au bénéfice dailleurs de toute la société. Le corps social a tout à gagner en effet à ce que tous ceux qui le composent aient un maximum doutils et dopportunités qui leur permettent de contribuer au bien-être collectif, chacun en fonction de sa richesse et de ses compétences singulières. Chacun, en fonction de son histoire, de sa formation ou de son expérience, de son état de santé, de ses capacités physiques, de la manière dont il gère ses énergies, chacun a des désirs, des souhaits, des projets quant à son intégration dans la société. Même dailleurs lorsque leprojetest dêtre pris en charge parce que cela apparaît, à un moment de lexistence, la meilleure solution pour garantir dignité et qualité de vie, les souhaits particuliers de la personne méritent dêtre entendus : quel type de prise en charge ? Permanente ? Temporaire ? De jour ou de nuit seulement ? Quelle autonomie conserver ? De quelle manière ? Les pouvoirs publics ont une double responsabilité et une double mission pour permettre aux personnes âgées de se réaliser au mieux dans la société et dy trouver la place qui leur convient le mieux, que ce soit pour participer, si elles en ont le souhait et les capacités, à la vie culturelle, sociale, économique, ou pour être prises en charge ou assistées dans la mesure de leurs besoins. Il sagit dune part daider la personne, de manière individuelle et personnalisée, à dresser son diagnostic particulier, à faire le bilan de ses capacités, à clarifier ses souhaits et ses aspirations. Il est important, à cette occasion, que la personne âgée puisse prendre connaissance de lassistance et des aides coordonnées auxquelles elle peut avoir accès pour mettre en uvre son projet. Il peut être important également quelle soit renseignée sur les associations, les réseaux, les groupements divers, indépendants des pouvoirs publics, qui peuvent éventuellement laider, la soutenir, la défendre ou simplement, par la rencontre par exemple de cas analogues au sien, la conforter dans ses choix et ses démarches. Il sagit, dautre part, de faire en sorte que ce projet, négocié le cas échéant avec les administrations compétentes quant à ses modalités de mise en uvre, susceptible par ailleurs de connaître modifications et adaptations en fonction dune évaluation régulière et/ou de lévolution de la situation personnelle de la personne concernée, puisse être entendu et devenir une référence dans les aides, démarches et procédures par lesquelles les pouvoirs publics interviendront vis-à-vis de cette personne. Pro osition 5 : Revoir les méthodes de travail de ladministration, ses ob ectifs, ses ra orts avec les cito ens. En arallèle à une sim lification des rocédures et à un allègement des tâches administratives, il faut permettre une grande souplesse et une créativité dynamique dans les réponses apportées aux personnes âgés.