IS-LM et la demande de monnaie - article ; n°1 ; vol.6, pg 131-160
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Description

Revue française d'économie - Année 1991 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 131-160
André Ségura IS-LM et la demande de monnaie. Si l'on en croit J.R. Hicks, «Keynes reconnu que IS-LM était un énoncé correct de ses positions»; ce n'est pas une contre-vérité puisuqe Keynes a estimé «n'avoir pratiquement rien à critiquer» dans schéma IS-LM proposé par le premier pour rendre compte de la détermination du taux d'intérêt et du revenu. Comment accorder un tel jugement avec ce qui, dans d'autres écrits, de l'avis des commentateurs avisés de l'œuvre de Keynes, constitue un désaveu de la lecture hicksienne de la Théorie Générale? La réponse pourrait se trouver dans une lecture critique du concept de demande de monnaie codéterminant du taux d'intérêt; la demande totale de monnaie ou demande de liquidités est parfois considérée comme l'expression de préférence pour la liquidité, que cette dernière s'exprime à d'autres moments à travers la seule demande de monnaie oisive.
André Ségura IS-LM and the demand for money. If J.-R. Hicks is to be believed, Keynes recognised that IS-LM was a correct statement of his positions; that is not wrong since Keynes considered that is he had nearly nothing to criticize in the IS-LM cons- truction proposed by Hicks to explain the interest rate and the income. The problem is to make this judgment agree with some writings, that — according to qualified readers of Keynes' works — represent a rejection of Hicks' interpretation of the General Theory. The answer could be found in a critical reading of the idea of demand for money co-determining of the interest rate. The total demand for money or demand for liquid assets is sometimes considered as the expression of the liquid asset preference even though this one can sometimes be expressed through the demand for idle money only.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Segura
IS-LM et la demande de monnaie
In: Revue française d'économie. Volume 6 N°1, 1991. pp. 131-160.
Résumé
André Ségura IS-LM et la demande de monnaie. Si l'on en croit J.R. Hicks, «Keynes reconnu que IS-LM était un énoncé correct
de ses positions»; ce n'est pas une contre-vérité puisuqe Keynes a estimé «n'avoir pratiquement rien à critiquer» dans schéma
IS-LM proposé par le premier pour rendre compte de la détermination du taux d'intérêt et du revenu. Comment accorder un tel
jugement avec ce qui, dans d'autres écrits, de l'avis des commentateurs avisés de l'œuvre de Keynes, constitue un désaveu de
la lecture hicksienne de la Théorie Générale? La réponse pourrait se trouver dans une lecture critique du concept de demande
de monnaie codéterminant du taux d'intérêt; la demande totale de monnaie ou demande de liquidités est parfois considérée
comme l'expression de préférence pour la liquidité, que cette dernière s'exprime à d'autres moments à travers la seule demande
de monnaie oisive.
Abstract
André Ségura IS-LM and the demand for money. If J.-R. Hicks is to be believed, "Keynes recognised that IS-LM was a correct
statement of his positions"; that is not wrong since Keynes considered "that is he had nearly nothing to criticize" in the IS-LM
cons- truction proposed by Hicks to explain the interest rate and the income. The problem is to make this judgment agree with
some writings, that — according to qualified readers of Keynes' works — represent a rejection of Hicks' interpretation of the
General Theory. The answer could be found in a critical reading of the idea of demand for money co-determining of the interest
rate. The total demand for money or demand for liquid assets is sometimes considered as the expression of the liquid asset
preference even though this one can sometimes be expressed through the demand for idle money only.
Citer ce document / Cite this document :
Segura André. IS-LM et la demande de monnaie. In: Revue française d'économie. Volume 6 N°1, 1991. pp. 131-160.
doi : 10.3406/rfeco.1991.1277
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1991_num_6_1_1277André
SEGURA
IS-LM et
la demande de monnaie
du cette est LM, théorie de chômage la un dont dernière demande concept-clé keynésienne Dès il faut involontaire. lors exprime établir de il dans monnaie n'est de qu'il n la l'intérêt, théorie pas préférence démonstration est étonnant la ait keynésienne, cruciale version suscité pour que hicksienne en de tant la le la ce liquidité schéma la de possibilité sens question controde que qui IS- la
verses. Nombreux sont ceux qui ont dénoncé la trahison
de la pensée keynésienne par l'interprétation qu'en a don- 132 André Ségura
néej. R. Hicks dans Mr Key nes and the classics; a suggested
interpretation (Hicks [1977 a]). Ainsi, par exemple, J. Kre-
gel estime que la construction de la courbe «LM» revient à
considérer la «théorie de la préférence pour la liquidité
comme une amélioration de la fonction de la demande de
monnaie» (Kregel [1985] , p. 230), idée que Keynes rejetait.
Pour H. Zajdela, la trahison résiderait en ce que Keynes a
fait une théorie monétaire d'une économie de production,
ce qui suppose que le marché du travail ne soit pas décon
necté du marché des biens et de la monnaie comme dans
IS-LM (Zajdela [1988], p. 231).
Ces remarques sont peut-être pertinentes mais
elles s'inscrivent en faux contre ce qu'écrit Hicks dans
Economies perspectives : « Keynes a reconnu que IS-LM
était un énoncé correct de ses positions» (Hicks [1977 a],
p. 146) ; or, cette affirmation est conforme à l'opinion de
Keynes qui reconnaît «n'avoir pratiquement rien à crit
iquer» (Keynes [1979], p. 201) dans l'interprétation que
Hicks donne de sa théorie en avril 1937. Autrement dit, si
de telles critiques sont justifiées par un certain nombre de
thèses keynésiennes, la reconnaissance par Keynes de la
lecture hicksienne ne l'est pas.
L'objet de cette étude est de montrer que, du point
de vue de la théorie de la préférence pour la liquidité, cette
reconnaissance est à la fois acceptation et critique du
schéma hicksien parce que la conception de la demande
de monnaie à l'œuvre dans la théorie de l'intérêt est i
ncohérente, voire contradictoire, que Keynes en a cons
cience et que la lecture hicksienne n'est qu'une excrois
sance de l'un des termes de la contradiction.
Mais cette incohérence étant l'expression de la
stratégie de Keynes, c'est peut-être aussi en ce sens qu'il
faut entendre l'aval qu'il donne à la présentation hick
sienne, qui intègre l'apport keynésien à l'appareil analy
tique néo-classique. André Ségura 133
La préférence pour la liquidité,
concept crucial l'analyse
keynésienne
«Les postulats classiques n'admettent pas la possibilité ...
(du) chômage involontaire (Keynes [1969], p. 32). Or, «il
est indispensable... qu'on élabore le comportement d'un
système où le chômage involontaire au sens strict du mot
est possible» (Keynes [1969], p. 42) parce que l'un des
«deux vices marquants du monde économique où nous
vivons... (est) que le plein-emploi n'y est pas assuré»
(Keynes [1969], p. 366).
Comme le souligne bien P. Davidson (Davidson
[1986] , pp. 273-276), si la théorie keynésienne peut rendre
compte de l'existence d'un chômage involontaire, c'est
parce qu'elle prend en compte la monnaie dans sa spécif
icité par rapport aux biens (Keynes [1969], chapitre XVII,
section III), qui renvoie à deux caractéristiques.
La première caractéristique est la suivante. Si l'on
considère les biens, l'élasticité de production, donc de
l'emploi (si l'on suppose donnés l'équipement et la tech
nique) par rapport aux prix est positive ; ce qui signifie que
lorsque le prix d'un bien augmente, sa production, donc
l'emploi qu'elle nécessite, augmente. Pour qu'un tel lien
existe entre l'emploi consacré à la production de monnaie
et le prix de cette dernière ou taux d'intérêt, il faudrait
nécessairement supposer l'endogénéité de l'offre de monn
aie ; mais cela ne serait pas suffisant il faudrait aussi sup
poser que l'augmentation de l'offre de monnaie requiert
une augmentation proportionnelle de l'emploi qui lui est
consacré. Or, cette deuxième hypothèse est hautement
irréaliste.
Donc, même si l'offre de monnaie est endogène, 134 André Ségura
un détournement des agents des biens pour la monnaie,
provoquant une hausse du taux d'intérêt, ne devrait pas
engendrer un surcroît d'embauché venant compenser la
diminution de l'emploi due à la décroissance de la de
mande de biens.
L'augmentation de la demande de monnaie peut
ne pas engendrer une hausse de taux d'intérêt si, indépe
ndamment d'elle ou provoquée par elle, l'offre de monnaie
croît. Mais si l'offre de monnaie ne croît pas suffisamment
ou reste constante, le taux d'intérêt augmente.
Situons-nous dans ce cas de figure. Dans la théorie
néo-classique, la hausse du prix d'un bien provoque un
détournement de la demande des agents de ce bien, au
profit de ses substituts. La chose n'est pas envisageable
pour la monnaie à cause de sa deuxième caractéristique.
La seconde caractéristique est que seule la monn
aie possède au plus haut degré cet attribut que l'on ap
pelle liquidité. De ce fait, la monnaie est seule à pouvoir
satisfaire la préférence pour la liquidité qui vient aux agents
de l'incertitude du futur. Il en résulte que l'élasticité de
substitution de la monnaie est nulle. C'est ce qui explique
que si le taux d'intérêt augmente, les agents ne se détour
neront pas pour autant de la monnaie pour les biens.
Supposons que la situation d'avant la hausse du
taux d'intérêt soit une situation de plein-emploi. Si la de
mande de monnaie s'accroît et donc celle des biens dimi
nue, il en résulte un chômage et une croissance du taux
d'intérêt. L'élasticité de substitution de l

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