Concours 1999. Filières MP et PC. Sujets et - COMPOSITION FRANÇAISE
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Concours 1999. Filières MP et PC. Sujets et - COMPOSITION FRANÇAISE

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Extrait

ÉCOLE POLYTECHNIQUE ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES
CONCOURS D’ADMISSION 1999 FILIÈRESMPETPC
COMPOSITION FRANÇAISE (4 heures)
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« L’être vivant dure essentiellement ; il dure, justement parce qu’il élabore sans cesse du nouveau et parce qu’il n’y a pas d’élaboration sans recherche, pas de recherche sans tâton-nement. Le temps est cette hésitation même, ou il n’est rien du tout. »(La ensée et le mouvant).
Dans quelle mesure cette réflexion philosophique de Bergson à propos de l’expé-rience du présent peut-elle éclairer sa transposition littéraire dans Noces de Camus et dans Les rands chemins de Giono ?
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Rapport de MmeAnne-Marie BACQUIÉ-TUNC, M. Jean DELABROY, MmesMarie-Rose GUINARD et Marie-Noëlle PERTUÉ, correcteurs.
L’épreuve du concours 1999 appelle, quant à ses résultats globaux, les mêmes obser-vations que les années précédentes : quelques copies remarquables, voire exceptionnelles, notées comme il convient à 16 et au-dessus (jusqu’à 19 pour l’une d’entre elles !) ; un nombre réconfortant de travaux, jugés entre 12 et 16, attestant d’une connaissance sé-rieuse des œuvres, d’une maîtrise technique de l’argumentation et de l’expression, d’une qualité propre de réflexion, bref de l’ensemble des qualités que la double correction ano-nyme a vite fait de repérer comme conforme à son attente ; une masse de prestations situées entre 08 et 12, ayant assuré avec plus ou moins de diligence et simplement de correction le « service minimum » de l’exercice ; et en-dessous, étagés selon les différents cercles de l’« enfer » jusqu’au plus bas, des devoirs insuffisants à tous points de vue, et quelquefois désastreux au point d’appeler la sacntion la plus nette.
Il apparaît cependant au jury cette année que le nombre de candidats qui, pour des raisons dont il n’a pas à connaître, se sont présentés sans la moindre idée ni du programme ni de l’épreuve, a tendu à augmenter dans des proportions un peu alarmantes. D’où la nécessité qu’il éprouve d’une mise au point, étant bien entendu qu’il ne confond nullement cet ensemble de copies indignes avec le cas, quelquefois pathétique, de candidats désem-parés par le sujet, qui ont eu à cœur d’essayer malgré tout quelque chose et qui se sont attiré du coup la bienveillance relative des examinateurs.
Le jury veut rappeler qu’il est pour ainsi dire intolérable que certains candidats vien-nent à une épreuve aussi exigeante dans un dénuement aussi provocant. Il ne s’agit pas seulement ici de l’honneur de l’École et de son concours, auquel la désinvolture porte ce-pendant évidemment atteinte, ni non plus de la dignité des correcteurs, que le laisser-aller heurte pourtant et froisse. Il s’agit d’abord de l’honneur et de la dignité des candidats eux-mêmes : que peut-on imaginer qu’ils puissent penser de leur intelligence et de leur vi-sion du monde, à se voir incapables de présenter une copie matériellement propre, d’écrire une langue acceptable, de tenir un discours cohérent, de se confronter à la puissance des concepts ?
On aura noté chez beaucoup de candidats à titre étranger un enthousiasme respec-tueux des normes linguistiques, académiques, culturelles de la république qu’on aurait aimé voir affiché par d’autres candidats, dont on attendrait que ce soit, mieux que le réflexe, l’ambition. En bref, on se prend à rêver d’un concours où l’on n’aurait pas à des-cendre les notes en-dessous de 05. . .
Heureusement, la majorité des candidats se montre capable de faire la preuve d’une préparation relativement prise au sérieux. Là encore, toutefois, il convient de stigmatiser certaines idées reçues. On est obligé de constater, pour le regretter, que ce sérieux a été mis trop souvent à une assiduité aux cours délivrés dans les classes et à une application toute scolaire dans l’art de la mémorisation. . .Le jury a ainsi pu repérer facilement,
à force de retrouver, àxexemplaires, la même copie passant par les mêmes exemples, les mêmes citations, les mêmes références, plus ou moins bien maîtrisés, les cours donnés cette année en France, dont quelques-uns, de toute évidence, ont été passionnants et re-marquables, formateurs et incitateurs – mais là n’est pas la question. Car il n’est guère difficile de comprendre qu’il y a, dans ce phénomène, et dans la position qu’il reflète, sou-vent adoptée par calcul par les candidats, plus à perdre qu’à gagner, et plus de contresens que de sens.
L’épreuve n’est pas une récitation, le sujet précisément posé n’est pas la question géné-ralement proposée, la citation n’est pas la preuve, l’intelligence n’est pas de contreplaqué. Au demeurant, dans les pires des cas, s’accumulent les symptômes de cette déviation im-posée à l’épreuve et de la démission personnelle qu’elle suppose : noms propres écorchés (Tipasa !), récits réduits à quelques séquences passées à la cure d’amaigrissement, mal résumées, mal situées, mal comprises, références mises à toutes les sauces (cette année, lecogito, lecarpe diemsont devenus des objets franchement sans domicile fixe). Toutes ces bavures, qui sont signes d’un travail de seconde main, envahissent des copies qui ont cru à tort habile de ressorti des problématiques toutes faites et pouvoir impunément préférer cette soi-disant prudence au risque de la pensée personnelle conduite à découvert.
L’orientation philosophique des questions mises au concours va dans le sens d’un ren-forcement de cette exigence de singularité et d’engagement. Elle vaut appel à reconnaître la complexité des œuvres théoriques, à éprouver le sentiment de leurs enjeux. Elle vaut simultanément injonction d’organiser par soi-même la confrontation, difficile, essentielle, subtile, entre les systèmes abstraits des philosophes et les configurations imaginaires des écrivains, dans le respect de leur écart territorial et dans celui de leur commune tension. C’est cette corrélation entre compétences voisines qu’il faut s’efforcer de mettre en place et en examen. Ainsi toute réflexion qui fait de la philosophie une prescription et de la littérature une application ou une vérification, ou différemment, qui fait de la philosophie une anecdote dont on se débarrasserait avec quelques propos désordonnés, et de la litté-rature une invention arbitraire vite épuisée par de la paraphrase, manque l’essentiel de ce qui est attendu par le jury, c’est-à-dire l’observation croisée, sur une question donnée, de modes concurrents de perception et de formalisation. Il va de soi que le jury n’exerce au-delà aucun contrôle idéologique, qui déciderait de ce qu’il convient ou non de penser. Seuls lui importent pour finir la cohérence et le courage de pensées qui essayent leurs jeunes forces, à l’intérieur des limites et des contraintes de l’exercice.
ÉCOLE POLYTECHNIQUE ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHYSIQUE ET DE CHIMIE INDUSTRIELLES CONCOURS D’ADMISSION 1999 FILIÈRESMPETPC
COMPOSITION DE LANGUE VIVANTE
VERSION (1 heure 30) (SANS DICTIONNAIRE) Les candidats doivent traduire le texte correspondant à la langue qu’ils ont choisie pour l’épreuve écrite lors de leur inscription au concours.
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ALLEMAND Zeitarbeit auf der Insel Hiddensee Die Arbeit in der Gaststätte langweilte Dallow, aber er war beschäftigt und abgelenkt und verdiente viel Geld, mehr als er je in seinem Leben zuvor erhalten hatte.Wichtiger als Kennt-nisse waren in diesem Beruf die Erfahrungen, und er hatte sich bald an die Tätigkeit gewöhnt. Die Gäste, die er zu bedienen hatte, waren fast ausnahmslos Urlauber, geduldig wartend, bis ein Tisch für sie frei wurde, und ebenso geduldig wartend, bis ein Kellner erschien, um ihre Bestel-lung entgegenzunehmen, dankbar für jede Freundlichkeit und jeden Scherz.Es waren zumeist ältere Leute, alte Ehepaare und einsame Frauen, die am Tag den Strand entlang oder über die Insel spazierten. Manchmal sprachen ihn Gäste an, fragten nach seiner Arbeit, beneideten ihn um seinen lan-gen Seeaufenthalt, erkundigten sich nach freien Quartieren.Dallow vermied es, Bekanntschaften zu machen und antwortete freundlich, doch ausweichend.Viermal in dem Sommer auf Hiddensee traf er Bekannte.Der erste war einer seiner früheren Studenten.Dallow sah ihn, bevor dieser ihn erkannte, und war darauf vorbereitet, von ihm angesprochen zu werden. « Doktor Dallow », rief der ehemalige Student, als er an ihm vorbeiging.Dallow ging, ohne nur einen Moment innezuhalten, weiter. Der junge Mann rief ihm hinterher, um ihn zu begrüßen.Von Dallows abweisendem Un-verständnis irritiert, äußerte er schließlich die Vermutung, sich geirrt zu haben.Er entschuldigte sich und sprach von einer erstaunlichen Ähnlichkeit, die ihn dazu verführt hatte, ihn anzuspre-chen.Dann erkundigte er sich nochmals, ob sein Gegenüber nicht Dr.Dallow aus Leipzig sei, der ihn zwei Jahre unterrichtet habe.Dallow beantwortete die Frage nicht, äußerte Unverständnis und ging.Der Student sah ihm unschlüssig nach, sprach ihn aber nicht mehr an.
Christoph HEIN Der Tangospieler(1989)
ANGLAIS “Oh, to be in England Now that April’s there,...”1 The Billingses, so settled in their ways, found in their fifties that their friends were doing sudden, surprising things.[...] Their very dearest friends, Frank and Lucy Eggleston, upped and moved to England.It was something, Frank confided, they had thought about for years ; they detested America, the way it was going — the vulgarity, the beggary, the violence.They both, Frank and Lucy, were exceptionally soft-spoken and virtual teetotallers, with health diets and peaceable hobbies ; Frank did watercolors, Lucy bird-watched.A juncture came in his career when the corporation asked him to move to Texas.He opted to take early retirement instead, and with his savings and a little inheritance of hers, plus the ridiculous price their house brought — ten times what they had paid for it in the early Sixties — they moved to England, at a time when the pound was low against the dollar.Why defer a dream, they asked the Billingses, until you’re too old to enjoy it ? They found a suitable house not in one of the pretty counties south of London but up in Norfolk, where, as one of Lucy’s early letters put it, “The sky is as big as they say the sky of Texas is.”
The letters were less frequent than the Billingses had expected, and on their side they proved slower than they had promised to arrange a visit to their transplanted friends.Three years had gone by before they at last, after some days in London to adjust to the time change and the coinage and the left-right confusion, took a train north, got off at a station beyond Cambridge, and were greeted in the damp and windy spring twilight by a bouncy, bog-hatted shadow they eventually recognized as Frank Eggleston.He had put on weight, and had acquired that rosy English complexion and an un-American way of clearing his throat several times in rapid succes-sion.As they drove along the A-11, and then navigated twisting country roads, Carter seemed to hear Frank’s accent melt, becoming less clipped and twitchy as his passengers and he talked and warmed the car’s interior with their growly, drawling Americanness.
1Robert BROWNING,Home-Thoughts, fromAbroad.
John UPDIKE The Afterlife and Other Stories(1995)
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