La magie antillaise
121 pages
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Description

La magie antillaise

Informations

Publié par
Nombre de lectures 287
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait




Eugène REVERT
Docteur ès Lettres
Professeur à la Faculté des Lettres
de l’Université de Bordeaux

1951




La magie antillaise







Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole 
Professeure à la retraite de l’École Dominique‐Racine de Chicoutimi, Québec 
et collaboratrice bénévole 
Courriel : mabergeron@videotron.ca  
 
Dans le cadre de la collection : "Les classiques des sciences sociales" 
dirigée et fondée par Jean‐Marie Tremblay, 
professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi 
Site web: http://classiques.uqac.ca/ 
 
Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque 
Paul‐Émile‐Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi 
Site web: http://classiques.uqac.ca Eugène Revert, La magie antillaise (1951) 2


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Jean-Marie Tremblay, sociologue
Fondateur et Président-directeur général,
LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES. Eugène Revert, La magie antillaise (1951) 3

Un document produit en version numérique par Mme Marcelle Bergeron, bénévole,
professeure à la retraite de l’École Dominique-Racine de Chicoutimi, Québec.
courriel : mailto : marcelle_bergeron@uqac.ca



EUGÈNE REVERT


Une édition électronique réalisée à partir du texte d’Eugène Revert, La
magie antillaise. Paris : Les Éditions Bellenand, 1951, 203 pp.





Polices de caractères utilisés :

Pour le texte : Times New Roman, 12 points.
Pour les citations : Times New Roman 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 10 points.


Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2004 pour
Macintosh.

Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’)

Édition complétée le 4 décembre 2008 à Chicoutimi, Province de Québec, Canada.

Eugène Revert, La magie antillaise (1951) 4




Eugène REVERT


Eugène Revert, La magie antillaise (1951) 5






OUVRAGES DU MÊME AUTEUR




La Martinique. Étude géographique. Ouvrage couronné par l'Académie des
Sciences. Prix Binoux (Nouvelles Éditions latines, 1949).

La France d'Amérique. Collection « Terres lointaines » (Société d'Éditions
géographiques, maritimes et coloniales, 1949).




EN PRÉPARATION :

Le Monde caraïbe.

La dernière éruption de la Montagne Pelée, 1929-1932.
________ Eugène Revert, La magie antillaise (1951) 6



TABLE DES MATIÈRES


Chapitre I.
Caractères généraux du folk-lore martiniquais

Chapitre II.
Rites et coutumes

Chapitre III.
Remèdes et « charmes »

Chapitre IV.
Charmes et contre-charmes

Chapitre V
Les sorciers et leur organisation

Chapitre VI.
Zombis, Engagés et Vaudou

ANNEXES
Cahier de quimbois
Larsenale (sic) des sorciers
Correspondances

Bibliographie sommaire Eugène Revert, La magie antillaise (1951) 7





CHAPITRE PREMIER

Caractères généraux
du folk-lore martiniquais




I. – SA RICHESSE

Retour à la table des matières
Le folk-lore martiniquais est d'une richesse certaine. Il n'a été l'objet
jusqu'ici que d'un nombre restreint d'études désintéressées. Le petit livre de M.
Labrousse sur deux vieilles terres françaises, Guadeloupe et Martinique, est, à
cet égard, le meilleur que je connaisse. Pour le reste, on est obligé de s'en tenir
à des enquêtes personnelles et aux descriptions éparses dans les nouvelles et
romans consacrés à la colonie. Quelques-unes sont excellentes, d'autres moins
bonnes. Elles ne donnent et ne peuvent donner que des vues fragmentaires.

Les transformations de la vie moderne tendent dans une certaine mesure à
modifier ce folk-lore, à en réduire l'importance, moins peut-être qu'ailleurs. Il y
aurait urgence néanmoins à recueillir, avant qu'il ne fût trop tard, un certain
nombre de traits hérités d'un passé souvent lointain. Les costumes « créoles »
existent encore, mais reculent constamment devant les « modes de Paris ». Ce
n'est qu'à la campagne et aux jours de fête qu'on peut encore rencontrer des
aïeules portant la « jupe », avec de jolies chemises brodées à manches très
amples en guise de corsage, le collier chou et les boucles d'oreilles nommées
« dahlias ». De même le costume local composé de l'ample peignoir ou
« grande robe », du foulard et du madras calandré en forme « tête madras »,
devient de plus en plus rare.

Le peuple martiniquais adore la danse. La « Biguine » a conquis droit de
cité jusqu'en Europe. Mais il n'y avait plus déjà, lors de mon premier séjour,
que les vieilles gens de la campagne pour danser le « Bel é » (Bel air), qui
« s'accompagne d'une chanson amoureuse » appelée du même nom. Elle se
compose de mouvements « simples et lents qu'on exécute en se tenant la robe
1de chaque main ».

J'ai assisté maintes fois à la danse des coupeuses de cannes, dirigée par un
commandeur, et qui s'apparente au « Bombé serré » ou danse du ventre. Mais, à

1 Labrousse, Deux vieilles terres françaises, p. 9. Eugène Revert, La magie antillaise (1951) 8

la campagne surtout, d'antiques traditions se perpétuent. « Damier » et « Laghia
1de la mort » sont des danses pugilistiques africaines, d'après M. Zobel . La
seconde dégénère à l'occasion en combat véritable et meurtrier. Un coup de
pied dans le ventre abat le plus redoutable des lutteurs, les doigts plantés dans
les yeux le rendent aveugle. Le vainqueur a le droit « de piétiner son adversaire
à terre, de lui broyer la cage thoracique au son du tamtam, dans le délire des
2cris des supporters, tandis que s'agitent les torches fébriles ». La danse
« Mayoumbé », dans la région du Diamant, apparaît plus que lascive et entraîne
souvent de véritables scènes de frénésie.

Quant aux conteurs, ils sont légion. Leurs, récits se transmettent par
tradition orale, à l'occasion des veillées funèbres, à moins qu'ils ne soient faits
3par les das à la ti manmaille qui les écoute avec dévotion. Plus d'un écrivain

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