OpinionWay : Où en sont les catholiques vis-à- vis du FN ?

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Description

Données issues de l’Observatoire du Quinquennat d’OpinionWay

Sujets

• OpinionWay
• Catholicisme
• FN
• Front national

Informations

• Publié par: Fil_Politique
• Publié le: 05 décembre 2013
• Nombre de lectures: 23
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Conception et analyse
pour
Où en sont les catholiques vis-à-
vis du FN ?
Données issues de
Contact Paradox ’Opinion :
Philippe Chriqui l ’Observatoire du Quinquennat d ’OpinionWay
Président, politologue
Tel : [phone]
Email : [e-mail]
Novembre 2013
Contact OpinionWay :
Bruno Jeanbart
Directeur Général adjoint d ’OpinionWay
Tel : [phone]
Email : [e-mail] Méthodologie
!  Étude réalisée auprès d ’un échantillon de 7486 personnes, représentatif de la population
française âgée de 18 ans et plus et inscrite sur les listes électorales. Cet échantillon a été
constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d ’âge, de catégorie
socioprofessionnelle, de région et de catégorie d ’agglomération.
!  Au sein de cet échantillon, 495 catholiques pratiquants réguliers (c ’est-à-dire déclarant se rendre
à un office religieux soit une fois par semaine, soit quelques fois par mois) ont été interrogés.
!  Mode d’interrogation : L’échantillon a été interrogé en ligne sur système Cawi (Computer Assisted
Web Interview).
!  Dates de terrain : du 27 juin au 7 juillet 2013
ü  OpinionWay a réalisé cette enquête en appliquant les procédures et règles de la norme ISO 20252
Nous faisons référence à une étude réalisée en 2012 auprès d ’un échantillon de 10 418 personnes, représentatif de la
population française âgée de 18 ans et plus et inscrites sur les listes électorales. Cet échantillon a été constitué
selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d ’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie
d ’agglomération et de région de résidence. L ’échantillon a été interrogé en ligne le 22 avril 2012.
Indique les résultats auprès Indique les résultats auprès des
de l ’ensemble des Français catholiques pratiquants réguliers

2 Contre le FN : la digue catholique tient bon
mais se fissure.
Par Philippe Chriqui, pour LA VIE
Où en sont les catholiques face au FN ? Pour en savoir plus, Paradox’Opinion a
conduit pour La Vie une analyse approfondie des attitudes politiques,
économiques et sociales des catholiques.

Cette étude de Paradox’Opinion pour La Vie a été conduite sur la base du
retraitement des données très riches issues de l’Observatoire du quinquennat
d’OpinionWay. L’étude se focalise sur les catholiques pratiquants (se rendant à
la messe toutes lles semaines ou quelquefois par mois à la messe) dans le but
de mettre à jour leurs spécificités. Dans ce dossier, le terme « catholique » doit
donc être entendu comme « catholique pratiquant ».

Les thèses que véhicule le Front National et les valeurs identitaires qu’il incarne se diffusent dans
la société, tout comme le populisme se répand en Europe, ce que confirment études et enquêtes.
Sur ces dimensions, les catholiques ne sont pas dans la contre-culture mais bien dans le courant
dominant. Néanmoins ils résistent politiquement plus que la moyenne à la séduction qu’exerce la
formation d’extrême droite. . Pour combien de temps ? Si les digues tiennent notamment du côté
des anciennes générations, des fissures apparaissent du côté des plus jeunes.

3 Surmoi de droite
A la question directe de savoir si les catholiques sont aujourd’hui sur le point de céder aux sirènes
du Front National, une réponse négative s’impose d’emblée. Seuls 7% d’entre eux déclarent se
sentir proches de ce parti, un niveau stable par rapport à 2012, alors que l’attractivité du FN
atteint 13% parmi la population en général et qu'elle s'est renforcée depuis la présidentielle. Par ailleurs, les catholiques sont plus nombreux que la moyenne à rejeter la personnalité Marine Le
Pen (66% contre 61%).
La raison de cette résistance ? Leur surmoi politique de droite avant tout, même si ce facteur n’en
exclut pas d’autres. L’identification à la droite classique fait encore rempart : la proportion des
catholiques qui se déclarent proches d’un parti de la droite républicaine (42%) est deux fois
supérieure à celle du reste de la population (20%). Cette situation pourrait cependant n’être que
temporaire. En premier lieu, parce que la droite, par le spectacle de déliquescence qu’elle
propose, n’exerce plus le même attrait chez les catholiques. 39% déclarent avoir confiance en
elle pour gouverner le pays, alors qu’ils étaient 51% il y a un an. Compte tenu de la chute de
confiance parallèle envers la gauche, c’est dans un sas de défiance généralisé que s’engouffrent
les catholiques. 46% ne font ainsi plus confiance « ni à la droite ni à la gauche » pour gouverner
le pays, score en hausse de 16 points en un an ! Les catholiques sont donc politiquement dans
un entre-deux, encore tenus par une force de rappel de droite, mais potentiellement sensibles
aux sirènes de l’anti-politique. Ils se situent dans un espace de latence, de mise en retrait, de
repli et d’exaspération. Une zone ouverte aux tentations populistes.

4 Crispation identitaire
Les catholiques partagent largement les crispations identitaires des Français concernant la
présence immigrée et la peur de l’islam,. Mais - fait nouveau - sur ce terrain, ils sont devenus plus
fébriles que les autres et adoptent des positions de plus en plus sévères. 41% des catholiques
pensent ainsi que l’Islam est « vraiment » une menace pour l’Occident, score en hausse de 11 points en un an. 37% sont « tout à fait d’accord »avec l’idée qu’il y a trop d’immigrés en France
contre 25% en 2012.
Sur les thèmes sécuritaires, les catholiques s’inscrivent dans le courant dominant et se
prononcent par exemple majoritairement pour la suppression des allocations familiales pour les
familles de mineurs délinquants. La dénonciation de l’assistanat fait une percée : 60% pensent
que « les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient » contre 53% en moyenne.
Enfin, ils soutiennent de plus en plus nettement l’idée de préférence nationale en matière
d’emploi.
Sur la crise de l’identité, le monde catholique se radicalise et navigue donc entre méfiance à
l’égard des étrangers et peur de l’islam. Indéniablement, les thèmes du FN imprègnent les esprits
catholiques... comme les autres. Mais si leur sensibilité de droite peut les faire incliner vers le repl i
identitaire, leurs crédos économiques – qui ne sont pas particulièrement de gauche - les
empêchent de basculer dans l’escarcelle de Marine Le Pen.

5 Passif économique
Historiquement, les catholiques ont toujours été plus proches de la droite conservatrice que de la
droite libérale. La sensibilité chrétienne-démocrate a également joué une grande importance
dans la construction d’une identité politique catholique. Ces influences restent d’ailleurs
prégnantes aujourd’hui. Economiquement, les catholiques comptent cependant plus sur l'initiative
privée que sur l’action de l’Etat et restent en marge du retour au colbertiste dominant. Ils se
prononcent pour une économie ouverte alors que la globalisation est vilipendée par la majorité
des Français. Ils sont aussi très majoritairement attachés à l’Europe et à l’euro. Leurs valeurs économiques sont donc ici à contre-courant de celles qui s’imposent peu à peu dans le grand
public. Face à eux, le Front National se situe en porte-à-faux sur le terrain économique. Le FN
prône le retour au franc ? 73% des catholiques s’y opposent. Le FN n’a de cesse de dénoncer la
mondialisation ? 60% des catholiques pratiquants y voient une chance pour l’économie française
et une opportunité de modernisation pour le pays. Le FN prône le protectionnisme ? Les
catholiques le rejettent à une large majorité. Sur toutes ces dimensions, les catholiques
s’opposent donc « frontalement » aux conceptions du FN, bien que ce soit sans doute davantage
pour des raisons liées à leur sensibilité politique que par conviction re