"Adaptation et création originale : un équilibre nécessaire"

An Keo

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• Publié par: ActuaLitte.com
• Publié le: 08 juillet 2015
• Nombre de lectures: 111
• Langue: Français

Extrait

AuteursGroupésde l’AnimationFrançaise

Le 06 juillet 2015

COMMUNIQUÉ DE PRESSE : « Adaptation et création originale : un équilibre nécessaire »

Suite aux communiqués et articles de presse publiés ces derniers jours, accusant la SACD d’engager « un combat étrange contre la littérature et la bande dessinée », de vouloir « la mort » des auteurs du livre, nous, auteurs de l’animation française, scénaristes, réalisateurs et auteurs graphiques, prenons la parole pour une ferme mise au point. L’animation n’est pas un produit dérivé du Livre Ces dernières années, la suprématie croissante des adaptations dans les séries télévisées a littéralement étouffé la créativité des auteurs d’animation. Ce ne sont d’ailleurs pas que des adaptations de livres. D’anciennes séries, des jouets, des jeux vidéo et tout ce qui peut augurer un bon succès commercial sont aussi sans cesse adaptés. C’est le règne de la « Licence ». Devant ce constat, les différents acteurs (la SACD, les organisations professionnelles d’auteurs, le CNC, France Télévision) ont chacun entamé une réflexion pour rééquilibrer la balance entre adaptation et création originale. La SACD, observateur privilégié des partages de droits entre les auteurs de l’audiovisuel et les ayants droit des œuvres issues de l’édition, a entamé une discussion avec la SCELF (société de perception et de répartition des droits d’auteurs mandatée par les éditeurs) sur l’évolution de ces partages. Le CNC (centre national du cinéma) réfléchit à aménager le soutien à la production, pour mieux valoriser et encourager l’effort de développement et la prise de risque liés à toute création originale, ce qui nous paraît une ambition juste et bénéfique. De son côté, France Télévision a déclaré son intention de mieux maîtriser l’équilibre des œuvres diffusées, et nous nous en félicitons. Nous comprenons que les éditeurs, dont les revenus ont profité de l’inflation de l’adaptation à la télévision, s’alarment de ce mouvement de rééquilibrage. Maisl’animation ne peut pas être qu'une manne financière tout juste vouée à diffuser des produits dérivés du livre.

L'adaptation de livres constituera toujours une part importante des programmes audiovisuels, et c'est formidable si elle favorise la lecture auprès du jeune public. Mais pour autant, on ne peut pas, on ne doit pas réduire

AuteursGroupésde l’AnimationFrançaise l’animation à un outil promotionnel du livre. Elle est, sans aucun doute possible, un espace de création originale et de diversité, pour le plaisir et l’épanouissement de nos jeunes lecteurs et téléspectateurs. Auteurs du livre et auteurs d’animation : tous auteurs En second lieu, nous refusons absolument que les éditeurs opposent les auteurs de l’animation à ceux du livre. Comme tous les auteurs, nous sommes de grands lecteurs, nous avons le plus grand respect pour les auteurs du livre, et nous ne reconnaissons à personne le droit d’affirmer le contraire.

Nous ne voulons ni exclure les auteurs du livre des séries d’animation, ni leur ravir leurs droits d’auteurs. Et en vérité, nous sommes conjointement touchés par les pratiques abusives que certains éditeurs imposent aux uns comme aux autres.

Car les auteurs du livre sont rançonnés : comme condition pour être publiés, ils doivent céder aux éditeurs leurs droits d'adaptation audiovisuelle et une part considérable de leurs droits de diffusion télé, souvent la moitié !

Les auteurs d’animation subissent aussi des pressions, les éditeurs revendiquant souvent des parts exagérées de droits de diffusion, largement supérieures aux autres parts de tous les autres auteurs, réalisateurs, créateurs de la série… Dans le même temps, nos épisodes de dessins animés sont adaptés en livres pour la grande distribution, sans aucune contrepartie financière, et souvent sans que les auteurs soient cités sur la couverture…  Le créateur graphique : une espèce menacée Enfin, il y a bien un auteur qui est réellement menacé d’extinction. Mais ce n’est ni l’auteur de livre jeunesse ou de BD, ni le réalisateur, ni le scénariste. Cette espèce menacée, c’est l’auteur graphique, le créateur qui invente l’univers graphique d’un dessin animé, son identité visuelle. La montée en puissance des adaptations a considérablement et dramatiquement impacté son activité. C’est pourquoi nous exprimons notre entière solidarité avec la SACD, et nous rejoignons en tous points son communiqué. Cessons de crier au loup et de polémiquer. Il est de temps de se mettre autour de la table et de s’écouter, dans un souci de compréhension, de respect et d’estime mutuelle. Les auteurs de l’AGrAF (scénaristes, auteurs graphiques, réalisateurs) Contact :[e-mail]

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