L exploitation des entreprises de presse : rapport
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Description

Exposé des problèmes actuels qui se posent aux entreprises de presse et de suggestions pour améliorer les conditions de leur exploitation dans les domaines de la collecte de l'information (agences de presse, correspondants de presse, reporters-photographes indépendants, accès aux données publiques), de la fabrication et du transport de la presse (préparation de l'impression, l'impression, le prix du papier, l'aide à l'usage des télécommunications, le brochage et le routage, les messageries de presse, le transport des quotidiens et des publications, le transport et la distribution par La Poste), des ressources des entreprises de presse (publicité, vente au numéro, vente par abonnement, vente par portage). Un rapport particulier est consacré au mode de distribution par portage (intérêt, pratique, obstacles et contraintes) et recommande des actions de soutien par l'Etat afin de créer les conditions favorables au portage : réduire le coût du travail des porteurs, utiliser les dispositifs encourageant le retour à l'emploi, élargir les possibilités de recrutement de porteurs...

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Publié le 01 janvier 1995
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Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

LA COLLECTE DE L©INFORMATION
I. Les agences de presse internationales g—n—ralistes II. Les autres agences de presse III. Les correspondants de presse IV. Les reporters-photographes ind—pendants V. L©acc–s aux donn—es publiques
LA FABRICATION ET LE TRANSPORT DE LA PRESSE
I. La pr—paration de l©impression (ou "pr—-presse") II. Le prix du papier III. L©aide  l©usage des t—l—communications IV. L©impression V. Le brochage et le routage VI. Les messageries de presse VII. Le transport des quotidiens et des publications
ANNEXE : Le transport et la distribution par La Poste
LES RESSOURCES DES ENTREPRISES DE PRESSE
I. La publicit— II. La vente au num—ro III. La vente par abonnement IV. La vente par portage
LE PORTAGE DE LA PRESSE Rapport particulier (pages 1  49)
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La presse est traditionnellement le premier moyen d©information des
citoyens. Sous ses diff—rentes formes (quotidiens et publications), elle tient une place essentielle dans notre vie politique, —conomique, scientifique, sociale et culturelle. Les journaux entretiennent avec leurs lecteurs une relation privil—gi—e, qui apporte la connaissance indispensable  l©exercice de la citoyennet— et qui contribue  l©int—gration de chacun dans la soci—t— française.
Dans notre pays, le pluralisme de la presse est la condition n—cessaire de la d—mocratie. A l©—tranger, la diffusion de la presse française est un
instrument primordial du rayonnement de la France et de la promotion de la langue française.
Quelques donn—es suffisent  refl—ter la diversit— et la vitalit— de la presse française : 800 entreprises —ditrices, 2 500 titres (environ 300 cr—ations
chaque ann—e), 30 000 parutions par an, 950 d—positaires, plus de 40 000 lieux de vente, 5,25 milliards d©exemplaires diffus—s chaque ann—e, un chiffre d©affaires annuel d©une soixantaine de milliards de francs.
Mais, en cette fin du vingti–me si–cle, la concurrence que subit la presse s©est violemment exacerb—e. La presse d©information politique et g—n—rale, notamment la presse quotidienne nationale, la presse d©opinion et la presse magazine, souffrent de la comp—tition avec des m—dias plus accessibles, mieux adapt—s  la diffusion de l©actualit— la plus imm—diate, mettant en avant d©incessantes —volutions technologiques qui ont un effet attractif sur le public. Aujourd©hui, le taux de lecture des quotidiens est tr–s inf—rieur en France 
ce qu©il est dans la plupart des pays de l©Union europ—enne ; la situation est un
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peu plus satisfaisante pour les publications.
Dans cette comp—tition, dont l©issue conditionne la survie de nombreux titres, les entreprises de presse subissent les effets de leur atypisme : dans la conception, la fabrication et la distribution de leurs produits, elles ne sont pas
des entreprises comme les autres.
Les —l—ments d©originalit— abondent : statut juridique des entreprises —ditrices, des messageries et des agents de la vente ; responsabilit— sp—cifique encourue par les directeurs de la publication ; proc—dures judiciaires pouvant comporter de graves cons—quences pour les —diteurs ; condition des journalistes, des correspondants de presse, des personnels charg—s de la confection et de l©impression des quotidiens et des publications ; restrictions portant sur certaines formes d©action publicitaire ; modalit—s particuli–res r—gissant l©achat du papier de presse ; importance attribu—e au syst–me coop—ratif dans la distribution en vue d©assurer le respect d©une parfaite —quit— entre les titres ; fixation du prix de vente au public par l©—diteur ; r—mun—ration des agents de la vente sur la base de commissions au pourcentage, identiques pour tous les produits ; obligation pour le diffuseur de mettre en vente tous les titres qu©il reçoit ; neutralit— d©exposition au public impos—e aux points de vente ; obligation pour l©—diteur de reprendre  sa charge les exemplaires invendus ; importance des aides publiques directes et indirectes (environ 10 p. 100 des ressources totales de la presse), dont les effets
peuvent être forts subtils  d—terminer.
Le m—tier de l©—diteur de presse est l©un des plus complets
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et des plus
complexes qui soient : il ne comprend pas que la conception, la fabrication et la commercialisation de produits ; il fait aussi de l©—diteur un industriel, qui doit
effectuer de volumineux achats de mati–res premi–res (papier, encre, —nergie)
et d©—quipements (pour la pr—paration et l©impression des titres) et qui emploie
une main-d©oeuvre abondante et diversifi—e ; il le place  la tête d©un r—seau de
distribution qui a la tâche d©acheminer des produits, par la route, par la voie
ferr—e et par les airs, jusqu© des points de vente dont l©—diteur doit surveiller
l©efficacit— et le dynamisme. Le travail d©une entreprise —ditrice de presse est
donc loin d©être termin— l où celui d©une entreprise de radiodiffusion ou de
t—l—vision s©ach–ve. Ces activit—s suppl—mentaires ont leurs contraintes et leurs coûts. Même le pluralisme a son prix de revient : la multiplicit— des titres entraîne de lourdes charges, depuis la fabrication et l©impression jusqu©au transport et  la distribution.
En regard de cet atypisme, le r—gime —conomique et social de la presse paraît, sur bien des points, tr–s statique, ne favorisant gu–re les adaptations
rendues n—cessaires par les —volutions des technologies et par les exigences des
lecteurs (par exemple, les taux unifi—s des commissions allou—es n©incitent pas  la promotion de nouveaux titres). En un mot, il ne r—pond pas  l©objectif, qui
devrait être d—terminant, de la r—alisation d©un optimum —conomique.
Les obligations pesant sur la presse imposent, au moment où celle-ci connaît une grave crise en France, une r—flexion sur la valeur des correctifs
mis en oeuvre, depuis longtemps d—j, par chacune des entreprises int—ress—es, par la profession collectivement, par les pouvoirs publics. Il faut, en
particulier, se demander si les mesures tendant  l©all–gement des coûts et 
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l©am—lioration de la distribution apportent une r—ponse pertinente aux difficult—s auxquelles la presse est confront—e : agissent-elles sur ceux des —l—ments des processus de conception, de fabrication et de distribution où la meilleure efficacit— pourrait être obtenue ?
La r—cession qui a frapp— l©—conomie française, la r—duction durable des
ressources publicitaires compte tenu de la part conquise par d©autres modes de
communication, l©augmentation pr—visible du prix du papier, la stagnation de la diffusion de beaucoup de titres, l©acuit— des risques inh—rents  toute modification de prix de vente jug—s d—j souvent —lev—s, le renouvellement insuffisant des titres, sont autant d©—l—ments d©un contexte particuli–rement d—favorable au maintien de l©—quilibre —conomique et financier des entreprises. La difficult— des temps met aussi en relief la question, souvent abord—e avec m—fiance par la profession, du rôle respectif que de grands groupes et de petites et moyennes entreprises sont appel—s  jouer dans l©avenir
de la presse française.
Compte tenu, d©une part, de la nature des th–mes de r—flexion qui ont —t— confi—s  d©autres groupes de travail constitu—s par le ministre de la communication,  l©initiative du Premier ministre, au mois de juillet 1994 et, d©autre part, de la floraison d©—tudes de synth–se conduites sur la presse depuis une dizaine d©ann—es, les auteurs du pr—sent rapport ont d—lib—r—ment choisi de ne mettre l©accent que sur des mesures qui leur paraissent pouvoir apporter, surtout de la part des pouvoirs publics, les r—ponses les plus imm—diatement
efficaces aux d—fis lanc—s  la presse. Ils ont donc volontairement —cart— le parti d©une pseudo-exhaustivit—, ce qui ne doit être aucunement consid—r— comme un
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manque d©attention ou d©—gard envers certains probl–mes, même majeurs, qui
ne sont pas abord—s dans les pages suivantes.
S©ils ont consacr— une importance particuli–re au portage de la presse,
conform—ment au voeu exprim— par le Gouvernement, leurs recommandations portent avant tout sur la collecte de l©information, sur la fabrication et le transport de la presse et sur les ressources des entreprises de presse.
Certaines de ces pr—conisations impliquent, assur—ment, une contribution financi–re de l©Etat. Ce n©est pour autant ni l©expression des revendications
d©un groupe de pression, d©ailleurs fort conscient de l©ampleur des aides d—j accord—es par les pouvoirs publics, ni le signe que l©indispensable effort d©adaptation, d©innovation et de modernisation ne serait pas consid—r— comme incombant, de prime abord, aux entreprises elles-mêmes.
Mais ces propositions sont avant tout inspir—es par la conviction que la presse française n©est pas promise  un inexorable d—clin, qui serait principalement dû  l©irruption des m—dias audiovisuels. Il faut d—finitivement mettre  bas l©id—e pernicieuse, trop r—pandue de nos jours, selon laquelle les entreprises de presse, et plus sp—cialement les —diteurs de titres d©information politique et g—n—rale, seraient condamn—s  de perp—tuels d—ficits
d©exploitation. L©ambition qui soutient les recommandations —mises est ainsi de contribuer  la pr—servation et, plus encore,  la restauration d©un mod–le français de presse.
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LA COLLECTE DE L©INFORMATION
I. Les agences de presse internationales g—n—ralistes
Parmi les agences de presse internationales g—n—ralistes, c©est —videmment l©Agence France-Presse qui constitue la principale source d©information de la presse française ; les quelque cent quotidiens français repr—sentent,  l©inverse, le coeur de la client–le des 12 500 abonn—s de l©organisme. La presse exprime, dans son ensemble, une appr—ciation —logieuse sur la qualit— des prestations fournies par l©Agence, y compris dans les secteurs où se d—veloppent des services de nature nouvelle. Les tarifs pratiqu—s sont eux-mêmes jug—s convenables ; de surcroît, compte tenu de la position pr——minente que l©Agence France-Presse (1,1 milliard de francs de chiffre d©affaires) occupe dans notre pays, ces tarifs p–sent sur le niveau de ceux qui sont appliqu—s par les deux autres grandes agences internationales g—n—ralistes, Associated Press (1,9 milliard de francs de chiffre d©affaires) et Reuter (15 milliard de francs de chiffre d©affaires, dont 1 milliard pour les m—dias).
Deux pr—occupations sont toutefois ressenties quant  l©—volution des finances de l©Agence, même si celle-ci est parvenue, pour la premi–re fois en 1994,  —quilibrer ses comptes. L©une concerne pr—cis—ment les tarifs. Le maintien d©une position mondiale, qui ne peut être pleinement justifi—e d©un
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point de vue strictement —conomique par la seule importance du march— français et de la client–le francophone, d©une part, et la tendance lourde au rench—rissement du coût de certaines prestations de services, d©autre part, conduisent beaucoup de professionnels  consid—rer que les tarifs de l©Agence sont in—luctablement appel—s  croître plus rapidement que le niveau g—n—ral des prix de d—tail. Cette analyse est parfois r—sum—e selon la formule "inflation plus 1 p. 100". Aussi est-il souhait— que l©Etat accepte de
retenir le principe d©une telle —volution dans la d—termination du montant des
ressources n—cessaires  l©Agence, afin d©—viter de nouvelles crises financi–res
comme celles que l©organisme a p—riodiquement connues dans le pass—.
La seconde pr—occupation a trait  la part prise par les contributions publiques dans le financement de l©Agence. La presse est tr–s attach—e au maintien d©un —quilibre entre elle-même et l©Etat dans l©—volution des ressources, surtout  une —poque où l©Agence doit s©attacher  satisfaire les client–les nouvelles, en plein d—veloppement, que sont les m—dias audiovisuels
et les demandeurs d©informations —conomiques et financi–res. Elle fait valoir que, dans le cadre du plan de revalorisation des tarifs mis en oeuvre de 1991  1994, les m—dias ont accompli un effort deux fois plus important que l©Etat ;
elle consid–re en outre que les tarifs appliqu—s aux radios et aux t—l—visions ne
sont pas en harmonie avec l©importance relative de l©usage fait par celles-ci des informations fournies, ni avec leur audience globalement sup—rieure au lectorat. L©Etat consid–re pour sa part que sa participation financi–re est en r—alit— plus —lev—e, compte tenu, par exemple, des contributions actuellement
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apport—es par le fonds national de l©emploi. Les conditions d©adoption du budget de l©Agence pour l©ann—e 1995 ont bien refl—t— l©ambiguït— du d—bat qui
oppose ainsi r—guli–rement l©Etat et la presse.
Pour ces raisons, et afin de clarifier l©—volution pr—visionnelle de la situation financi–re de l©Agence dans la p—riode  venir, il est sugg—r— que les
relations entre celle-ci et l©Etat soient d—sormais d—finies dans une convention pluriannuelle, par rapport  laquelle les clients pourraient ainsi
d—terminer les perspectives de modification de leurs charges.
II. Les autres agences de presse
Aux côt—s des trois agences de presse internationales g—n—ralistes, la France compte pr–s de deux cents autres agences de presse qui produisent et diffusent soit uniquement des textes, soit exclusivement des photographies, soit  la fois des textes et des photographies. Leur chiffre d©affaires est estim—  deux milliards de francs, dont la moiti— est obtenue  l©exportation ; elles emploient environ quatre mille salari—s, parmi lesquels plus de deux mille journalistes et reporters-photographes. Elles interviennent tantôt de leur propre initiative, tantôt  la demande de quotidiens ou de publications pour une ou plusieurs op—rations d—termin—es.
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Beaucoup de ces agences ont —t— cr——es ces derni–res ann—es par des journalistes victimes de compressions d©effectifs d—cid—es par les entreprises
—ditrices. Celles-ci pr—f–rent de surcroît, pour r—duire leurs coûts de fonctionnement, acheter des enquêtes et des reportages  des agences plutôt qu©entretenir un service sp—cifique en leur sein. Il s©agit donc d©un march—
diversifi—, productif et anim—.
Les investissements qui sont  la charge des agences sont devenus coûteux en raison de la n—cessit— de mettre en oeuvre des proc—d—s technologiques avanc—s : transmissions par fax, utilisation de modem, liaisons par satellite, studios de reproduction et de transmissions multiples et simultan—es pour les photographies. C©est pourquoi les agences souhaitent pouvoir profiter des dispositions pr—vues  l©article 39 bis du code g—n—ral des impôts. Elles demandent, par ailleurs, que les mesures tendant  l©all–gement du coût de certaines t—l—communications soient —tendues, selon des modalit—s  d—terminer,  l©ensemble des communications ext—rieures n—cessaires  leur activit— r—dactionnelle, quels que soient les modes techniques de transmission utilis—s.
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