Avec 66 000 morts en France chaque année, dont 3 000 à 5 000 victimes du tabagisme passif, le tabagisme est, d'après l'organisation mondiale de la santé (OMS), la première cause de mortalité évitable. Protéger la santé des non-fumeurs, réduire la consommation de tabac des fumeurs mais aussi, inscrire cet objectif dans l'entreprise comme objectif de santé au travail, tels sont les objectifs qui ont conduit à la création de cette mission. Celle-ci a abordé en premier lieu la question de la nécessité de réformer le régime juridique actuel de l'interdiction de fumer au regard des difficultés d'application, des insuffisances intrinsèques du dispositif actuel et de l'évolution du contexte. La loi du 10 janvier 1991 est-elle vraiment dépassée ? S'agit-il d'un problème d'application de la norme ou celle-ci ne comporte t-elle pas aussi des faiblesses intrinsèques ? Certaines évolutions scientifiques, juridiques et sociétales ne justifient-elles pas un nouveau cadre juridique ? En second lieu, la mission s'est interrogée sur les contours de la réforme. Quel doit être l'objectif de la réforme : protéger les seuls non-fumeurs ou protéger l'ensemble de la population, fumeurs compris ? Quels doivent être les lieux concernés ? Peut-il y avoir des exceptions ? Des fumoirs doivent-ils subsister ? Faut-il recourir à la loi ou vaut t-il mieux préférer dans un souci d'efficacité et de pragmatisme la voie réglementaire ? Enfin, la mission s'est attachée à définir les conditions concrètes de réussite de la réforme, qu'il s'agisse des contrôles et des sanctions mais aussi des mesures d'accompagnement que devra nécessairement prévoir le nouveau dispositif. Qui doit exercer le contrôle du respect de l'interdiction ? Quels types de sanctions conserver ou ajouter ? Comment bien préparer l'interdiction par des campagnes de sensibilisation ? Comment atténuer les éventuels effets collatéraux de l'interdiction sur les activités commerciales de certaines professions ? Comment aider au sevrage tabagique ?
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Extrait
N° 3353 _______ ASSEMBLÉENATIONALECONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958DOUZIÈME LÉGISLATURE
Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 4 octobre 2006R A P P O R T FAIT AU NOM DE LA MISSION DINFORMATION(1)SUR LINTERDICTION DU TABAC DANS LES LIEUX PUBLICS Président M. Claude EVIN,
Rapporteur M. Pierre MORANGE,Députés. (1)composition de cette mission figure au verso de la présente page.La
La mission dinformation sur linterdiction du tabac dans les lieux publics est composée de: M. Claude EVIN B MM. Yves, Président ;UR, Gérard BAPT ;, Vice-Présidents MM. Philippe VITEL, Jacques DESALLANGRE ; M. Pierre, Secrétaires MORANGE A Martine, Rapporteur Mme ;URILLAC, MM. Patrick BEAUDOUIN, Pierre BOURGUIGNON Josiane B, MmeOYCE Jacques, MM. BRIAT, Jean-Paul CHANTEGUET, Gérard CHERPION, Edouard COURTIAL, Bernard DEPIERRE, Laurent FABIUS, Francis FALALA Paulette, Mmes GUINCHARD, Muguette JACQUAINT J, MM. OlivierARDÉ, Jean-Marie LEGUEN, Jean-Claude LEMOINE, Lionnel LUCA, Georges MOTHRON, Jean-Marc NESME, Axel PONIATOWSKI, Frédéric REISS, André SANTINI, Pascal TERRASSE, Michel ZUMKELLER.
PREMIÈREPARTIELANÉCESSITÉDERÉFORMERLERÉGIMEJURIDIQUE ACTUEL DE L INTERDICTION DE FUMER APPARAÎT DÉSORMAIS COMME UNE ÉVIDENCE..................................................................
I. LE RÉGIME JURIDIQUE ACTUEL D INTERDICTION DE FUMER EST DÉPASSÉ.....
A. LE DISPOSITIF JURIDIQUE EN VIGUEUR................................................................ 1. La loi du 10 janvier 1991 ...............................................................................
2. Le décret du 29 mai 1992 .............................................................................
B. LA LOI DU 10 JANVIER 1991 ET SON DÉCRET DAPPLICATION SONT GLOBALEMENT MAL APPLIQUÉS ...........................................................................
C. LA LOI DE 1991, ET SURTOUT SON DÉCRET DAPPLICATION, COMPORTENT DES FAIBLESSES INTRINSÈQUES ...............................................
1. Les séparations des zones fumeurs et non-fumeurs sont souvent purement virtuelles .......................................................................................
2. Lesnormes de ventilation prévues par le décret de mai 1992 sont insuffisantes..................................................................................................
3. La logique de répartition des espaces fait limpasse sur la protection des salariés et sur celle des fumeurs ...........................................................
Pages
9
13
17
17
17 17
18
22
23
23
23
24
4. La rédaction des dispositions applicables à certains lieux est peu lisible.............................................................................................................24
5. Les responsables des infractions ne sont pas clairement identifiés .............25
6. Les moyens de contrôle sont insuffisants .....................................................25
II. DES ÉVOLUTIONS SCIENTIFIQUES, JURIDIQUES ET SOCIÉTALES APPELLENT UN NOUVEAU DISPOSITIF..........................................................................26
A. LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE SUR LA NOCIVITÉ DU TABAGISME PASSIF A PROGRESSÉ ............................................................................................26
4
1. La toxicité du tabagisme passif, de mieux en mieux établie, nest plus niée...............................................................................................................26
2. Des associations causales avec plusieurs cancers et avec dautres pathologies non cancéreuses sont désormais certaines..............................29 a)Lescancers...........................................................................................................29
b) Le risque cardio-vasculaire .................................................................................30
d) La morbidité et la mortalité infantile ...................................................................32
3. Les chiffres de la mortalité liée au tabagisme passif sont désormais mieux connus, même sils doivent être encore affinés. ................................35
4. Il ny a pas de niveau dexposition au tabagisme passif sans risque............36
B. LÉVOLUTION DU CADRE JURIDIQUE CRÉE DE NOMBREUX RISQUES .............38
1. Les évolutions sont à la fois constitutionnelles, conventionnelles et jurisprudentielles ...........................................................................................38
a) Les évolutions constitutionnelles..........................................................................38
b) Les évolutions en droit européen et droit international .......................................39
c) Les évolutions jurisprudentielles ..........................................................................41
2. Ces évolutions juridiques, en labsence dune modification du dispositif national actuel, sont source dinsécurité juridique ........................................43
a) Linsécurité juridique pour les employeurs..........................................................43 b) Linsécurité juridique pour les employés .............................................................47
c) Linsécurité juridique pour lÉtat ........................................................................48 C. DE NOMBREUX PAYS SE SONT DOTÉS RÉCEMMENT DE LÉGISLATIONS PLUS PROTECTRICES EN MATIÈRE DEXPOSITION AU TABAGISME PASSIF. ......................................................................................................................48
1. Certains pays interdisent totalement de fumer sans autoriser les fumoirs..........................................................................................................48
2. Dautres pays ont préservé la possibilité despaces fumeurs .......................49
3. Ces évolutions créent un mouvement favorable à linterdiction....................50
D. LOPINION PUBLIQUE FRANÇAISE A CONSIDÉRABLEMENT ÉVOLUÉ................50
DEUXIÈME PARTIE LES PRINCIPES DIRECTEURS DE LA RÉFORME...........55 I. LES POINTS D ACCORD...............................................................................................55
A. IL NEST PAS QUESTION DINTERDIRE LE TABAC ................................................55
B. IL NE SAGIT PAS NON PLUS DE STIGMATISER LES FUMEURS ..........................56
C. IL NEST PLUS POSSIBLE DEXPOSER LES SALARIÉS AU TABAGISME PASSIF .......................................................................................................................58
1. Lévolution des acteurs économiques lors des tables rondes ......................58
5
2. Lesconséquences pratiques de limpossibilité dexposer des salariés autabagismepassif......................................................................................59 a) Aucun salarié du secteur CHRD ne devrait plus être amené à pénétrer dansdesfumoirs..................................................................................................59 b) Faut-il laisser au chef dentreprise sans salarié la possibilité de décider que son entreprise sera ou non « fumeur » ?......................................................59
D - DES DÉROGATIONS SECTORIELLES PERMANENTES NE SONT PAS POSSIBLES................................................................................................................60
E. LA QUESTION DES LIEUX OUVERTS ......................................................................61
F. LA NÉCESSITÉ DE BANNIR TOTALEMENT LE TABAC DANS TOUS LES LOCAUX DES ÉTABLISSEMENTS DENSEIGNEMENT ...........................................63
II. CERTAINS POINTS RESTENT PLUS DISPUTÉS........................................................
A. LA QUESTION DES FUMOIRS ..................................................................................
1. Les systèmes de ventilation sont inefficaces ................................................
2. Sous de strictes conditions, les systèmes hermétiquement clos avec filtration apparaissent plus adaptés .............................................................. a) Les systèmes de filtration par cabines ouvertes ne semblent pas suffisamment fiables ............................................................................................
b) Dautres systèmes hermétiquement clos apparaissent plus appropriés...............
64
64
64
65
65
65
B. LES CONTROVERSES AUTOUR DE LA SPÉCIFICITÉ DE CERTAINS ÉTABLISSEMENTS : LE CAS DES « SUBSTITUTS DE DOMICILE » ......................67 1. Les établissements de soins .........................................................................68
a) Les soins aigus de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) ............................68
b) Les soins de suite et de réadaptation ...................................................................68
c) Les activités de soins de longue durée..................................................................68
2. Les établissements médico-sociaux .............................................................70
3. Les établissements pénitentiaires .................................................................71
C. LA QUESTION DES AMÉNAGEMENTS DANS LE TEMPS POUR LES PROFESSIONS LIÉES AU TABAC ET AUX LOISIRS ...............................................72
D. LURGENCE DUNE RÉFORME OPÉRATIONNELLE : LE CHOIX DE LA LOI OU DU RÉGLEMENT .................................................................................................73
1. La voie logique mais aléatoire du recours à la loi .........................................73
a) Il serait logique de recourir à la loi .....................................................................73
b) La réussite de la voie législative est aléatoire .....................................................75
2. Malgré ses limites, la voie réglementaire présente lavantage de la rapidité et de lefficacité. ...............................................................................76
a) La voie réglementaire limite les marges de manuvre ....................................76
b) mais offre, en loccurrence, des garanties defficacité....................................77
6
TROISIÈME PARTIE LES CONDITIONS DE RÉUSSITE DE LA RÉFORME......79
I. LES MESURES D ACCOMPAGNEMENT......................................................................79
A. LINFORMATION, LA SENSIBILISATION ET LA MOBILISATION DE LOPINION PUBLIQUE..................................................................................................................79
1. Lutilité des campagnes de communication ..................................................79
2. Les actions les plus récentes ........................................................................80
3. Les nouvelles orientations des campagnes dinformation ............................80 Une nouvelle dialectique ..........................................................................................81 Des supports plus modernes .....................................................................................81
4. Les modes de communication à retenir ........................................................81
B. LES MESURES DACCOMPAGNEMENT DES PROFESSIONS LES PLUS CONCERNÉES PAR UN RENFORCEMENT DE LINTERDICTION ..........................83
1. Limpact économique des mesures dinterdiction de fumer ..........................84
a) Les effets économiques positifs des mesures dinterdiction .................................84
b) Le coût économique des mesures dinterdiction ..................................................85
2. Les perspectives pour les débitants de tabac et les professionnels des cafés, hôtels, restaurants, discothèques (CHRD) ........................................86 a) La situation des débitants de tabac ......................................................................86
Le « contrat davenir » du 18 décembre 2003..........................................................86 Des activités à diversifier pour consolider les revenus et lavenir de la professiondesburalistes......................................................................................87 b) La situation dans le secteur des CHRD................................................................93
3. La question des délais à accorder aux débitants de tabac et aux professionnels des CHRD ............................................................................94 a) La position des représentants des secteurs des tabacs et des CHRD ..................94 b) La position des députés membres de la mission sur les délais de mise en uvre du nouveau dispositif ................................................................................95
II. LA MISE EN PLACE D UNDISPOSITIF RENFORCÉ DE CONTROLE ET DE SANCTIONS........................................................................................................................96
A. AMÉLIORER LE CONTROLE DU RESPECT DE LINTERDICTION ..........................96 1. Préciser le rôle de lemployeur......................................................................97 2. Prévoir des contrôles nombreux et immédiats. .............................................98
B. ENVISAGER DAUTRES TYPES DE SANCTIONS ....................................................99
1. Instaurer des amendes forfaitaires................................................................99
2. Mettre au point des peines complémentaires ? ............................................100
7
III.- UN DÉFI DE SANTÉ PUBLIQUE À RELEVER.............................................................101
A. LAIDE AU SEVRAGE TABAGIQUE ...........................................................................
1. Le remboursement des substituts nicotiniques .............................................
a) Les mutuelles proposent dores et déjà une prise en charge des substituts nicotiniques..........................................................................................................
b) La prise en charge des substituts nicotiniques par lassurance maladie obligatoire est à létude .......................................................................................
2. Linformation sur loffre de prise en charge et sa coordination ... ..................
B. MOYENS A CONSENTIR POUR LA POURSUITE DE LA LUTTE CONTRE LE TABAGISME ...............................................................................................................
101
101
102
102
103
105
PROPOSITIONS DE LA MISSION............................................................................109
EXPLICATIONS DE VOTE ET CONTRIBUTIONS...................................................115
Quinze ans après le vote dune loi à laquelle on a bien voulu donner mon nom, et qui, à lépoque avait fait uvre pionnière, en Europe, pour la lutte contre le tabagisme, le tabac reste la première cause de mort évitable en France. On compte encore plus de 60 000 décès par an parmi les fumeurs, et entre 3 000 et 5 000 non-fumeurs décèdent chaque année des effets du tabagisme passif dans notre pays.
Linitiative de cette mission répondait donc à un double constat : la loi de 1991 et son décret de 1992 sont mal appliqués et le dispositif, sans doute trop complexe, na pas permis de répondre au fléau que représente le tabac, malgré le progrès quil représentait à lépoque.
Sur un sujet aussi sensible, nous avons souhaité un débat ouvert permettant une réelle confrontation des idées. Plutôt que de procéder aux habituelles auditions, nous avons innové en organisant des tables rondes thématiques, chacune delles réunissant les mêmes participants : représentants des administrations publiques, des associations de lutte contre le tabagisme, des industriels, des secteurs des cafés, hôtels, restaurants et des débitants de tabacs. Un « noyau dur » dexperts a ainsi été constitué regroupant tous les acteurs concernés qui a suivi les travaux de la mission pendant cinq mois.
Nous avons également souhaité que nos travaux soient transparents : les six tables rondes que nous avons organisées étaient publiques et le compte rendu de lensemble des débats qui figure en annexe du rapport de la mission témoignera du sérieux avec lequel chacun des thèmes de réflexion a été traité. Il témoignera également de latmosphère découte réciproque et de la parfaite courtoisie qui a présidé aux échanges. Grâce à la qualité des débats qui a permis une réelle prise de conscience des enjeux, les positions de chacun ont pu évoluer au cours des réunions.
Il était dautant plus nécessaire de rouvrir le dossier du tabac que le contexte a considérablement changé. Sur le plan scientifique, la nocivité du tabagisme passif est désormais avérée. Sur le plan juridique, la jurisprudence de la Cour de cassation a créé pour lemployeur une obligation de résultat en matière de sécurité des salariés. Sur le plan social, lensemble des sondages a mis en relief une attente très forte de la population en faveur dun durcissement des règles dinterdiction du tabac dans les lieux publics. Les exemples étrangers montrent, par ailleurs, que le dispositif novateur au début des années quatre-vingt-dix est maintenant incontestablement dépassé.
10
Ce qui nétait à lépoque quun problème social la gêne occasionnée par la fumée et le souci dassurer la cohabitation entre fumeurs et non-fumeurs constitue désormais un enjeu de santé publique. Aujourdhui, la nocivité du tabagisme passif impose au contraire que lon mette fin à la cohabitation forcée entre non-fumeurs et fumeurs.
À partir du constat unanime de la nécessité dune réforme, la question sest posé de lefficacité des aménagements à introduire : interdire davantage mais jusquoù et comment ?
Les conclusions de la mission témoignent du double souci qui a été le sien de ne pas stigmatiser les fumeurs tout en affirmant clairement le caractère prioritaire de lobjectif de santé publique. Ainsi, la nécessité de protéger les employés des méfaits du tabac excluait daccepter toute exception concernant un secteur dactivité ou un lieu donné. De même, la nécessité de protéger le public particulièrement exposé des jeunes a conduit la mission à préconiser une interdiction absolue dans les établissements scolaires, où il est proposé dinterdire linstallation de pièces réservées aux fumeurs. La même solution a été prise pour les établissements de soins et les établissements médico-sociaux pour des raisons évidentes.
Les intérêts économiques se sont bien entendu exprimés lors des tables rondes et les conclusions de la mission en tiennent compte à travers les mesures daccompagnement quelle préconise. Mais les préoccupations économiques appelant des réponses économiques, et les questions de santé publique exigeant des réponses de santé publique, la mission na pas souhaité prévoir un délai supplémentaire pour les secteurs des cafés, hôtels, restaurants, discothèques et tabacs. Elle a estimé que le souci de rapidité et de clarté devait prévaloir et que les aides qui devront, le cas échéant, être accordées doivent être indépendantes des décisions à prendre sur linterdiction du tabac dans les lieux à usage collectif.
Pour autant, une telle réforme, même attendue, voire souhaitée, doit être expliquée. Cest pourquoi, la mission a proposé le respect dun délai unique permettant dassurer linformation et les adaptations nécessaires. Il a été symboliquement fixé à la rentrée scolaire 2007, afin de souligner limportance de la lutte contre le tabagisme auprès de la jeunesse.
Dans le même esprit, et parce que la protection doit concerner à la fois les non-fumeurs et les fumeurs, au sein de la politique globale de santé publique, la mission demande que les crédits de prévention soient significativement augmentés.
Sur le support de la réforme loi ou décret la mission a finalement préconisé le recours au décret pour des raisons defficacité liées à lencombrement de lordre du jour parlementaire. Mais, en tant que président de cette mission et également à titre personnel jedois souligner que cette question a fait débat et , que la majorité des députés membres de la mission se sont individuellement