BAC-TECHNO-2017-PHILO-SUJET-1-CORRIGE
3 pages
Français

BAC-TECHNO-2017-PHILO-SUJET-1-CORRIGE

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

avec Corrigés bac 2017 Bac 2017 PHILOSOPHIE Séries TECHNO Sujet de dissertation : «Y a‐t‐il un mauvais usage de la raison ?» Ainsi commence le Discours de la méthode de Descartes:«Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent : mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que. » Commençons par réfléchir aux termes de l’énoncé : La raison est la faculté de connaître, de former des concepts, la capacité de combiner entre eux des jugements,de discerner le vrai et le faux. On l’oppose traditionnellement à la passion ou à la folie qui sont supposées altérer le jugement. L’usage de la raison permettant au contraire de « bien juger ». L’usage est le fait de se servir de quelque chose (un moyen) en vue d’une fin. Le « bon » usage, le « mauvais » usage : Le bon usage consiste à utiliser le moyen le plus adapté pour satisfaire au mieux un besoin (l’outil le plus fiable, le plus adapté à une tâche).

Informations

Publié par
Publié le 15 juin 2017
Nombre de lectures 18 352
Langue Français

Extrait

avec
Corrigés bac 2017
Bac 2017 PHILOSOPHIE Séries TECHNO Sujet de dissertation : «Y a‐t‐il un mauvais usage de la raison ?»Ainsi commence le Discours de la méthode de Descartes :«Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent : mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que. » Commençons par réfléchir aux termes de l’énoncé :La raison est la faculté de connaître, de former des concepts, la capacité de combiner entre eux des jugements,de discerner le vrai et le faux. On l’oppose traditionnellement à la passion ou à la folie qui sont supposées altérer le jugement. L’usage de la raison permettant au contraire de « bien juger ». L’usage est le fait de se servir de quelque chose (un moyen) en vue d’une fin. Le « bon » usage, le « mauvais » usage : Le bon usage consiste à utiliser le moyen le plus adapté pour satisfaire au mieux un besoin (l’outil le plus fiable, le plus adapté à une tâche). Le mauvais usage consisterait à : se servir d’un outil inadapté, ou à utiliser le bon outil mais en méconnaissant son mode d’emploi : Ici c’est le moyen lui‐ même qui serait mal maîtrisé et raterait son but. ou encore, tout en utilisant correctement le bon outil, à le détourner de son but premier pour en faire un usage malfaisant, préjudiciable : Ici c’est l’objectif visé par l’utilisateur qui est en cause.
Appliquons à présent ces définitions à notre sujet : On s’aperçoit qu’il peut être pensé à deux niveaux, celui des moyens et celui des buts. Si l’on s’en tient au niveau des moyens, on peut en effet s’interroger sur la manière dont les hommes utilisent leur raison : Tous en sont dotés, tous pensent en faire bon usage, nul ne se remet en question et pourtant… L’homme l’utilise mal, tombe dans de multiples pièges qui l’éloignent de la vérité. Aussi doit‐il se doter d’une méthode afin d’éviter ces écueils. Mais même si l’homme se dote de la méthode pour bien utiliser sa raison, même s’il met en œuvre des règles pour bien diriger son esprit, peut‐il y avoir un mauvais usage de la raison ? C’est‐à‐dire un usage dont le but serait malfaisant ? nuisible ?… Destiné à tromper, à manipuler autrui ?
1
avec
Corrigés bac 2017
On voit ici apparaître le « cœur » du sujet : Il ne s’agit pas seulement d’un problème « technique » qui se résoudrait à l’aide d’une méthode adaptée (même si cela s’avère déjà très difficile à mettre en œuvre !) mais il s’agit surtout d’un problème moral : Celui qui sait utiliser sa raison a une responsabilité dans l’usage qu’il en fait, vis‐à‐vis de lui‐ même et des autres. Repérer ce double niveau de lecture de l’énoncé montrerait que le candidat en a compris l’enjeu. Voici à présent quelques pistes et références possibles pouvant être développées. (Il ne s’agit que de possibilités, chaque candidat ayant abordé les notions différemment dans l’année.)I – Que seraient un « bon » et un « mauvais » usage de la raison ? Le mauvais usage : affirmer avant d’avoir réfléchi par soi‐même, juger « avec précipitation et prévention » (Descartes,Discours de la méthode), s’en tenir aux préjugés, se contenter de répéter les idées des autres (l’état de « minorité intellectuelle » due à « la paresse et la lâcheté » Kant,?Qu’est‐ce que les Lumières ), se fier à l’argument d’autorité, à l’opinion commune, aux croyances de notre époque (Spinoza,Lettres sur les spectres). Le bon usage : examiner avec soin et par soi‐même, douter, ne pas se contenter du vraisemblable, être exigeant avec soi‐même (aimer être réfuté, Platon), conduire sa pensée avec ordre, selon des règles simples (règles de la méthode, Descartes)la« … diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien » (Discours de la méthode, 1).Comment passer de l’un à l’autre : En en ayant le courage, en en prenant la décision, en assumant les risques(« …minorité dont il est lui‐même responsable puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autruiAie le courage de te servir de ton propre entendement, telle est la devise des Lumières »Kant), en décidant de se plier à une méthode exigeante (Descartes). Difficultés pour passer d’un mauvais à un bon usage : Tentation de la facilité (de l’opinion, des croyances, des réponses« rassurantes »Nietzsche), difficulté à s’affranchir de la tutelle d’autrui, à penser par soi‐même… II – En considérant à présent que l’on arrive à mettre en œuvre une méthode rigoureuse pour bien user de sa raison, quel « usage » allons‐nous en faire ? quel(s) objectif(s) poursuivons‐nous ? Un usage malveillant ? Disposer d’un pouvoir, soumettre autrui, le dissuader de penser par lui‐même :la grande majorité des hommes y compris le sexe faible tout entier« Que tienne aussi pour très dangereux ce pas en avant vers leur majorité, outre que c'est une chose pénible, c'est ce à quoi s'emploient fort bien les tuteurs qui, très aimablement, ont pris sur eux d'exercer une haute direction sur l'humanité. Après avoir rendu bien sot leur bétail, et avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures n'aient pas la moindre permission d'oser faire le moindre pas hors du parc où ils les ont enfermées, ils leur montrent le danger qui les menace si elles essaient de s'aventurer seules au dehors.» (Kant)
2
avec
Corrigés bac 2017
Quel « doit être » un bon usage de la raison : Y a‐t‐il un devoir de bien user de sa raison ? Une responsabilité particulière : Guider les autres vers la connaissance (cf. le rôle de l’éducation, la responsabilité des éducateurs,Traité de pédagogie, Kant, on peut aussi bien sûr penser à l’allégorie de la Caverne de Platon : le prisonnier libéré de son ignorance revient dans la caverne afin d’aider ses anciens compagnons à accéder à leur tour à la connaissance), : aujourd’hui paren mettant à jour les illusions, les erreurs Aider la société à progresser exemple en luttant contre les rumeurs, les approximations, les « fake news » qui nourrissent l’incompréhension, voire la haine… Si celui qui est capable de faire un bon usage de sa raison, ne la met pas au service des autres, commet‐il une sorte de « faute » ? On peut penser ici aux interrogations sur l’engagement et la responsabilité des intellectuels dans les débats de société.
Conclusion L’enjeu moral de ce sujet le rend particulièrement intéressant à traiter. Malgré tout un élève de série technologique qui aurait bien analysé le premier aspect du problème, peut déjà avoir rédigé une copie tout à fait convenable.
3
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents