Crises alimentaire & climatique
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Description

  • cours - matière potentielle : des millénaires précédents
  • cours - matière potentielle : des matières premières agricoles
  • redaction - matière potentielle : finale
  • cours - matière potentielle : dégradation
  • cours - matière potentielle : eau
  • cours - matière potentielle : favorables entre le moment de l' achat
Crises alimentaire & climatique INVESTIR DANS L'AGRICULTURE PAYSANNE DURABLE
  • demande en matières premières agricoles
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Crises alimentaire
& climatique
INVESTIR DANS L'AGRICULTURE
PAYSANNE DURABLELa crise alimentaire, la crise climatique et la crise des matières premiè-
INTRODUCTIONCOLOPHON SOMMAIRE res sont imbriquées l’une dans l’autre et doivent être gérées par une
politique cohérente.
Ont contribué au contenu de ce dossier :
La politique actuelle ne parvient pas à faire face à la liste crois-1. Brigitte Gloire, Thierry Kesteloot, Marieke
sante de défis internationaux auxquels la production agricole et
CONTEXTES ECONOMIQUE, ECOLOGIQUE ET Poissonnier, Stéphane Parmentier, François Graas,
l’approvisionnement alimentaire sont confrontés : la faim persistante SOCIAL INEQUITABLES Corentin Dayez, Saar Van Hauwermeiren et Bert
; la pression croissante d’une production non durable sur les écosys-Dhondt.
tèmes ; l’augmentation de la demande de produits agricoles de base ; p.05 1.1. Pauvreté, faim et concentration des pouvoirs
l’utilisation croissante de produits agricoles à des fins énergétique et 1.2. Ecosystèmes sous pression p.07 Rédaction finale : Pauline Bourtembourg
1.3. Et les petits producteurs dans tout cela ? p.11 industrielle ; la consommation non durable ; la concentration croissante
des pouvoirs au sein de la chaîne ; l’évolution de la spéculation sur le Photos : Tineke D’haese
marché sur des produits agricoles de base ; l’impact du changement cli-
Mise en page : Efraïm Sebrechts matique sur la production agricole ou encore l’accaparement de terres. 2.
EN QUOI LES POLITIQUES FONT-ELLES
Ce dossier est édité par Oxfam-en-Belgique. FAUSSE ROUTE ? Face à tous ces défis à affronter, la politique manque de cohérence :
www.cultivons.be 2.1. Un commerce inéquitable p.14 les politiques en matière de commerce, d’investissements, de dévelop-
redaction@oxfamsol.be 2.2. Une politique climatique peu ambitieuse p.16 pement, de climat ne sont pas harmonisées et ne tiennent pas compte
info@omdm.be 2.3. Un manque de régulation de la spéculation p.16 des droits fondamentaux et du développement durable. L’attention se
financière concentre davantage sur le modèle de production agro-industriel que
Editeur Responsable : Stefaan Declercq, 2.4. Des politiques d’investissements non durables p.18 sur le développement d’une agriculture paysanne durable et de chaînes
Rue des Quatre-Vents 60, 1080 Bruxelles 2.5. Des politiques favorisant les multinationales p.19 équitables. Pourtant, le modèle agro-industriel accentue les crises ali-
et l’industrie agroalimentaire` mentaire et climatique alors que l’agriculture paysanne durable permet
2.6. L’absence de politique de consommation p.21
de répondre aux défis sociaux et écologiques. La politique doit donc
durable
soutenir d’urgence ce modèle d’agriculture durable.

La campagne « CULTIVONS. La terre. La vie. Le monde. » d’Oxfam 3.
souhaite attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique quant SOUTENIR ACTIVEMENT DES ALTERNATIVES
aux défis énormes auxquels l’approvisionnement alimentaire mondial
doit faire face, et démontrer les carences de la politique actuelle. 3.1. Vers un système alimentaire durable p.23
3.2. Comment le commerce équitable peut-il p.25 Elle veut mettre en avant l’impact de cette politique sur la situation
stimuler l’agriculture durable ? économique, sociale et écologique des paysans et des communautés
3.3. Plus de politiques, moins de marchandisation p.28 locales du Sud. En outre, elle souhaite présenter des alternatives et
3.4. Donner de la voix pour plus de légitimité p.30 des propositions politiques concrètes en vue d’un approvisionnement
alimentaire équitable.
4. Cette campagne veut également montrer aux consommateurs et aux
PROPOSITIONS POLITIQUES POUR SOUTENIR acteurs politiques l’importance des conditions et du contexte dans
CES ALTERNATIVES lesquels la nourriture est produite, transformée et commercialisée.
Les consommateurs font partie de la solution, en décidant d’acheter
4.1. Réguler les marchés en fonction des droits p.33 et en faisant entendre leur voix de citoyens. Ils peuvent soutenir
fondamentaux l’agriculture paysanne durable et les producteurs agricoles défavorisés
4.2. Mettre en œuvre une politique climatique p.35
du Sud, en optant par exemple pour des produits issus du commerce
juste, ambitieuse et contraignante
équitable.
4.3. Investir dans le développement d’agricultures p.36
paysannes durables
Oxfam-en-Belgique n’est pas la seule à porter ce message. En collabora-4.4. Investir dans le commerce équitable p.37
tion avec d’autres organisations et réseaux, nous lançons un appel clair 4.5. La consommation durable comme levier de p.37
à un modèle d’agriculture paysanne durable. Chacun à notre manière, changement
et grâce à nos contacts dans le Nord comme dans le Sud, nous voulons 4.6. Que faire en tant que « consommateur-citoy p.38
échanger nos connaissances et expériences afin d’appuyer nos solutions en » ?
alternatives à la politique actuelle. En outre, cette campagne permet
à Oxfam-en-Belgique de lancer pour les 4 prochaines années une cam-
pagne ambitieuse au niveau international. Les différents affiliés d’Oxfam 5.
dans le monde entier vont se lancer pleinement dans cette lutte, avec un CULTIVONS LA TERRE. LA VIE. LE MONDE. p.39
message commun. Car il est question d’un approvisionnement alimen-www.cultivons.be
taire équitable et d’un avenir durable pour l’agriculture !
2 - .BEComment est-il possible que des millions de person-CHAPITRE 1 nes meurent aujourd’hui de faim dans un monde qui
produit pourtant plus qu’assez de nourriture pour
tous ?
Contextes
La faim est un problème persistant qui résulte de
rapports mondiaux inéquitables : la pauvreté, des economique, eco-
pratiques commerciales internationales inéquitables, logique et social le manque de soutien des paysans, l’accaparement
3de terres dans des pays en développement, la pres-inequitables
sion croissante sur les écosystèmes, la spéculation
sur les produits de base agricoles ou encore le 1.1 Pauvreté, faim et
manque d’investissements dans l’agriculture durable concentration des pouvoirs
et agro-écologique. Il s’agit en fait des symptômes
d’une profonde injustice : par qui la nourriture est-
Le système alimentaire actuel mène à des extrêmes :
elle produite, de quelle façon et pour quels marchés ?
abondance pour les uns, pauvreté et faim pour les
Bref, tout est question de pouvoir.
autres. Il produit à grande échelle plus que jamais et

1« suralimente » le monde occidental . D’autre part, le
Carte blanche des grands acteurs sur les marchés
système alimentaire n’a pas réussi -en 2010- à offrir
agricoles
de solution aux 925 millions d’affamés dans les pays
Notre système alimentaire est dirigé par les intérêts
en développement.
économiques d’un petit groupe d’acteurs agro-indu-
striels. Près de 70% des décisions prises concernant
Illustration 1 : Nombre de personnes souffrant de la faim dans le
le système alimentaire -y compris les décisions sur
monde (1969-2010)
les principales ressources telles la terre, l’eau, les
semences, la technologie et l’infrastructure- sont en-
tre les mains d’un petit groupe de spéculateurs, en-
treprises agroalimentaires, transformateurs et distri-
buteurs. Le taux de concentration qui traduit la part
de marché de quatre grandes sociétés en dit long :
en 2004, 73% du commerce des céréales, 33% pour
les semences, 60% pour les produits agrochimiques
4et 38% pour la biotechnologie étaient contrôlés par
quatre sociétés seulement.
En outre, les grands investisseurs considèrent la
nourriture comme un simple placement lucratif : ils
spéculent sur les produits de base agricoles et leurs
dérivés comme s’ils jouaient dans un grand casino.
La volatilité des prix qui découle de cette spéculation
est notamment un problème pour les petits paysans
et les plus pauvres. Les grands acteurs contrôlent

toute la chaîne et doivent à peine rendre des comptes
Source : Oxfam International Food Justice Campaign report,
à la société concernant leurs décisions et leurs inves-
2011.
tissements. Ils fonctionnent comme des oligopoles
mondiaux. Cette concentration de notre approvision-
Depuis début 2011, et pour la seconde fois en trois
nement alimentaire découle en réalité d’une mau-
ans, nous sommes confrontés à une crise alimentaire
vaise politique gouvernementale. Les grands acteurs
internationale. D’ici 2050, il est fort probable que la
des marchés agricoles ont en effet ‘carte blanche’,
nourriture devienne deux fois plus chère

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