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DICTIONAIRE DU KARATE
« JAPON »
AIKIDO : L'Aikido ou (Voie de l'union des énergies) fut fondée en 1942 par
Maître Morihei Ueshiba Tanabe 1883 - Iwama 1969. Enfant, ce dernier apprend
avec son père le Ken Jutsu et le So Jutsu de l'école Aoi Ryu. En 1898, il se rend
à Tokyo et étudie auprès de Tozawa Tokuzaburo le Ju-Jutsu du Kito Ryu. De
1903 à 1908, Masakatsu Nakai enseigne à Morihei Ueshiba le Ken Jutsu et le
Ju-Jutsu de l'école de sabre Yagyu Shinkage Ryu. Entretemps, en 1904, Morihei
Ueshiba participe à la guerre russo-japonaise, ce qui lui aurait permis d'étudier le
Ba Gua Zhang en terre mandchoue...
Quelques temps après son retour chez lui à Tanabe, Morihei Ueshiba s'embarque
pour Hokkaido où il fonde un dojo en 1912, à Shirataki. Il recontre alors Sokaku
Takeda, le leader de l'école Daito Ryu, dont il suivra l'enseignement de 1915 à
1922.
De 1919 à 1926 Morihei Ueshiba vit à Ayabe, dans la communauté du
mouvement de pensée Omotokyo, où il reçoit l'influence spirituelle du moine
Deguchi enfant, il avait déjà été initié au Shingon, au sein du temple Jizodera). Il
y pratique notamment le Koto Tama, ou (pouvoir des sons) basé sur les mantras
et les mudra, technique qui aura une grande influence sur sa future méthode.
Sur les conseils de Deguchi, Morihei Ueshiba, qui a reçu de Sokaku Takeda
l'autorisation d'enseigner, fonde un dojo où il donne des cours de Daito Ryu
Aiki-Jutsu aux adeptes de l'Omotokyo. Sokaku Takeda viendra y enseigner
quelques temps, en 1922.
Morihei Ueshiba, sous l'influence du Koto Tama notamment, modifie son
enseignement il se libére progressivement du cadre technique rigide des
enseignements qu'il a reçus jusqu'alors. Il rompt notamment avec le Daito Ryu
en abandonnant la garde shikaku carrée, au profit, pour les techniques à mains
nues, de la garde sankaku hanmi utilisée dans les techniques d'armes qu'il
maîtrise. La position triangulaire des pieds, caractéristique de l'Aïkido, est
directement issue de sa pratique des armes.
Morihei Ueshiba renomme sa méthode, maintenant différente de l'Aiki-Jutsu de
l'école Daito Ryu, en (Aiki Bu Jutsu). En 1926, l'expérience (d'éveil) qui suit 2
une séance d'entraînement très intense modifie sa vision du monde le terme
(Aiki Budo) devient plus approprié.
De 1927 à 1941, Morihei Ueshiba vit à Tokyo. L'Aïki Budo qu'il pratique alors
se compose de trois techniques : Ken Jutsu techniques de sabre, So Jutsu
techniques de lance et Tai Jutsu techniques à mains nues. Morihei Ueshiba
enseigne au Kobukan, un dojo qu'il a inauguré en 1930, ainsi que dans plusieurs
autres dojos.
A partir de 1942, Morihei Ueshiba laisse la direction du Kobukan à son fils
Kisshomaru, et s'installe à Iwama préfecture d’Ibaraki. Il passe son temps à
s'entraîner et à faire évoluer en conséquence sa méthode, qu'il renomme
(Aikinomichi), avant d'opter finalement pour (Aïkido), nom qu'il dépose en
1942.
Jusqu'à sa mort en 1969, Morihei Ueshiba enseigne de manière occasionnelle à
l'Aïkikai, le quartier général de l'Aikido fondé à Tokyo en 1948 et que dirige son
fils Kisshomaru - certains disent que l'enseignement prodigué par l'Aïkikai, ne
prenant pas en compte les modifications que Morihei Ueshiba a pu apporter à
son style jusqu'à la fin de sa vie, n'est pas celui du fondateur mais plutôt celui de
son fils...
Du style (officiel) propagé par l'Aïkikai, se sont développées certaines variantes,
dont les plus connues sont :
Kokikai Organization : Style fondé par Maruyama Shuji.
Korindo Aikido : Style fondé par Minoru Hirai.
Otsuki Aikido : Style fondé par Yutaka Otsuki.
Shin Shin Toitsu Aikido : Style fondé par Koichi Tohei.
Shinwa Taido : Style fondé par Yoichiro Inoue.
Shodokan / Tomiki Aïkido : Style fondé par Kenji Tomiki 1900-1979, un expert
en Judo qu'il avait étudié avec Jigoro Kano qui devint également l'élève de
Ueshiba en 1926. En 1941 au Kodokan, fut créé un groupe de recherche sur les
techniques de combat à mi-distance rikaku taisei ce groupe étudiait surtout les
techniques de coups atemi et de contrôle par pression sur les articulations.
Tomiki fit plusieurs conférences pour ce comité. Après la guerre, il revint au
Japon et en 1951, à l'université de Waseda, il introduisit l'étude des rikaku taisei
dans les cours de Judo. Utilisant d'abord le vocable (d'exercices de Judo), il finit
par employer le mot Aïkido en 1960. En 1958, Tomiki créa un club d'Aïkido à 3
Waseda. Le comité de l'université ayant exigé que (l'Aïkido soit compétitif),
Tomiki résolut le problème en créant les attaques à mains nues et avec poignard,
s'inspirant pour cela des rikaku taisei du Judo. La fédération de Tomiki Aïkido
fut créée en 1974, afin de promouvoir cette forme d'Aïkido sportif. Le Tomiki
Aïkido est actuellement implanté surtout dans les universités japonaises.
Yoseikan Aikido. Style fondé par Minoru Mochizuki.
Yoshinkan Aikido. La (maison du développement de l'esprit) fut fondée par
Gozo Shioda 1915- . Ce dernier, alors pratiquant de Judo, commença à
apprendre l'Aikijutsu en 1933 avec Ueshiba, duquel il fut Ushi Deshi disciple
interne pendant plus de 8 ans. Il créa son propre mouvement en 1955, avec
l'accord d'Ueshiba. Le Yoshinkan est un style dur.
BOJUTSU : Le Bojutsu est l’art d’utiliser le plus rationnellement possible un
bâton long ou Bo. C’est une discipline séculaire presque aussi vieille que
l’homme, bien que dans plusieurs écoles le bâton soit plutôt imaginé et utilisé
comme le manche d’un Naginata dont la lame se serait brisée au cours d’un
combat.
Sa pratique, sa manipulation et ses techniques, essentiellement à deux mains,
s’apparentent au Jojutsu et là encore se déroulent exclusivement sous forme de
Kata ou combats codifiés Kata Geïko, il n’y a donc jamais de combat ou
d’assaut libre.
Généralement le Bo s’utilise contre un autre Bo ou contre un sabre en bois ou
Bokken, voire contre deux sabres. De nombreuses écoles ou Ryu Ha subsistent
encore de nos jours mais on est très loin des trois cent recensées sous les Shogun
Tokugawa.
BUBISHI : Texte classique des arts martiaux d'Okinawa, de provenance
chinoise Wu bei zhi en chinois.
BUDO : Nom qui désigne l'ensemble des arts martiaux japonais pratiqués en
tant que voies spirituelles.
BUGEI : Terme désignant l'ensemble des techniques guerrières nippones.
BUSHI : On confond souvent à tort Bushi et Samouraï, or ces deux termes
correspondent à deux périodes et deux fonctions différentes de l'histoire du
Japon. Les Bushis apparurent réellement en 1185 quand ils gouvernèrent le
pays. C'étaient des hommes de guerre en armures. Le combat au coeur des
batailles était leur destinée. Leur rôle était toujours d'agrandir la puissance de
leur clan et donc ils s'affrontaient entre eux, en combats singuliers. 4
Les Samouraïs, apparus en 1615, étaient des fonctionnaires armés, au même titre
que les forces de l'ordre d'aujourd'hui. Ils obeissaient à des seigneurs tous
unifiés. Ils constituaient dans la société Japonaise une aristocratie qui gouvernait
le pays pour le compte du Shogun. Leur devoir principal restait de servir leur
maître dans la gestion de ses domaines et de ses intêrets. Ils ne se battaient que
très rarement.
Ere Yamamoto 300-710
Les ancêtres des Bushis sont apparus à l'ère de Yamato (300 ap J.C). A cette
époque le pouvoir se trouvait entre les premiers clans familiaux appelés (Uji)
très liés aux fonctions religieuses, grâce auxquelles ils détenaient un pouvoir
spirituel sur le reste de la population.
Ces clans se disputant le pouvoir, ils s'appuyaient sur des guerriers afin de
défendre leurs possessions et leurs titres. Ces futurs Bushis étaient surtout des
cavaliers utilisant des arcs courts, des lances et des épées à double tranchant.
Leur armure était réduite à une cuirasse et à un casque. Puis, avec l'apparition
d'un clan Impérial chaque Uji reçut une fonction dans le gouvernement du
Yamato. C'est le clan Mononobe qui reçut celui de diriger l'armée des guerriers.
Le titre Shogun apparut également sous l'ère de Yamato, titre provisoire donné
au général devant écraser les barbares non encore soumis. En 366, le Japon
lança une invasion de la Corée qu'elle soumit en partie en établissant un
royaume appelé le Minama, détenu durant presque 3 siècles, jusqu'en 663. Des
statuettes Haniwa représentent les Bushis de l'époque Yamato dans les grandes
tombes (Kofun) des seigneurs Japonais.
Ere de Nara 710-794
La période de Nara est très courte (85 ans), mais politiquement très importante.
En effet, après les lois édictées par Shôtoku Taishi, le Japon avait institué la
conscription militaire des paysans, encadré par les Bushis des grandes familles.
Ce système inspiré de la Chine se révéla très coûteux et assez mal adapté dans
un pays poursuivant la conquête du Nord de son territoire, encore aux mains des
tribus barbares.
Fujiwara Nakamaro, qui dirigeait le clan dominant à la cour Impériale, décida
d'abroger en 721 ce système afin de le remplacer par des guerriers
professionnels moins nombreux mais plus sûrs et plus efficaces. Il venait, ainsi,
de donner naissance à la classe des guerriers (Bushi) qui vont dominer le Japon
durant 7 siècles. 5
A partir de l'époque de Nara, les Bushis vont donc être des gardes armés au
service de la noblesse impériale et des grandes familles. Cette organisation
durera jusqu'en 1185, date de la prise de pouvoir au Japon par les Bushis.
Ere de Heian 794-1185
Il s'agit de la période charnière de l'histoire des guerriers du Japon. Après leur
organisation en professionnels à l'époque de Nara, les Bushis vont subir la
montée en puissance de l'aristocratie Impériale (Kuge) dont la richesse
artistique, intellectuelle et financière est à son zénith. Les guerriers apparaissent
alors comme rudes et brutaux dans cet univers de raffinement extrême.
Un fossé commence à se creuser entre les deux castes, bientôt abreuvé par des
sentiments contraires. Le mép