La recherche de l’absolu
177 pages
Français

La recherche de l’absolu

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Description

La Comédie humaine - Études philosophiques - Tome I. Quatorzième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Le mariage eut lieu au commencement de l’année 1795. Les deux époux revinrent à Douai passer les premiers jours de leur union dans la maison patriarcale des Claës, dont les trésors furent grossis par mademoiselle de Temninck qui apporta quelques beaux tableaux de Murillo et de Velasquez, les diamants de sa mère et les magnifiques présents que lui envoya son frère, devenu duc de Casa-Réal. Peu de femmes furent plus heureuses que madame Claës. Son bonheur dura quinze années, sans le plus léger nuage 

Informations

Publié par
Nombre de lectures 20
EAN13 9782824709932
Langue Français

Extrait

HONORÉ DE BALZA C
LA RECH ERCH E DE
L’ABSOLU
BI BEBO O KHONORÉ DE BALZA C
LA RECH ERCH E DE
L’ABSOLU
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-0993-2
BI BEBO OK
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Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
sous la licence Cr e ativ es Commons BY -SA
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.LA RECH ERCH E DE
L’ABSOLU
A MAD AME JOSÉP H I N E DELAN NO Y , N ÉE D OUMERC.
Madame , fasse Dieu que cee œuv r e ait une vie plus longue
que la mienne  ; la r e connaissance que je v ous ai v oué e , et qui,
je l’ espèr e , ég alera v otr e affe ction pr esque mater nelle p our
moi, subsisterait alor s au-delà du ter me fix é à nos sentiments.
Ce sublime privilég e d’étendr e ainsi p ar la vie de nos œuv r es
l’ e xistence du cœur suffirait, s’il y avait jamais une certitude à
cet ég ard, p our consoler de toutes les p eines qu’il coûte à ceux
dont l’ambition est de le conquérir . Je rép éterai donc  : Dieu le
v euille  !
DE BALZA C.
   D ouai dans la r ue de Paris une maison dont la phy
sionomie , les disp ositions intérieur es et les détails ont, plus que ceuxI d’aucun autr e logis, g ardé le caractèr e des vieilles constr uctions
flamandes, si naïv ement appr oprié es aux mœur s p atriar cales de ce b on
p ay s  ; mais avant de la dé crir e , p eut-êtr e faut-il établir dans l’intérêt des
é crivains la né cessité de ces prép arations didactiques contr e lesquelles
1La r e cher che de l’absolu Chapitr e
pr otestent certaines p er sonnes ignorantes et v oraces qui v oudraient des
émotions sans en subir les princip es g énérateur s, la fleur sans la graine ,
l’ enfant sans la g estation. L’ Art serait-il donc tenu d’êtr e plus fort que
ne l’ est la Natur e  ? Les é vénements de la vie humaine , soit publique , soit
privé e , sont si intimement liés à l’ar chite ctur e , que la plup art des obser
vateur s p euv ent r e constr uir e les nations ou les individus dans toute la vérité
de leur s habitudes, d’après les r estes de leur s monuments publics ou p ar
l’ e x amen de leur s r eliques domestiques. L’ar ché ologie est à la natur e
sociale ce que l’anatomie comp aré e est à la natur e or g anisé e . Une mosaïque
ré vèle toute une so ciété , comme un squelee d’ichthy osaur e sous-entend
toute une cré ation. D e p art et d’autr e , tout se dé duit, tout s’ enchaîne . La
cause fait de viner un effet, comme chaque effet p er met de r emonter à une
cause . Le savant r essuscite ainsi jusqu’aux v er r ues des vieux âg es. D e là
vient sans doute le pr o digieux intérêt qu’inspir e une description ar chite
cturale quand la fantaisie de l’é crivain n’ en dénatur e p oint les éléments  ;
chacun ne p eut-il p as la raacher au p assé p ar de sé vèr es dé ductions  ; et,
p our l’homme , le p assé r essemble singulièr ement à l’av enir  : lui
raconter ce qui fut, n’ est-ce p as pr esque toujour s lui dir e ce qui sera  ? Enfin,
il est rar e que la p eintur e des lieux où la vie s’é coule ne rapp elle à
chacun ou ses v œux trahis ou ses esp érances en fleur . La comp araison entr e
un présent qui tr omp e les v ouloir s se cr ets et l’av enir qui p eut les ré
aliser , est une sour ce inépuisable de mélancolie ou de satisfactions douces.
A ussi, est-il pr esque imp ossible de ne p as êtr e pris d’une espè ce
d’aendrissement à la p eintur e de la vie flamande , quand les accessoir es en sont
bien r endus. Pour quoi  ? Peut-êtr e est-ce , p ar mi les différ entes e xistences,
celle qui finit le mieux les incertitudes de l’homme . Elle ne va p as sans
toutes les fêtes, sans tous les liens de la famille , sans une grasse aisance
qui aeste la continuité du bien-êtr e , sans un r ep os qui r essemble à de la
bé atitude  ; mais elle e xprime surtout le calme et la monotonie d’un b
onheur naïv ement sensuel où la jouissance étouffe le désir en le pré v enant
toujour s. elque prix que l’homme p assionné puisse aacher aux
tumultes des sentiments, il ne v oit jamais sans émotion les imag es de cee
natur e so ciale où les baements du cœur sont si bien réglés, que les g ens
sup erficiels l’accusent de fr oideur . La foule préèr e g énéralement la for ce
anor male qui déb orde à la for ce ég ale qui p er siste . La foule n’a ni le temps
2La r e cher che de l’absolu Chapitr e
ni la p atience de constater l’immense p ouv oir caché sous une app ar ence
unifor me . A ussi, p our frapp er cee foule emp orté e p ar le courant de la
vie , la p assion de même que le grand artiste n’a-t-elle d’autr e r essour ce
que d’aller au delà du but, comme ont fait Michel- Ang e , Bianca Cap ello ,
mademoiselle de La V allièr e , Be etho w en et Pag anini. Les grands
calculateur s seuls p ensent qu’il ne faut jamais dép asser le but, et n’ ont de r esp e ct
que p our la virtualité empr einte dans un p arfait accomplissement qui met
en toute œuv r e ce calme pr ofond dont le char me saisit les hommes sup
érieur s. Or , la vie adopté e p ar ce p euple essentiellement é conome r emplit
bien les conditions de félicité que rê v ent les masses p our la vie cito y enne
et b our g e oise . La matérialité la plus e x quise est empr einte dans toutes les
habitudes flamandes. Le comfort anglais offr e des teintes sè ches, des tons
dur s  ; tandis qu’ en F landr e le vieil intérieur des ménag es réjouit l’ œil p ar
des couleur s mo elleuses, p ar une b onhomie v raie  ; il implique le travail
sans fatigue  ; la pip e y dénote une heur euse application du far niente
nap olitain  ; puis, il accuse un sentiment p aisible de l’art, sa condition la plus
né cessair e , la p atience  ; et l’élément qui en r end les cré ations durables,
la conscience . Le caractèr e flamand est dans ces deux mots, p atience et , qui semblent e x clur e les riches nuances de la p o ésie et r endr e
les mœur s de ce p ay s aussi plates que le sont ses lar g es plaines, aussi
fr oides que l’ est son ciel br umeux  ; mais il n’ en est rien. La civilisation a
déplo yé là son p ouv oir en y mo difiant tout, même les effets du climat. Si
l’ on obser v e av e c aention les pr o duits des div ers p ay s du glob e , on est
tout d’ab ord sur pris de v oir les couleur s grises et fauv es sp é cialement
affe cté es aux pr o ductions des zones temp éré es, tandis que les couleur s les
plus é clatantes distinguent celles des p ay s chauds. Les mœur s doiv ent
nécessair ement se confor mer à cee loi de la natur e . Les F landr es, qui jadis
étaient essentiellement br unes et v oué es à des teintes unies, ont tr ouvé les
mo y ens de jeter de l’é clat dans leur atmosphèr e fuligineuse p ar les
vicissitudes p olitiques qui les ont successiv ement soumises aux Bour guignons,
aux Esp agnols, aux Français, et les ont fait frater niser av e c les Allemands
et les Hollandais. D e l’Esp agne , elles ont g ardé le lux e des é carlates, les
satins brillants, les tapisseries à effet vig our eux, les plumes, les mandolines,
et les for mes courtoises. D e V enise , elles ont eu, en r etour de leur s toiles
et de leur s dentelles, cee v er r erie fantastique où le vin r eluit et semble
3La r e cher che de l’absolu Chapitr e
meilleur . D e l’ A utriche , elles ont conser vé cee p esante diplomatie qui,
suivant un dicton p opulair e , fait tr ois p as dans un b oisse au. Le commer ce
av e c les Indes y

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