Zénis et Almasie
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Zénis et AlmasieSébastien-Roch Nicolas de ChamfortŒuvres complètes de Chamfort, Tome 4ZÉNIS ET ALMASIE,BALLET HÉROÏQUE.REPRÉSENTÉ DEVAIT SA MAJESTÉ, À CHOISY, EN SEPTEMBRE 1773.ZKISIS ET ALMASIE 5BALLET HÉROIQIE.VVVVVVV»VVVXVVV*V\/V'V*\.'VV\VVVVVVVV\.'VV»VVV\l'%'V'\VV'WV>(W*X/WVi(VWWVVV«.^*VVWLe Théâtre représe7ite un désert hérissé de rochers, et l'on voit au fond un volcanqui Jette des feux.SCÈNE PREMIÈRE.ZÉNTS , seul.Ij'est toi, cruel Ainour, qui dccliiros mon cœur. Malgré le voile épais, qui couvre manaissance, La r; ine de Meniphis partageait mon ardeur. J'avais sauvé ses jours; etsa reconnaissance, En me donnant la main, couronnait ma valeur ;Mais une barbare puissance M'a ravi cet objet si cher à mon bonheur. Je chercheen vain l'ennemi qui m'outrage : Mille obstacles affreux, mille d.ingcrs divers,S'oUrent sans cesse à mon passage. Cependant une voix m'arrête en ces déserts,Et d'un sort moins cruel m'annonce le présage. C'est un piège fatal , peut-être, oùl'on m'engage. N'importe. ï'allût-il combattre les enfers, L'excès de mon amourservira mon courage. Que vois-je ! contre moi déchaînent-ils leur rage ?[Des înonstres sortent des rochers. )� � � 388 OEl'VRKS 'VNE VOIX.Zénis, d'aucun (lang;er ne sois épouvanté , Si Iti veux être instruit de ta naissance.zÉnis , en mettant le suhi'e à la main.Je t'obéis, et ma constance Me fera trionipher de mon adversité.( // eombat les monstres et les fait fuir. Un aigle parait , et . vole autour du ...

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Zénis et Almasie
Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort
Œuvres complètes de Chamfort, Tome 4
ZÉNIS ET ALMASIE, BALLET HÉROÏQUE. REPRÉSENTÉ DEVAIT SA MAJESTÉ, À CHOISY, EN SEPTEMBRE 1773. ZKISIS ET ALMASIE 5 BALLET HÉROIQIE. VVVVVVV»VVVXVVV*V\/V'V*\.'VV\VVVVVVVV\.'VV»VVV\l'%'V'\VV'WV>(W*X/WVi(VWWVVV«.^*VVW Le Théâtre représe7ite un désert hérissé de rochers, et l'on voit au fond un volcan qui Jette des feux. SCÈNE PREMIÈRE. ZÉNTS , seul. Ij'est toi, cruel Ainour, qui dccliiros mon cœur. Malgré le voile épais, qui couvre ma naissance, La r; ine de Meniphis partageait mon ardeur. J'avais sauvé ses jours; et sa reconnaissance, En me donnant la main, couronnait ma valeur ; Mais une barbare puissance M'a ravi cet objet si cher à mon bonheur. Je cherche en vain l'ennemi qui m'outrage : Mille obstacles affreux, mille d.ingcrs divers, S'oUrent sans cesse à mon passage. Cependant une voix m'arrête en ces déserts, Et d'un sort moins cruel m'annonce le présage. C'est un piège fatal , peut-être, où l'on m'engage. N'importe. ï'allût-il combattre les enfers, L'excès de mon amour servira mon courage. Que vois-je ! contre moi déchaînent-ils leur rage ? [Des înonstres sortent des rochers. ) ��388 OEl'VRKS ' VNE VOIX. Zénis, d'aucun (lang;er ne sois épouvanté , Si Iti veux être instruit de ta naissance. zÉnis , en mettant le suhi'e à la main. Je t'obéis, et ma constance Me fera trionipher de mon adversité. ( // eombat les monstres et les fait fuir. Un aigle parait , et . vole autour du théâtre. ) LA MÊME VOIX. ��Zénis, suis cet aigle rapide, El tu pourras revoir l'objet qui l'a cbarnié. zÉNIS. Dieu des amans , c'est toi , c'est la voix qui me guide ; Par l'espoir le plus doux je me sens animé. Que vois-je ?... ô fortune perfide ! L'aigle s'est abîmé dans cestorrens de feux... [L'aigle s'ahime dans le volcan. ) y y vole , je m'expose au sort le plus affreux. Un cœur ([ui sait aimer est toujours intrépide.
[Zcnis se jette dans le volcan. ) ��DE CHA.MFOKT. 38f) SCÈNE II. Le théâtre change , et représente un palais superbe. La princesse Almasie parait endormie , au fond du théâtre , sous un pavil- lon magnifique. On voit , à côté d'elle , sur un riche carreau , un sceptre d'or. ZÉNIS , ALiVIASIE. ��Quel changement! où suis-je ?... Et quel palais pompeux î Que vois-je ?... Est-ce l'objet de l'amour le plus tendre ? Aux transports que je sens pouvais-je me méprendre ? C'est elle que le sort rend enfin à mes vœux. ��Ciel! Zénis !... en quels lieux roflrez-vous à ma vue ? Ah! dissipez l'eflroi de mon âme éperdue. Quel pouvoir vous a fait découvrir ce séjour ? ��Puisque j'y revois Almasie, Je dois ce miracle à l'Amour. ��Auriez-vous }»u fléchir le souverain génie Qui commande eu ces lieux, qui m'y lient'asservie ��Dieux! qu'enlends-je?... Ln génie est maitre en ce palais ? ��390 GF.UVJiES ALMASIE. O ciel ! vous l'ignorez... quel orage s'apprête ! Zénis , craignez-en les eirels, Dérobez-vous à la tempête. zÉNis. Vous tremblez, il vous aime... AtJMASlE. ��El mon cœur en gémit. ��II peut vous réduire en poudre ; Il veut, et tout obéit ; Sur les ailes des vents il fait voler la foudre ; Il regarde la terre , et la terre frémit. Ue ses soupçons craignez la violence. ��Je ne crains que votre inconstance , Et je méprise son courroux. ��Que dis-tu ?... Fuis Zénis, fuis ses transpo]ls jaloux. 11 y va do tes jours, fuis des momcns tenibles. Le pouvoir du génie est prêt de t'accabler. Dans ce pal lis, des esprits invisibles Veillent sans cesse et peuvent t'immolei'. S'ils touchaient seulement ce sceptre redoutable, lu le verrai^ lui-même, au milieu des éclairs, Siu' un (liai- eiillammé paraître dans les airs , El tu serais l'objet de sa haine implacable. ��DE CHAMFORT. SqI ZÉNIS. Vous cherchez vainement ù aie faire trembler. Je vous adore et brave sa puissance. ALMASIE. Je sens, à chaque instant, mes craintes redoubler... Tout semble s'animer pour venger son oll'ense.... Ces colonnes , ces murs paraissent s'ébranler... Peut-être il n'est plus temps d'éviter sa vengeance. zÉNIS. Non, je ne le crains point. (e« brisant le sceptre. ) Qu'il paraisse.
( Dès que le sceptre est brisé , on entend une tempête affreuse ; le théâtre s'obscurcit , le tonnerre gronde. ) ALMASIE. Ah! grands dieux! ZÉNIS. Je veux en triompher, ou périr à vos yeux. CHOEUR d'esprits INVISIBLES. O crime épouvantable ! O jour funeste, jour alTreux! Tu vas périr , mortel audacieux, La foudre va partir , et punir le coupable; Tu vas périr, mortel audacieux. SCÈNE III. LE GENIE , paraissant dans les airs , sur un char de feu , ALMASIE, ZÉNIS. ALMASIE. Je me meurs. ��3q9. oeuvres LE GÉNIE. Quel spectacle à mes jeux se présente ? Almasie éperdue et mon sceptre brisé ! Punissons, punissons une audace insolente : "Vengeons mon pouvoir méprisé. Ministres de mes lois, venez, servez ma rage ; Paraissez, enchaînez l'ennemi qui m'outrage. SCÈNE IV. TROUPE DE GÉNIES , LE GÉNIE, ALMASIE, ZÉNIS, CHOEUR DE GÉNIES. Nous t'obéissons , Tu connais le crime , Nous en frémissons , Frappe ta victime. ALMASIE. Juste ciel ! ^ LIi GÉNIE. Tu devrais mieux cacher ta douleur , Voilà donc le rival qui règne dans ton âme ? C'est lui qui m'enlève ton cœur , Et qui fait mépriser mes bienfaits et ma flâme. ALMASIE. Ah! seigneur, écartez des soupçons odieux. LE GÉNIE. Quel est donc son projet? et quel pouvoir suprême L'a fail pénétrer en ces li<Mix ? ��DE CllAMFOllT. SqS ALMASIE. Hélas! je l'ignore moi-même. LE GÉME. Je te soupçonne, j'en gémis; Mais s'il n'est pas l'objet de ton amour extrême , Prends ce fer; frappes... tu frémis ! ( // lai donne an poignard. ) Ah ! perfide , tu me trahis. ALMASIE. M'oses-lu proposer un forfait que j'abhorre ?
Pour calmer ta fureur , j'immolerais Zénis!... J'immolerais ce que j'adore ! ZENIS. Ah ! cet aveu me venge , et je brave le sort. LE GÉNIE. Et toi , tu m'offenses encore : C'est donc à moi de te donner la mort. ALMASIE. Barbare... arrête : S'il faut du sang pour t'appaiscr. Donne ; iDa main est toute prête : {^Elle veat arracher le. poignard , pour s'en frapper. ) C'est le mien que je vais verser. LE GÉNIE , faisant signe aux Génies de se retirer. C'est assez. Il est temp sdc me faire connaître. ��394 QCCVRES Tendres amans , vos tourniens sont finis. J'ai su vous éprouver. Ton courage , Zénis, Annonce à l'univers le sanj^ qui l'a fait naître. ( à .Hina<-ie. ) Et vous , de votre cœnr je connais tout le prix; Soyez heureuse enfin , vous uiéritez de l'être ; Pardonnez-moi vos maux , je vous donne mon fils. ��Votre fils!.. ��ALMASIE. ��ZENIS. ��Vous mon père ! Ah ! pourquoi si long-lcmps m'en avoir l'ait mystère I LE GtNlE. Ma tendresse, mon fils, m'en imposa la loi. La naUire loujours rend la naissance égale. Ce n'est qu'en sillustiaiil qu'on met un iutervale Entre tous les mortels et soi. S'ils ne gravent leur nom au temple de mémoire, Les enfans des héros sont dans l'obscurité; C'est par sa propre gloire Que l'on détruit l'égalité. zÎ;nis. Amour , voilà relVct de tes divins oracles. LE GÉNIE. Ils n'étaient dictés que par moi. J'ai voulu l'opposer des dangers , des obstacles; ��'^ l>r. CHAMFOUT. 39.'! J'ai vu ton Tune incapable d'efiVoi, Et je viens partager mon empire avec toi. zéms. A A'os bienfaits déjàmon cœur ne peut suffire. Almasie est à moi. Puis-ie former des vœux ? Mon père, en couronnant mes feux. Vous avez fait bien plus que me donner l'empire. LE GÉNIE. Votre bonheur, mon fils, est tout ce que je veux.
ALMISIE , ZÉ.MS. Triomphe , Amour, règne sur nous sans cesse , Dans nos cœurs lance tous tes traits ; ^ Que chaque jour notre lionheur renaisse, Nous le devons à tes bienfaits. LE GÉISIE. ( La fête commence. ) Chantez l'Amour ; célébrez sa victoire ; Il est le plus char:nant des dieux : Il soutient son empire , en comblant tous vos vœux , C'est le plaisir qui prend soin de sa gloire. LE cuoEun. Chantons l'amour, etc. LE GÉ>"IE. Esprits sous mes lois réunis, Pour votre roi , reconnaissez mon fils. Qu'il déchaîne les vents, qu'il lance le tonnerre , Qu'il soulève et calme les mers, ��396 OEUVRES Qu'il règne ^iir tout l'univers , Et soit r.i!l)itre de la terre. ��Mon pouvoir va me rendre heureux. Devenez inniiorlellc, adorable Alniasie ; Que vos attraits , que votre vie Durent autant que l'excès de mes feux. ��Si vous m'êtes fidèle . Que mon bonheur sera parfait ! Mon immortalité lîe peut être tm bienfait . Qu'cn^\ DUS voyant brûler d'une amour éternelle. ��Partagez mes suprêmes droits , Et régnez dans les Cieux, sur la terre cl sur Tonde. Il est plus doux d'obéir à vos lois , Que d'en pouvoir donner au monde. VLMASIE. ( Ofi ilan.sr. ) Les traits (jue l'amour lance Sont toujours des traits vainqueurs; Il règne sur tous les cœurs , Pourquoi lui faire résistance? Cédons au plus charmant des dieux ; L"efrort qu'on fait pour se défendre ISe sert qu'à rendre Son triomphe plus glorieux. Les traits , etc. ��DE CHA.MFORT. 897 ALMASiE . alternativement avec le chiear. Est-il s;ms aimer, Des biens qu'un cœur désire ? Non : l'amour seul peut charmer; Doil-on s'allarnier Des transports qu'il inspire ? Non, laissons-nous entlammer. CHOEIR. Est-il sans aimer , etc. ��Dans ces lieux il choisit son empire ; L'air qu'on y respire Est rempli de ses feux ; Au tendre délire, , Aux soins amoureux. Cédons, ici tout conspire Pour nous rendre heureux. CHOEUR. Est-il sans aimer, etc. ALMASIE. Dans ses chaînes, S'il est quelques peines, Les soupirs Font naître leslaisirs.
Aimons^ sans nous contraindre ;
Doit-on craindre ,
��Sous ses lois, Quand on fait un bon choix ? Que nos voix Célèbrent son empire ; Qu’on entende dire Mille et mille fois :
Est-il sans aimer, Des biens qu’un cœur désire ? Non, l’amour seul peut charmer ; Doit-on s’alarmer Des transports qu’il inspire ? Non, laissons-nous enflammer.
CHŒUR.
(Ballet général.)
FIN DE ZÉNIS ET ALMASIE.
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