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Publié par
Publié le 04 octobre 2014
Nombre de lectures 47
Licence : Tous droits réservés
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

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Le magazine des auteurs
Qui est-il ? Je m’appelle à l’état civil N’Dri Etty Macaire. Je suis né en 1967 à Bocanda. Ma mère est baoulé ; elle est originaire du Centre de la Côte d’Ivoire, précisément de Bouaké. Femme anal habète elle m’a
LE FESTIVAL IVOIRIE
Mon enfance s’est passée dans le cocon familial. Mon père est polygame; il est mari de quatre femmes et père de seize enfants. J’ai passé donc m o n e n -Son parcours f a n c e scolaire d a n s
Son enfance
maison de retraite et où se trouve ses palmeraies. Mon géniteur a été chef de son village pendant vingt ans. J’ai eu l’occasion, surtout pen-dant les vacances scolaires, de suivre des procès dans le strict cadre coutumier.
N DE LA CREATION LITTERAIRE CHEZ LES JEUNES 2015
Le thème choisi pour ce festi-val est : une plume contre les grossesses en milieu scolaire. Nous avons opté pour ce thème en raison des dernières statistiques sur les grossesses en milieu scolaire. Selon ces
statiques, cinq mille cas de grossesses ont été enregistrés en 2013 en milieu scolaire. Face à cette situation, il nous faut agir promptement par la sensibilisation de la jeunesse, la frange concernée.
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Par ce festival, nous enten-dons sensibiliser les jeunes sur les effets des grossesses sur leurs rendements scolaires afin de les emmener à adop-ter des comportements pou-vant garantir leur avenir.
Le magazine des auteurs
J’ai pu découvrir la virtuosité des maîtres de la parole et au-tres notables du village. Parmi eux se trouvaient de véritables magiciens du verbe, des poètes, comme vous ne pou-vez pas l’imaginer. J’adorais les écouter. Je regrette aujourd’hui de n’avoir as eu l’idée de les en-registrer. J’ai fait l’école primaire dans mon village, à Badasso. Fils d’instituteur rigoureux de l’an-cienne école, j’étais soumis à un régime strict. J’avais le devoir d’enregistrer de bons résultats. Je devais donner l’exemple. Au CM2, lors des essais, j’occupais toujours la seconde place. Mon père voulait que j’occupe la tête du classement. Celui qui me devançait était meilleur que moi ; c’était mon meilleur ami d’en-fance et même dans la vie ac-tive. Après l’entrée en sixième, je fus orienté au collège moderne II de Dabou. Mon proviseur était un français très rigoureux. A partir de la quatrième, mon envie de faire des études de let-tres se dilata. J’étais brillant en expression écrite et orale. Faire une seule faute en dictée me rendait malade. Je raffolais les romans et je rêvais d’écrire un jour. Le BEPC en poche, je fus orienté à la Colline Verte, le mythique Lycée Moderne de Dabou. J’avais pour proviseur un métis du nom de Balessac (je doute de l’orthographe du
nom). Dans cet établis-s e m e n t , mes pré-dispositions en littéra-ture s’ac-centuèrent sous l’auto-rité d’excel-l e n t s p r o f e s -seurs. En Terminale, mon prof de Philo M. Biagné me d o n n a envie de faire des études en Philo. J’étais le premier de l’établis-s e m e n t dans cette discipline. Et il prenait plaisir à faire lire mes copies dans les classes. Après le Bac, je fus orienté en lettres modernes. Je ne pouvais pas aller en philo car j’étais très faible en math. A l’époque, pour aller en philo, on exigeait une moyenne de 10 en math. Entré à l’Ens par la suite, j’eus un parcours sans ac-croc. A l’obtention du Capes en 1992, la même année, je fus
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re-cruté comme professeur de lettres modernes et fus affecté au Lycée Municipal de Bouna. Cette affectation fut un choc pour moi. Car cette ville était à des centaines kilomètres de mon espace vital qui était le sud. Le climat y était rude et j’y ai été souvent malade.
Le magazine des auteurs
Etty Macaire et Thierno Monenembo lors d'un forum littéraire à l'institut français
Un dramaturge
De Bouna à Divo en passant à Tanda, en plus de ma fonc-tion, je montais des troupes théâtrales avec des élèves. Ma troupe de Tanda après un concours fut sélectionnée avec trois autres troupes pour jouer au palais de la culture. C’était en 2002. En 2005, j’avais déjà écrit six pièces de théâtre de belle facture : La Main de Dieu, Une si Grande Honte, Un terrible Secret, Au nom de Mes Ancêtres, Sika le Prix de la Cupidité et Le Fruit dé-fendu. Les éditions Balafons vont publier Une si Grande Honte dans les mois à venir. C’est la Pièce Au nom de mes ancêtres qui a inspiré La Loi des Ancêtres mon se-La Loi des Ancêtres, roman de M. Etty édité par cond roman édité. La pièce les éditions Matrice Le Fruit Défendu également a inspiré un roman portant encore soumis mes tapus- d’emblée. Et je suis un fon-le même titre. Je crits poé- damentaliste du bien dire et procède ainsi car ilSon histoire aveciques à un du beau dire. Pour moi, le est plus facile de éditeur. style est ce qui fait une l’écriture faire éditer un œuvre littéraire. Quelque roman qu’une pièce de Mon histoire l’histoire, il faut que l’écriture théâtre. avec l’écriture a commencé qui la porte soit belle, sédui-J’écrivais aussi de nombreux donc avec le théâtre et la sante… poèmes que je faisais réciter poésie. En réalité, je suis J’ai commencé à écrire les par mes élèves lors des fes- poète dans l’âme. En lisant romans tivités. Jusque là, je n’ai pas mes romans, on le perçoit
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Le magazine des auteurs
Je suis venu à l’écriture en dant des semaines, des coup, je peux finir d’écrire commençant d’abord par mois, des années. Je la un roman. lire. Je suis un dévoreur de tourne et la retourne dans Gloire et Déclin Apocalyp-livres, un rat de biblio- tique est de façon chrono-thèque. Partout où m’aSes œuvreslogique ma dernière œuvre amené mon aventure sco- écrite, même si elle a été la laire, j’ai eu à sympathiser première à être éditée. avec des bibliothécaires. De ma tête. Mais, dès que je Tous ceux qui ont lu le ma-cette façon, je pouvais lire m’assois pour écrire, je ne nuscrit ont été subjugués plus que les autres. Au- m’arrête plus. Les phrases par l’écriture poétique. jourd’hui encore, j ette œuvre m’a été continue de lire. inspirée par bon un rythme vertigi- nombre de rois et neux. Je lis égale- e chefs d’Etat afri-ment de nombreu cains. C’est l’abou-tapuscrits que l’on issement de mes m’expédie pou longues méditations avis. sur la problématique Au collège, je fai- u pouvoir et la sais la différence chute des grands pendant les devoirs hommes. La Loi des de français lorsque ncêtres est un l’expression écrite roman audacieux, portait surtout su u point de vue de les sujets d’imagina- la narration. Un tion. Mes profs de roman avec deux français aimaient narrateurs. J’ai voulu dire que je devien- écrire quelque drais écrivain un chose de différent et jour. Mes premiers e pense l’avoir poèmes évidem- réussi. ment étaient adres- e n’aime pas et je ne sés aux plus belles eux pas trop parler Gloire et Déclin apocalyptique, roman publié filles de ma classe. e mes œuvres, car au Canada à dhart éditions De la poésie, je s st le rôle du lecteur, passé au théâtre. Le roman coulent car tout est à matu- le premier critique, de le est venu bien après. rité en moi. En trois mois, si faire. A chacun d’en tirer Moi, je porte l’histoire que mes activités d’enseignant une interprétation, un je dois écrire en moi, pen- ne me prennent pas beau- message.
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Le magazine des auteurs
Trois œuvres signées Ma-caire Etty vont être publiées les mois à venir. Les éditeurs ont déjà donné leur accord. Bientôt, je vais m’occuper à proposer mes œuvres poé-tiques aux éditeurs. Si les éditeurs locaux se font réti-cents, je les ferai éditer en Europe.
Le critique littéraire
Je mes suis intéressé à la cri-tique littéraire de façon natu-
relle. J’aime interpréter les œuvres et y voir à quel ni-veau se trouve son originalité et le génie de l’auteur. Je m’amusais aussi à en relever les failles, les faiblesses. C’est sous la férule de Tiburce Koffi que j’ai commencé à produire des textes critiques. J’ai dû par la suite étudier l’histoire de la critique litté-raire et toutes les grandes écoles de la critique : De la critique dogmatique à la cri-tique des structuralistes en passant par la sociocritique, la psychocritique, la critique
biographique etc. Ce travail bénévole, à mon avis, a par-ticipé à la promotion du livre ivoirien. Ce travail aussi a donné un regain de vitalité à la critique qui avait com-mencé à battre des ailes. J’ai fait la critique pendant des années pour le quotidien Le Nouveau Courrier. Je dois vous révéler que je lis et propose des textes critiques pour ce journal sans rien re-cevoir en retour. En bref, je ne suis pas payé pour le tra-vail que je fais.
Tiburce Koffi et Macaire Etty, lors d'une dédicace à la librairie Aleph du Plateau
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Le magazine des auteurs
Fils de Bonoua
Je réponds au nom de Cédric Marshall KISSY. Né à Grand-Bassam, quoique originaire de la ville de Bonoua, à quelques 19 kilomètres de ma ville de naissance. Bo-noua ou la cité des ana-nas, Bonoua ou en langue abouré « Obol-won », à l’orée des bois (forêts). C’est dans cette même ville que résident mes parents. J’ai quatre sœurs - dont trois cadettes - avec qui j’ai de très bonnes rela-tions. Pour mon cursus sco-laire, après l’entrée en sixième, je quitte le vil-lage où enseignait mon père pour Bonoua où, en même temps que ma sœur aînée, je m’inscris au lycée mo-derne de Bonoua qui, si vous l’ignoriez, est considéré comme un établissement d’excel-lence reconnu pour sa qualité sur le plan national. Il ne s’agit pas de faire une quelconque publicité, mais… à César ce qui n’est pas à Dieu. Je vous invite à aller voir de plus près. En septembre 1999. En 2003, j’obtiens le BEPC et
trois ans plus tard, le baccalau-réat, série A 2, en 2006. L’année d’après, je m’inscris au département de lettres modernes de l’Université F.H.B de Cocody. A cause des grèves à répétition et de la crise politique, ce parcours
universitaire est parsemé d’in-terruptions, chose valable pour tous les étudiants des universités ivoiriennes. Je suis actuellement en master II, lettres modernes, option poésie africaine. J’ai choisi la poésie parce que, je le pense, c’est mon univers,
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mon environnement naturel. Je veux franchir le pont qui sé-pare le créateur de l’exégète. Au quotidien, je suis
Affamé de rencontres…
q u e l q u ’ u n qui accorde une très grande place aux relations h u m a i n e s . Toujours faire des rencon-tres, échan-ger, discuter, p a r t a g e r . C’est l’une des raisons pour les-quelles je connais une vie associa-tive très dense. Je suis membre de diverses as-sociations à l’école, à l ’ é g l i s e … Entre autres, je suis pour l’an-née 2013-2014, secrétaire général diocésain de la Jeu-nesse Etudiante Catholique (JEC), une association qui a vu le jour depuis 1928 auquel j’appartiens depuis plus de dix ans. Je suis membre de nom-breux bureaux d’associations.
Le magazine des auteurs
Cela n’est pas sans inconvé-nient, je l’admets, n’em-pêche que j’y fais beaucoup de rencontres. Et une ren-contre, je le dis souvent, est toujours un étonnant voyage.
… et de connaissances
J’ai toujours été attiré par le journalisme. Mais de nom-breux facteurs, notamment l’atmosphère politique de ces dernières années, m’ont quelque peu dissuadé. Peut-être qu’un jour je changerai d’avis. En attendant, c’est avec plaisir que je rédige quelques articles ça et là. Je suis aussi passionné par l’informatique en général et l’infographie, la publicité. Quand bien même je suis étudiant ès lettres, je suis at-tiré par une pluralité de for-mations. La philosophie. La sociologie. Le droit. L’his-toire. Quand j’en aurai la la-titude, je ne m’en priverai pas. Pour l’heure, d’autres priorités retiennent mon at-tention.
Mon histoire avec la littérature :
à la quête de la confiance En classe de quatrième et de troisième, maintes fois je me suis posé cette question : mais comment arrivent-ils à écrire ces livres ? Et sans grande conviction, je me disais que j’en ferais de même. En classe de première, je jouais à ce jeu : noter une série de m o t s n o u -v e a u x tirés du diction-naire et m’amu-ser à en p r o -duire un c o u r t texte. A force de jouer à ce jeu, j’ai fini par y prendre goût. Et j’avais réussi à écrire trois ou quatre textes plus ou moins rimés. Et puis les cours se faisant plus intenses, j’arrêtai cet exercice qui n’avait pour but que de me divertir. Enfin, c’est ce que je me suis tou-jours dit. Et puis commence l’étude de l’œuvre intégrale La ronde des jours de Bernard Dadié. Avec mon voisin de derrière, un ami très proche
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du nom d’Hermès, nous avions mémorisé le texte « Retour » extrait de ladite œuvre poétique. Depuis, nous nous amusions à le dé-clamer à deux. Ce n’est peut-être pas le plus beau poème que j’aie lu (point de vue strictement personnel), mais je ne manque jamais de le citer car, je le crois, tout
est parti de là. En effet, dé-cidé-je d’écrire des poèmes dans ce même registre de mal-être, de révolte… Mais je perds rapidement le premier texte que j’écris sur une feuille volante. Décou-ragé par cet incident, j’arrête cet exercice. En classe de première. Mais un soir, à 22h, alors en classe de terminale, je res-sens à nouveau le désir d’écrire quelque chose. Un poème avec des rimes.
Le magazine des auteurs
Cette fois-ci, je le range soi-gneusement de peur de l’égarer. Et pendant la prépa-ration de l’examen, j’écrivais une fois en passant entre deux révisions. Après le suc-cès au bac, le temps d’attente avant le début des cours sur la fac est long. Je m’ennuie au bout du compte. C’est dans cette pé-riode que je me mets véritable-ment à l’écriture. De septembre 2006 à juin 2007. Les cours com-mencent enfin. Mais je ne perds pas pour autant cet en-train. Surtout que les cours sont rares. Deux jours par se-maines. Je passe l’essentiel de mon temps entre Faculté, l’écriture et Internet. On m’encourage. Les amis es-sentiellement. Mais la confiance, je ne l’ai pas. J’écris simplement parce l’envie me vient. Jusqu’à cette année… 2009. Le concours national de litté-rature « Les manuscrits d’or » est lancé. Je reçois l’informa-tion que trop tard. Deux ou trois semaines avant la date butoir du dépôt des manus-crits. Le thème me parle «
Mon rêve pour la Côte d’Ivoire », mais le contexte est difficile. En pleine prépa-ration d’examen. Je trouve tout de même un temps pour produire quelque chose
sans grande conviction. Sans bénéficier des remarques d’un quelconque aîné ou en-seignant, je soumets mon texte. au bout de quelques mois, l’on m’appelle, me fai-sant savoir que je suis fina-liste du concours, en poésie. Qui l’eût cru ? J’étais tout simplement incrédule. Le jour de la finale. Je n’in-forme presque aucun ami. Tant j’y croyais peu. je me fais quand même accompa-gner par ma sœur cadette. Laetitia. Et mon oncle. Nous nous asseyons carrément aux dernières places. Je donne tous ces détails pour montrer à quel point j’y
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croyais peu. La proclamation des résultats débute. Je rêve d’être classé troisième. On appelle le troisième. Ce n’est pas moi. Le décourage-ment… « Si je n’ai pas été 3e , difficile d’imaginer mieux », pensai-je sur le coup. Le 2e est ap-pelé. Toujours pas moi. Triste. J’étais forcément triste. Mais je m’y at-tendais de toute façon. Et la surprise ! Je suis le 1er du concours de poésie. Il m’a fallu une semaine pour réaliser ce qui venait de m’arri-ver. Une bonne se-maine.
Le magazine des auteurs
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