Le Pré-Hamlet et les origines d’Hamlet - article ; n°4 ; vol.95, pg 450-460
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1951 - Volume 95 - Numéro 4 - Pages 450-460
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Monsieur Abel Lefranc
Le Pré-Hamlet et les origines d’Hamlet
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 95e année, N. 4, 1951. pp. 450-
460.
Citer ce document / Cite this document :
Lefranc Abel. Le Pré-Hamlet et les origines d’Hamlet. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, 95e année, N. 4, 1951. pp. 450-460.
doi : 10.3406/crai.1951.9844
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1951_num_95_4_9844450 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Commission des Travaux littéraires : MM. Jeanroy, Dussaud, Lot,
Paul Mazon, Lefranc, W. Marçais, Vendryes, Picard, Roques. d'Athènes et de Rome : MM. Mâle, Carcopino,
Picard, Zeiller, Samaran, Grenier, Dugas, de La Coste-Messe-
LIÈRE, PlGANIOL, FaWTIER, ROBERT, VaLLOIS.
Commission d'Extrême-Orient : MM. W. Marçais, Foucher, Ven
dryes, Lacau, Renou, Racot, Demiéville. de Syrie et Palestine : MM. Dussaud, Picard, Lacau,
Massé, Dhorme, Chapot.
Commission Renoît-Garnier : MM. W. Marçais, Foucher, Lacau,
Massé, Renou, Racot. Piot : MM. Mâle, Carcopino, Picard, Aubert,
Rrunel, Lacau, Grenier, Piganiol.
Commission Dourlans : MM. Dussaud, Lot, Paul Màzon, Ven
dryes. de Clercq : MM. Picard, Lacau, Dhorme. Pellechet : Aubert, Rrunel, Zeiller, Grenier.
Commission Fontane : MM. Dussaud, Rrunel, Sénart : Paul Mazon, Foucher, Lacau, Renou. Thorlet : MM. Carcopino, Vendryes,
Roques.
Commission Debrousse : MM. Paul Mazon, Vendryes. Garnier-Lestamy : MM. Aubert, Rrunel, Fawtier,
Perrin. de 1952 pour le prix Gobert : MM. Roques, Aubert,
Faral, Olivier-Martin.
M. Abel Lefranc entretient l'Académie- du Pré-Hainlet et des
origines d'Hamlet.
COMMUNICATION
LE PRÉ-HAMLET ET LES ORIGINES D'HAMLET,
PAR M. ABEL LEFRANC, MEMBRE DE L* ACADÉMIE.
J'ai l'honneur de communiquer à l'Académie plusieurs résultats
que j'ai acquis tout récemment sur les origines d'Hamlet et qui
peuvent être considérés comme d'autant plus importants qu'ils
paraissent susceptibles de préparer la solution définitive de la ques
tion shakespearienne, posée depuis la fin du xvme siècle.
Il peut être utile de rappeler qu'il m'a été donné de faire préc
édemment à l'Académie plusieurs communications sur le théâtre
shakespearien. Il suffira de citer, en ce moment, celles qui ont été
consacrées au problème de la tragédie d'Hamlet, composée vers
1600-1601 et sur laquelle tant de conjectures ont été émises, sans
qu'on soit arrivé à beaucoup près, depuis Gœthe, à des explications
satisfaisantes. Les résumés de ces communications figurent dans
nos comptes rendus sous les dates du 10 juin 1932 et des 7 et 21 août
1936. Par la suite, mes recherches touchant le célèbre drame se sont LE PRE-HAMLET ET LES ORIGINES d'HAMLET 451
notablement étendues, paraissant en divers recueils et revues et,
en dernier lieu, en 1945, dans leur ensemble, au cours du tome ier
de mon ouvrage : A la découverte de Shakespeare, où elles occupent
près de 250 pages qui forment la première partie du volume. Le but
principal de cet exposé est de démontrer à l'aide de preuves que je
puis qualifier d'irréfragables, que la pièce s'applique à la mort de
Darnley, c'est-à-dire au drame sanglant qui s'est déroulé en février
1567 à Kirk o'Field, auprès d'Edimbourg, et auquel furent mêlés
ee personnage qu'on qualifiait de roi et qui fut alors assassiné de
façon mystérieuse, la reine Marie Stuart, son épouse, les comtes
Bothwell et Murray, ce dernier frère illégitime de Marie, et leurs
complices. Rappelons que Bothwell, le principal coupable, devint le
troisième mari de la reine, trois mois après ce meurtre dont le reten
tissement fut si grand, exactement comme dans la pièce Claudius,
l'assassin, épouse Gertrude dans le même laps de temps. Les divers
épisodes d'Hamlet, restés mystérieux pour la plupart, s'expliquent
ainsi de la manière la plus normale et la plus vraisemblable en fonc
tion de ce mémorable événement. Une telle démonstration était
au premier chef d'essence hétérodoxe, tendant, par les éléments
d'ordre politique qu'elle introduisait dans le drame d'Hamlet, à
éliminer William Shakespeare, l'acteur de Stratford-sur-Avon, en
tant qu'auteur de l'immortel théâtre, et à lui substituer William
Stanley, vie comte de Derby, candidat éventuel des catholiques à la
succession de la reine Elisabeth au trône d'Angleterre, en vertu de
son ascendance royale, concurrent possible par là même du roi
d'Ecosse Jacques vi, fils de Marie Stuart. Il résultait de cette
situation que Lord Derby était intéressé au plus haut point à mont
rer les Stuarts comme une famille d'Atrides, moralement et défin
itivement compromise par le crime le plus en vue de l'époque.
Son rôle de prétendant interdisait de façon absolue à ce grand
seigneur de publier sous son nom les pièces qu'un goût passionné
pour les choses du théâtre, attesté par une série de documents con
temporains, et aussi ses préoccupations politiques l'amenaient à
composer dès 1590 environ. De là, la nécessité de recourir à un prête-
nom qui fut choisi parmi les acteurs de la troupe de son frère aîné
Ferdinando, Lord Strange, l'une des plus réputées des temps élisa-
béthains. Le jeune Shakespeare, sous le nom de Shakeshafte, déjà
employé par son grand-père, semble bien avoir été attaché, à partir
de son plus jeune âge à la maison des Derby1. Les arguments nom
breux et variés qui appuient cette identification depuis une tren
taine d'années et avec une force croissante ne nous retiendront pas
aujourd'hui : ce qu'il importe de mettre en lumière à cette heure,
1. Voy. A la découverte de Shakespeare, t. l*\ p, 433-43«.
1951 3Û;i COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 452
c'est d'abord le rapport certain qui identifie Hamlet avec le drame
de 1567 et ensuite le lien étroit, demeuré entièrement inconnu
jusqu'ici, qui unit la famille des Derbys à la pièce. Ce lien décisif nous
permettra d'ajouter aux arguments déjà développés dans les quatre
volumes de deux ouvrages antérieurs celui qui devra clore, à mon
sens, et définitivement, le problème shakespearien.
Mes précédentes études sur cette immortelle tragédie ont été, je
puis le dire, bien accueillies par un large public et de nombreux
organes de la presse, puisque le volume qui les contient, bien que tiré
à un nombre d'exemplaires relativement élevé pour un ouvrage de ce
genre, est, à l'heure actuelle, totalement épuisé. Si je crois devoir
signaler le fait, c'est avec l'intention de prouver combien les lettrés
des pays de langue française se sont intéressés de près, et tout
récemment encore, à la question ainsi posée. En revanche, un certain
nombre de spécialistes shakespeariens, principalement en Angleterre
et aux États-Unis, tous orthodoxes, par définition, ont gardé jus
qu'à présent un silence prudent et apparemment calculé, dont vous
allez constater, dans un instant, les graves inconvénients et qui,
semble-t-il, ne pourra plus se maintenir plus longtemps.
Dès la fin du xvme siècle, un érudit anglais, James Plumptre,
M.A., avait vu, avec une divination remarquable, qu' Hamlet
évoquait le plus grand drame de l'époque, celui de la reine Marie
Stuart lors du meurtre de Darnley, devenu son second mari après la
perte du premier, le roi de France François n, et un second remariage
l'ayant unie, trois mois plus tard, avec le principal auteur du crime,
Bothwell. Les deux brochures de Plumptre, datées de 1796 et 1797
furent mal accueillies et soulevèrent une vive controverse qui tourna
finalement contre lui, par suite de l'incompréhension générale,
laquelle, d'ailleurs, dure toujours. Depuis, ces deux publications, si
pénétrantes, sont restées à peu près ignorées. Bien peu nombreux
apparaissent les critiques qui, à travers le xixe siècle, ont risqué de
simples mentions à leur endroit (cf. l'Appendice b du tome ier de
A la découverte de Shakespeare.) En réalité, personne n&

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