La lecture à portée de main
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Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 24 |
EAN13 | 9782824711867 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Extrait
CHARLES BARBARA
LE RI DEA U
BI BEBO O KCHARLES BARBARA
LE RI DEA U
1857
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1186-7
BI BEBO OK
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– B.N.F .
– Éfélé
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok. ’ même un ride au, à moins d’app eler ainsi une lo que
de lustrine v erte , sans anne aux ni tringle , cloué e e xtérieur ementC aux quatr e angles d’une fenêtr e . Après tout, p our quoi non ? Par
ce temps-ci, un p ar eil scr upule ! tant de tintouin p our un mot ! — Passons.
Rue Bleue , au même étag e que moi, à côté de ma chambr e , vivait un
p etit r entier , très-aentif aux actions d’autr ui, « V oisin, me dit-il un jour
en p assant sa tête chenue au trav er s des p ois de senteur et des capucines
qui enjolivaient sa fenêtr e , v ous m’inquiétez. V oilà quinze jour s que v ous
êtes emménag é , et en v oilà quator ze , sans compter les nuits, que v ous
p assez à v otr e fenêtr e , les y eux fix és sur ce lamb e au de toile v erte qui est
en face . Je conce v rais v otr e p atience si, au lieu de cela, v ous aviez p our
vis-à-vis quelque jolie fille p er ché e là comme un oise au en cag e ; mais. . . »
Je quiai br usquement ma fenêtr e p our ne plus entendr e ce vieillard.
J’étais furieux de me sav oir espionné .
Pardieu ! si cee fenêtr e , au lieu d’êtr e her métiquement b ouché e , eût
ser vi de cadr e au plus arayant des visag es, je l’ eusse pr obablement r eg
ardé e deux ou tr ois fois, et tout eût été dit. S’il n’ est aucune femme tellement
b elle qui ne pè che p ar quelque endr oit, il est, en r e vanche , des hommes
à ce p oint amour eux de la p erfe ction, que la plus légèr e tache suffît p our
1Le ride au
dég oûter même d’une mer v eille . Ces hommes, d’ailleur s, sy mp athiques et
p assionnés, en sont ré duits à n’aimer que de pur es chimèr es. D es femmes
cloîtré es, dont on n’ap er çoit que le b out du v oile , leur inspir ent des désir s
violents qui les tenaillent ou les étouffent, et ils sont de br onze de vant
une femme nue .
« Ces v olets cachent un chef-d’ œuv r e , » v ous dit un cicér one . Pour
p eu que v ous ne r ougissiez p as d’êtr e enthousiaste , v ous sortez de v otr e
ap athie , v otr e p ouls a plus d’activité , v otr e œil brille plus que de
coutume ; dans v otr e souv enir s’é v eillent tour à tour les sy mphonies sublimes
de quelque coloriste , v otr e âme s’élè v e à la temp ératur e de l’admiration.
Cric-crac ! les v olets se r eplient sur eux-mêmes, et v ous êtes en présence
d’un o dieux p astiche , criard, hurlant, r entoilé , sali, r estauré p ar un p eintr e
de dé cor s. En conscience , n’ eût-on p as mieux fait de laisser les v olets
fermés ?
’ on s’étonne , après cela, que j’aie brûlé la p olitesse à mon v oisin,
b on homme du r este . Je r e doutais sa comp assion officieuse autant et plus
que le scalp el d’un matérialiste : j’avais p eur qu’il ne dé chirât le my
stérieux taffetas v ert et ne me fît ainsi v oir les rides de quelque duègne , soit
la b osse ou la folie d’une p auv r e fille . Eh ! si la curiosité eût été la cause de
ma fiè v r e , je n’avais p as b esoin d’êtr e l’ oblig é de ce vieillard p our si p eu :
le pr emier p ortier v enu m’ eût guéri. Non ; de p ar mon libr e p enchant,
circulait autour de moi une atmosphèr e magnétique où floait à l’aise ma
fantaisie , et je ne v oulais sortir de ce milieu que le plus tard p ossible . A ce
lamb e au de lustrine semblait b or né mon horizon ; sur lui se concentrait
tout ce qui de mon êtr e aime et se p assionne ; der rièr e , je v o yais viv r e ,
r espir er mon rê v e , mon idé al, ce comp osé de mon sang et de mon âme ,
cee distillation du meilleur de moi-même ; j’étais fou, si cela v ous plaît,
mais j’ e x é crais p ar avance celui qui me r endrait le sens commun.
Chaque nuit, cloué à mon p oste d’ obser vation, sur le ride au, der rièr e
le quel brûlait une pâle lumièr e , je v o yais, p alpitant, p asser et r ep asser des
ombr es ; p as plus les unes que les autr es, ne m’avaient ému jusqu’alor s ;
aucune v oix, tandis que p assaient et r ep assaient ces ombr es, ne s’était
é crié e : « C’ est elle ! » Je souffrais de son indiffér ence ; je me cr o yais
dédaigné p ar cee cré atur e for mé e en quelque sorte de l’une de mes côtes ;
la mélancolie , cee g angrène de l’âme , rô dait autour de moi comme
au2Le ride au
tour d’une pr oie sûr e . Mais un soir , à l’heur e où je m’y aendais le moins,
ma fantaisie , la chimèr e é close dans ma cer v elle , ces vap eur s étrang es
qu’ e xhale l’ine xtinguible four naise qui flamb e et r esplendit en moi se
figèr ent, se cristallisèr ent sous les for mes de la plus b elle des femmes.
L’air était étouffant, la nuit pr ofonde . Là-haut, p oint de lune ni
d’étoiles : seulement, p ar inter valles, l’é clair craquelait l’ép aisse et noir e
cr oûte des nuag es. Une ombr e , d’ab ord confuse , s’agita der rièr e le ride au ;
à mesur e qu’ elle appr o chait, les contour s se dessinaient plus nets sur
l’étoffe transp ar ente . Bientôt je vis très-distinctement la silhouee d’une
jeune fille accoudé e sur la mar g elle de la fenêtr e . Je haletais, j’étouffais ;
un frisson courait sur ma p e au. A ses mouv ements, je compris qu’ elle r
eg ardait de mon côté . Nos y eux se r encontrèr ent. Un même cho c éle ctrique
nous frapp a en même temps tous deux. Comme je tr essaillais, je vis les
lignes dessiné es p ar son cor ps tr essaillir . Il n’était p as en notr e p ouv oir
de détour ner la tête : une puissance surhumaine immobilisait la dir e ction
de nos y eux. Il s’ en é chapp ait un jet continu de flamme dont la r encontr e
établit quelques instants entr e nous une union int