Jeune homme, ce méchant fait une lâche guerre. Ton indignation ne l'épouvante guère. Crois-moi donc, laisse en paix, jeune homme au noble cœur, Ce Zoïle à l'œil faux, ce malheureux moqueur. Ton mépris ? mais c'est l'air qu'il respire ! Ta haine ? La haine est son odeur, sa sueur, son haleine ! Il sait qu'il peut souiller sans peur les noms fameux, Et que pour qu'on le touche il est trop venimeux. Il ne craint rien ; pareil au champignon difforme Poussé dans une nuit au pied d'un chêne énorme, Qui laisse les chevreaux autour de lui paissant Essayer leur dent folle à l'arbuste innocent ; Sachant qu'il porte en lui des vengeances trop sûres, Tout gonflé de poison il attend les morsures. 18 mai 1837