Formate-moi bébé (Charles-Edouard d la haute - Mémoire d un winner raté.)
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Formate-moi bébé (Charles-Edouard d'la haute - Mémoire d'un winner raté.)

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Description

Formate-moi bébé (Charles-Edouard d'la haute. - Mémoire d'un winner raté.) Le monde brûle, le monde tourne, le monde tourne et s'efface comme une toupie en marche. Jusque- là tout était clair pour moi. Des questions et des réponses, puis beaucoup de questions et peu de réponses. Des questions qui tournent dans la tête, comme des spirales de millier de toupies en mouvement, comme des lames de rasoirs affûtées qui te tailladent ton joli ptit cerveau tout neuf. Lacéré comme un mec en costard venant d'se faire raquetter dans un putain d'quartier chaud. C'est comme une vibration au cœur et au crâne en même temps. Une douleur plus dure qu'un chagrin d'amour car on ne sait pas si elle partira un jour. C'est comme une envie violente d'exploser et de tout prendre et cramer avec toi. Juste à faire flamber l'allumette d'un ptit coup sec. J'ai b'soin de me vider le cerveau, de foutre de la gelée de cerveau sur une jolie page toute blanche, comme la matière qui m'a crée. Chaque jour je pense à des trucs différents, comme tout le monde tu me diras. Je devrais dire chaque jour je me prends la tête avec des trucs sans valeurs qui m'empêchent d’éprouver un quelconque sentiment positif. Je devrais dire que chaque jour je nique ma vie en ne la vivant pas. Ma vie n'est qu'un rêve. Un rêve où tout est gris et sans aucun sens. J'suis pas vraiment déprimé mais je considère ne pas avoir eu de chance. J'aurais pu avoir autre chose, une autre vie. Si je n'écris pas je suis mort.

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Publié le 16 août 2014
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Licence : Tous droits réservés
Langue Français

Extrait

Formate-moi bébé (Charles-Edouard d'la haute. - Mémoire
d'un winner raté.)
Le monde brûle, le monde tourne, le monde tourne et s'efface comme une toupie en marche. Jusque-
là tout était clair pour moi. Des questions et des réponses, puis beaucoup de questions et peu de
réponses. Des questions qui tournent dans la tête, comme des spirales de millier de toupies en
mouvement, comme des lames de rasoirs affûtées qui te tailladent ton joli ptit cerveau tout neuf.
Lacéré comme un mec en costard venant d'se faire raquetter dans un putain d'quartier chaud. C'est
comme une vibration au cœur et au crâne en même temps. Une douleur plus dure qu'un chagrin
d'amour car on ne sait pas si elle partira un jour. C'est comme une envie violente d'exploser et de
tout prendre et cramer avec toi. Juste à faire flamber l'allumette d'un ptit coup sec.
J'ai b'soin de me vider le cerveau, de foutre de la gelée de cerveau sur une jolie page toute blanche,
comme la matière qui m'a crée. Chaque jour je pense à des trucs différents, comme tout le monde tu
me diras. Je devrais dire chaque jour je me prends la tête avec des trucs sans valeurs qui
m'empêchent d’éprouver un quelconque sentiment positif. Je devrais dire que chaque jour je nique
ma vie en ne la vivant pas. Ma vie n'est qu'un rêve. Un rêve où tout est gris et sans aucun sens.
J'suis pas vraiment déprimé mais je considère ne pas avoir eu de chance.
J'aurais pu avoir autre chose, une autre vie. Si je n'écris pas je suis mort. Il y a des degrés de morts
dans la vie. Quand je n'écris pas disons que je suis dans le paradoxe du vivant-mort.
Quand j'écris faut qu'ce soit une longue traînée de poudre, pour pas retomber dans la phase décrite
précédemment.
C'est un putain de sursit vieux. Je dis vieux car je ne considère pas qu'autre chose puisse être dit
dans cette situation. Le vieux c'est la mort. Le vieux. Mon vieux. Mon père.
C'est une angoisse lancinante et palpitante comme ton cœur après une longue course, une volonté
d'oubli permanent, drogues, alcool, cachets. N'importe quoi.
Le vide me dévore l'âme, il me dévore chaque nuit, chaque soir, chaque fois que je m'éveille et que
je sors du lit. Quand instinctivement je me dis voilà, la journée commence ou finie.
J'en tire un bilan absent et mitigé de « qu'est-ce que j'aurais bien pu faire aujourd'hui ou bien
comment ça aurait été, si j'avais été Charles-Edouard d'la haute.
Avec son Papa et sa Maman faisant des jobs de rêves, partant dans des endroits de rêves, avec des
potes de rêves et tellement de fric que j'pourrais me torcher avec des billets de 10. Avec une fille de
rêve qui fait de l'équitation et qui adore sortir en boite et bien se la coller, suçant pour d'la drogue et
toujours une violente envie de se faire enculer. Parfois je me dis que Charles-Edouard a vraiment
une vie de rêve. Et que ce con a l'intelligence de se réveiller chaque matin sans se poser une seule
putain de question sur sa putain d'existence. Le monde est blindé de Charles-Edouard et de ses
parents fantastiques. Le monde est blindé de connard comme moi pour te faire chier avec des trucs
comme ça.
Ça doit être ma vocation de faire chier, les ptits gars et les ptites filles comme toi. à exposer ce
torchon de merde qu'est la vie des Francky comme moi.
Après chacun son camp, être triste c'est chiant et j'suis du genre vraiment chiant. Tellement chiant
que je me fais chier moi-même. Tu comprends la situation ?
Vient un moment où tu te rends compte que la spirale tourne toujours autour d'elle-même et que si
t'as connu le début d'un chapitre, d'une matinée, d'une putain de journée normale. Tu connais la fin,
la fin de soirée, la fin du livre, la fin de tout, la fin.
Quand tu vas dormir, t'allonger dans ton ptit lit douillé et qu'tu te dis que t'as vie ça aurait pu être
chose. Et ça revient vers toi, le silence, l'incompréhension, l'absurdité.
J'pourrais être Charles-Edouard de la haute, ou bien Francky le paumé, que la fin serait au final la
même.
Certains disent ce qui compte, c'est le milieu. Ouais pourquoi pas. Bon, j'ai du mal avec le fait de n'avoir été qu'une coulée de sperme provenant
d'un loser avalée par une grognasse tirée au pif par le dit-loser, qui dans le sens des choses sera elle
même une « loseuse ». Qu'ensuite tu auras à les appeler Papa et Maman, que ces deux braves cons
vont être en charge d'être les exemples de ta vie, tandis que leur propre vie n'est que merde et
ordure. Je dirais qu'il y a ici mon bon ami, comme qui dirait un « problème ».
Un problème d'ordre majeur, le produit de deux perdants élevant leur enfant sous la précieuse
éducation dîtes « perdante » aura l'immense fardeau ou l'immense facilité d'être :
1) Un loser
2) Un loser essayant d'être un winner dans une vie où la mort viendra lui prendre son plaisir
d'avoir été un winner. Si il y arrive, bien entendu.
Dans ce cas suivant, le loser qui aura pendant un moment, pouvant varier, entendu :des propos de
loser, des avis de loser et autres jugements de valeurs de loser, devra avoir le déclic nécessaire qui
sera plus ou moins rapide selon le degré d'intelligence, mais plus ou moins facile à régler selon le
degré de connerie. Afin de pouvoir passer par une nouvelle phase, la phase transitionnelle.
Celle qui conduira peut-être le challenger loser au rang de jeune winner.
Il faut avoir à l'esprit que pendant ce temps les années passent et coulent comme un robinet à haut
débit allumé. En précisant que le temps passé n'est pas forcément rentabilisé.
En effet, le loser de type 2 à l'intense plaisir de se contempler nageant dans la merde de sa vie. De
paradoxe en paradoxe, le loser trime et refuse de voir ses conditions de vie nettement améliorées.
Ce qui signifie en d'autres termes que le loser trouve chiant de se sentir bien.
Ce genre de loser n'est pas comme les autres, il est souvent social, socialement cool, socialement à
l'aise et socialement menteur. C'est un type très intelligent qui n'en branle pas une.
C'est un type généralement bien qui met le peu d'énergie qu'il a à éviter de le montrer.
Nouveau paradoxe, le loser socialement à l'aise, évite tout contact social ou/et trouve le moyen de
rompre/ruiner toute opportunité sociale. Ce qui fait de lui un winner rejetant son statut et donc un
loser, un loser déguisé certes mais loser quand même. C'est à dire que son inconscient se pose en
position de loser qui entre en lutte contre son moi conscient qui d'une part rejette cette vérité dictée
par sa condition et qui en même temps, doute de lui-même.
D'où l'origine du trouble profond qui l'anime.
Le monde n'a jamais été qu'extrême, chaud et froid, amour et haine, vie et mort, loser et winner,
malheur et bonheur.
Lorsque le point de ces questions est atteint, tu regrettes d'être con. Ou d'être aussi intelligemment
stupide pour gâcher ta vie.
Je n'ai jamais voulu d'une vie banale. Mais tu te rends compte vite fait en traînant des ptits sabots
dans la merde, qu't'aurais du suivre le moule et pas poser de questions. Dire oui monsieur, oui j'aime
la vie, oui j'aime boire et sortir avec mes copains, me bourrer la gueule et dire que oui, c'était génial.
Dire oui baby je t'aime comme un fou, oui baby j'ai des sentiments. Oui je veux un enfant avec toi,
oui je veux me marier, oui je veux avoir un métier convenable et une situation convenable pour une
vie convenable afin de m'acheter un cercueil convenable. Oui c'est le week-end alors oui, je sors. Et
oui je suis triste et déçu quand je ne sors pas le week-end.
Enfin tu connais l'histoire. Si j'avais eu le Papa et la Maman de Charles-Edouard ça aurait pu le
faire. Mais tu t'en doutes génie c'est pas le cas.
Tu fais vite le tour de tout ça, mais le vide c'est plus long et plus creux comme le tronc d'un arbre,
cent fois plus vieux qu'toi.
Tu t'dis que des centaines d'autres cons ce sont posés les mêmes questions, ont pondus des livres,
des poèmes ou ce sont butés.
Tu réalises vite fait qu'les autres s'en foutent de ce que tu fais, de ce que tu es. Mais portent plus
d'importance à ce que tu as et à ce que tu pretends-prétendras être.
C'est pour ça que les cases existent et que Charles-Edouard sera toujours plus heureux que Francky.
C'esta que le premier type venu prétendra être ce qu'en fait tu attends qu'il soit.
Bienvenue dans le monde jeune fille. Et tu seras la première à chialer quand ton boy-scout aura lâcher son petit bâton dans la forêt pour aller le coltiner dans celle d'une autre. Les règles du jeu
sont ainsi posées.
Me

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