La végétation au Japon - article ; n°73 ; vol.14, pg 52-63
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Description

Annales de Géographie - Année 1905 - Volume 14 - Numéro 73 - Pages 52-63
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 46
Langue Français

Extrait

Michel Revon
La végétation au Japon
In: Annales de Géographie. 1905, t. 14, n°73. pp. 52-63.
Citer ce document / Cite this document :
Revon Michel. La végétation au Japon. In: Annales de Géographie. 1905, t. 14, n°73. pp. 52-63.
doi : 10.3406/geo.1905.6499
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1905_num_14_73_6499OGRAPHIE GIONALE
LA TATION AU JAPON
La nature est montrée pour le Japon une prodigalité magni
fique Un ensemble de causes très diverses mais parmi lesquelles
apparaissent tout de suite en première ligne la situation géographique
et le climat ont fait surgir dans cette heureuse contrée une végétation
également merveilleuse par sa grande abondance et par son extraor
dinaire variété
Son abondance est le caractère qui dès abord frappe le plus
vivement observateur De toutes parts et quelle que soit la saison il
ne voit un splendide décor de verdure fraîche même aux alentours
des villes il se trouve en pleine nature et plus il voyage plus il lui
semble il se promène éternellement dans un jardin En même
temps cette végétation luxuriante rien excessif elle est pas
envahissante comme dans ces contrées tropicales où la forêt semble
une menace constante pour la civilisation humaine le Japon possède
une quantité de végétaux qui correspond tous ses besoins qui même
les dépasse mais dont opulence ne écrase pas Le second caractère
qui éclate aus yeux est la prodigieuse variété de cette flore Il est
bien évident étant donnée étendue de Empire la variété des cli
mats devait engendrer une variété de végétations correspondante et
on trouverait rassemblées la fois au Nord et au Sud une flore
analogue celle des pays tempérés une flore analogue celle des
zones glacées aussi bien une flore analogue celle des zones tropi
cales Et en efïet vous pouvez voir là-bas dans la région la plus sep
tentrionale les bouleaux les mélèzes les pins chétifs les cryptogames
qui composent extrême végétation des contrées boréales dans la
région moyenne les innombrables plantes familières que nous con
naissons chez nous et dans larégionla plus méridionale les palmiers
les bananiers les camphriers les cycas les orchidées des pays brû
lants Mais il plus dans la partie moyenne elle-même en un
endroit quelconque vous avez devant vous autour une plaine où la
rizière de Inde côtoie le champ de blé fran ais des collines où les
sombres pins du Nord voisinent harmonieusement avec les bambous
lustrés des tropiques vous croiriez on mis dans un paysage
européen des plantes de serre apportées des quatre coins du monde
et cette flore étrange vous suit partout sans relâche sur tous les che
mins de archipel LA YÉUÉTATION AU JAPON. 53
Si vous analysez cet état de choses en botaniste, vous remarquez
que, sans compter les mousses, les lichens et autres menues végéta
tions, et sans parler des découvertes certaines qu'on pourra encore
faire dans les régions peu connues du Nord, le nombre des espèces
d'arbres et de plantes déterminées jusqu'à ce jour ne s'élève pas à
moins de 2 743, qui se distribuent elles-mêmes en un nombre de
genres très élevé. Rien que dans les forêts, il y a 168 espèces d'arbres,
qui composent 6ti genres, tandis qu'en Europe nous n'avons que
85 espèces, divisées en 33 genres, que la région occidentale de l'Amé
rique du Nord, plus pauvre encore, ne comprend que 78 espèces, en
31 genres, et que sa région orientale, qui seule offre une richesse
comparable à celle du Japon, compte bien aussi 6 6 genres, mais
155 espèces seulement. On peut se rendre compte par là de l'immense
variété de végétaux que présente cette flore japonaise. — Chose
curieuse, lorsqu'on la considère dans son ensemble, arbres et plantes,
on observe entre elle et la flore de l'Amérique du Nord, du côté de
l'Atlantique, une ressemblance aussi étrange qu'inattendue. Ces deux
régions, si éloignées l'une de l'autre, possèdent en effet 65 genres et
environ 250 espèces en commun. En même temps on remarque, ce
qui évidemment est beaucoup plus naturel, que la flore du Japon est
sœur de la flore produite par la région continentale qui comprend la
Corée, la Mandchourie et une large part de la Chine septentrionale.
Le Japon est donc une des contrées du monde les plus intéressantes
au point de vue de la géographie botanique. 11 a dû cet avantage, dans
le passé, à des causes géologiques qu'on ne peut que supposer; il le
doit aujourd'hui, certainement, à son climat admirable. C'est ce qui
apparaît bien lorsqu'on observe l'évolution annuelle de la végétation
dans ce pays. Dès le mois de janvier, les pruniers s'étoilent de leurs
exquises fleurs blanches, au parfum discret, et les buissons de daphnés
embaument les jardins. Puis, peu à peu, les narcisses, les véroniques,
les magnolias, mille plantes variées s'épanouissent, annonçant le
printemps qui vient très vite. Vers le milieu de mars et surtout au
commencement d'avril, le concert éclate, dès que la mousson du Sud
s'établit. C'est alors que la culture du riz s'inaugure, que les ceri
siers fleurissent, mettant leurs immenses taches roses dans le vert des
paysages, et que la flore sauvage éclôt de toutes parts. Au milieu de
mai, elle est dans toute sa splendeur : l'été bat son plein, sous les
coups de soleil qui font tout croître, sous les torrents de pluie qui
font tout verdir; tandis que les glycines, les pivoines, les iris
triomphent, l'Empire entier se couvre d'un prodigieux tapis de verdure
et de couleurs. Après la canicule, qu'illustrent les lotus, le temps
des grandes moissons vient, et avec lui l'automne. La mousson du
Nord s'établissant. la saison sèche a commencé : l'eau disparaît des
rizières, les plantes annuelles se flétrissent, les forets se dorent et 54 GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.
s'empourprent de teintes magnifiques. En novembre, les chrysan
thèmes sont dans toute leur gloire, et les érables étalent un feuil
lage si superbe que les Japonais le rangent parmi les fleurs. Les
plantes vertes continuent à briller, à fleurir même : l'aralia, en
novembre; le thé, en décembre; le camélia, en janvier, en février,
alors que ses corolles nacrées s'épanouissent parfois sur des branches
chargées de neige. Néanmoins, pendant celte saison d'hiver, la
plupart des plantes se reposent. Le gazon que vous foulez aux pieds
n'offre plus que de vastes surfaces jaunes désolées. Les plantes vertes
elles-mêmes s'arrêtent dans leur croissance, comme le prouvent les
nœuds annuels de leurs tiges. Le froid ne permet pas une végétation
continue, et c'est pourquoi, malgré l'extrême chaleur de l'été, les
citronniers, les orangers ne réussissent vraiment que dans les pro
vinces du Sud, tandis que, dans ces provinces mêmes, la canne à sucre
ne peut être cultivée qu'à condition d'être plantée en mars, récoltée
en novembre. D'une manière générale, en somme, la végétation ne
dure que six ou sept mois. Mais pendant cette période relativement
brève, quelle vie prospère ! Le Japon a son hiver comme nos froides
contrées; mais il a un été que rien chez nous n'égale, comme chaleur
et comme humidité fécondantes; et voilà pourquoi, malgré le peu de
durée de son activité annuelle, sa flore demeure, après celle des pays
tropicaux, la plus riche et la plus puissante du globe.
Mais examinons cette flore d'un peu plus près, pour en bien appré
cier la composition réelle et voir par là même les effets les plus
directs qu'elle a pu avoir sur la civilisation du pays. A cet égard, la
meilleure méthode sera de grouper les espèces végétales les plus im
portantes, non par genres et par familles, ce qui nous entraînerait, à
de trop longs détails, mais par larges régions d'ensemble; et comme
l'étude de telles régions, si on les choisissait dans le sens de la lat
itude, nous amènerait à des développements inutiles sur l'île de Yézo,
qui n'est devenue intéressante pour les Japonais que depuis un petit
nombre d'années, aussi bien que sur les îles secondair

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