MONDIALISATION
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Extrait de la publication Extrait de la publication MONDIALISATION UN AUTRE REGARD Corrections : Catherine Garnier Maquette : Interscript © Nouveau Monde éditions, 2010 ISBN : 978-2-84736-529-0 Dépôt légal : juin 2010 Extrait de la publication Nicolas de Germay MONDIALISATION UN AUTRE REGARD nouveau monde éditions Extrait de la publication Extrait de la publication Peu importe qu’il y ait du sucre aux Indes, de la porcelaine en Chine, du café en Arabie, il faut que l’on me l’apporte. Condorcet,Commentairesur De l’Esprit des loisde Montesquieu Extrait de la publication Extrait de la publication Introduction Le monde était en crise et nous aspirions à en sortir. Comme pour un iceberg, l’on ne s’intéressait qu’à la partie émergée… quelques indices positifs – les importants profits des banques, la remontée des Bourses – et l’on considérait la sortie de crise acquise à la fin 2009. Pourtant l’émirat de Dubai n’avait évité la faillite que grâce aux interventions successives de son riche voisin pétrolier l’émirat d’Abou Dhabi et l’État grec ne devait son salut qu’à un plan de rigueur et à l’intervention de l’Europe et au soutien du FMI. Alors que l’Allemagne n’était pas prête à « faire un chèque en blanc à la Grèce », les spéculateurs jouaient la dette des États. L’heure était grave. La Roumanie en appelait au FMI. L’Espagne ou le Portugal pouvaient plonger.

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Extrait de la publication
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MONDIALISATION
UN AUTRE REGARD
Corrections : Catherine Garnier Maquette : Interscript
© Nouveau Monde éditions, 2010 ISBN : 978-2-84736-529-0 Dépôt légal : juin 2010
Extrait de la publication
Nicolas de Germay
MONDIALISATION
UN AUTRE REGARD
nouveau monde éditions
Extrait de la publication
Extrait de la publication
Peu importe qu’il y ait du sucre aux Indes, de la porcelaine en Chine, du café en Arabie, il faut que l’on me l’apporte.
Condorcet,Commentairesur De l’Esprit des loisde Montesquieu
Extrait de la publication
Extrait de la publication
Introduction
Le monde était en crise et nous aspirions à en sortir. Comme pour un iceberg, l’on ne s’intéressait qu’à la partie émer-gée… quelques indices positifs – les importants profits des banques, la remontée des Bourses – et l’on considérait la sortie de crise acquise à la fin 2009. Pourtant l’émirat de Dubai n’avait évité la faillite que grâce aux interventions successives de son riche voisin pétrolier l’émi-rat d’Abou Dhabi et l’État grec ne devait son salut qu’à un plan de rigueuretàlinterventiondelEuropeetausoutienduFMI.Alorsquel’Allemagne n’était pas prête à « faire un chèque en blanc à la Grèce », les spéculateurs jouaient la dette des États. L’heure était grave.La Roumanie en appelait au FMI. L’Espagne ou le Portugal pouvaient plonger. Le dimanche 9 mai au soir, avant l’ouverture des bourses, les Européens brisaient un dogme hérité du Traité de Maastricht. Les établissements financiers et les banques allaient pouvoir se délester de leurs emprunts d’État « pourris » auprès de la Banque centrale euro-péenne. Un dispositif de soutien aux États en difficultés de 750 mil-liards d’euros était cofinancé par l’Union européenne et le FMI. Tentions-nousderésoudreunecrisededetteparplusdendettement?Que proposait Bruxelles pour retrouver le chemin de la croissance ? Alors que les bourses s’envolaient et en particulier la valeur des banques, la question d’un plan stratégique pour l’Europe était posée. Auparavant, experts en prévision et économistes n’avaient rien vu venir. Le gouvernement français projetait d’introduire le système des crédits hypothécaires « rechargeables », celui-là même qui servirait de
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Mondialisation
1 détonateur à la crise des subprimes . Aux États-Unis, celui que l’on désigne parmainstreet, l’homme de la rue en opposition à Wall Street, voyait fondre son IRA (Individual Retirement Arrangement), plan retraitepersonnelenactions,ousaisirsondomicile.Pourtant,alorsque le séisme se profilait aux États-Unis… nulle crainte à avoir chez nous selon nos dirigeants. La crise qui s’annonçait était l’une de ces crises habituelles qui frappent le système capitaliste (plus de soixante avaient été répertoriées depuis celle de 1929). Passé une période diffi-cile, tout redeviendrait donc comme avant, jusqu’à la prochaine… Je ne le pensais pas, même si le capitalisme avait fait ses preuves par ses 2 capacités d’adaptation . Cette crise fut, en réalité, d’une très grande violence et toutes les économies ont été touchées. Indice de la gravité de la situation : pour la première fois, nous avons assisté à des inter-ventions coordonnées des banques centrales (y compris celle de la Chine). Nous étions donc bien face à une crise mondiale. L’on ne pouvait plus espérer du « reste du monde » pour limiter les effets d’une crise régionale comme ce fut le cas lors de la crise asiatique de 1997. Pour les financiers, le pire est aujourd’hui passé. On a simplement vécu l’éclatement d’une bulle… Aux États-Unis, en France, les ban-ques ont remboursé les aides publiques, espérant ainsi retrouver les coudées franches. Les bonus sont de retour, chez Goldman Sachs comme chez BNP Paribas… même si – faux-semblant – les gouver-nements européens ont tenté de les encadrer temporairement. Tout irait donc bien dans le meilleur des mondes. Et pourtant, la « planète finance » vit assise sur une bombe. Si celle-ci éclatait, celle des subprimesressembleraitàunpétardmouillé.Cerisqueapournom
1. Celle-ci est associée aux prêts immobiliers accordés au début des années 2000 à des mé-nages américains peu solvables. Leur montant était gagé sur la valeur du bien immobilier. Tant que les prix de l’immobilier ont continué à progresser, ces prêts ont permis de dégager des rendements élevés : ils ont donc eux-mêmes été transformés en produits financiers titrisés et incorporés dans de nombreux instruments financiers pour en dynamiser la rentabilité. Le re-tournement du marché de l’immobilier américain au début de l’année 2007 et les premières pertes liées à ces prêts hypothécaires titrisés ont déclenché la crise financière. 2. Paul Krugman à propos de la crise asiatique de 1997. Cet économiste américain a obtenu le prix Nobel d’économie en 2008.
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Introduction
3 CDS et représente plus de 30 000 milliards de dollars d’encours à comparer aux « seulement » 4 000 milliards de subprimes ! Tout aussi inquiétant, et preuve que des pratiques se perpétuent malgré la volonté affichée de mettre en place une gouvernance mondiale, des fonds et des banques ont misé sur l’effondrement de la Grèce en intervenant sur ce marché « opaque » des CDS. En réalité, les opinions publiques ont peur. On peut toujours leur dire que des indicateurs repassent au vert mais les faits sont là. D’avril 2008 à avril 2009, le chômage a crû de 40 % dans les pays riches et continue de progresser. Entre 2007 et début 2010, nous avons enre-gistré 26 millions de chômeurs en plus, soit un bond sans précédent de 80 %. La France s’attend à repasser la barre des 10 % d’ici à fin 2010, et les États-Unis celle des 8 %, soit un quasi-doublement depuis un an. Pire encore, et malgré notre système de protection, selon Pôle Emploi, plus d’un million de Français – ceux que l’on désigne sous le terme de « chômeurs en fin de droits » – devraient arriver à la fin de leur indemnisation en 2010. Le mal est fait. Les emplois détruits ne pourront être recréés. Les entreprises doivent s’adapter, se restructurer, affronter un nou-veau monde. Même si le crédit des États industrialisés leur permet d’emprunter et de trouver ainsi des liquidités, les déficits publics se creusent. Les banques reconstituent leurs fonds propres, accroissent leurs marges et prêtent avec prudence et dans des conditions draconiennes. Les entreprises des pays industrialisés ont perdu, en deux ans, près de 50 % de la valeur de leurs actifs financiers au bilan. Conséquence, le resserrement de leurs fonds propres étrangle leur capacité d’investir. Pourtant, nous devons renouer avec la dynamique de l’investissement. C’est le seul mécanisme qui peut permettre la relance durable, de retrouver le chemin de la croissance et de renouer avec la confiance.
3.Credit Default Swap: instrument financier visant à offrir une assurance contre un défaut de crédit, qu’il soit public (on peut prendre une assurance contre le défaut de paiement de la Grèce ou de la France) ou privé (sur une signature comme celle de Total ou sur un secteur donné comme les entreprises du jouet). Voir chapitre 3.
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