Tee Poitou-Charentes – Ifrée – Carrefour de la Canauderie – Forêt de Chizé – 79360 Villiers-en-Bois Tél. 05 49 09 64 92 – Fax 05 49 09 68 95 – e-mail : laurence.cardinal-andre@ifree.asso.fr - Ligne directe : 05 49 09 92 12Réseau Tee Poitou-Charentes! " #$ "%& #’1.1 Les objectifs p. 5 1.2 La méthode et les outils p. 5 1.2.1 L’enquête p. 5 1.2.2 Les entretiens semi-directifs p. 5 1.3 Les limites p. 6 ""%& # 2.1 Les structures interpellées p. 7 2.1.1 Dans le cadre du questionnaire p. 7 2.1.2 Dans le cadre des entretiens p. 7 2.2 Deux tendance structurelles p. 8 """%&() #*3.1 Des éléments contextuels évolutifs p. 9 3.2 Les pratiques exercées aujourd’hui p. 10 3.2.1 Une association de compétences p. 10 3.2.2 Le paysagiste : une profession charnière p. 11 3.3 Des difficultés rencontrées p. 12 3.3.1 Des cahiers des charges exigeants et contraignants ...
Tee Poitou-Charentes – Ifrée –Carrefour de la Canauderie – Forêt de Chizé – 79360 Villiers-en-Bois Tél. 05 49 09 64 92 – Fax 05 49 09 68 95 – e-mail :laurence.cardinal-andre@ifree.asso.fr- Ligne directe : 05 49 09 92 12
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" " % & 1.1 Les objectifs 1.2 La méthode et les outils 1.2.1 Lenquête 1.2.2 Les entretiens semi-directifs 1.3 Les limites "" % & 2.1 Les structures interpellées 2.1.1 Dans le cadre du questionnaire 2.1.2 Dans le cadre des entretiens 2.2 Deux tendance structurelles """ % & ( ) 3.1 Des éléments contextuels évolutifs 3.2 Les pratiques exercées aujourdhui 3.2.1 Une association de compétences 3.2.2 Le paysagiste : une profession charnière 3.3 Des difficultés rencontrées 3.3.1 Des cahiers des charges exigeants et contraignants 3.3.2 Un besoin de compétences en environnement "+ % & 4.1 Des réticences et des résistances 4.1.1 Une marge de manœuvre limitée 4.1.2 Une résistance culturelle 4.2 Deux difficultés majeures rencontrées 4.2.1 Dans leur argumentation de lenvironnement 4.2.2 Dans leur rôle de médiation + % - 5.1 Des besoins 5.1.1 Internaliser ou externaliser la compétence 5.1.2 Environnement-urbanisme : un apprentissage à soutenir 5.1.3 Un frein culturel
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# $ # ' p. 5 p. 5 p. 5 p. 5 p. 6 # p. 7 p. 7 p. 7 p. 8 # * p. 9 p. 10 p. 10 p. 11 p. 12 p. 12 p. 13 #, ' p. 15 p. 15 p. 15 p. 16 p. 16 p. 17 #, * p. 19 p. 19 p. 19 p. 19
5.2 Des leviers dactions 5.3 Des préconisations pour Tee en 2007 +" % . 1 - Questionnaire 2 - Grille dentretien à destination des bureaux détudes 3 - Grille dentretien à destination dun CAUE
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" Les villes sétalent, repoussant les frontières des espaces urbains, sinterpénétrant avec les espaces périurbains et ruraux. De plus en plus de citoyens sont prêts à séloigner de la ville pour acquérir un terrain moins onéreux leur permettant daccéder à un pavillon avec un jardin. Cependant, cette extension urbaine présente un coût environnemental, celui de la pollution liée à une utilisation accrue de la voiture, alors que la préoccupation est aujourdhui à la réduction des émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, loptimisation des équipements urbains et la maîtrise de létalement urbain deviennent les enjeux dune gestion et dun aménagement différents de lespace urbain, périurbain et rural. Beaucoup de villes sinvestissent, aujourdhui, dans des projets de renouvellement urbain, afin de proposer une alternative à lhabitat périurbain tout en offrant un cadre de vie agréable et un développement économique accessible à tous. Des solutions dans la construction et la rénovation de lhabitat urbain sont recherchées afin de limiter les émissions de gaz à effets de serre. Lurbanisme avec une approche environnementale et léco-construction constituent dorénavant des enjeux et des leviers dactions majeurs en faveur dun équilibre entre développement urbain et transports, entre développement dactivités économiques et maîtrise de la périurbanisation. Pour se faire, le cadre réglementaire dans le domaine de lurbanisme évolue. Depuis le sommet dIstanbul, Habitat II en 1996, le Développement Durable est désormais incontournable. Cest pourquoi, le Développement Durable des territoires est inscrit dans les politiques urbaines et se décline en plusieurs objectifs : la maîtrise de létalement urbain et des déplacements, la protection de lenvironnement, la prévention des risques… Plusieurs outils sont concernés par cette évolution, à savoir la prise en compte de la dimension environnementale dans les documents durbanismes : PLU, PDU, Scot, PADD1…De plus, lEurope exige non plus une étude dimpact mais une évaluation environnementale de tous projets susceptibles davoir des incidences notables sur lenvironnement. Ces évolutions et exigences réglementaires nécessitent de la part des maîtres douvrage (des collectivités le plus souvent) et des maîtres dœuvre (des bureaux détudes) de modifier leurs pratiques de gestion et daménagement urbains, de posséder les compétences environnementales pour réaliser les prestations demandées au sein des documents durbanisme. Au regard de lenjeu grandissant des projets durbanisme en matière de développement durable des territoires, la DIREN et lAdeme souhaitent faire un état des lieux des compétences et des moyens mis en œuvre pour répondre à ces nouvelles exigences. LAdeme peut, au travers de loutil dApproche Environnementale de lUrbanisme (AEU) développé par ses services à destination des maîtres douvrage et des maîtres dœuvre, bénéficier dun retour mais partiel. LAEU est dispensée aux seuls volontaires. Dans ce cadre, la DIREN et lAdeme ont demandé au réseau Tee de réaliser cet état des lieux auprès de bureaux détudes de la région Poitou-Charentes, dans un premier temps, pour : mieux connaître les activités, les pratiques mises en œuvre par les maîtres dœuvre en matière dapproche environnementale de lurbanisme, repérer déventuels besoins. Les éléments, présentés dans ce rapport conduisent à lidentification de freins et de leviers à actionner, faisant lobjet de préconisations pour lannée 2007 en vue dune prise en compte optimale de lenvironnement dans les projets durbanisme. PLU : Plan Local dUrbanisme PDU : Plan de Déplacement Urbain Scot : Schéma de cohérence territoriale PADD : Projet dAménagement et Développement Durable
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" % & 1.1 Les objectifs La DIREN et lAdeme ont ainsi confié au réseau Tee une étude dobservation et danalyse de la capacité dexpertise environnementale développée par les maîtres dœuvre, et plus particulièrement les bureaux détudes de la région Poitou-Charentes, pour répondre aux exigences réglementaires en matière dapproche environnementale des projets durbanisme. Létude a pour objectifs de repérer et danalyser : la qualification développée en région. Il sagit aussi de chercher à savoir si les compétences sont internalisées au sein des bureaux détudes ou externalisées. Le souhait est aussi de quantifier lemploi développé sur ce secteur en région, afin de donner une idée des moyens existants et de leur potentiel dévolution, les pratiques professionnelles mises en œuvre et les difficultés rencontrées, entre maîtres dœuvre et maîtres douvrage.les rapports A lissue de ce travail, lobjectif est de rendre compte des atouts, des fragilités et des freins identifiés sur ce secteur dactivité, de définir les actions nécessaires à mettre en œuvre pour accompagner et soutenir les professionnels dans leurs travaux, en vue dune meilleure prise en compte de lenvironnement dans les projets durbanisme. Une même étude pourrait être faite auprès de représentants de collectivités (élus en charge de lurbanisme et techniciens) mais, ne relevant pas directement du champ de compétences du réseau Tee, il a été souhaité de la reporter dans le temps. 1.2 La méthode et les outils Une approche sociologique a été privilégiée afin dappréhender au mieux les pratiques professionnelles et les compétences. Pour se faire, deux outils ont été mis en œuvre : une enquête par voie postale, des entretiens semi-directifs. 1.2.1 Lenquête Une enquête a été conduite auprès de tous les bureaux détudes recensés en région Poitou-Charentes, par la Diren et lAdeme. Lobjectif était de recueillir des données chiffrées sur lemploi existant sur ce secteur dactivité. Dans cette enquête était demandé2: le nombre de personnes salariées du bureau détudes, le nombre de personnes ayant une compétence en environnement, le nombre de personnes ayant une sensibilité en environnement, les formations environnement suivies, un avis sur loffre de formation environnement en région. 26 bureaux détudes recensés ont été destinataires de lenquête, par voie postale. 8 nous ont été retournés avec la mention « Nhabite pas à cette adresse ». Au final, nous avons reçu seulement 4 réponses au questionnaire, malgré une relance. 1.2.2 Les entretiens semi-directifs Lobjectif des entretiens était de recueillir un certain nombre déléments qualitatifs concernant : le niveau dexpertise en matière denvironnement des bureaux détudes, moyens mis en œuvre pour une approche environnementale desles pratiques et les projets durbanisme, les difficultés rencontrées dans les projets, 2questionnaire est disponible en annexe p.23Le
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le regard critique des professionnels sur leurs pratiques et les points à améliorer. Une grille dentretien a été élaborée et validée par la Diren et lAdeme.3 bureaux Les détudes interviewés ont été ciblés sur un panel de bureaux détudes proposés par la Diren et lAdeme. Ainsi, 7 entretiens ont été réalisés auprès de bureaux détudes, dont un par téléphone. Au cours des entretiens, il est apparu intéressant de compléter ces points de vue par celui dun service de CAUE4, qui développe des pratiques différent et complémentaires de celles des bureaux détudes. Lensemble de ces entretiens a permis de recueillir un certain nombre déléments danalyses, retranscrits dans ce rapport. 1.3 Les limites Ce travail présente deux limites. Dune part, le taux de réponse au questionnaire est faible, ne permettant pas davoir une cartographie exhaustive et réaliste des compétences en environnement existante sur le secteur de lurbanisme. Dautre part, le choix des bureaux détudes a été orienté, puisque le réseau Tee sest appuyé sur la connaissance des référents Diren et Ademe. Ainsi, tous les bureaux détudes interviewés manifestent un intérêt pour cette approche, la mettant déjà en oeuvre et sinterrogeant sur les points à améliorer. Certains des bureaux détudes avaient aussi bénéficié de la formation AEU, dispensée par lAdeme. Aucun bureau détudes réfractaire ou novice en matière dapproche environnementale na été interviewé. Létude ninforme pas sur les raisons de ces résistances, mais elle met en évidence des points à améliorer, ayant permis aux bureaux détudes de prendre du recul par rapport à leurs propres pratiques.
3La grille dentretien est disponible en annexe p.25 La grille dentretien est disponible en annexe p.26
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"" % & 2.1 Les structures interpellées 2.1.1 Dans le cadre du questionnaire 4 structures ont répondu au questionnaire. Il sagit de bureaux détudes, de petites unités entre 2 et 8 salariés. Les équipes se composent de la manière suivante : 1 administrative, 3 urbanistes, 3 paysagistes, 1 urbaniste paysagiste, 8 ingénieurs écologues (dont 7 appartenant à un même bureau détudes spécialisé en environnement), 1 cartographe environnement. Les 9 derniers professionnels cités bénéficient dune formation initiale spécialisée en environnement, de niveau I (BAC+5 et plus). 3 professionnels de deux bureaux détudes différents ont suivi la formation AEU, dispensé par lAdeme. Enfin, un professionnel de formation initiale urbaniste bénéficie dune formation complémentaire en aménagement environnemental et paysager. Les professionnels, qui ne détiennent pas de formation initiale en environnement, reconnaissent pour autant être sensibilisés à la problématique environnementale. 3 structures sur 4 estiment loffre de formation en région satisfaisante. Ces structures ont été interrogées sur leur intention de renforcer ou non leur équipe par une personne de profil environnemental. 2 structures sur 4 ont répondu par laffirmative : 1 structure, ayant déjà ces profils en interne, a lintention de recruter un ingénieur écologue supplémentaire. 1 structure, ne bénéficiant pas de ce profil, formule le souhait davoir ponctuellement recours à cette compétence et donc de lexternaliser. 2.1.2 Dans le cadre des entretiens 6 structures ont été interviewées. Il sagit de 4 bureaux détudes, 1 CAUE, 1 service de collectivité. Les bureaux détudes dont de petites unités entre 1 et 8 salariés. Les équipes se composent de la manière suivante : 1 architecte, 2 architectes urbanistes, 1 urbaniste paysagiste, 1 géographe urbaniste, 2 paysagistes, 1 environnementaliste, 1 environnementaliste urbaniste, 1 économiste. Une 7ème structure a été consultée par téléphone. Léchange na pas permis de connaître avec précision la composition de léquipe, hormis de repérer des géomètres, géographes, paysagistes. Sur ces 6 structures, 2 professionnels détiennent une formation initiale en environnement. 1 paysagiste a suivi une formation lui permettant davoir une approche environnementale du paysage. 2 professionnels ont suivi la formation AEU. Sinon, les autres professionnels reconnaissent être sensibilisés à la problématique de lenvironnement. Léquipe de lassociation CAUE se compose de : 2 architectes, 2 paysagistes dont 1 a suivi la formation AEU. Récemment, 1 environnementaliste de niveau Bac+3 et de formation éco-interprète a été recruté. Sinon, léquipe compte également 1 documentaliste et 1 administrative.
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Le service de projet urbain et de développement urbain dune collectivité compte : 1 ingénieur principal, 3 ingénieurs et 1 attaché administratif, pour les études ; 7 agents techniciens : 1 suivi procédure, 6 instructeurs permis de construire ; 2 dessinateurs et 2 secrétaires. Concernant la partie études de léquipe, un seul des ingénieurs détient une formation initiale en environnement, qui a aussi suivi la formation AEU. Les autres professionnels sont sensibilisés à la problématique environnement. Dune manière globale, les activités et les emplois recensés sur ce secteur de lurbanisme relèvent dun niveau de qualification élevé, de niveau I. 2.2 Deux tendances structurelles Il nest pas possible de généraliser les résultats obtenus à partir des 4 questionnaires et des 7 entretiens réalisés, néanmoins, ils donnent quelques éclairages sur deux tendances. 1.un noyau dur dune équipe: le plus souvent, ce sont des architectes ou des architectes ayant une formation complémentaire en urbanisme ou des urbanistes qui se positionnent sur les projets. Les paysagistes sont aussi souvent intégrés à léquipe dorigine. Ensuite, autour de ce noyau dur, dautres compétences peuvent être appelées soit de manière ponctuelle, soit de manière durable au sein de léquipe. Le nombre de bureaux détudes ayant une compétence environnement en interne semble minoritaire par rapport aux autres structures darchitecture et durbanisme. 2.une distinction entre spécialiste de lenvironnement et généraliste: cette distinction se fait également à deux niveaux : dune part, entre les personnes ayant acquis une compétence en environnement par le biais dune formation initiale et les personnes sensibilisées à lenvironnement suite à des formations continues, des lectures, un travail en réseau… « 2 personnes titulaires de DESS et MASTER : 1 ingénieur et 1 stagiaire. Ce dernier apporte une dimension environnementale à des projets qui nen étaient pas dotés ou partiellement. Les autres personnes ont une sensibilité » . « Son assistante est sensibilisée à lenvironnement. Elle-même a suivi la formation AEU. » « Elle nest pas formée à lAEU. Elle se documente mais ne sera jamais une spécialiste. » Une sensibilisation à lenvironnement nest pas un handicap, permettant aux personnes de simpliquer dans des projets durbanisme. Cependant, la présence dune compétence en environnement permet daller plus loin dans lapproche environnementale du projet urbain. dautre part, entre les personnes compétentes en environnement. Selon la formation initiale en environnement suivie, elle ne fait pas du professionnel un spécialiste de la faune et flore, par exemple. Cest pourquoi, des équipes, malgré une compétence environnement en interne, font appel à un spécialiste en environnement en externe. Au regard de cette première analyse des structures existantes, la compétence environnement nest pas systématiquement intégrée aux équipes et confiée à un professionnel formé spécifiquement à lenvironnement. Lapproche environnementale dun projet est soit portée par des personnessensibilisées à lenvironnement, soit exprimée au travers dune approchepaysagère. Il est important danalyser dans les pratiques professionnelles si cette sensibilisation et cette approche de lenvironnement via le paysage suffisent pour répondre à une approche environnementale des projets durbanisme.
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""" % & ( ) 3.1 Des éléments contextuels évolutifs « Dans un PLU, avant la réalisation dun projet urbain, il est demandé une étude dimpact. En fait, cest prendre un bureau détudes spécialisé pour diagnostiquer les enjeux environnementaux. Cétait une évolution par rapport aux méthodes précédentes. Avant, je mappuyais seulement sur le paragraphe « porté à connaissance » du cahier des charges. Deux révélations sont ainsi faites aux bureaux détudes : les zones Natura 2000 et la notion denjeux environnement sur lensemble dun territoire. » La réglementation et les documents durbanisme régulent les projets et cadrent lactivité des professionnels. Cest pourquoi, lévolution des pratiques professionnelles des bureaux détudes est intimement liée à celle du cadre réglementaire. Déjà, des évolutions ont été constatées depuis la modification de documents durbanisme et lémergence dapproches environnementales. Pour reprendre les définitions données par lIfen, dans les synthèses « Lenvironnement en France », édition 2006, page 351 : du POS en PLU: « le Plan Local dUrbanisme est beaucoup plus largela transformation que les anciens Plans dOccupation des Sols. Le PLU comprend un projet daménagement et de développement durable qui définit les grandes orientations en ce qui concerne lorganisation générale du territoire. Le PLU est le document de référence de toutes les actions daménagement. … Il présente le projet urbain et intègre les politiques de développement de la commune en matière dhabitat, demploi, déquipement. Il joue également un rôle important en matière de prévention contre les risques. » document arrête les orientationsle Scot (Schéma de cohérence territoriale): « ce générales de lorganisation de lespace et définit les grands équilibres entre espaces urbains, espaces naturels et espaces agricoles. » il est un document :le PADD (Projet dAménagement et de Développement Durable) constitutif du PLU et du Scot, dans lequel sont définies les grandes orientations en matière durbanisme et daménagement retenues par la commune, en vue dencourager le renouvellement urbain, de préserver lenvironnement et de favoriser la qualité urbaine et architecturale. lAEU (Approche Environnementale de lUrbanisme) : lAEU est née dune initiative de lAdeme dintégrer la dimension environnementale dun projet urbain dès sa réflexion. En effet, avant lAEU, la conception se faisait sans que personne ne se préoccupe de son impact environnemental. Des mesures compensatoires étaient appliquées à posteriori, le plus souvent. LAEU est une prise en considération de la dimension environnementale en amont. Il sagit darriver à définir les enjeux environnementaux du projet, les objectifs à tenir avant de définir le projet lui-même. Ainsi, est intégrée dans le projet la dimension environnementale. Ces pratiques vont continuer à évoluer, de par lexigence dune évaluation environnementale. Elle contraint les professionnels au changement. « La notion environnement était timide dans les PLU mais elle décolle avec lévaluation environnementale. » « De toute manière, ceux qui nont pas cette préoccupation environnementale vont avoir des problèmes. » Une directive européenne oblige que tous projets de plans ou documents susceptibles davoir des incidences notables sur lenvironnement, et qui fixent le cadre de décisions ultérieures daménagement et douvrages, doivent faire lobjet dune évaluation environnementale préalable à leur adoption. Cette évaluation comporte deux étapes : la réalisation dun rapport environnemental par la personne responsable du projet de plan ou
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du document, puis, la présentation de ce rapport à différents interlocuteurs pour avis. Si lavis est positif, le projet de plan ou le document est alors adopté. Ces évolutions concernent également la qualité environnementale des bâtiments. La réglementation thermique de 2005 et le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) : depuis la loi sur la Maîtrise dOuvrage Publique de 1985, les exigences environnementales en matière de qualité de construction de bâtiments nont cessé de se multiplier. La nouvelle réglementation thermique 2005 simpose désormais à lensemble des constructions et rénovations, afin daméliorer la performance énergétique des bâtiments. La RT 2010 exigera de faire 15% de mieux que la RT 2005. Lentrée en vigueur du DPE va systématiser cette recherche permanente de maîtrise des dépenses énergétiques dans les constructions et rénovations de bâtiments. Ainsi, les réglementations connaissent des évolutions successives, intégrant de plus en plus une dimension et une exigence environnementale pour, entre autre, diminuer les émissions de gaz à effets de serre en maîtrisant les transports par une autre gestion de lespace urbain et en construisant différemment les bâtiments. Si la contrainte et lobligation réglementaire conduisent à ces évolutions, le changement ne se décrètera pas pour autant. Il est essentiel didentifier les pratiques mises en œuvre aujourdhui, les difficultés rencontrées par les professionnels afin de déterminer au mieux les conditions et les moyens nécessaires pour accompagner ces derniers dans lévolution de leurs pratiques. 3.2 Les pratiques exercées actuellement 3.2.1 Une association de compétences « Face au cahier des charges, il est nécessaire de travailler à plusieurs pour avoir un marché. » « On ne peut pas isoler architecture, urbanisme, environnement, transport. Cest un ensemblier doù la nécessité dun travail transversal et pluridisciplinaire. » « Il faut seulement savoir sentourer. » « Le service durbanisme est un ensemblier, un appel constant est fait auprès des autres services. En amont, dans la réflexion des projets daménagement, le service sappuie sur des compétences en interne et externe. » « Pour le bureau détudes urbaniste, cest une garantie en intégrant dans le rapport lavis dun expert environnement. » « Soit on est pluridisciplinaire et on nest pas assez spécialiste. Par exemple, je nai pas été retenue à 2 reprises car je navais pas de paysagiste dans mon équipe. Cependant, la formation générale est un atout pour une approche réglementaire dans les projets. Lidéal est davoir les 4 compétences demandées par les cahiers des charges. » Les cahiers des charges sont de plus en plus exigeants, de par la contrainte réglementaire, multipliant les préoccupations : aménagement paysager, protection de lenvironnement, déplacements, maîtrise des énergies… La demande sociale relaye aussi ces préoccupations et ce souci déco-construction. Ainsi, pour répondre à des exigences réglementaires et à une tendance sociétale, les commanditaires mobilisent de nombreuses compétences pour la réalisation du projet daménagement urbain. En effet, 3 compétences sont désormais systématiquement demandées : architecture, urbanisme et paysage, et une 4ème, lenvironnement, qui prend de plus en plus dimportance. Comme il la été montré dans le chapitre I, les bureaux détudes sont de petites équipes, dont le noyau dur est constitué autour dun architecte, dun urbaniste et dun paysagiste. Tous les bureaux détudes ne réunissent pas ces trois compétences. Certains sont architectes et urbanistes, dautres seulement paysagistes. Les bureaux détudes environnementalistes sont minoritaires. Ainsi, pour pouvoir répondre aux cahiers des charges,le seul moyen dont disposent les bureaux détudes est de sassocier. Cet acte de regroupement leur permetde construire une équipe pluridisciplinaire, le temps de
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létude, du projet. Dès que le projet demande un travail spécifique, comme une étude en faune et flore, ils font appel à un autre bureau détudes extérieur spécialisé. Cette pratique est une garantie dun travail de qualité. De même, quand un bureau détudes réfléchit au développement de son équipe, il a ce réflexe de rechercher une pluridisciplinarité. Cependant, la pratique de faire appel ponctuellement à des compétences externes à la structure est préférée à une internalisation des compétences, qui représente un coût. La création demploi est minime et concerne à chaque fois un poste. « Nous ne sont pas des spécialistes du Développement Durable, mais nous intégrons de plus en plus ces principes et nous les mettons en œuvre. » « Latout de cette association est quelle permet de renouveler les approches de chacun. Nous travaillons à 4 : 1 paysagiste, 1 hydrologue, 1 environnementaliste, et 1 architecte. Nous répondons aux cahiers des charges avec cette structuration. Chacun à sa façon lui a ouvert lesprit. Cest la même chose par rapport à lenvironnement. » Cette association de compétences, si elle est provoquée par un besoin ponctuel, délimité dans le temps, a néanmoins un impact à moyen terme. En effet, ce travail pluridisciplinaire produit chez chacun des professionnels un changement culturel. Ces derniers apprennent des autres de nouvelles pratiques, de nouveaux concepts, outils. Ils évoluent dans leurs références culturelles. Cest par cet apprentissage collectif que les architectes, les urbanistesse sensibilisentà la problématique de lenvironnement, intègrent puis mettent en œuvre des principes environnementaux. Enfin, lAEU favorise aussi cette association et cet apprentissage collectif. En effet, lAEU oblige àprendre non seulement en compte les contraintes réglementaires mais aussi les questions liées à laménagement et la gestion du territoire concerné par un projet daménagement et durbanisme. Elle oblige aussi à identifier en amont les enjeux environnement qui se posent sur le territoire en terme dénergie, climat, déplacements, bruit, déchets, eau et assainissement. Ainsi, seule une concertation entre les acteurs du territoire et seul un travail pluridisciplinaire peuvent permettre datteindre ces objectifs. Les professionnels reconnaissent donc toute la plus-value de cet outil, de son impact dans lévolution des pratiques. «On ne peut pas détenir tout les savoirs, doù lintérêt dune AEU. Ce cadre oblige à ce travail, à balayer tous les aspects environnement dun projet avec toutes les compétences mobilisées. Sinon, cest difficile à faire en dehors de lAEU. »Lexigence des cahiers des charges conduit les professionnels à sassocier pour être en mesure de répondre aux commandes. Cette association présente trois atouts : un maillage de compétences sur les territoires, à défaut de créer plusieurs emplois au sein des structures, un apprentissage collectif de nouvelles approches culturelles. Les architectes et les urbanistes ne sont pas des spécialistes de lenvironnement mais se constituent une culture environnementale, constante dun équilibre, dune cohérence entre architecture,une recherche urbanisme, paysage et environnement, au profit dune qualité environnementale des projets, des aménagements et des constructions. 3.2.2 Le paysagiste : une profession charnière « Nous nous sommes rendus compte que nous avions une connaissance environnement, mais nous ne savions pas la présenter. Cest sans doute plus notre travail avec les paysagistes qui nous ont préparé à cette évolution de nos pratiques. » Les architectes et les urbanistes ne sont pas des spécialistes de lenvironnement. Pour autant, à force de pratiques, de lectures, de travail en réseau, ils savent aborder la question des haies, des corridors écologiques, des sentiers piétonniers et de randonnées, des plantations, dune gestion alternative des eaux pluviales, de lintroduction du paysage dans les quartiers, des économies despaces… Le travail pluridisciplinaire, comme expliqué
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