Chronique des ducs de Normandie
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*i COLLECTION DE INEDITSDOCUMENTS DE FRANCESUR L'HISTOIRE PUBLIÉS ROIPAR ORDRE DU ET l'AR LES SOINS DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE PREMIÈRE SÉRIE HISTOIRE POLITIQUE I CHRONIQUE DES DE NORMANDIEDUCS r.4,PAU BENOIT TROUVÈRE ANGLO-NORMAND DU XII" SIÈCLE PUBLIÉE POUR LA PREMIERE FOL) D'APRÈS UN MANUSCniT DU MUSÉE BRITANNIQUE PAR FRANCISQUE MICHEL TOME I PARIS IMPRIMERIE ROYALE M DCCC XXXVI INTRODUCTION. L'une des provinces les plus remarquables de la France ancienne et moderne, c'est la Normandie. Deuxième Lyon- naise sous les Romains, elle eut dès l'origine une grande im- portance aux yeux des conquérants, qui entretenaient gar- nison dans cinq de ses villes^ Non contents d'asservir son territoire, ils abolirent sa religion, ils proscrivirent le culte des druides , et leur polythéisme le remplaça. Le paganisme romain florissait depuis trois siècles environ, lorsque Mellony vint à Rouen, Taurin à Evreux, Exupère à Bayeux; et le souffle de leur sainte parole commença à éteindre le feu des sacrifices offerts aux faux dieux : saint Romain et saint Oueu achevèrent cette œuvre glorieuse. En 4o8 les Armoriques ou provinces maritimes, ladont seconde Lyonnaise tout entière faisait partie, se révoltent contre les Romains, se constituent en république et se don- nent des chefs pris dans leur sein mais cet état ne peut; durer longtemps.

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Langue Français
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*iCOLLECTION
DE
INEDITSDOCUMENTS
DE FRANCESUR L'HISTOIRE
PUBLIÉS
ROIPAR ORDRE DU
ET l'AR LES SOINS
DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
PREMIÈRE SÉRIE
HISTOIRE POLITIQUE
ICHRONIQUE
DES
DE NORMANDIEDUCS
r.4,PAU BENOIT
TROUVÈRE ANGLO-NORMAND DU XII" SIÈCLE
PUBLIÉE POUR LA PREMIERE FOL)
D'APRÈS UN MANUSCniT DU MUSÉE BRITANNIQUE
PAR FRANCISQUE MICHEL
TOME I
PARIS
IMPRIMERIE ROYALE
M DCCC XXXVIINTRODUCTION.
L'une des provinces les plus remarquables de la France
ancienne et moderne, c'est la Normandie. Deuxième Lyon-
naise sous les Romains, elle eut dès l'origine une grande im-
portance aux yeux des conquérants, qui entretenaient gar-
nison dans cinq de ses villes^ Non contents d'asservir son
territoire, ils abolirent sa religion, ils proscrivirent le culte
des druides , et leur polythéisme le remplaça. Le paganisme
romain florissait depuis trois siècles environ, lorsque Mellony
vint à Rouen, Taurin à Evreux, Exupère à Bayeux; et le
souffle de leur sainte parole commença à éteindre le feu des
sacrifices offerts aux faux dieux : saint Romain et saint Oueu
achevèrent cette œuvre glorieuse.
En 4o8 les Armoriques ou provinces maritimes, ladont
seconde Lyonnaise tout entière faisait partie, se révoltent
contre les Romains, se constituent en république et se don-
nent des chefs pris dans leur sein mais cet état ne peut;
durer longtemps. En la seconde Lyonnaise se soumet497
aux Francs, commandés par Chlodowig, et devient, à la mort
' Avranches,Rouen, Bayeux, Cou- nom désigne Gu^ranrfe.Voyez sa Notice
tances et Grannonum, maintenant in- desGaules.auxmotsGrannonaetGniN-
connu. Adrien de Valois ce nonum.veut que
CBHON. DE NORMANDIE. 1. aINTRODUCTION.„
troisième de ses fils :partage de Hildebert , lede ce roi , le
nom de Neustrie^.alors qu'elle prend lec'est
qu'elle devient, comme touteaussi et plus tardC'est alors
Qu'il me suffised'épouvantables forfaits.la France, le théâtre
neustriens , Hilperick parmi sesnommer, parmi les roisde ;
celle-ci. Pré-et parmi les victimes dereines, Frédégonde;
dans sa cathédrale, auévêque de Rouen, poignardétextât,
pied même de fautel.
dure jusqu'au tempsétat troubles et de souffrancesCet de
voici que ce génie puissant, qui ade Charlemagne; mais
vientun momentcomme un bienfaisant météore, à s'é-brillé
est plus épaisse, plusteindre; fobscurité qu'il avait dissipée
qu'auparavant. Le vaste empire de Charlemagne tombesinistre
mal caché et les en-comme un colosse frappé soudain d'un ,
grand empereur se disputent ses dépouilles les armesfants du
à la main. Cependant , attirés par fespoir du carnage et du
semblables aux ours de leur pays, des-butin, les Normands,
partdu pôle et veulent prendre à la curée; ilscendent
déchirent, s'enivrent de sons'élancent sur le moribond, le
puis, repus, ils s'endorment sur le sein qu'ils ontsang; bien
lacéré.
muselés. Cette tâcheA leur réveil ils se trouvèrent glo-
Hrolf leur chef Tétait imposée. Alors une nou-rieuse, se
velle ère commença pour la Neustrie; et celle-ci, reconnais-
répudia ancien nom, qui lui rappelait tantsante, son de
maux, pour prendre celui de Normandie, qu'elle n'a plus
quitté.
continuèrent sonLes successeurs de Hrolf œuvre de civi-
^ Hadriani Valesii historiographi regii Notitia Galliarum ordine litteraruni
digesta , voce Neustria.

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