Etude sur la santé mentale des étudiants
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Description



Observatoire Expertise et Prévention
pour la Santé des Etudiants
Etude sur la santé
mentale des étudiants

Premiers résultats
Novembre 2007


Objectifs et méthode


A la demande de La Mutuelle des Etudiants, - la LMDE -, l’observatoire « Expertise et Prévention
pour la Santé des Etudiants » - EPSE - a mené une étude quantitative et qualitative sur la santé mentale
des étudiants. Cette enquête thématique s’appuie sur les résultats de la première enquête nationale menée
par la LMDE auprès de 10 000 étudiants en 2005. Cette nouvelle étude veut être une des réponses au fait
que « la souffrance psychologique reste mal connue et sa prise en charge (est) insuffisante dans certaines
1catégories de population ». C’est le cas chez les étudiants. Nous qualifions, dans cette enquête, les
étudiants concernés comme en situation de « mal-être ».
Cette étude comporte deux volets, une enquête épidémiologique et une étude qualitative par entretiens
individuels.


L’enquête épidémiologique

4 200 étudiants ont été inclus dans l’échantillon d’étude, par tirage au sort au sein de
7 académies, à partir du fichier des 787 169 étudiants affiliés à la LMDE pour la gestion de leur régime
obligatoire de Sécurité Sociale. Ces académies - Paris, Versailles, Créteil, Rennes, Montpellier, Lille,
Strasbourg - ont été sélectionnées sur une base géographique (Ile de France – Province) et sur des
spécificités régionales de santé (comportements vis-à-vis de ...

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Observatoire Expertise et Prévention pour la Santé des Etudiants
Etude sur la santé mentale des étudiants Premiers résultats
Novembre 2007
Objectifs et méthode  A la demande de La Mutuelle des Etudiants, - la LMDE -, l’observatoire « Expertise et Prévention pour la Santé des Etudiants » - EPSE - a mené une étude quantitative et qualitative sur la santé mentale des étudiants. Cette enquête thématique s’appuie sur les résultats de la première enquête nationale menée par la LMDE auprès de 10 000 étudiants en 2005. Cette nouvelle étude veut être une des réponses au fait que « la souffrance psychologique reste mal connue et sa prise en charge (est) insuffisante dans certaines 1 catégories de population». C’est le cas chez lesétudiants. Nous qualifions, dans cette enquête, les étudiants concernés comme en situation de « mal-être ». Cette étude comporte deux volets, une enquête épidémiologique et une étude qualitative par entretiens individuels. L’enquête épidémiologique 4200 étudiants ont été inclus dans l’échantillon d’étude, partirage au sort au sein de 7 académies, à partir du fichier des 787 169 étudiants affiliés à la LMDE pour la gestion de leur régime obligatoire de Sécurité Sociale. Ces académies - Paris, Versailles, Créteil, Rennes, Montpellier, Lille, Strasbourg - ont été sélectionnées sur une base géographique (Ile de Franceet sur des Province) spécificités régionales de santé (comportements vis-à-vis de l’alcool, idées ou tentatives desuicide, usage du cannabis…).Le questionnaire de l’enquête a été administrésimultanément par voie postale dans toutes les académies au cours des mois de juin et juillet 2007. Une lettre de relance a été adressée aux étudiants sélectionnés. Le taux de réponses est de 27 %.  Le premier objectif de cette étude épidémiologique est de distinguer les étudiants en situation de « mal-être ».Pour ce faire, une partition de l’échantillon a été réalisée, distinguant ainsi trois groupes de population : Le premier groupe est composé des étudiants en situation de « Cette expressionmal-être ». recouvre les étudiants qui ont présenté, au cours des douze derniers mois, une souffrance psychologique diffuse ou réactionnelle à une situation difficile, se traduisant par un épisode 2 d’anxiété (qu’il s’agisse d’une anxiété généralisée ou plus spécifique comme une phobie sociale ) ou de dépression. Ces troubles ne créent pas de gêne majeure sur les actes de la vie quotidienne 3 (affective, sociale ou professionnelle) . Ils sont dits « sans retentissement »et sont d’une durée inférieure à 3 mois. Un second groupe d’étudiants a été isolé, ceux quiont déclarédes troubles sévères de l’anxiété et de l’humeur», au cours des douzedepuis plus de 3  (dépression) avec retentissement mois « derniers mois. Ces deux groupes individualisés, nous étions alors en présence d’un troisième groupe, les étudiants qui n’ontdéclaré ni un état de santé mentale pathologique sévère, ni une situation de « mal-être » psychologique. Nous les considérons comme des étudiants se déclarant en bonne santé mentale et nous les qualifierons de « bien-portants ».
1 Isabelle Leroux et Thomas Morin, « Facteurs de risque des épisodes dépressifs en population générale », Etudes et résultats, N° 545 DREESdécembre 2006 Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. 2 Elle peut être définie comme une peur intense quand il faut parler en public, manger ou boire dans un endroit où on peut être observé, quand il faut prendre part à une discussion ou prendre la parole dans un cours, ou quand il faut faire la queue dans la foule, ou enfin quand il faut participer à une soirée, réception ou toute autre manifestation sociale. 3 Pour réaliser cette classification, la partie santé mentale du questionnaire est basée sur le SF36 « ShortForm  36 Health Survey». Ce questionnaire, validé et standardisé, permet d’exprimer des résultats sous forme de scores de gravité différente pour ce qui concerne les troubles de l’anxiété, de la phobie sociale etles troubles de l’humeur définis comme états dépressifs.EPSELMDE Etude sur la santé des étudiants 2930 novembre 2007 ENSP
Le deuxième objectif réside dansl’identification de relations significatives entre ces situations de « mal-être » et des facteurs de risque, en comparaison avec les deux autres groupes d’étudiants.L’organisation mondiale de la santé – OMStoute particularité, définit le facteur de risque comme « caractéristique ou exposition d’un individu qui augmente la probabilité de développer une maladie ou de subir un traumatisme. ».Cette relation significative ne permet pas, dans cette étude, de savoir si les facteurs de risque étudiés sont cause ou conséquence des troubles générés.  Trois groupes de facteurs de risque ont été définis : -les facteurs individuels socio - démographiques: âge, sexe, statut marital, mode d’habitat, source des revenus,conséquence de l’exercice d’une activité professionnelle, événements familiaux marquants ; -les facteurs liés à la vie universitaire : académie selon la distinction « province/Ile de France », type d’établissement, redoublement, changement de cursus, satisfaction quant au cursus universitaire et àl’emploi du temps, évaluation des chances d’insertion professionnelle ; -: existenles facteurs comportementaux ce d’un confident, capacité à nouer de nouvelles relations amicalesdepuis l’entrée dans le cursusexistence, évolution du nombre de ses amis, d’une rupture sentimentale dans l’année,loisirs, consommation d’alcool, de tabac et de cannabis, comportement alimentaire. L’étude qualitative: les entretiens  Cette étude porte sur 30 entretiens semi-directifsréalisés entre juin et octobre 2007. L’échantillon est composé de 15 étudiants et de 15 étudiantes, dont 13 font leurs études en province.  Les critères qui ont permis de choisir ces 30 étudiants visaient avant tout le respect de la diversité des parcours universitaires, du lieu d’étudeset de la parité hommefemme.  Les étudiants ont répondu aux questions de 3 psychologues.Au cours de l’entretien d’une durée d’une heure en moyenne,les thèmes suivants ont été abordés : cursus suivi, mode de vie, relation avec les parents, avec les amis, activités de loisir, consommation de tabac, alcool et autres drogues, problèmes de santé, prise de médicament, problèmes spécifiques (troubles du sommeil, anxiété…),évaluation psychologique actuelle et projection dans l’avenir.Tous les entretiens ont été enregistrés.
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Perception individuelle de leur état de santé et regard sur leur vie
4 Deux questionsd’ordre général permettent de souligner les différences entre les groupes d’étudiants décrits. La perception de leur état de santéet le regard que les étudiants portent sur leur vécu 5 ne sont pas identiques selon le groupe auquel on s’adresse. Deux graphiques:présentent ces différences
Les facteurs de risque chez les étudiants en situation de « malêtre »
 Les facteurs individuels socio  démographiques L’âge des étudiantsde notre échantillon se répartit de la façon suivante. 19 % des étudiants ont 19 ans et moins, 52 % ont entre 20 et 22 ans, 24 % ont entre 23 et 25 ans et 5 % ont 26 ans et plus. L’étude montre qu’il n’y a pas de relation entre l’âge et lestrois groupes d’étudiants identifiés ; Les résultats laissent apparaître une différence entre les filles et les garçons : 10 % des filles présentant des troubles sévères, 22 % sont en situation de « mal-être » et 68 % sont en « bonne santé ». Chez les garçons, 5 % appartiennent au groupe des « anxieux-dépréssifs sévères », 10 % à celui des étudiants en « mal-être » et 85 % à celui des « bien-portants ». Le mode d’habitat diffère selon l’état de santé des étudiants: -vivent plus chez leurs parents que les deuxmal-être » les étudiants en situation de « autres groupes : 45 % pour 35 % chez les « bien-portants » et 42 % chez les « anxieux-dépressifs sévères » ; -bien-portants » habitent plusles étudiants présentant des troubles sévères et les « souvent seuls que les étudiants en situation de mal-être ; bonne santé » bénéficient de revenus leur permettant deTrois quarts des étudiants en « financer leurs études sans exercer d’activité professionnelle, alors que ce n’est le cas que pour un étudiant sur deux présentant des troubles, quel que soit leur degré de sévérité ; Plus d’un quart des étudiantsde l’échantillon (27 %) exerce une activité professionnelle, parallèlement à leurs études. Plus d’unétudiant sur deux en situation de « mal-être » (53 %) déclare que celle-ci est pénalisante, alors que nous n’en retrouvons qu’un quart pour le groupe « en bonne santé » et 47 % pourl’autre groupe; Le vécu d’un événement familial marquant est plus déclaré par les étudiants qui ne sont pas en « bonne santé » selon notre définition : 62 % de ceux que nous avons isolés dans la population intermédiaire ont vécu un événement familial marquant au cours de leur vie, 68 % pour le groupe présentant une pathologie sévère ; ils ne sont que 44 % dans ce cas chez les « bien-portants ». 4 « Si vous deviez vous situer sur une échelle de 1à10, comment diriez vous que vous vous sentez aujourd’hui?»  « En ce moment, considérez vous plutôt la vie comme un verre à moitié plein ou un verre à moitié vide ? » 5  La lecture de tous les tableaux se fait par comparaison entre les trois groupes de population définis : concernant « la perception de leur état de santé», 33,8 % des étudiants présentant des troubles sévères en ont une perception positive. C’est le cas pour 66 % des étudiants en situation de « malêtre » et de 89,20 % des étudiants en « bonne santé ». EPSELMDE Etude sur la santé des étudiants 2930 novembre 2007 ENSP
Les facteurs de risque liés à la vie universitaire
Les étudiants en situation de « mal-être » et ceux présentant des troubles sévères sont plus nombreux à étudier en région parisienne : 31 % et 32 %, pour 23 % des étudiants se déclarant en « bonne santé » ; mal-êtreLes étudiants en situation de « » sont plus nombreux à étudier à l’université que dans un établissement non universitaire(école, IUT…): 64 %alors qu’ils ne sont que 52% dans ce cas parmi les étudiants « bien-portants » ; Ce sont les étudiants en situation de « mal-être » qui proportionnellement ont le plus changé de cursus au cours de leur vie universitaire : 32 %, contre 21 % dans le groupe en « bonne santé » et 28 % des étudiants à symptomatologie sévère ; bonne santé Près de 9 étudiants sur 10 en « » sont satisfaits de leur cursus.Il n’y en a plus quetrois quarts chez les étudiants en situation de « mal-être », alors que les étudiants présentant des troubles sévères ne sont que 70 % ; Ce sont surtout les étudiants en « bonne santé » qui sont satisfaits de leur emploi du temps : 80 % d’entre eux contre 70% des étudiants en « mal-être » et 64 % des « anxieux-dépressifs sévères » ; bonne santé Alors que 23 % des étudiants en « » évaluent à 5 ou moins leurschances d’insertion professionnelle, les étudiants en « mal-être » sont 36 % dans ce cas, et 39 % pour les étudiants « anxieux-dépressifs sévères ».
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Les facteurs de risque comportementaux
Des étudiants moins entourés que d’autres
anxieux-dépressifs sévères » sont moinsou « mal-être » Les étudiants en situation de « nombreux à déclarer avoir quelqu’un sur qui compter en cas de crise: 87 % dans la population intermédiaire et 85 % des « anxieux-dépressifs sévères » pour plus de 90 % parmi la population des étudiants en « bonne santé » ; Les étudiants en souffrance ont moins lié de relations amicales depuis leur entrée dans leur cursus (89 %), alors que la quasi-totalité des étudiants en « bonne santé » disents’être faitde nouveaux amis ; mal-être » sont plus nombreux (39 %) à avoir vécu uneLes étudiants en situation de « rupture amoureuse au cours des douze derniers mois (31 % chez les « bien-portants ») ; mal19 % des étudiants en situation de « » ont eu des idées suicidaires au cours des être douze derniers mois. Ils sont 62 % parmi les « anxieux - dépressifs sévères » et 6 % parmi les étudiants qui vont bien.
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Davantage de jeux en réseau et moins d’activités sportives
Ces pratiques sont discriminantes pour les étudiants présentant des troubles sévères : alors que plus de 2 étudiants sur 3 pratiquent une activité sportive et que 15 % jouent à des jeux en réseau, ces pourcentages sont de 46 % seulement pour le sport et de 25 % pour les jeux en réseau pour les « anxieux-dépressifs sévères ».
Parmi les différentes consommations étudiées (alcool, tabac, cannabis), seul le tabac peut être corrélé à la souffrance psychologique
Même si dans notre échantillon, 13 % des étudiants déclarent une consommation excessive d’alcool, seules la consommation de tabac montre des différences significatives entre les groupes d’étudiants.La consommation de cannabis n’apparaît pas,dans cet échantillon, comme un facteur de risque pour les troubles considérés ; se déclarent fumeurs réguliers.mal-être » 26,2 % des étudiants en situation de « Les « anxieux-dépressifs sévères » sont 22 % et les étudiants sans troubles particuliers, 15 %.
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Davantage de troubles alimentaires
Près de la moitié des étudiants en « mal - être » ont réponduqu’ils avaient prisou perdu du poids (5 kilos ou plus) au cours des douze derniers mois (49%). Parmi les « bienportants », ils sont 31% dans ce cas et 64% chez les « anxieuxdépressifs sévères » ; Nous remarquons aussi que près d’un tiers des étudiants« bienont noté une portants » variation de poids de plus de 5Kg dans la période considérée,et qu’un sur cinq l’anotée comme une prise de poids ; La moitié des étudiants « anxieux-dépressifs sévères» ont déclaré qu’il leur arrivait de manger énormément avec de la peine à s’arrêter. C’est aussi le cas de 42 % des étudiants en «mal-être », pour seulement 20 % des « bien-portants ».
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Synthèse des entretiens avec 30 étudiants Temporalité et autonomisation : deux problématiques prégnantes chez les étudiants L’analyse a pu mettre en évidence l’existence de plusieurs formes de mal-être, selon le niveau d’études et les caractéristiques psychologiques, voire psychopathologiques propres à chacun.L’étayage parental joue un rôle crucialdans la genèse de ce mal-être.  Deux dimensions prépondérantes et problématiques sont apparues en articulation avec le mal-être : la temporalité et l’autonomisation.La première fait référence à la nécessité de se projeter dans l’avenir à un âge où cette question ne fait pas sens et de plus dans un contexte socio-économique particulièrement difficile. La seconde constitue l’enjeu majeur du passage à l’âge adulte alors que les jeunes sont encore maintenus dans une dépendance affective et matérielle liéeà leur statut d’étudiant.Pour plusieurs étudiants, cet entretien impliquant un récit de vie, s’est avéré permettre une mise en perspective, une prise de conscience de difficultés. Il semblerait qu’offrir la possibilité d’avoir des entretiens au cours ducursus s’avère profitable pour ceux qui sont en difficulté.
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