LA FIN DU DARWINISME (1911) ALFRED P. SCHULTZ J’ai devant moi un article dans lequel je lis : « Avec des modifications diverses, la théorie de l’évolution est maintenant acceptée par tout esprit compétent dans le monde civilisé. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que, depuis les débuts les plus lointains – je dis débuts parce que je ne sais pas comment exprimer autrement mes pensées, car nous ne pouvons pas concevoir de choses sans commencement – il y eut de la crois- sance graduelle, du simple au complexe, du plus bas au plus haut, du plus modeste au relativement meilleur ». La théorie de l’évolution n’est pas acceptée par tout esprit compétent, et elle n’est pas acceptée pour de bonnes raisons. La vérité est que pas un seul fait n’a été découvert qui puisse étayer la théorie, et bien des faits la démontrent erronée. Pas seulement erronée, mais impossible. Il s’agit d’une conception de la nature qui ne constitue pas du tout la dernière façon de penser de la science mais au contraire la plus simple et la plus crue des explications. Elle est aussi plausible et autant une vérité auto-évidente que la vérité selon laquelle la Terre serait un plan stationnaire situé au centre de l’univers, autour duquel coulerait le fleuve Oceanus et tourneraient le soleil et les étoiles. Buechner loue l’Indien pour son manque de préjugés qui lui fait appeler le loup son frère. Aucun sauvage ne doute de l’évolution d’une espèce en une autre. Tout Hottentot croit en la génération spontanée.
« Avecdes modifications diverses, la thorie de l’volution est maintenant accepte par tout esprit comptent dans le monde civilis. Qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie que, depuis les dbuts les plus lointains – je dis dbuts parce que je ne sais pas comment exprimer autrement mes penses, car nous ne pouvons pas concevoir de choses sans commencement – il y eut de la crois-sance graduelle, du simple au complexe, du plus bas au plus haut, du plus modeste au relativement meilleur ».
La thorie de l’volution n’est pas accepte par tout esprit comptent, et elle n’est pas accepte pour de bonnes raisons. La vrit est que pas un seulfaitn’a t dcouvert qui puisse tayer la thorie, et bien des faits la dmontrent errone. Pas seulement errone, mais impossible. Il s’agit d’une conception de la nature qui ne constitue pas du tout la dernire faÇon de penser de la science mais au contraire la plus simple et la plus crue des explications. Elle est aussi plausible et autant une vrit auto-vidente que la vrit selon laquelle la Terre serait un plan stationnaire situ au centre de l’univers, autour duquel coulerait le fleuve Oceanus et tourneraient le soleil et les toiles. Buechner loue l’Indien pour son manque de prjugs qui lui fait appeler le loup son frre. Aucun sauvage ne doute de l’volution d’une espce en une autre. Tout Hottentot croit en la gnration spontane. Les anciens Babyloniens et Ègyptiens soutenaient la mme notion sur la vie. Certains philosophes Grecs prchaient cette doctrine. Aristote la soutenait.
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Anaximandre interdisait la consommation de poisson parce que « le poisson est le pre et la mre de l’homme ». Kant disait : « La supposition selon laquelle une gnration spontane, suivie par une volution en des formes plus parfaites, semble tellement tre une vrit auto-vidente qu’il existe probablement trs peu de naturalistes qui n’aient pas, Ā un moment ou Ā un autre, chri une hypothse de cette sorte ». Il n’est pas soutenu que les tres vivants organiss doivent leur existence Ā une gnration spontane. En 1675, Anton van Leeuwenhoek dcouvrit la bactrie, et immdiatement la question se posa : ont-elles t gnres spontanment ou sont-elles les descendantes d’tres de la mme sorte? En 1749, Needham pensait que la bactrie s’tait dveloppe spontanment. Spallanzani, en 1769, attira l’attention sur la ngligence des mthodes de Needham. Schulze, Dusch, Schwann, Schroeder, Hoffmann, Pasteur et Tyn-dall prouvrent, grce Ā la nature convaincante de leurs expriences, que la prsence d’organismes est toujours dÛe Ā la prexistence de formes vivantes similaires. Cohn de Breslau dmontra que certaines bactries ont la capacit de passer Ā l’tat de spore au cours de leur vie, stade dans lequel elles sont plus Ā mme de rsister Ā des influences dltres. Cette dcouverte fut un coup mortel pour la doctrine de la gnration spontane, et nous savons aujourd’hui que rien n’est plus certain que la vrit de la loi de Harvey : 1 « Omne vivum ex vivo ». La bactrie ne possde pas de chlorophylle et est ds lors incapable d’obtenir de l’azote et du carbone Ā partir de constituants aussi simples que le dioxyde de carbone et l’ammoniac; elle doit obtenir son carbone et son azote tels quels Ā partir de la matire organique. Les bactries sont aussi actives au cours de leur cycle vital que les prtendus organismes plus complexes. Elles sont la cause de profonds changements dans la ma-tire organique dans laquelle elles vivent. Se dveloppant dans un corps vivant, la bactrie parasite cause des maladies et la mort. La bactrie sa-prophyte cause la dcomposition, la putrfaction et la fermentation, et elle rduit ainsi les tissus des organismes morts en des composs plus simples, comme l’acide carbonique, l’eau et l’ammoniac, formes sous lesquelles ces composs servent de nourriture aux membres plus hautement organiss du monde vgtal et sans lesquels ces plantes ne peuvent vivre. Les plantes ne peuvent obtenir leur carbone et leur azote Ā partir des substances compli-ques qui constituent les aliments de la bactrie. Les bactries fournissent 1. «Tout ce qui vit provient de la vie » (NDT).
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aux plantes vertes les simples composs que celles-ci peuvent utiliser, les plantes possdant de la chlorophylle ayant le pouvoir, en prsence de lu-mire du soleil, de briser ces composants en leurs constituants. S’il n’existait pas cette activit des bactries, qui fournissent leur nourriture aux plantes, il ne pourrait y avoir de vie vgtale, et comme toute vie animale est d-pendante, directement ou indirectement, du monde vgtal, il ne pourrait y avoir de vie du tout sur la Terre. Les formes de vie prtendÛment « simples » et «complexes »sont interdpendantes, elles sont ncessaires et se prsup-posent les unes les autres; sans les formes « plus complexes » de vie, aucune forme « plus simple » n’est possible, et sans les formes « plus simples », il ne peut y avoir de forme « plus complexe ». Tout tre vivant dpend de tous les autres tres vivants.
Les darwinistes supposent, et ils le proclament comme un dogme, que dans les temps primordiaux, d’infinitsimales particules de poussire lmentaire fusionnrent en un primordial et infinitsimal Darwin–Haeckel; ce fut le dbut de la vie, aucune autre vie n’existait. Cette chose vivante, dont les darwinistes affirment qu’elle tait simple, doit avoir t capable de faire en mme temps tout ce qui est exig des bactries, des plantes Ā chlorophylle et de la vie animale, de manire conjointe. Cette supposition n’est qu’une absurdit. Comment cette chose vivante pouvait-elle vivre isolment? Et la plus simple cette chose vivante est suppose avoir t, plus absurde est la supposition selon laquelle elle aurait pu vivre isolment; si, d’un autre cÔt, cette chose vivante tait la merveille qui pouvait faire Ā elle seule ce qui ncessite la conjonction de tous les tres vivants, alors elle n’tait certai-nement pas simple, mais l’tre le plus complexe, le plus compos, le plus hautement organis qui ait jamais exist, en ralit ou en imagination. Dans les deux cas, on prouve que la thorie darwinienne n’est qu’une supposition intenable. Nous savons que non seulement chaque tre vivant est le produit d’un autre tre vivant, mais galement que chaque tre vivant est le produit d’un tre vivant de la mme espce et du mme type. Une bactrie chro-mogne est le produit d’une bactrie chromogne, une bactrie photogne d’une bactrie photogne, une bactrie fixatrice d’azote d’une bactrie fixa-trice d’azote, une bactrie donnant la diphtrie d’une bactrie donnant la diphtrie et pas d’une bactrie donnant la tuberculose, et ainsi de suite. Si cela n’tait pas le cas, nous ne pourrions avoir de science bactriologique. Ceci signifie que la persistance est l’essence de la vie, et pas le changement comme le soutiennent les darwinistes.
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La cellule simple est une part essentielle du crdo darwiniste. Elle est sa pierre de coin. Il y a vingt-cinq ans, c’tait de l’ignorance que de parler d’une cellule simple; aujourd’hui, c’est de la fraude consciente. Plus nos lentilles de microscope s’amliorent, plus nous voyons clairement qu’une «cellule simple » est une contradiction dans les termes. Nous savons maintenant que l’infusoire est compos de nombreuses parties interdpendantes, chacune organise de faÇon Ā accomplir sa fonction. L’infusoire possde un systme circulatoire et des organes digestifs, d’assimilation et de reproduction. Her-mann Nikolaus Maier a montr qu’il possde des organes sensitifs spciaux. D’autres scientifiques dsignent l’amibe comme une cellule simple. Les pro-fesseur M. Foster, dans son livreTextbook of Physiology, dclare :
« L’amibe est un tre simple ; elle renouvelle sa substance, refait son plein d’nergie et relche de l’nergie libre sous une forme puis sous une autre, et pourtant on peut dire de l’amibe qu’elle ne possde pas de tissus ni d’organes. [.. .]Utilisant l’amibe la plus commune comme type, et laissant de cÔt le noyau (pourquoi ? le noyau n’est-il pas un organe constitutif de l’amibe ?), nous pouvons dire que son corps est homogne. [.. .]Maintenant, la caractris-tique la plus importante de l’amibe typique, laissant de cÔt le noyau (? Ai-je le droit d’affirmer que la caractÉris-de quel droit tique la plus importante de l’homme, en laissant de cÔtÉ ses organes internes, est qu’il est constituÉ d’os recouverts de muscles?), est que, pour autant que nous puissions l’affirmer, toutes les units physiologiques se ressemblent, elles font toutes la mme chose. Chaque partie du corps reÇoit une nourriture plus ou moins brute et la convertit en sa propre substance vivante; chaque partie du corps peut Ā un certain moment tre immobile et Ā un autre mo-ment en mouvement, chaque partie est sensible et rpond par du mouvement ou autrement aux divers changements dans son environnement. [.. .]Le corps de l’amibe est frquemment dcrit comme consistant en un protoplasme ».
Ce protoplasme est vraiment une merveille, pas simple du tout mais, d’aprs la propre description du professeur Foster, extrmement complexe. Le pro-fesseur Foster continue :
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« Le corps de l’homme, dans ses premiers stades, lorsqu’il est en-core un œuf, si nous laissons de cÔt le noyau et ngligeons les
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diffrences causes par la distribution ingale de matriau nour-ricier, ou vitelline, peut galement tre dcrit comme compos de parties similaires, ou units physiologiquement similaires ».
Il s’agit lĀ d’une dclaration remarquable ; elle est absurde. Si les parties sont homognes, comment les diffrentes parties peuvent-elles se dvelopper si diffremment ?Du fait que nous ne pouvons voir de diffrence dans les pre-miers stades, cela justifie-t-il l’affirmation du professeur Foster selon laquelle il n’y en a pas? Il continue :
« Par l’action de segmentation cependant, l’œuf est divis en par-ties, ou cellules, qui montrent rapidement des diffrences entre elles, et ces diffrences augmentent rapidement au cours du d-veloppement. Certaines cellules prennent certaines caractristi-ques et d’autres cellules d’autres caractristiques ».
Notez bien ceci : «les cellules prennent certaines caractristiques» et «les diffrences augmentent rapidement». Selon ce scientifique, les units phy-siologiques taient d’abord homognes, l’apparition de telle ou telle caract-ristique dans chaque cellule et l’augmentation rapide des diffrences entre elles signifiant ds lors la croissance de quelque chose hors de rien. Le pro-fesseur Foster dclare ensuite que :
« Chaqueunit physiologique de l’amibe, tandis que celle-ci est engage dans la libration d’nergie lui permettant de se mou-voir et, en raison de sa sensibilit, lui permettant de diriger cette nergie de faÇon Ā produire un mouvement appropri aux condi-tions de son environnement, doit en mme temps s’occuper de sa sustentation en aliments bruts, de slectionner les parties de ces aliments bruts qui lui sont utiles et de rejeter celles qui lui sont in-utiles et de transformer les parties acceptes, Ā travers une vari-ts d’tapes, en sa propre substance, c’est-Ā-dire devant, en mme temps qu’elle utilise ses sensations et qu’elle se meut, s’occuper de sa digestion et d’assimiler la nourriture. Elle doit, de plus, en mme temps rejeter les dchets rsultant des changements ayant eu lieu dans sa substance, ayant tout d’abord transform ces d-chets de faÇon Ā ce qu’ils puissent tre rejets ».
Remarquez que ceci n’est pas dit de l’amibe en entier, mais de chaque partie de l’amibe. Cela vous semble-t-il simple? Non, c’est en ralit le tissu le plus
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complexe imaginable, la merveille des merveilles. Nous savons maintenant que cette merveille des merveilles n’existe pas. L’amibe possde une vacuole contractile, ce qui signifie un appareil circulatoire; le processus de multi-plication est trs complexe et indique des organes internes. Le professeur Foster dclare que :
« On peut dire que l’amibe ne possde pas de tissu ni d’organe, et ceci est vrai non seulement pour les organismes similaires mais aussi pour les tres simples qui ne sont pas trs bien connus ».
Le professeur se rfre sans doute aux myxomyctes, dont il est dit qu’ils sont si « bas » qu’il est difficile de les classer. De Bary, Cienkowski et d’autres ont tudi le myxomycte sous le microscope. Au lieu de le trouver simple, ils ont trouv que le myxomycte et son cycle de vie sont trs complexes. Le myxomycte est d’abord aquatique et se dplace au moyen d’un flagelle, qu’il perd comme un ttard perd sa queue, pour devenir terrestre. De nombreux myxomyctes s’unissent et forment des colonies; ces colonies subissent de profonds changements. Des capsules diversement marques et colores sont formes, contenant des spores; on observe des vaisseaux capillaires (capil-litium) avec des arrangements compliqus pour la protection et l’parpille-ment des spores. Sous certaines conditions, la colonie se dsagrge une fois de plus en ses composants individuels. Les sporanges, les spores et le systme compliqu de capillaires permettent la classification en groupes, genres et es-pces (voirImmanuel Kant, de Houston Stewart Chamberlain). Ce « simple » tre vivant n’est pas simple du tout. Il est aussi complexe que l’homme.
Nulle trace n’a t trouve de la « simple » cellule ou du « simple » tre vivant darwiniens. chaque jour, on peut observer plus clairement que la cellule est constitue de nombreux lments diffrencis, et on n’observe nulle part le moindre signe d’volution transformant un tre vivant en un autre. Le sem-blable produit le semblable ; ceci est vrai non seulement de la cellule entire, mais galement des composants individuels, des parties et des organes qui constituent une cellule. Aucun noyau sans un noyau prcdent, aucun nu-clole sans un nuclole prcdent, aucun centrosome sans un centrosome prcdent, et ainsi de suite. La cellule la plus «simple »consiste en parties interdpendantes qui se prsupposent et se ncessitent l’une l’autre. La vie est organisation.
La science de la palontologie (la science de la vie ancienne sur la Terre ou de ses restes fossiles) taie-t-elle la thorie de l’volution? Dans les strates les
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plus basses des roches fossilifres, qui contiennent les plus anciennes formes de vie, on trouve des preuves que la faune tait alors tout aussi riche et tout aussi organise que la faune que l’on trouve au fond des ocans aujour-d’hui. Le professeur Brooks, de l’Universit John Hopkins, un darwiniste, a constat que les formes trouves dans ces strates, trs loin d’tre les anctres simples et non spcialiss de la faune prsente, sont, zoologiquement par-lant, intensment modernes et appartiennent au mme ordre naturel que la faune d’aujourd’hui. Ni les temps prsents ni les temps anciens ne justifient l’acceptation du dogme darwinien.
L’tude de l’homme n’taie pas le darwinisme. Nous nous sentons flatts de croire qu’en comparaison avec nous, nos grands-pres taient ternes et stupides, que nous seuls sommes formidables, plus formidables que toute gnration qui nous a prcd; le progrs, le progrs. Ce sicle, cette g-nration a produit plus de grandeur que toutes les autres combines. L’His-toire n’taie pas cette croyance. Il n’existe pas de progrs substantiel qui justifie l’acceptation de la thorie de l’volution de l’homme. Aucun nou-veau sens n’a t ajout aux sens de l’homme. Il n’en possde pas plus au-jourd’hui qu’Ā l’aube de l’Histoire. Son esprit a-t-il volu vers de hautes sphres, de telle faÇon que nous crasions aujourd’hui nos anctres en ca-pacits, en intelligence, en morale? L’Histoire dit « non ». En littrature, les Grecs produisirent Homre et Sophocle. Les deux derniers millnaires pro-duisirent seulement deux hommes comparables Ā ces deux-lĀ – Shakespeare en Angleterre et Goethe en Allemagne. Comment notre posie pique se compare-t-elle aux anciennes sagas Teutones, les Volsungen sagas – qui sont en essence, si pas en qualit, aussi gniales que les pomes homriques? Et les Hindous n’ont-ils pas produit Klidsa, les potes du Vda, du Ma-hbhrata, du Ramayana? OÙ est l’volution en littrature? OÙ est notre architecture qui mriterait la comparaison avec l’architecture Gothique ou Hellne ?Nous possdons quelques beaux btiments, comme par exemple le Capitole Ā Washington, mais ils ne sont que des imitations, de la cave au grenier. Nous sommes fiers de la forme rpublicaine de notre gouverne-ment, comme s’il s’agissait de quelque chose de nouveau et d’essentiellement Amricain. L’Histoire nous enseigne que toutes les formes de gouvernement connues des hommes ont exist de tous temps. Des dmocraties absolues, des monarchies absolues, des rpubliques constitutionnelles, des monarchies constitutionnelles, des communauts socialistes et des communauts com-munistes. Le roi sage savait qu’il n’y a rien de neuf sous le soleil. La forme
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de gouvernement n’a en elle-mme aucune importance. La meilleure forme est celle qui assure le plus haut degr d’auto-gouvernance, et on peut trou-ver cela aussi souvent dans une monarchie constitutionnelle que dans une rpublique. Une ternelle vigilance est le prix de la libert, quelle que soit la forme de gouvernement. Lorsque la vigilance baisse, une oligarchie despo-tique rgne. Personne n’affirmera que nous avons une conception plus haute de la libert que nos anctres Teutons, ou que nous chrissons plus la libert qu’eux.
Notre morale n’est pas essentiellement meilleure que celle de nos anctres, et en un certain sens elle est pire. Il n’a jamais exist d’poque oÙ les bras-seurs ont autant inond le monde de bire que la nÔtre. Aucun narcotique n’a jamais t aussi largement utilis que le narcotique connu sous le nom d’ « alcool » n’est utilis aujourd’hui. Nous nous contentons d’une double mo-ralit ;nos anctres exigeaient la chastet chez les hommes comme chez les femmes. OÙ est l’volution morale?
Nous sommes fiers de nos inventions mcaniques, et avec raison. L’homme prhistorique, cependant, qui le premier contrÔla le feu au lieu d’tre contrÔ-l par lui, qui rendit le feu utile Ā l’homme, l’homme qui dcouvrit la navi-gation, ces hommes taient tout autant de grands gnies que les plus grands inventeurs des temps historiques. L’homme qui fabriqua la premire hache de pierre tait tout autant un bienfaiteur que l’homme qui fabriqua la pre-mire machine Ā vapeur. L’alphabet, l’art de l’criture, nous furent donns par des hommes prhistoriques. Pensez combien peu de science nous aurions sans la notation dite « arabique » des nombres. L’homme qui inventa le sym-bole « 0 » tait un penseur trs profond. Le zro n’est pas un nombre mais un concept philosophique et mtaphysique. Il signifie l’absence de toute chose, il est le point de rencontre entre le positif et le ngatif. Il est tellement de-venu une part de nous-mmes que nous ne pouvons dsormais penser sans lui. Devinez ce que font six pour cents de « M » dollars; vous ne pouvez pas, parce que, consciemment ou inconsciemment, nos esprits traduisent le « M » par «mille ».Nous devons ce symbole Ā un grand penseur Hindou, dont le nom est rest inconnu dans l’Histoire. OÙ est cette volution de l’esprit, oÙ est ce progrs dont nous sommes si fiers? Nous possdons plus de choses, nous savons plus que nos anctres, parce que nous sommes les descendants et les hritiers d’hommes aussi grands et aussi bons que nous, et pas les des-cendants de demi-singes. L’homme prhistorique tait-il physiquement un demi-singe ?Certains parmi les plus anciens crnes prhistoriques ont une
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capacit crnienne plus importante que celle possde par l’homme moyen moderne. Un crne plus volumineux possde un cerveau plus volumineux et sans aucun doute une plus haute intelligence. Johannes Ranke et Broca trouvrent que certaines des races de l’ge de pierre taient des hommes du plus haut et du plus noble dveloppement.
L’volution, cependant, doit tre, et ainsi les darwinistes ferment trs fort leurs yeux afin de ne pas voir les faits. Personne n’est aussi aveugle que celui qui ne dsire pas voir. D’un autre cÔt, les darwinistes voient des choses qui n’existent pas; la « simple » cellule fait partie de ces choses, le singe originel en est une autre. Tout d’abord, les darwinistes soutinrent que l’homme tait le fils d’un singe. On se rendit rapidement compte que cela tait impossible pour des raisons anatomiques. Ils inventrent alors promptement le singe originel, duquel l’homme et le singe seraient les descendants. Gegenbauer crit : «Aucune relation ne peut tre tablie entre les reptiles et les mam-mifres »Ce fait le trouble trs peu. «Nous devons», dit-il, «assumer qu’il existait un reptile originel possdant les caractristiques des deux, des mam-mifres comme des reptiles ». Ces spculations sauvages et fantastiques sont appeles « science biologique ». Le professeur Haeckel base sa « loi biogn-tique fondamentale» sur des illusions similaires, qui prtendent que l’indi-vidu, lors de son dveloppement, rpte l’histoire de la race. Haeckel n’tait pas le premier intellectuel Ā prcher ce dogme. Bonnet le proclama en 1768. Diderot, en 1754, dansPensÉes sur l’interprÉtation de la Nature, dlivra la thorie de l’volution tout entire (cf. Chamberlain,Immanuel Kant). Ernst von Baer dcouvrit les faits que le spculateur Haeckel remodela dans le but d’obtenir sa fameuse « loi ». Haeckel emprunta les faits et les penses palon-tologiques chez Louis Agassiz. Ces deux hommes, von Baer et Agassiz, pro-testrent contre l’abus de leurs travaux de la part de Haeckel, soulignrent la monstruosit de son hypothse et dmontrrent que Haeckel, absolument et radicalement, bien que peut-tre inconsciemment (tant hypnotis par son propre cauchemar), forgea partout les faits dans le but de les faire agrer avec sa thorie. Agassiz, dans son livreEssay on Classification, dnonÇa la suppression, par Haeckel, de certains faits et sa falsification d’autres faits afin d’tablir ses arbres gnalogiques. Milne Edwards, dansIntroduction À la Zoologie GÉnÉrale, dvoila la frivolit avec laquelle Haeckel pervertit la vrit. L’entiret de la structure de Haeckel repose sur des contorsions de la vrit. Houston Stewart Chamberlain et la Kepler League exigrent de lui qu’il rectifie ses falsifications de faits et qu’il s’explique sur les changements
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et corrections qu’il effectua sur ses planches illustratives embryonnaires et qu’il fit dans le but de faire correspondre celles-ci Ā sa thorie. La sixime dition de sonAnthropogenien’explique ni ne corrige jamais ces corrections. Il est vident que Haeckel ne cherche pas la vrit mais plutÔt la notorit.
Il a t dmontr que la gnration spontane n’existe nulle part, que toute chose organise est le produit de quelque chose d’organis. Les darwinistes assument (et ce n’est qu’une supposition arbitraire) que, dans les temps recu-ls, la matire inerte donna naissance Ā la vie. Toutes les forces de la nature sont antagonistes Ā la vie, comme le souligna Edward Drinker Cope. La sup-position que de la matire et de l’nergie ont produit la vie est un concept insens. M. Cope dclare : «Que la mort soit une consquence de la vie est bien plus probable que le vivant puisse tre le produit du non-vivant». C’est un conte similaire Ā celui du Baron de Mnchhausen, qui traversait un cloaque marcageux sur son cheval et qui se retrouva submerg jusqu’Ā la ceinture. Pour se tirer de lĀ, il pensa alors Ā la queue de son cheval, la tira fermement et parvint ainsi Ā se dsembourber, lui et sa monture, de la mare. De la mme faÇon, la matire inerte se servit de sa queue de cheval darwiniste et s’leva Ā la vie. Le professeur Gegenbaur crit : « Imaginons un simple organisme ». Comment pouvons-nous savoir ce qu’est un « simple or-ganisme » ? Le professeur nous raconte comment ce « simple organisme » (le produit d’une imagination malade) se dveloppa et comment, par degrs, il devint parfaitement organis et ses parties ajustes. Comment cet orga-nisme, qui n’tait pas un organisme, aurait-il pu vivre une seule seconde s’il n’tait pas djĀ parfaitement organis, on ne nous le dit pas. David Hume demande : « Je serais enchant de savoir comment un animal pourrait sub-sister Ā moins que ses parties ne soient djĀ ajustes». On nous affirme qu’un principe organisateur mergea (Comment? á partir de quoi? Encore un exemple de l’apparition de quelque chose Ā partir de rien) et dveloppa la chose vivante en un organisme. Le professeur Ludwig Plate crit : « L’essence de la slection consiste en la sparation de corps aptes Ā l’existence de ceux qui ne sont pas aptes Ā l’existence, et ainsi le progrs et la perfection sont produits ». Le docteur Savage crit : « Il a exist une croissance continue du simple vers le complexe, du bas vers le haut, du plus pauvre au meilleur». Littralement une cration continue, du plus Ā partir du moins, de quelque chose hors de rien. Il n’est pas tonnant que Kant appelle la thorie de l’vo-lution, qui est le crdo scientifique actuel, «le concept commun et superfi-ciel ». Le professeur Gegenbaur dclare de plus que « du fait d’une variabilit
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inhrente (autre supposition arbitraire), l’organisme changea et s’adapta de lui-mme ».La variabilit inhrente rend possible le changement, ce n’est pas la cause du changement ou de l’adaptation de l’organisme. Quelle est la cause ? Le prof. Gegenbaur dclare : « La cause de l’adaptation est l’avantage qui s’accumule dans l’organisme grce au changement ». L’avantage comme consquence de l’adaptation fait sens, mais en tant que cause de l’adaptation c’est du non-sens (cf. Chamberlain,Immanuel Kant). Les intellectuels scien-tifiques du dix-neuvime sicle ne gagnent pas toujours Ā tre compars aux intellectuels thologiques du Moyen-ge.
Afin d’chapper Ā la doctrine de la gnration spontane, Haeckel dota la matire d’une certaine vitalit, retournant ainsi Ā l’hylozosme des anciens. Cela signifie que la matire n’est pas inerte. Le concept de matire inerte constitue la base et le fondement de toute science physique. Laissons s’in-sinuer par la plus petite fissure la notion d’une matire non inerte et nous n’avons plus de science. Haeckel-Herostratus nous prive ainsi non seulement de notre science mais de la possibilit mme d’une science. Si l’homme n’est rien d’autre que de la matire dveloppe, spcialise en un homme par le travail aveugle de la slection naturelle, il s’ensuit que l’homme n’est pas un agent moral libre, et c’est bien la conclusion darwinienne-haeckelienne. En d’autres termes, l’homme est un automate. Quelle signification peuvent avoir Dieu, le devoir, la morale, l’amour, la sympathie, la charit pour un automate ?Absolument aucune. Ds lors, les Herostrati nous privent non seulement de nos sciences mais aussi du meilleur de nous-mmes, de notre personnalit.
Dans la science et art de la mdecine, l’hypothse volutionniste a t et est applique en pratique; elle a conduit Ā la thorie des organes rudimen-taires. Ce sont, nous disent les darwinistes, des organes qui, lors de la sup-pose existence animale, taient utiles Ā nos anctres mais qui ne nous sont maintenant d’aucun usage; ils tmoignent d’un certain stade prcdent de notre dveloppement. Le professeur Wiedersheim, dans son tat darwinien hypnotique, a trouv quelques 107 organes rudimentaires chez l’homme. M. Houston Stewart Chamberlain dclare qu’il est plus que temps d’crire un livre sur «Le Corps Humain Comme Bazar pour les Anciens Organes», et e il se pose la question de savoir si le cerveau humain ne serait pas le 108 organe rudimentaire. En mdecine, la maladie darwiniste a conduit Ā des consquences dplorables. Comme ces organes taient dclars inutiles, ils furent coups pour toutes sortes de raisons triviales. La glande thyrode est