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Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 32 |
EAN13 | 9782824712550 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Extrait
JEAN N E DE BEA U LI EU
LE ROBI NSON DE
D OUZE ANS
BI BEBO O KJEAN N E DE BEA U LI EU
LE ROBI NSON DE
D OUZE ANS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1255-0
BI BEBO OK
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Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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V ous de v ez aribuer l’ o euv r e aux différ ents auteur s, y
compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
Naissance de notr e hér os. - Son é ducation. - Il p er d son
pèr e . - Car actèr e indiscipliné de Félix. - Il v eut
s’embar quer . - Sa mèr e est for cé e d’y consentir . -
Conduite de Félix à b or d. - Il pr end soin de Castor . -
T empête . - Naufr ag e . - Le chien r e connaissant.
F ser vi tr ente ans son p ay s av e c honneur ;
sa brav our e et sa b onne conduite lui avaient acquis l’ estime deL ses chefs ; sa franchise et sa g aieté l’avaient fait chérir de tous
ses camarades. Couv ert de blessur es et âg é de quarante-six ans, il sentait
le b esoin de se r ep oser et de se fair e une famille .
Louis r e vint au lieu de sa naissance av e c le grade de ser g ent. Il
jouissait d’une p ension de quatr e cents francs, et d’un r e v enu de huit cents que
lui avaient laissé ses p ar ents. Il fut r e çu dans son villag e , situé à une lieue
de Br est, av e c joie et affe ction. Une jeune et jolie p ay sanne ne dé daigna
p oint l’ offr e de sa main, et les laurier s qui couv raient le fr ont du soldat
effacèr ent à ses y eux la différ ence des anné es. Cee union fut heur euse ;
1Le Robinson de douze ans Chapitr e I
Francœur , toujour s satisfait et jo y eux, p ar ce que sa conscience était pur e ,
v oulait que tout fût content autour de lui ; le b onheur de sa femme était
une p artie essentielle du sien. Suzanne , e x cellente ménagèr e , entr etenait
l’ ordr e et la pr opr eté dans la maison, p our v o yait à tous les b esoins de son
mari av e c une tendr e sollicitude , é coutait av e c intérêt le ré cit des batailles
où il s’était tr ouvé ; et lor sque le guer rier p eignait av e c for ce les dang er s
aux quels il avait été e xp osé , Suzanne le ser rait dans ses bras, comme p our
s’assur er qu’il y avait é chapp é .
Bientôt un nouv e au lien vint r esser r er cee douce union. La naissance
d’un fils combla les v œux des deux ép oux. « Je v eux, avait dit Francœur ,
qu’il soit nommé Félix, car j’ espèr e bien qu’il sera aussi heur eux que son
pèr e , qui ne chang erait p as son sort p our celui d’un r oi. » Félix ne quiait
le sein de sa mèr e que p our p asser dans les bras de Francœur , et s’
endormait au br uit d’une chanson guer rièr e que celui-ci fr e donnait, tandis que
Suzanne b er çait mollement cet enfant chéri.
e de pr ojets for mait l’heur eux couple p our l’é ducation de son cher
Félix ! « J’ en ferai un honnête homme , disait Francœur , un b on cito y en et
un brav e défenseur de la p atrie » ; et à ces mots un ray on d’ orgueil brillait
dans les y eux du soldat.
À cinq ans, Félix fut env o yé à l’é cole . Son pèr e sur v eillait ses études,
lui faisait chaque jour rép éter ses le çons, et fair e , sous ses y eux, une p ag e
d’é critur e . Sa mémoir e et son intellig ence comblaient de joie ses b ons
p ar ents. Cep endant une e xtrême p étulance , une grande dissip ation,
n’étaient p as les seuls défauts de l’ enfant : il montrait av e c ses camarades une
humeur quer elleuse qui lui airait souv ent des horions ; et, à huit ans, il
ne r entrait pr esque jamais qu’av e c un œil p o ché ou une or eille dé chiré e .
Cep endant il ne se plaignait de p er sonne : il avait bien pris sa r e vanche ,
cela le satisfaisait. Félix eût donc été un assez mauvais sujet si la crainte
de son pèr e ne l’ eût r etenu ; mais le ser g ent l’éle vait av e c une sag e
sévérité , qui n’était que tr op temp éré e p ar la tendr esse souv ent e x cessiv e
de la mèr e . Ce fut à cee ép o que qu’une fiè vr e épidémique enle va
l’honnête Francœur à son ép ouse désolé e , et déliv ra leur fils de cee crainte
salutair e , si né cessair e à un caractèr e tel que le sien. Dès lor s il se liv ra
entièr ement à son g oût p our le jeu, néglig e a ses études, et ne tint aucun
compte des douces réprimandes de Suzanne .
2Le Robinson de douze ans Chapitr e I
Le v oisinag e d’un p ort de mer avait inspiré à Félix une forte
inclination p our l’état de marin. Souv ent il s’é chapp ait du logis, à l’insu de sa
mèr e , p our courir à Br est ; il p ar courait le p ort, montait dans les vaisse aux
et s’ e x er çait à grimp er le long des cordag es. Sa hardiesse et son agilité le
fir ent r emar quer des officier s, qui l’ encourag e aient à ce jeu.
elquefois la jour né e entièr e s’é coule dans cet e x er cice fort de son
g oût ; il ne r entr e chez sa mèr e que le soir , haletant, tr emp é de sueur ,
et n’ayant rien mang é depuis le matin. La p auv r e Suzanne pleur e et se
désole ; elle dit à son fils qu’il la fera mourir de chagrin, mais il lui rép ond
qu’il faut bien qu’ elle s’accoutume à cela, p ar ce que , dès qu’il sera assez
fort, il est résolu de s’ embar quer sur le pr emier navir e où l’ on v oudra le
r e c e v oir .
Envir on quatr e ans se p assèr ent de cee manièr e ; la v euv e de
Francœur , craignant que son fils, déjà fort et grand, ne lui é chapp e au pr emier
moment, é crit au capitaine Sinval, p ar rain de cet enfant, p our le prier de
l’ embar quer av e c lui et d’êtr e son pr ote cteur et son guide , puisqu’il n’y
a p as mo y en de s’ opp oser à son inclination. Elle en r e çoit une rép onse
fav orable ; il lui env oie de l’ar g ent p our p ay er le v o yag e de Félix, qui doit
l’aller r ejoindr e à Lorient, où il commande un vaisse au qui doit sous p eu
mer e à la v oile .
Suzanne , en instr uisant Félix de la démar che qu’ elle avait faite et de
son heur eux succès, mêla de tendr es r epr o ches aux conseils qu’ elle v
oulait lui donner . « Mon fils, lui dit-elle , tu m’as causé bien des chagrins
depuis la mort de ton pèr e ; jamais tu n’as v oulu é couter mes conseils, ni
consentir à travailler p our t’instr uir e . Puisses-tu n’av oir jamais à te r
ep entir du mal que tu m’as fait p ar désobéissance ! A ujourd’hui tu p eux
tout rép ar er : tu v eux, dis-tu, êtr e marin ; j’ai é crit à M. Sinval p our le
prier de te pr endr e av e c lui sur son navir e ; il y consent, et dans quelques
jour s tu p artiras p our Lorient. Tâche de satisfair e ton pr ote cteur p ar ta
soumission, effor ce-toi de de v enir un honnête homme et n’ oublie p as ta
mèr e , que tu vas laisser seule . »
Félix avait le cœur b on ; le discour s de sa mèr e , accomp agné de lar mes
et de sanglots, le toucha viv ement : il se jeta à ses g en