Les cuirasses de bronze trouvées en Thrace - article ; n°1 ; vol.85, pg 501-538
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1961 - Volume 85 - Numéro 1 - Pages 501-538
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Ljuba Ognenova
Les cuirasses de bronze trouvées en Thrace
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 85, 1961. pp. 501-538.
Citer ce document / Cite this document :
Ognenova Ljuba. Les cuirasses de bronze trouvées en Thrace. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 85, 1961. pp.
501-538.
doi : 10.3406/bch.1961.1595
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1961_num_85_1_1595OGNENOVA 501 LJUBA
LES CUIRASSES DE BRONZE
TROUVÉES EN THRACE (υ
(Planche XVII)
C'est en Thrace que fut découverte la première cuirasse grecque archaïque
de grandeur naturelle ayant conservé son plastron. Trouvée dans un tumulus, près
du village de Tatarevo (région de Pârvomai, Bulgarie méridionale) en 1903 (2),
à une époque où, de la Grèce propre, on ne connaissait que le dos des cuirasses
d'Olympie et les cuirasses en miniature de Praisos (3), cette cuirasse a servi
de document fondamental pour les premières études sur le sujet (4). Depuis,
des trouvailles importantes ont été faites dans la Grèce propre.
Parmi les bronzes des fouilles d'Olympie apparurent de nouvelles cuirasses,
cette fois pourvues de plastrons (5). A Argos fut découverte dans une tombe
géométrique une cuirasse mieux conservée et plus ancienne que les précédentes (6),
y compris celle de Tatavero. Elle éclaira certains points restés obscurs dans l'étude
de la cuirasse à gouttière et, pour quelques temps, elle fut considérée comme
(1) Je voudrais exprimer ma profonde gratitude à Mr Georges Daux, directeur de l'École
française d'Athènes, pour l'aide continuelle qu'il m'a apportée; c'est grâce à lui que j'ai pu étudier
sur place les antiquités de la Grèce et terminer mon travail dans le cadre de l'École. Ma recon
naissance s'adresse aussi à Mlle A. Argirova et Mlle K. Zahle, à qui je dois les dessins et les reconsti
tutions graphiques qui accompagnent l'exposé. Il m'est agréable de remercier Mr D. P. Dimitrov
et Mr Iv. Venedicov de m'avoir encouragé à entreprendre cette étude et tous mes collègues et
amis auprès desquels j'ai toujours trouvé une assistance bénévole, et notamment Mme V. Hatzi-
michali, Mlle N. Weill, Mlle L. Botusariva, Mme G. Tabakova, Mr Fr. Salviat, Mr N. Yalouris et
Mr Chr. Le Roy.
(2) A. Hagemann, Griechische Panzerung, Leipzig-Berlin 1919, p. 142-145, flg. 158-159.
(3) Voir la liste complète des cuirasses trouvées en Grèce jusqu'en 1957 dans P. Courbin,
Une tombe géométrique (Γ Argos, BCH 81, 1957, p. 351, n. 1.
(4) Hagemann, op. cit., 143 ; G. Merhart, Panzer-Studie, Riuista Archeologica delV Antica
Provincia e Diocesi di Como, Anno 1954 (volume « Origines »), p. 48. Je remercie vivement
ΜΓ Ε. Kunze, directeur de l'Institut archéologique allemand, de m'avoir indiqué et prêté cette
dernière publication.
(5) Cf. Courbin, op. cit.. Mr E. Kunze a eu l'amabilité de me dire que pendant la dernière
campagne de fouille (hiver 1959-1960) à Olympie ont été trouvées encore deux cuirasses, complètes
cette fois-ci (plastron et dos).
(6) Courbin, op. cit., p. 322 et suiv. 502 LJUBA OGNENOVA
la cuirasse grecque la plus ancienne et même identifiée aux cuirasses mentionnées
par Homère (1). A son tour la superbe cuirasse d'Argos dut céder la place à deux
cuirasses encore plus anciennes et, cette fois, effectivement contemporaines de
l'époque légendaire de la guerre de Troie. L'une d'elles a été trouvée à Kallithéa
(région de Patras), dans une tombe fouillée par Mr N. Yalouris, chargé de l'Éphorie
des antiquités du Péloponnèse occidental (2), et l'autre à Dendra (en Argolide),
dans une tombe fouillée conjointement par Mr P.Àstrôm, directeur de l'Institut sué
dois, et Mr N. Verdelis, éphore des antiquités de l'Argolide (3). L'une était en cuir,
renforcée de boutons métalliques (4), et l'autre, à en juger par la photo publiée (5),
comportait vers le bas plusieurs bandes circulaires de bronze, qui évoquent les
idéogrammes mycéniens (6). Les cuirasses des idéogrammes, comme on l'a déjà
constaté (7), ressemblent plutôt aux des Shardana, représentées sur les
monuments égyptiens, qu'aux cuirasses à gouttière. Dans les premières, l'adapta
tion des plaques métalliques au corps, n'est pas obtenue par le modelé et la coupe
comme sur les cuirasses à gouttière, mais par l'assemblage de bandes horizontales,
superposées et articulées, ce qui permettait un pliement à la taille. On ne pourra
discuter des relations de la cuirasse mycénienne avec la cuirasse à gouttière et de
l'origine de cette dernière, qu'après la publication définitive de la cuirasse de
Dendra. Pour le moment la forme la plus ancienne de cuirasse à gouttière est
représentée par l'exemplaire d'Argos.
Mais les tumulus de Thrace ont livré aussi plusieurs cuirasses présentant des
variantes qui ne sont pas encore attestées en Grèce.
Des tombes de guerriers thraces du vie au ive siècle avant notre ère proviennent
des cuirasses en bronze et des cuirasses en cuir renforcées de plaques de fer. Leur
nombre se monte jusqu'à présent à quatorze. Deux ont disparu avant d'être vues
par des archéologues : l'une trouvée dans une tombe près d'Asenovgrad (Bulgarie
méridionale) (8), et l'autre dans une tombe près de Rosovec (autrefois Rahmanlij,
(1) Ibid., p. 356, n. 2.
(2) Mr Yalouris a présenté les trouvailles de Kallithéa dans un rapport à la Société archéo
logique grecque et dans une étude qui doit paraître dans les AM 73.
(3) V. Hatzimichali, « Ό θώρακας της Μιδέας επικυρώνει την ύπαρξι των « χαλκοχιτώνων »
πού περιγράφει ό "Ομηρος », dans le journal Το Βήμα, du 22 mai 1960. J'ai eu la chance de me
trouver sur la fouille au moment de la découverte et de voir la cuirasse sur place avant qu'elle
soit complètement dégagée, grâce à l'obligeance de MrÂstrôm et Mr Verdélis. [Voir maintenant,
ci-après, Chronique des fouilles, s. υ. Dendra. C'est Mr Verdelis qui assurera la publication de
cette trouvaille sensationnelle].
(4) Selon l'indication aimablement communiquée par Mr Yalouris.
(5) Hatzimihali, op. cit.
(6) M. Ventris et J. Chadwick, Documents in Mycenean Greek, Cambridge 1956, p. 375-376,
379-380 ; D. H. F. Gray, Linear Β and archaeology, University of London Inst. of Class. Studies
Bulletin 6, 1959, p. 48-49, pi. V. J'ai pris connaissance de cette étude grâce à l'amabilité de
Mile Virginia Grace.
(7) Ibid.
(8) Th. Ivanov, Armure de guerrier trouvée à Asenovgrad, Fouilles et recherches, I, Sofia 1948,
p. 99 (en bulgare avec un résumé français). LES CUIRASSES DE BRONZE TROUVÉES EN THRACE 503
région de Plovdiv) (1) ; d'après le mobilier funéraire associé elles appartenaient
à la première moitié du ive siècle. Des vestiges de trois cuirasses en cuir renforcées
de plaquettes de fer ont été trouvés dans une tombe de Duvanlij, datable de la
fin du ve siècle (2) et dans deux tombes des nécropoles du pays des Gètes — de
Branicevo et Jankovo (Bulgarie Nord-Est) — datables de la fin du ive siècle (3).
Plus nombreuses — neuf au total — sont les cuirasses en bronze. Plus ou
moins bien conservées, elles font l'objet de l'étude présente. Elles sont toutes
publiées, mais partiellement. Étant donné que la plupart proviennent de
tombes fouillées par des amateurs ou clandestinement, et que les archéologues
ne sont intervenus qu'au dernier moment, certaines parties des cuirasses ont
été négligées. Dans les publications sont seuls retenus les fragments les plus
grands, tandis que ceux qui n'étaient pas reconnaissables au premier coup
d'œil ne sont pas étudiés et sont parfois simplement mentionnés comme
« divers fragments de bronze et de fer » (4). Un examen minutieux de tous les
débris permet de compléter les cuirasses et de mieux identifier les parties. Dès
lors on peut, dans plus d'un cas, proposer une reconstitution et reconnaître des
types connus par les représentations des vases peints et les statuettes de bronze,
ou décrits par les auteurs anciens.
Six cuirasses, caractérisées par la coupe horizontale du bord inférieur et la
manière graphique et schématique dont sont dessinés les muscles

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