Mémoires complets et authentiques, sur le sièvle de Louis XIV et la Régence;
452 pages
Français

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;00 ^00 soupiré ditaprès ce qu'il venoit d'arriver: que je l'avois cent fois à JJ'^^e la du- chesse d'Orléans, et plusieurs fois à M. du Maine, du vivant du feu roi et depuis sa mort , et une à Mme la duchesse du Maine , à Paris , la seule fois je lui eusse parlé; diverses fois encore M. le comteque à de Tou- louse; que Mme la duchesse d'Orléans ne pouvoit donc ignorer que je aujourd'hui dansne fusse au comble de ma joie; que, cette situation, c'étoit non pas seulement un grand manquement de respect , mais encore une insulte à moi d'aller lui annoncer une nouvelle qui faisoit tout à la fois plus vive douleur; et ma joie connue d'elle pour la plussa sensible, a Vous avez tort, me répondit M. le duc d'Orléans, et ce n'est pas là c'est justement parce que vous avez toujours parléraisonner; franche- ment là-dessus aux bâtards et à Mme d'Orléans elle-même , et que vous vous êtes conduit tête levée à cet égard que vous êtes plus propre qu'un , autre à ce que je vous demande. Vous avez dit là-dessus votre senti- ment et votre goût à Mme d'Orléans elle ne vous en a pas su mauvais ; gré; au contraire, elle vous l'a su bon de votre franchise et de la netteté de votre procédé, fâchée et très-fâchée de la chose en soi, mais non Elle beaucoup d'amitiépoint contre vous. a pour vous.

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Extrait

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COMÉMOIRES
DU DUC
DE SAIINT-SIMON
XI—COULOMMIERS. TYPOGRAPHIE PAUL BRODARD ET C".MF
MÉMOIRES
COMPLETS ET AUTHENTIO l' i'S
*DU DUC
SAINT-SIMONDE
SUR LE SIÈCLE DE LOUIS XIV ET LA RÉGENCE
COLLATIONNKS SUR LE MANUSCRIT ORIGINAL
PAR M. CHÉRUEL
ET PRÉCÉDÉS d'une NOTICE
PAR M. SAINTE-BEUVE L'ACADEMIE FRANÇAISEDE
TOME ONZIÈME
\ÛÂ\
PARIS \y (
Ci^HACHETTELIBRAIRIE ET
SAINT-GERMAIN, 7979, BOULEVARD
1884rOMEMOIRES
DE SAINT-SIMON.
CHAPITRE PREMIER.
Message marquis de Biron,étrange que M. le duc d'Orléans m'envoie par le
au sortir du lit de justice. — Dispute entre M. le duc d'Orléans et moi,
qui la duchesse d'Orléansme force d'aller à Sainl-Gloud annoncer à Mme
la chute de son frère, interrompue par les conjouissances de l'abbé Dubois
et les nouvelles parlement. — La dispute fortementde l'abattement du
— pru-reprise après; puis raisonnements et ordres sur ce voyage. Ma
dence confondue page. — Folie de Mme la duchessepar celle d'un
— tout ce qui s'estd'Orléans sur sa bâtardise. On ignore à Saint-Clouil
—passé au lit de justice.— la duchesse d'Orléans. JeJ'entre chez Mme
— Menace folle etquitte Mme la duchesse d'Orléans et vais chez Madame.
impudente de la du Maine au régent, que j'apprends par Madame.
— chez Madame, qui meMme la duchesse d'Orléans m'envoie chercher
écriteprie de revenir après chez elle. Lettre deMme la duchesse d'Orléans, en
partie de sa mienne (dictée par elle), singulièrementmain, en partie de la
— d'Orléansbelle. J'achève avec Madame, que Mme la duchesse envoie
—prier de descendre chez elle. — J'entretiens la Sforze. Je
— Conversation surrends compte de mon voyage à M. le duc d'Orléans.
—l'imminente arrivée de Mme la duchesse d'Orléans, de Saint-Cloud.
Entrevue Mme la duchesse d'Orléans, arrivait dede M. [le ducj et de
Saint-Cloud, et do Mme la duchesse de Bevry, après avoir vu ses frères
l'attendoient — et but de la duchesse d'Orléans,qui chez elle. Force Mme
— —qui sort après de toute mesure. Misère de M. le duc d'Orléans. Je
demeure brouillé de la duchesse d'Orléans, sans lace moment avec Mme
——revoir, depuis Saint-Cloud. Je vais à l'hôlel Condé ; tout m'y rit.
Mme de L'Aigle me presse inutilement de lier avec Mme la Duchesse,
J'oublie qu'un peu devant que nous sortissions du cabinet du conseil
pour le lit de justice, à part, M. duc d'Orléans, M. le Ducraisonnant le
moiet , ils convinrent de se trouver ensemble avec le garde des sceaux
au Palais-Royal aller.au sortir du lit de justice , et me proposèrent d'y
J'y résistai un peu mais ils le voulurent pour raisonner sur ce qui se
;
seroit passé. Comme je vis qu'il rien ni entrepris je mene s'étoit ému
,
crus libre de cette conférence , bien aise aussi de n'ajouter pas cette
preuve de plus que j'avois envieux,été d'un secret qui n'étoit pas sans
Entrant chez moi sur les deux heures et demie je trouvai au bas du
,
degré le duc d'Humières , Louville et famille jusqu'à ma mèretoute ma
que la curiosité arrachoit de sa chambre , d'où elle n'étoit pas sortie de
puis l'entrée de l'hiver. dans mon apparte-Nous demeurâmes en bas
ment, où, en changeant d'habit et de chemise, je répondois à leurs
questions empressées , lorsqu'on vint m'annoncer M. de Biron qui força
,
Sâimt-Suuon x.f, 1,
2 MESSAGE ÉTRANGE [1718]
ma porte, que j'avois défendue pourme reposerun peu en liberté. Biron
dansmit la tête mon cabinet , et me pria qu'il me pût dire un mot. Je
passai demi rhabillé dans ma chambre avec lui. Il me dit M.que le duc
' s'attendoitd'Orléans que j'irois au Palais-Royal tout droit des Tuileries,
que je le lui avois promis, et qu'il avoit été surpris de ne poin4m'y
voir: que néanmoins il n'y avoit pas grand mal, et qu'il n'avoit été
qu'un moment avec M. le Duc et le garde des Son Altessesceaux; que
Royale lui avoit ordonné de me venir dire d'aller tout présentement au
Palais-Royal pour quelque chose qu'elle désiroit que je fisse. Je deman-
dai à Biron s'il savoit de quoi il s'agissoit. Il me répondit que c'étoit
pour aller à Saiat-Cloud annoncer du-de sa pari la nouvelle à lime la
chesse d'Orléans. Ce fut pour moi un coup de foudre. Je disputai avec
Biron qui convint avec moi la commission , maisde douleur de cette
,
qui m'exhorta à ne pas perdre de temps à allerau Palais-Royal où j'étois
attendu avec impatience. Il que c'étoit confiance pénible,ajouta une
mais que II. le duc d'Orléans lui avoit dit ne pouvoir prendre qu'en
moi , et le lui avoit dit de manière à ne lui pas laisser d'espérance de
m'en excuser ni de grâce à le faire avec trop d'obstination. Je rentrai
avec lui dans mon cabinet s'écria,si changé, que Mme de Saint-Simon
et crut qu'il étoit arrivé quelque chose de sinistre. Je leur dis ce que je
venois d'apprendre, m'eutet, après que Biron eut causé un moment et
encore pressé d'aller promptement et exhorté à l'obéissance , il s'en alla
dîner. Le nôtre étoit pre-servi. Je demeurai un peu à me remettre du
mier étourdissemenî, et je conclus à ne pas opiniâtrer M. le duc d'Or-
léans par ma lenteur à faire ce mêmequ'il voudroit absolument, en
temps à n'oublier rien pour détourner de moi un message si dur et si
J'avalaipénible. du potage et un œuf, et m'en allai au Palais-Royal.
Je trouvai M. le duc d'Orléans seul dans son grand cabinet, qui m'at-
avec impatience, jetendoit et qui se promenoit à grands pas. Dès que
parus, il vint à moi et me demanda si je n'avois pas vu Biron. Je lui dis
oui qu'aussitôt sique , et je venois recevoir ses ordres : il me demanda
Biron ne m'avoit pas dit ce qu'il me vouloit; je lui dis que oui; que,
lui marquerpour mon obéissance j'étois venu dans le moment à six
,
chevaux, pour être prêt à tout ce qu'il voudroit, mais que je croyois
qu'il n'y avoit pas bien fait réflexion. Sur cela, l'abbé Dubois entra, qui
le félicita du succès de cette grande matinée, qui en prit occasion de
l'exhorter à fermeté et à se montrer maître je me joignis à ces deux
;
parties de son discours, je louai Son Altesse Royale de l'air dégagé et
néanmoins appliqué et majestueux net-qu'il avoit fait paroître. de la
teté, de la justesse, de la précision de ses discours au conseil, et de
tout ce que je crus susceptible l'en-de louanges véritables. Je voulois
courager pour les suites et le capter pour mettre bien à son aise avecle
moi, et m'en avantager pour rcmpre L'abbémon détestable message.
Dubois s'étendit sur la frayeur du parlement, sur le peu de satisfaction
qu'il avoit eu du peuple par les rues i'avoit suivi
. où qui que ce soit ne
et où des boutiques il avoit pu entendre des propos très-différents de
ceux dont il s'étoit flatté en effet saisit telle-
; , cela étoit vrai , et la peur
ment quelques membres de la compagnie, que plusieurs n'osèrent aller

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