Encore aujourd’hui, de nombreux auteurs affirment que le ren-versement du shah fut le résultat d’une manœuvre planifiée de longue date par les États-Unis (on ne prête qu’aux riches !) : Jimmy Carter aurait décidé dès le début de son mandat de faire renver-ser le souverain iranien, honni pour ses violations des droits de l’homme. Il a d’ailleurs fait campagne en 1976 sur le thème prin-cipal des droits de l’homme qui doivent s’appliquer partout dans le monde, y compris dans les pays alliés de l’Amérique. Comparé à son prédécesseur Nixon et à son successeur Reagan, Jimmy Carter, le cultivateur de cacahuètes, fait figure d’anomalie à la Maison-Blanche. C’est un Géorgien d’origine modeste qui a fait une première carrière comme officier de marine, à bord d’un sous-marin nucléaire, avant de devenir fermier puis d’entrer en politique. Son élection en 1976 s’apparente à un travail de péni-tence des électeurs américains, écœurés par les turpitudes de Nixon : scandale du Watergate, coups tordus de la CIA dans le tiers-monde, etc. Carter a composé son cabinet de vieilles connaissances qui tra-vaillent avec lui au moins depuis ses années de gouverneur en Géorgie : des gens du Sud, éduqués mais sans prétention, avec de solides convictions libérales. Le « citoyen-président » Jimmy Carter, qui a promis aux Américains de ne jamais leur mentir, refuse ostensiblement d’utiliser la limousine présidentielle le jour de son investiture et préfère marcher du lieu de cérémonie jusqu’à la Maison-Blanche ! Le discours de Carter et ses premières décisions