Contribution à l étude de l organisation temporo-spatiale de la sensibilité somesthésique normale - article ; n°1 ; vol.54, pg 53-81
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Contribution à l'étude de l'organisation temporo-spatiale de la sensibilité somesthésique normale - article ; n°1 ; vol.54, pg 53-81

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Description

L'année psychologique - Année 1954 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 53-81
Les auteurs ont effectué une étude de la sensibilité cutanée en ayant recours à une stimulation des téguments par chocs électriques couplés. 1° II apparaît qu'un intervalle minimum de l'ordre du 1/20 de sec au 1/10 de sec doit séparer deux stimuli successifs d'intensité égale et appliqués au même point, pour en permettre une perception temporelle discriminative. 2° Au-dessous de ce seuil de discrimination temporelle il existe une fusion additive des deux stimulations sous la forme d'une sensation plus intense. 3° Le seuil de discrimination temporelle est relativement stable chez le même sujet, varie modérément d'un sujet à l'autre et paraît indépendant de la région cutanée stimulée. L'intensité modifie considérablement le seuil de discrimination temporelle : une augmentation de l'intensité des stimuli abaisse le seuil de discrimination. 4° Lorsque les deux stimuli cutanés sont appliqués en deux points distants, permettant leur séparation spatiale, la notion de seuil de discrimination temporelle se trouve remplacée par celle de succession de deux perceptions distinctes ,celle de fusion additive par la notion de simultanéité. 5° Lorsque les deux stimuli cutanés successifs dans le temps, sont appliqués dans la même région, à des distances variables l'un de l'autre, des interactions des données perceptives spatio temporelles peuvent être mises en évidence. 6° Des essais de discrimination proprioceptive lors de contrac tions musculaires sucessives ont également été tentés. 7° Les processus neuro-physiologiques élémentaires, base des phénomènes perceptifs décrits sont discutés. Le seuil de la discrimination temporelle et la fusion additive pourraient être le fait des fibres noci-réceptrices miyélinisées L'existence de sommation spatiale est envisagée. Quelques corrélations avec des notions psycho-physiologiques connues sont évoquées. 8° En conclusion se trouve souligné l'intérêt de la notion de séparation temporelle de deux phénomènes somesthésiques.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Scherrer
Jacques Barbizet
Maryvonne Oudot-Le Hénaff
Contribution à l'étude de l'organisation temporo-spatiale de la
sensibilité somesthésique normale
In: L'année psychologique. 1954 vol. 54, n°1. pp. 53-81.
Résumé
Les auteurs ont effectué une étude de la sensibilité cutanée en ayant recours à une stimulation des téguments par chocs
électriques couplés. 1° II apparaît qu'un intervalle minimum de l'ordre du 1/20 de sec au 1/10 de sec doit séparer deux stimuli
successifs d'intensité égale et appliqués au même point, pour en permettre une perception temporelle discriminative. 2° Au-
dessous de ce seuil de discrimination temporelle il existe une fusion additive des deux stimulations sous la forme d'une sensation
plus intense. 3° Le seuil de temporelle est relativement stable chez le même sujet, varie modérément d'un sujet à
l'autre et paraît indépendant de la région cutanée stimulée. L'intensité modifie considérablement le seuil de discrimination
temporelle : une augmentation de l'intensité des stimuli abaisse le seuil de discrimination. 4° Lorsque les deux stimuli cutanés
sont appliqués en deux points distants, permettant leur séparation spatiale, la notion de seuil de discrimination temporelle se
trouve remplacée par celle de succession de deux perceptions distinctes ,celle de fusion additive par la notion de simultanéité. 5°
Lorsque les deux stimuli cutanés successifs dans le temps, sont appliqués dans la même région, à des distances variables l'un
de l'autre, des interactions des données perceptives spatio temporelles peuvent être mises en évidence. 6° Des essais de
discrimination proprioceptive lors de contrac tions musculaires sucessives ont également été tentés. 7° Les processus neuro-
physiologiques élémentaires, base des phénomènes perceptifs décrits sont discutés. Le seuil de la discrimination temporelle et la
fusion additive pourraient être le fait des fibres noci-réceptrices miyélinisées L'existence de sommation spatiale est envisagée.
Quelques corrélations avec des notions psycho-physiologiques connues sont évoquées. 8° En conclusion se trouve souligné
l'intérêt de la notion de séparation temporelle de deux phénomènes somesthésiques.
Citer ce document / Cite this document :
Scherrer Jean, Barbizet Jacques, Oudot-Le Hénaff Maryvonne. Contribution à l'étude de l'organisation temporo-spatiale de la
sensibilité somesthésique normale. In: L'année psychologique. 1954 vol. 54, n°1. pp. 53-81.
doi : 10.3406/psy.1954.30158
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1954_num_54_1_30158(/' Elect roiwuioUxjie Centre
\>r Ai.AJOirANi\i; de la Clinique des Maladies du système nerveux,
Hôpital de la Salpctrière, Paris
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DE L'ORGANISATION TEMPORO-SPATIALE
DE LA SENSIBILITÉ SOMESTHÉSIQUE NORMALE
(Données apportées par les stimulations électriques couplées)1
par Je 111 Scherrer2, Jacques Barbizet3
et Maryvonne Oudot-Le IIénaff
INTRODUCTION
L'étude psycho- et neuro-physiologique des sensations pro
voquées par les diverses formes de stimulations cutanées a été
considérablement développée au cours des cinquante dernières
années. Il ne nous est pas possible d'en reprendre ici l'historique
et nous renvoyons pour une revue générale de ce problème aux
travaux d'ensemble de Piéron (32, 33, 34), à ceux de Leriche (28),
de Lewis (29), d'Altenburger (G), aux divers exposés consacrés
à cette question dans les Symposiums sur la Sensation et sur la
Douleur4, et enfin aux revues critiques assez récentes de
Walshe (46), Bishop (9), Wolff et Hardy (19).
Les moyens de stimulation cutanée employés ont été très
divers et parmi eux une assez large place a été faite, notamment
par des auteurs allemands d'une part, par Bishop et collabo
rateurs d'autre part, au type électrique de stimulation. Les
auteurs allemands ont pu mettre en évidence l'existence de courbes
hyperboliques d'intensité-durée, valables pour les diverses sen
sations obtenues par stimulation électrique cutanée (40). Ils
ont également efl'ectaé de minutieuses études sur les perceptions
1. Subvention de l'InsLiluL national d'Hygiène.
2. Fellow de la Fondation Rockefeller, 1950-51.
•'î. AI tache de Recherches à l'Institut national d'ilyyiùiic.
■1. Publiés dans Proceedings oj Ihr .\-ssocinIiou for lU'searc'n in Xe.ri>oiis mal
Menial Diseases en 1934 et 1913. 54 MEMOIRES ORIGINAUX
provoquées par différents types de courant (6) et, ce faisant,
abordé le problème de la sommation temporelle (41).
Bishop et ses collaborateurs ont repris la question sur des
bases nouvelles, soit en ayant recours à des procédés de stimu
lation accompagnée d'enregistrement (25, 26), soit à l'aide de
stimulations parfaitement localisées (7, 8). En même temps ces
auteurs ont essayé d'établir des corrélations précises entre les
données obtenues chez l'homme et celles de la neurophysiologie
expérimentale concernant le fonctionnement des nerfs et organes
terminaux de la sensibilité.
11 est cependant curieux de constater que, malgré les nom
breux travaux concernant la sensibilité cutanée et les possibilités
offertes par les stimulations électriques, il n'a pas été effectué à
notre connaissance d'étude consacrée à la perception de deux st
imuli électriques séparés dans le temps. Le problème de discr
imination temporelle ne paraît avoir été envisagé, à ce jour, que
de façon indirecte : soit à la faveur des études sur la fusion de
stimulations répétées à fréquence plus ou moins élevée (25), soit
encore dans un travail consacré à un effet facilitant rétro-actif
d'un deuxième choc électrique sur les effets d'un premier st
imulus (36).
L'organisation temporelle des perceptions sensitives constitue
cependant un aspect fondamental du fonctionnement du système
nerveux et il est logique d'aborder l'étude de ce fonctionnement
par une méthode de stimulations couplées, plus ou moins décalées
dans le temps. La technique du double choc électrique représente
d'ailleurs une méthode de base dans les études d'électrophysio-
logie expérimentale sur l'animal, qu'il s'agisse d'interroger le
comportement d'une structure relativement élémentaire, tel un
nerf, ou plus complexe, tel un agrégat neuronique. Du fait qu'il
y a là un problème essentiel de l'organisation fonctionnelle du
système nerveux, et en raison des corrélations possibles avec les
données expérimentales obtenues chez l'animal par la même
technique, il nous a semblé que l'étude de la perception sub
jective à des stimuli somesthésiques couplés méritait d'être
entreprise et approfondie.
MÉTHODES ET MOYENS D'INVESTIGATION
La méthode générale que nous avons utilisée consiste à
étudier les phénomènes perçus lorsque deux stimulations élec
triques indépendantes, dont on peut, varier les caractères propres BARBIZET ET OUDOT-LE I1ÊNAFF. — LA SENSIBILITÉ 55 SCHERRER,
et l'intervalle de séparation, sont appliquées au niveau des
téguments ou accessoirement à l'intérieur d'une masse muscul
aire. Les deux stimuli, qui, dans notre expérimentation, furent
uniquement des chocs électriques brefs, pouvaient être appliqués
au même endroit ou en deux points distincts.
Nous avons eu recours, au cours de nos recherches, à deux
stimulateurs différents : un stimulateur à thyratron et un stimu
lateur à multivibrateur, le premier ayant été utilisé sur une plus
large échelle que le second1. Des chocs électriques d'une durée
inférieure à 100 jjisec. ont été utilisés en règle générale.
Les électrodes de stimulation cutanée que nous avons employées
sont faites d'une armature métallique matelassée de coton hydrop
hile recouvert de toile, et peuvent garder ainsi une humidité
constante durant l'examen. Les électrodes actives de stimulation
ont un diamètre de 20 mm. ou de 5 mm. Deux types de stimula

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