Contribution à l étude des cultes et des cérémonies indigènes de la région de Huehuetla (Hidalgo). - article ; n°2 ; vol.30, pg 343-370
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Contribution à l'étude des cultes et des cérémonies indigènes de la région de Huehuetla (Hidalgo). - article ; n°2 ; vol.30, pg 343-370

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Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1938 - Volume 30 - Numéro 2 - Pages 343-370
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Robert Gessain
Contribution à l'étude des cultes et des cérémonies indigènes de
la région de Huehuetla (Hidalgo).
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 30 n°2, 1938. pp. 343-370.
Citer ce document / Cite this document :
Gessain Robert. Contribution à l'étude des cultes et des cérémonies indigènes de la région de Huehuetla (Hidalgo). In: Journal
de la Société des Américanistes. Tome 30 n°2, 1938. pp. 343-370.
doi : 10.3406/jsa.1938.1980
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1938_num_30_2_1980CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DES CULTES ET DES CÉRÉMONIES INDIGÈNES
DE LA RÉGION DE HUEHUETLA (HIDALGO).
LES « MUŇECOS » FIGURINES RITUELLES1,
Par le Dr Robert GESSAIN,
Maître de conférences à l'École pratique des Hautes-Études,
Ancien membre de l'Ecole française de Mexico.
{Planches Xl-XVII).
Les cérémonies religieuses ou curatives dont nous avons pu noter la
fréquence et l'ordonnance chez les Tepehua sont un sujet sur lequel peu
d'ethnographes mexicanistes ont jeté leurs regards. L'existence de cér
émonies similaires est cependant connue en diverses parties du territoire
mexicain ; on les nomme costumbres ; nous n'avons trouvé à leur propos
aucune étude d'ensemble. De même l'importance des munecos, figurines
rituelles en papier découpé, n'a jamais donné lieu, à notre connaissance,
à un exposé. Ma femme et moi avons la chance d'en faire la première col
lection connue -.
Notre séjour à Huehuetla, village tepehua lieu de nos recherches, fut
interrompu par d'impérieuses raisons de santé. Nous avons dû quitter le
pays, à notre désespoir, avant l'achèvement de nos enquêtes. Ce que nous
publions ici ne sont que des notes, révélant l'étendue du sujet, point de
départ d'études plus approfondies et aussi plus larges qui devront s'étendre
aux tribus voisines (où nous savons que semblables cultes persistent). Ces
recherches ne prendront tout leur intérêt que lorsqu'elles permettront des
comparaisons entre les diverses régions et tribus du territoire mexicain ;
1. Les faits rapportés dans cet article représentent une partie des résultats des
enquêtes que j'ai pu conduire parmi les Indiens Tepehua de Huehuetla (Hidalgo) en
1937-1938. Ces enquêtes furent faites au cours d'une mission dont m'avait chargé le
Dr P. Rivet en accord avec le Service des œuvres françaises à l'étranger dirigé par
M. Marx. Cette mission rentre dans le cadre des recherches scientifiques en relais
qui ont permis de parler d'« Ecole française de Mexico ».
Voir le rapport préliminaire de cette mission page 381-384.
2. Collection du Musée de l'Homme n° 38-152. La majorité des figurines de
cette collection sont reproduites sur les planches adjointes. 344 SOCIÉTÉ DES AMÉRICAMSTES
de plus l'on trouverait, sans doute, sujets à fructueux rapprochements
chez des populations américaines plus éloignées1.
Nous espérons que ces enquêtes pourront être poursuivies, et, si les ci
rconstances le permettent, par nous-mêmes.
Sans doute aurions-nous eu plus de contentement à présenter une
étude monographique sans lacunes, mais nous pensons avoir raison dene
pas différer la publication de ces notes qui, dans leur état présent,
apportent sur ces cérémonies des précisions non relevées et mettent en
lumière l'intérêt qu'il faut dorénavant attacher à ces figurines de papier
découpé, dont plusieurs représentent de véritables êtres mythologiques.
Nos devanciers.
Huehuetla et son barrio Atztlan représentent un des villages tepehua.
Les Indiens Tepehua (petit groupe d'environ 6.000) vivent dans la partie
moyenne du versant atlantique du haut plateau, aux confins des Etats
de Puebla, Hidalgo et Veracruz, en plusieurs villages entourés d'Oto-
mi et de Totonac 2. Pour Krickeberg ?> leur langage permettrait de les
considérer comme faisant partie de la famille totonac4. Mais la linguis
tique n'est qu'un des éléments de la définition d'une population et l'ab
sence d'étude d'ensemble sur les Tepehua permet de penser que de nom
breux problèmes et en particulier celui de leurs rapports avec leurs
voisins ne sont pas définitivement tranchés.
Les Tepehua de Huehuetla ne reçurent, avant nous, que deux visites
d'enquêteurs scientifiques : Frederick Starr et Helga Larsen.
LWméricain Frederick Starr passa en juillet 1900 ; sur le sujet qui nous
intéresse ici, il s'en tient à rapporter ce que lui a dit un certain McCulin,
à savoir : « At Huehuetla ancient idols and parts of figures are now
objects of veneration. A number such are in the keeping of a certain
man, who attends to their receiving copal, candles and flowers at proper
times. They are dressed with proper garments and hats. On certain occa
sions they are brought out and worship ceremonies conducted. San
1. Nous pensons à ces figurines que certains Indiens de l'Amérique du Nord
découpent dans l'écorce blanche des bouleaux et dont nous avons vu des exemplaires
au Heye Museum de New- York.
2. Pour l'orthographe des noms de tribus nous avons adopté les termes inva
riables — Olomi, Totonac, Tepehua — pouvant être employés, sans erreur, dans
toutes les langues.
3. Krickeberg, Los Totonaca. Publicaciones del Museo Nacionál, Mexico, 1933 (tra
duit de l'allemand).
4. Nous avons pu établir un vocabulaire tepehua étendu, recueillir des textes ;
ces documents feront l'objet d'une étude ultérieure. CULTES ET CÉRÉMONIES DE HUEHUETLA (HIDALGO) 345
Miguel's day (Sept. 16th) the time of sowing, the time of harvest and the
time of the first cutting of sugar cane, are fixed times for their employ
ment. On these occasions incense and candles are burned ; the idols are
taken in the hands and the worshipers dance to the sound of music :
at the same time the idols are moved and are believed to be dancing of
their own volition with the devotees. They thus show their good will
and will send the desired blessings. When there is too much rain the
worshipers go in procession with these idols to the river, playing music
and dancing the idols ; when there arrived they peg down little
ayates (carrying cloths) and costales (sacks) made for the occasion,
in the water against the flow — as if to dam it back. On the other
hand, in time of drought, the procession goes with the idols to a cave
where there is a feast of tamales, atole etc... and a dance in which
the participants hold wands wrapped with corn husks and tipped with
everlasting flowers x ». Nous avons pu retrouver un certain nombre
des faits ici cités, on en jugera en comparant le texte de Fr. Starr aux
descriptions du présent article.
La Danoise Helga Larsen et sa sœur séjournèrent trois jours en 1934 et
firent presque exclusivement, nous dirent-elles, des achats de costumes
pour le Musée de Stockholm ~. Helga Larsen n'a rien publié sur les
Tepehua.
Ainsi la narration par ouï-dire de Frederick Starr est le seul document
qui permettait de prévoir, chez les Tepehua, une certaine intensité de
survivance des cultes anciens 3.
Ce qu'il nous a été permis de trouver présente beaucoup plus d'origi
nalité et de force que ce que le paragraphe de Fr. Starr concernant
Huehuetla laissait a penser. Aucune mention n'y est faite des muňecos
chez les Tepehua ; ceci provient sans doute du fait qu'à Huehuetla
1. Starr (Frederick). Notes upon the Ethnography of Southern Mexico, 1900,
page 85.
2. La mort d'Helga Larsen, il y quelques mois à Mexico, a jeté le deuil sur tous
les mexicanistes et ceux qui, comme elle, aimaient et s'efforçaient de comprendre
les Indiens.
3. Fr. Starr (Inc. cit., p. 79) avait cependant nettement souligné l'importance de ce
qu'il appelle les « superstitions » dans la région. « Where the States of Hidalgo,
Pueblo and Vera Cruz come together we find the strangest intermiglings. There
Aztecs, Otomis, Tepehuas and Totonacs are surprisingly sprinkled... There is no
better place in all Mexico for study of superstition than this district of mingled
population ». Et c'est seulement à propos des Otomi qu'il signale l'emploi des muňec
os : « The art of beating paper from bark survives in many of these Otomi towns...
[This paper is used] only for hrujeria and ceremonies. Thus, it is cut into muňecos
(figures of persons, horses or other creatures) upon which to practice witchcraft ». 346 SOCIÉT&

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