Etude de quelques  illusions  géométriques  tactiles chez les aveugles - article ; n°1 ; vol.60, pg 11-27
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Etude de quelques illusions géométriques tactiles chez les aveugles - article ; n°1 ; vol.60, pg 11-27

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Description

L'année psychologique - Année 1960 - Volume 60 - Numéro 1 - Pages 11-27
Summary
Geometrical tactile illusions have been studied to verify the hypothesis that field effects and the internal structure of geometrical figures are less pregnant and less coercive in tactile perception than in visual perception. The experiment was carried out on the following 4 illusions : Vertical-Horizontal, Delbœuf, Müller-Lyer and Haltères ; raised figures were presented to completely blind children and adolescents (tactile perception) and the results were compared with those of children using their sight (visual perception). There appears a significant attenuation of the perceptive deformation for the Vertical-Horizontal and Müller-Lyer illusions and a total absence of deformation for the Delbœuf and Haltères figures. Results have been interpreted in function of the analysis of specific modalities of perceptive tactile apprehension.
Résumé
L'étude des illusions géométriques tactiles a été menée en vue de vérifier l'hypothèse selon laquelle les effets de champ et la structure interne des figures géométriques sont moins prégnants et moins coercitifs dans la perception tactile que dans la perception visuelle. L'expérience a porté sur les 4 illusions suivantes : Verticale-Horizontale, Delbœuf, Müller-Lyer, et Haltères ; les figures ont été présentées en relief à des enfants et adolescents aveugles complets (perception tactile), et les résultats ont été comparés à ceux d'enfants voyants se servant de leur vue (perception visuelle). Il apparaît une atténuation significative de la déformation perceptive pour les illusions Verticale-Horizontale et Müller-Lyer, et une absence totale de déformation pour les figures de Delbœuf et des Haltères. L'interprétation des résultats a été faite en fonction de l'analyse des modalités spécifiques de l'appréhension perceptive tactile.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Yvette Hatwell
Etude de quelques illusions géométriques tactiles chez les
aveugles
In: L'année psychologique. 1960 vol. 60, n°1. pp. 11-27.
Abstract
Summary
Geometrical tactile illusions have been studied to verify the hypothesis that field effects and the internal structure of geometrical
figures are less pregnant and less coercive in tactile perception than in visual perception. The experiment was carried out on the
following 4 illusions : Vertical-Horizontal, Delbœuf, Müller-Lyer and Haltères ; raised figures were presented to completely blind
children and adolescents (tactile perception) and the results were compared with those of children using their sight (visual
perception). There appears a significant attenuation of the perceptive deformation for the Vertical-Horizontal and Müller-Lyer
illusions and a total absence of deformation for the Delbœuf and Haltères figures. Results have been interpreted in function of the
analysis of specific modalities of perceptive tactile apprehension.
Résumé
L'étude des illusions géométriques tactiles a été menée en vue de vérifier l'hypothèse selon laquelle les effets de champ et la
structure interne des figures géométriques sont moins prégnants et moins coercitifs dans la perception tactile que dans la
perception visuelle. L'expérience a porté sur les 4 illusions suivantes : Verticale-Horizontale, Delbœuf, Müller-Lyer, et Haltères ;
les figures ont été présentées en relief à des enfants et adolescents aveugles complets (perception tactile), et les résultats ont
été comparés à ceux d'enfants voyants se servant de leur vue (perception visuelle). Il apparaît une atténuation significative de la
déformation perceptive pour les illusions Verticale-Horizontale et Müller-Lyer, et une absence totale de déformation pour les
figures de Delbœuf et des Haltères. L'interprétation des résultats a été faite en fonction de l'analyse des modalités spécifiques de
l'appréhension perceptive tactile.
Citer ce document / Cite this document :
Hatwell Yvette. Etude de quelques illusions géométriques tactiles chez les aveugles. In: L'année psychologique. 1960 vol. 60,
n°1. pp. 11-27.
doi : 10.3406/psy.1960.6752
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1960_num_60_1_6752DE QUELQUES ILLUSIONS ÉTUDE
GÉOMÉTRIQUES TACTILES
CHEZ LES AVEUGLES
par Yvette Hatwell1
L'intérêt de l'étude des illusions géométriques en psychologie
tient au fait qu'à travers les déformations perçues, elles per
mettent de faire des hypothèses sur la nature des mécanismes
perceptifs et sur les lois de leur évolution. Si les psychologues ont
largement exploré ce problème dans le domaine visuel, l'étude
des illusions tactiles a fait l'objet de relativement peu de travaux.
Pour Blumenfeld (1), le parallélisme est total entre les lois d'orga
nisation de l'espace visuel et celles de l'espace tactile (haptique) ;
Revèsz (2), Costa (3), Bean (4), ont retrouvé sur le plan tactile
presque toutes les illusions optiques connues ; mais ils ont donné
très peu d'indications quantitatives sur leurs résultats et sur les
méthodes employées.
Du point de vue méthodologique, l'étude concomitante des
illusions perceptives au niveau visuel (chez les voyants) et au
niveau tactile (chez les aveugles) présente certains avantages.
En effet, si une illusion optique se retrouve dans la perception
tactile, c'est qu'il faut renoncer à un type d'explication mettant
en cause la structure même de l'appareil récepteur, tel que les
théories rétiniennes, etc. Si au contraire des différences apparaiss
ent, l'étude de la spécificité de l'appréhension perceptive tactile
mettra en même temps l'accent sur les facteurs responsables de la
déformation dans le domaine visuel.
POSITION DU PROBLÈME ET HYPOTHÈSES GÉNÉRALES
La déformation perceptive dans les illusions optiques peut
être due à un effet de champ, c'est-à-dire, pour une figure fort
ement structurée, à l'action d'une partie sur l'ensemble ; dans ce
1. Travail effectué sous la direction du Pr Fraisse. 12 MÉMOIRES ORIGINAUX
cas, l'illusion est plus forte chez les enfants et a tendance à
diminuer avec l'âge à mesure que se développe l'activité percept
ive, c'est-à-dire la mise en relation systématique des différents
éléments de la structure. D'autres illusions par contre sont acquises
au cours du développement, et sont en relation avec les progrès
génétiques de l'organisation interne des figures (Fraisse, Piaget).
La perception tactile diffère de la perception visuelle du fait
qu'elle n'est pas une connaissance à distance ; le champ perceptif
y est très restreint et seule une activité d'exploration permet
d'appréhender un objet dans sa totalité. L'appréhension percep
tive perd donc son aspect global, et les doigts jouent comme des
analyseurs capables d'isoler complètement un détail de la figure.
Notre hypothèse principale est donc que, dans le domaine
tactile, les rapports entre effets de champ et activité perceptive
ne sont pas les mêmes que dans la perception visuelle. En parti
culier, les gestalts primaires doivent être moins nettes et moins
coercitives, tandis que le rôle principal revient à l'activité de mise
en relation et d'organisation structurante de la figure.
Dans cette perspective, nous avons effectué deux séries
d'expériences dans lesquelles étudié : 1) L'illusion
des droites perpendiculaires et celle de Delbœuf ; 2)
de Müller-Lyer et celle dite des « Haltères ». Notre hypothèse
étant une atténuation des effets de champ dans le domaine tactile,
nous avons prévu que les estimations données par les aveugles
seraient plus exactes que celles obtenues visuellement chez les
voyants.
PREMIÈRE SÉRIE D'EXPÉRIENCES
Dans cette série, les figures sont dessinées en relief ponctué
Braille sur un papier spécial. L'épaisseur du point est d'environ
1 mm, et la distance entre les bords intérieurs de deux points
est d'environ 1,5 mm.
Les épreuves ont été appliquées à des enfants et des adoles
cents aveugles complets, de niveau intellectuel normal (Q.I.
variant de 80 à 122), et dont la cécité remonte à un an au moins
avant la date de l'examen.
A) Illusion des droites perpendiculaires
Sleight et Austin (5), Künnapas (6), Piaget (7) ont montré
que dans cette figure la surestimation de la verticale V par
rapport à l'horizontale H était due à la fois au facteur verticalité Y. HATWELL. — ILLUSIONS GÉOMÉTRIQUES CHEZ LES AVEUGLES 13
et à la bisection de l'horizontale. Ces deux facteurs se combinent
dans les figures en T ou T renversé, pour lesquelles la surestimation
est maximum, et vont en sens contraire dans les figures en H.
Enfin, dans les figures en L, la surestimation est due uniquement
au facteur verticalité. Par ailleurs, Fraisse et Vautrey (8) ont
étudié le phénomène du point de vue génétique et, en faisant
varier la durée de l'exposition, ont obtenu une surestimation plus
forte durant les temps brefs.
Nous avons repris les 3 formes suivantes de l'illusion : T
renversé, L et K et nous les avons appliquées à des enfants et à
des adolescents aveugles complets.
i
Forme I Forme II Forme III
Fig. 1. — Illusion des droites perpendiculaires
I. — Matériel et technique. — Forme I (T renversé) : sur des
feuilles de papier fort de 15 X 12 cm, nous avons dessiné en
relief ponctué Braille une série de figures dans lesquelles l'hori
zontale H est constante (H = 31 mm) et la verticale V variable
(8 valeurs, allant de 16,5 mm à 35,8 mm). Les dimensions ont été
déterminées en fonction des exigences du système Braille, dans
lequel le diamètre et l'écartement des points ne peuvent être
modifiés ; en fait, les valeurs de V sont plus précises lorsqu'on les
mesure en nombre de points Braille, soit 7, 9, 10, 11, 12, 13 et
15 points Braille ; l'égalité V = H = 13 points. La verticale-
coupe l'horizontale en son milieu.
Forme II : c'est une figure en L, présentant les mêmes dimens
ions que dans la forme précédente.
Forme III : figure en |- dans laquelle c'est la verticale qui
est divisée tandis que l'horizontale est indivise. Mê

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