Grotte néolithique de Feigneux (Oise). Crâne trépané sur le vivant et après la mort - article ; n°1 ; vol.10, pg 527-548
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Grotte néolithique de Feigneux (Oise). Crâne trépané sur le vivant et après la mort - article ; n°1 ; vol.10, pg 527-548

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1887 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 527-548
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1887
Nombre de lectures 59
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paul Topinard
Grotte néolithique de Feigneux (Oise). Crâne trépané sur le
vivant et après la mort
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 10, 1887. pp. 527-548.
Citer ce document / Cite this document :
Topinard Paul. Grotte néolithique de Feigneux (Oise). Crâne trépané sur le vivant et après la mort. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 10, 1887. pp. 527-548.
doi : 10.3406/bmsap.1887.5323
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1887_num_10_1_5323TOPINARD. — GROTTE NÉOLITHIQUE DE FETGNEUX. 527
PRÉSENTATIONS.
Grotte néolithique de Feigneux (Oise) ;
Crâne trépané sur le vivant et après la mort ;
PAR M. IOPINARD,
Messieurs, je vous présente une série de crânes, dont un
trépané fort beau, et quelques silex polis et taillés prove
nant d'une grotte néolithique récemment découverte près de
Feigncux (Oise), dans la même vallée que la célèbre grotte
du même genre d'Orrouy,qui a donné lieu à la première com
mission préhistorique designée par notre Société pour se
transporter sur les lieux et faire un rapport. G'était en 1864,
Broca et M. Lagneau, ici présent, en faisaient partie.
Voici l'histoire de la grotte deFeigneux : En mars dernier,
le sieur Riche, cantoiMaier, plongeant le bras dans un terrier
de blaireau, en retira des os humains. Deux ans auparavant,
une trouvaille semblable avait été faite à mille mètres de là ;
j'étais arrivé trop tard, les os avaient été perdus. Sachant
l'intérêt de ce genre de trouvaille pour quelques personnes,
M. Riche se mit à déblayer Je terrain avec soin, pénétra dans
une cavité qu'il reconnut devoir être l'entrée d'une grotte
et bientôt mit à découvert sept crânes avec ossements bien
conservés. Les laissant en place, il vint prévenir M. Rollet, le
maire de Feigneux, le village voisin. Malheureusement, il
dut en parler en route, car au reiouril trouva un paysan
retournant les crânes et cherchant avec anxiété, comme tou
jours, un trésor.
Après quelques jours de travail, on rapportait, au village
une vingtaine de têtes et quatre grands paniers d'os divers.
M. Rollet se hâta d'écrire au sous-préfet de Senlis, qui ne
répondit pas. Une note fut insérée dans le journal de cette
ville. De tous côtés aux environs, on vint voir la grotte et
les ossements, les archéologues seuls ne se montrèrent pas.
Pour ma part, j'entendis parler de la trouvaille, mais je 528 SÉANCE DU 21 JUILLET 1887.
crus la Société de Senlis avertie et s'en occupant ; l'un de ses
membres, entre autres, le fut par moi; ici même, à la Société,
j'en dis quelques mots. Bref, après quinze jours d'attente,
M. Rollet, ne voyant personne venir, fit ensevelir les os dans
le cimetière.
Si j'insiste sur ces détails, c'est qu'il est vraiment doulou
reux, au jour actuel, de voir une pareille indifférence, tant
de la part de l'administration que des plus intéressés dans
la question, surtout en présence de la bonne volonté si rare
en semblable circonstance et si digne de tous éloges du r
eprésentant local de l'autorité, un digne cultivateur.
Dès que j'appris positivement ce qui s'était passé, c'est-
à-dire la semaine dernière, je me rendis sur les lieux avec
mon beau-frère. M. Eugène Duvivier, et fis mon enquête. Je vis
successivement M. Rollet, M. Alfred Dubreuil, qui avait as
sisté le cantonnier dans ses fouilles, les objets recueillis qui
étaient dispersés çà et là, les principaux entre les mains de
M. Rollet, la grotte, et enfin les os, que je fis déterrer sous
mes yeux, et qui, hélas ! étaient bien détériorés depuis leur
extraction.
2° les objets ; 3° les Je décrirai rapidement : i° la grotte ;
crânes et ossements.
La grotte est dans un vallon s'ouvrant sur une vallée oc
cupée par un marais boisé. A moins d'un kilomètre, de l'autre
côté de la vallée se voit, au lieu dit le Terrier de l'ortie, la
grotte analogue qui a fourni des crânes et ossements il y a
deux ans. A 6 kilomètres, à vol d'oiseau, est la grotte
d'Orrouy dans la vallée de l'Autonne, que rejoint la vallée
marécageuse qu'on a sous les yeux. La grotte est au lieu dit
le Lari-baré, à 8 ou 10 mètres au-dessous d'un plateau appelé
le Saut du prêtre, à 20 environ au-dessus du fond du
vallon, sur le front d'un rocher calcaire qui forme un banc
abrupt tout le long du vallon et de la vallée.
On ne peut se tenir debout dans l'intérieur de la grotte,
qui a lm,30 de hauteur, 2m,50 de largeur, avec quelques évi-
dements latéraux dans la partie supérieure, et 8 mètres de — GROTTE NÉOLITHIQUE DE FEIGVEUX. T>29 TOPINARD.
profondeur. On ne peut se redresser qu'à l'entrée, en avant
de laquelle est un talus, qui, en cet endroit et avec la terre
rejetée de la caverne, est incliné de Ao degrés au moins.
Cette entrée n'est donc actuellement précédée d'aucune plaie-
forme. Elle regarde l'est-sud-est ; sur ses côtés il y a deux
blocs placés à dessein et reliés, avant qu'on ne les déplace,
par une sorte de palissade de 30 centimètres de hauteur en-
uron, formée de deux ou trois pierres plates posées vertical
ement bout à bout. Cette clôture m'a paru avoir été courbe
à concavité postérieure.
Les premiers squelettes, les plus blancs, les mieux conser
vés étaient immédiatement derrière, recouverts par une terre
blanche essentiellement formée par l'effritement de la roche
calcaire qui est au-dessus. A mesure qu'on avance vers le
fond, les squelettes brunissaient et étaient de moins en moins
conservés. Ils se succédaient sans ordre apparent, sans qu'on
puisse dire s'ils avaient été placés assis ou couchés. Cepen
dant ils paraissaient séparés par des rangs de pierres plates
et posées de champ, et quelques autres pierres plates gisaient
au-dessus d'eux.
Sur l'un des côtés, pas loin de l'entrée, on découvrit au-
dessous des corps un foyer de cendres et de charbons de
30 centimètres sur 40 d'étendue.
La grotte s'est formée par la disparition d'un banc de tuf
calcaire blanc et friable interposé entre deux bancs de calcaire
grossier, grisâtre et compact. Sur le sol même se voit en
core la poussière blanc-jaunâtre due à la décomposition du
tuf qui formait la terre originelle dans laquelle ont été ense
velis les corps. Au fondil reste une certaine quantité de laterre
noire et grasse, de nature arable, qui recouvrait la couche
sèche et blanche renfermant les os et comblait le reste de la
caverne en ne laissant vers le plafond qu'un vide d'environ
30 centimètres de hauteur, horizontal ou grandissant peu à
peu du côté de l'entrée.
Les objets suivants ont été recueillis :
1° Cinq ou six silex taillés dont un couteau à trois pans,
T. x (3« série). 34 530 SÉANCE DU 21 JUILLET 1887.
de 8 ou 9 centimètres de longueur, bien caractérisé, à patine
blanche, avec plan de frappe, bulbe de percussion et es
quille du contre-coup ; et trois grattoirs de silex blond,
courts et régulièrement retouchés ;
2° Une hache polie mal travaillée, cassée, de 3 centimètres
de largeur, le tronçon total ayant 7 centimètres de lon
gueur;
3° Trois rondelles de collier, trouées au centre : la pre -
mière de 28 millimètre de diamètre et de 13 d'épaisseur, la
deuxième de 22 millimètres de sur 9 la
troisième plus haute que large, un cylindre renflé en olive à
son centre, de 25 de hauteur, de 13 de largeur
au milieu et de 6 de largeur aux deux extrémités. Les deux
premiers sont en corne, je pense, et le troisième en albâtre ;
4° Une lame de fer, tronçon de quelque épée, de 12 cent
imètres de longueur, de 42 millimètres de largeur à une
extrémité et de 22 à l'autre. Extérieurement on ne voit
qu'une couche épaisse de rouille demi-pulvérulente, quoique
adhérente. Au centre, on distingue, sur un point, une lame
solide, d

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